La tentation du repli autistique

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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masebast
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Re: La tentation du repli autistique

#46 Message par masebast » lundi 12 décembre 2022 à 8:26

Mais rien n'empèche de "jouer" le rôle en quelque sorte et d'être dans tes pensées en leurs parlant de ce que tu vois dans la musique.

Enfin, quand je suis avec mes élèves je suis un enseignant avec tout ce que ça implique comme attentes : la profession, les besoins des élèves, le vocabulaire, le regard, les postures, etc. C'est quelque chose de temporaire et tu décides, ajuste le rapport que tu peux avoir avec tes élèves en fonction des cas et des situations. Mais c'est sous controle. C'est un peu moche dit comme ça, mais même si le coeur y est, je ne dois jamais oublier que pour eux je ne suis personne (j'enseigne chez les 16-22 ans). Ils ne me connaissent pas. Faire connaissance c'est un autre domaine que l'école. Même si j'ouvre pas mal de mon univers à mes élèves et que je les apprécie beaucoup, mon rôle c'est d'ouvrir des possibles, pas de faire des liens (même s'ils sont nécessaires, ce n'est pas le but). Le matin quand j'y vais, je sais faire la part des choses. Normalement cette partie du "devoir être" fait partie intégrante du travail.

Ce dont je parle c'est quand tu as une injonction "devoir être" qui est dictée par un environnement (ou même une ou des personne(s)) sur ton rapport à toi même). Je donne un exemple. Dans mon exemple, tu ne décides pas, c'est comme si c'était une attente à laquelle tu dois répondre pour concerver la relation possible. Et cette attente n'est pas forcément formulée. Personne ne sait la formuler, c'est un état de chose.

Exemple d'un environnement : tu es prof et tu as des convictions pédagogiques, une sensibilité dans l'apprentissge qui te permet d'imaginer des dispositifs pédagogiques uniques qui te sont propres. Premier jour, tu entres en classe. Ton bureau se situe sur une estrade à coté de la fenêtre, les bancs serrés en rangs d'oignons, le tableau sale, la classe est un rectangle profond. Là, le lieu porte une injonction : l'enseignement c'est un rapport frontal à l'élève. Le savoir est exposé, il doit être assimilé et restitué. S'il y a des comportements qui empèchent ce fonctionnement, ils sont sanctionnés pour préserver l'état de chose. Tout ça c'est implicite, et donc tu ne vas pas bouger les bancs, tu ne vas pas pouvoir être "flexible" pédagogiquement. Tu vas devoir adopter la même posture qu'un prof d'il y a 100 ans. Dans mon exemple, tu as une attente, un devoir être qui entre en conflit avec tes aspirations, ta sensibilité. Dans ce devoir être rien ne fait sens pour toi. Et c'est le lent travail de l'érosion de soi-même dans les formes de l'institution. C'est jamais aussi caricatural, mais il y de ça. Et comme on ne peut pas bouger les murs, il faut compenser. Soit tu t'adaptes (la compensation te coûte pour toi-même, hum...), soit tu essaies de peindre la Joconde avec une truelle, mais tu y trouves du sens.

Exemple de l'ex "belle" famille. C'était comme si être du clan était la condition. C'est quasi comme un rêve de consanguinité dans les campagnes. Quand tu arrives là dedans, on te refait de A à Z. Tes centres d'intérets, on s'en fout. Ici on parle de la terre, des jardins, de la saison passée et des espoirs en la suivante. De la météo comme d'une compagne menacante. Les outils aussi, c'est un assenceur de sociabilité. Si tu as l'outil que personne n'a et dont tout le monde à besoin, tu es quelqu'un d'important. Ils en n'ont pas conscience, c'est juste que si tu n'es pas comme eux, tu es un étranger et on finit par ne plus te parler. Dans les campagnes, le relationnel est important pour l'entraide. Il faut appartenir à la même strate, sinon on met des barrières, on ferme des portes. Mais tout ca c'est fonction des personnes, je suis juste mal tombé.

Des situations comme ça j'en vis souvent. Que ce soit en visite ou je dois adopter une attitude (pas jouer avec mes mains, ni frotter mes cuisses, ni être dans mes pensées, ni me balancer même discretement, "savoir parler de tout et de rien avec tout le monde comme personne" :mrgreen: ) La différence avec le premier "devoir être" c'est qu'il est limpide pour moi. Le second, je ne le comprends pas. Dans le premier, le sens est bien établi. Dans le second, le sens qui devrait émaner de toi, devient finalement un "role" à jouer, encore. Et c'est la répétition de ces rôles qui tue. Si à chaque fois, il s'agit de jouer un rôle pour tenir quelque part... je fais le sacrifie "d'être nulle part" ou "de n'être nulle part", c'est au choix !
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Arcane
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Re: La tentation du repli autistique

#47 Message par Arcane » lundi 12 décembre 2022 à 11:26

Je vois, l'exemple de la salle de classe me parle

Merci pour tes explications en tout cas !
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Re: La tentation du repli autistique

#48 Message par Dehlynah » lundi 12 décembre 2022 à 11:32

perso je trouve que trouver du temps - du vrai temps pour soi - quand on a des enfants c'est ultra dur, d'autant que la possibilité qu'ils tombent malade ou autre est toujours là, même quand ils ne sont pas là, ils sont là - la semaine où ils sont avec moi, même si je ne travaille pas, la logistique me prend toute mon énergie - même là, je reçois un message de la maîtresse (c'est toujours les mères qu'on contacte quand il y a un problème hein !)
pour moi la dissociation ce n'est pas juste un rôle mécanique, ça commence par là, mais en général c'est associé à un épuisement et au fait que j'agis en zombie, je parle mécaniquement, comme si une entité extérieure à moi prenait le contrôle, tire les ficelles, prend les manettes pour me faire accomplir les paroles et gestes habituels - mais l'intérieur ne correspond pas -plus- je suis "ailleurs" et c'est associé à de la dépersonnalisation - j'ai compris que pour moi en tout cas ça c'était un signe d'épuisement complet et les sonnettes d'alarmes doivent être enclenchées - je ne peux pas fonctionner comme ça, ça me met trop en danger. Il faut que mon intériorité soit en accord.
Il peut m'arriver de jouer des rôles mais il faut que ce soit très ponctuel et sur une durée limitée.
C'est comme sinon mon intériorité était aspirée vers l'extérieur et que je me perdais.
D'où ce besoin vital et absolu de repli - comme on se replie pendant une bataille - il ne faut plus chercher à combattre, aller au front " ça pète de tous les côtés, on va s'en prendre une, allez les gars, on se replie !!"
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Re: La tentation du repli autistique

#49 Message par masebast » lundi 12 décembre 2022 à 12:07

C’est exactement ça Dehlynah. Merci c’est rare que je croise des personnes qui ont vécu la même chose. Et le piège peut être vraiment cruel quand le mal être devient tel que la médication s’en mêle. Parce que c’est une tour sans porte dans laquelle on est enfermé. Il faut presque le temps que la chevelure devienne une corde infinie pour imaginer s’évader.

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Re: La tentation du repli autistique

#50 Message par Arcane » lundi 12 décembre 2022 à 12:32

Dehlynah c'est vrai que c'est toujours les mères qu'on appelle ! J'appelle les pères quand ce sont eux que je vois principalement...

C'est vrai aussi pour les enfants et la difficulté de trouver du temps.
Il y a beaucoup plus d'imprévus lorsque nous avons des enfants. Et puis le temps que nous pouvons nous accorder n'est pas toujours suffisant...
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Re: La tentation du repli autistique

#51 Message par masebast » lundi 12 décembre 2022 à 13:28

Oui les malades idem. Les activités extra scolaires, mon dieu, ça m’a tué. Pas tant être là pour elles, mais les trajets aller retours, puis faire à souper après le boulot.

Et chaque année c’était pareil:
- vous voulez faire quoi ? Réponse : la danse ! Les horaires ? Aïe c’est short ! On s’adaptera. Et l’année passant l’envie partie, chaque semaine il fallait les motiver en plus. Les premières années c’était vraiment bien. Elles en ont bien profité. Mais après c’est devenu un truc automatique (un mauvais point pour les parents)

La danse quand j’en parle avec elles aujourd’hui c’était pas une passion. Fallait faire quelque chose, comme on doit remplir un espace vide par un truc. Et comme c’est pratique parce que pas trop loin, c’était à chaque fois au Menu. (Elles ont fait plein de trucs, mais c’est le même schéma pour l’équitation, la musique.

Ça c’est une injonction : remplir sa vie par des trucs ! Comme si sans, il n’y avait rien ! Faire des activités ok, mais pas dans ce cadre là. Aujourd’hui on choisit et ça a du sens pour tout le monde et on fait des stages d’apprentissage par exemple. Hors scolarité, pendant les vacances. Des choses plus pointues.

Désolé pour les tartines que j’écris à chaque fois.
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Re: La tentation du repli autistique

#52 Message par Lavendulana » lundi 12 décembre 2022 à 18:33

MissPiouPiou a écrit : mardi 6 décembre 2022 à 10:51
Cécile75 a écrit : mardi 6 décembre 2022 à 4:58
Les manières bizarres.....c'est tout simplement insupportable. Je ne comprends pas que l'on vive ainsi, que l'on perde du temps et de l'énergie dans tous ces gestes/paroles inutiles. Ça alourdit ma charge mentale consacrée à l'analyse et à la planification/concentration. J'ai beaucoup de mal à cohabiter avec ça. Énormément.

Pour moi ils ne sont pas neurovalides, ce qui impliquerait que je sois invalide, ce que je ne suis pas. Je suis simplement différente, voire dans certains cas mieux optimisée pour l'analyse. Le seul défaut à mon autisme, c'est mon degré d'empathie très bas. Ce qui fait que j'oscille souvent entre désir et rejet des autres. Je ne suis pas incapable de me mettre à la place de quelqu'un mais ce n'est pas du tout naturel chez moi.
C'est toujours le même reproche de "paresse" qu'on me fait. Où, quand j'essaie d'expliquer mon autisme, j'ai droit au retour du "mais qu'est -ce donc?" très énervant, comme si mon interlocuteur ne s'était pas mis à jour dans sa perception, ou de l'éternelle incrédulité.
J'ai l'impression de vivre en dictature. Sous la tyrannie des neurotypiques. Mon besoin de recharge vire à la résistance et ça n'est pas bon pour ma relation à mon entourage.

Je ne fonctionne que par emploi du temps et liste de tâches. Un accroc dans la planification et je suis bouleversée.
En fait, ton message me renvoi l'image que ceux sont nous, les personnes avec autisme, qui doivent s'adapter à un monde et une société qui ne sont pas du tout adaptés à nous. Ce n'est pas normal, ça devraient aussi être le monde et les autres qui doivent s'adapter aussi à nous et pas que nous qui doivent s'adpater.

Et en effet, j'ai dit neurovalides mais c'est plutôt le mot neurotypique qui est le mieux, je me rappelais plus du bon mot.

Les neurotypiques sont durs à comprendre pour nous les autistes, et eux mêmes ont du mal à nous comprendre, ce n'est pas du tout équilibré.

Je me demande bien quand est-ce que un jour les choses changeront.

Je partage totalement ce que tu dis ! En ce moment, je dirais que je suis beaucoup dans le repli à cause de mon début de burn out autistique qui m'a beaucoup épuisé et vidé mes batteries...
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Re: La tentation du repli autistique

#53 Message par Arcane » lundi 12 décembre 2022 à 22:12

masebast a écrit : lundi 12 décembre 2022 à 13:28 Oui les malades idem. Les activités extra scolaires, mon dieu, ça m’a tué. Pas tant être là pour elles, mais les trajets aller retours, puis faire à souper après le boulot.

Et chaque année c’était pareil:
- vous voulez faire quoi ? Réponse : la danse ! Les horaires ? Aïe c’est short ! On s’adaptera. Et l’année passant l’envie partie, chaque semaine il fallait les motiver en plus. Les premières années c’était vraiment bien. Elles en ont bien profité. Mais après c’est devenu un truc automatique (un mauvais point pour les parents)

La danse quand j’en parle avec elles aujourd’hui c’était pas une passion. Fallait faire quelque chose, comme on doit remplir un espace vide par un truc. Et comme c’est pratique parce que pas trop loin, c’était à chaque fois au Menu. (Elles ont fait plein de trucs, mais c’est le même schéma pour l’équitation, la musique.

Ça c’est une injonction : remplir sa vie par des trucs ! Comme si sans, il n’y avait rien ! Faire des activités ok, mais pas dans ce cadre là. Aujourd’hui on choisit et ça a du sens pour tout le monde et on fait des stages d’apprentissage par exemple. Hors scolarité, pendant les vacances. Des choses plus pointues.

Désolé pour les tartines que j’écris à chaque fois.
C'est vrai que lorsque je regarde les emplois du temps de certains de mes élèves :shock:
Ils sont surchargés !
Après faire une activité qui plaît, pour voir autre chose et d'autres personnes que les copains d'école et les parents c'est bien aussi.
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Re: La tentation du repli autistique

#54 Message par Eyvor » mardi 13 décembre 2022 à 17:26

masebast a écrit : lundi 12 décembre 2022 à 13:28[...]
Désolé pour les tartines que j’écris à chaque fois.
Tes tartines sont très intéressantes et me parlent énormément.

J'ai connu plusieurs périodes que je n'arrivais pas à expliquer. Petit à petit je me suis retrouvée dans un état de vide, fonctionnant en mode de pilotage automatique. À l'extérieur fonctionnelle, car il le fallait, même souriante quand il le fallait, rien à signaler, mais à l'intérieur... personne, coquille vide. J'étais là, sans être là. Cet état s'est installé de façon très sournois, je ne l'ai pas vu venir. Une fois que la situation s'est améliorée (comment ? j'en sais rien... amélioration, vraiment ? j'en sais rien non plus), je n'ai plus repensé à cet état. Je l'ai sous-estimé.

Mais la dernière fois c'était particulièrement violent et enfin j'ai pris conscience qu'il fallait demander d'aide. C'est à ce moment là qu'on a commencé à me parler de suspicion de TSA me concernant (que j'ai pas pris au sérieux à l'époque).

Désormais, je commence comprendre ce qui m'est arrivé, j'ai des fragments de réponse, il faudrait juste tout compiler correctement. J'essaie d'être un peu plus à mon écoute afin d'éviter d'y glisser de nouveau.
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Re: La tentation du repli autistique

#55 Message par masebast » mardi 13 décembre 2022 à 18:31

C’est un peu près mon parcours également. Tant mieux si ça sert.

Avant, ma prise de conscience était quasi nulle. J’étais dans l’optique que je faisais défaut par nature. C’était le leitmotiv continuel. Il faut te soigner. (Ouais ouais.) La première manière de se soigner c’est de se poser les bonnes questions. Mais elles ne poussent pas dans la tête comme ça. les graines qui les renferment sont portées par les grands vents, si pas même les tempêtes, le plus fantastique des cyclones. Et le temps des questions, c’est celui de la pensée. Ce temps là n’a pas d’aiguilles dans la tête. On est seul avec soi-même dans ce moment là. Et ça peut être de véritables effondrements.

J’ai vécu quelque chose dans ma vie qui m’a jeté dans un espace de moi-même dont j’avais oublié jusqu’à l’existence. Tout un monde oublié, résigné, abandonné, s’est littéralement réveillé avec l’énergie de la plus belle des naissances. Celle que l’on rêve jusqu’à l’épuisement en secret depuis toujours. Dans ce monde là aujourd’hui je me sens enfin chez moi.

C’est pas drôle de se réveiller dans un cercueil oublié de soi-même. Tout ça peut paraître étrange sans doute… mais quand on a appris à faire ce qu’on nous dit (même implicitement), la tombe peut être très profonde.
Modifié en dernier par masebast le mardi 13 décembre 2022 à 21:32, modifié 1 fois.
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Re: La tentation du repli autistique

#56 Message par Arcane » mardi 13 décembre 2022 à 21:25

Eyvor a écrit : mardi 13 décembre 2022 à 17:26
masebast a écrit : lundi 12 décembre 2022 à 13:28[...]
Désolé pour les tartines que j’écris à chaque fois.
Tes tartines sont très intéressantes et me parlent énormément.

J'ai connu plusieurs périodes que je n'arrivais pas à expliquer. Petit à petit je me suis retrouvée dans un état de vide, fonctionnant en mode de pilotage automatique. À l'extérieur fonctionnelle, car il le fallait, même souriante quand il le fallait, rien à signaler, mais à l'intérieur... personne, coquille vide. J'étais là, sans être là. Cet état s'est installé de façon très sournois, je ne l'ai pas vu venir. Une fois que la situation s'est améliorée (comment ? j'en sais rien... amélioration, vraiment ? j'en sais rien non plus), je n'ai plus repensé à cet état. Je l'ai sous-estimé.

Mais la dernière fois c'était particulièrement violent et enfin j'ai pris conscience qu'il fallait demander d'aide. C'est à ce moment là qu'on a commencé à me parler de suspicion de TSA me concernant (que j'ai pas pris au sérieux à l'époque).

Désormais, je commence comprendre ce qui m'est arrivé, j'ai des fragments de réponse, il faudrait juste tout compiler correctement. J'essaie d'être un peu plus à mon écoute afin d'éviter d'y glisser de nouveau.
Ca me parle cette notion de coquille vide..

Et du coup il t'est arrivé quoi ?
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Re: La tentation du repli autistique

#57 Message par freeshost » mardi 13 décembre 2022 à 22:15

Elles sont bonnes, les tartines. D'ailleurs, j'ai acheté du pain de seigle aux noix. :P :mrgreen: :P

Ce n'est pas juste avec des petites graines que tu vas nous nourrir. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: La tentation du repli autistique

#58 Message par Eyvor » mardi 13 décembre 2022 à 22:25

Arcane a écrit : mardi 13 décembre 2022 à 21:25 Ca me parle cette notion de coquille vide..

Et du coup il t'est arrivé quoi ?
Je me suis retrouvée en plein burn-out. Mais à l'époque j'ai pensé que c'était tout simplement pas possible. Merci les clichés. Je suis l'aidant familiale depuis nombreuses années (j'ai un grand fils lourdement handicapé), donc selon les clichés (largement véhiculés par mon entourage, notamment ma belle famille), une femme au foyer qui ne travaille pas, donc pas le droit d'être fatiguée et encore moins en burn-out... Pendant les confinements successifs, j'ai perdu mes routines, mes repères. Je n'ai pas eu ni le temps ni l'énergie de m'octroyer des moments pour mes intérêts spécifiques. Je n'ai pas pu m'isoler pour me ressourcer/décharger (me replier ?). Je ne savais pas que tout ça était très important pour moi, pour mon équilibre. Je pense que j'ai mis ça en place de façon instinctif sans vraiment savoir pourquoi. Donc je me suis écroulée et je ne comprenais plus rien. C'est à ce moment là qu'un psychologue a commencé suspecter TSA non-dépisté. Je ne l'ai pas pris au sérieux à l'époque et j'en suis pas fière. Encore mille mercis chers clichés :crazy:
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Re: La tentation du repli autistique

#59 Message par Arcane » mercredi 14 décembre 2022 à 7:54

Ah les clichés font beaucoup de mal...

Merci pour ton retour ! Effectivement, il y avait de quoi faire un burn out oui !
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Re: La tentation du repli autistique

#60 Message par Eyvor » mercredi 14 décembre 2022 à 13:51

Oui Arcane, merci pour ta compréhension :kiss:

Pour revenir au sujet, je me retrouve beaucoup dans le récit de Cécile75
Cécile75 a écrit : lundi 28 novembre 2022 à 11:05 Depuis toujours je dois faire avec cette tentation, quasiment quotidienne.
Demeurer dans le silence, immobile, sans parler, sans manger, sans boire, à observer ce qui m'entoure ou laisser dériver mes pensées jusqu'à ce que j'aie trouvé un point d'ancrage me permettant d'en ressortir.
C'est comme une escapade intérieure. Je mets le temps sur pause, plus rien n'existe à l'extérieur de moi. J'imagine être dans une boîte. :)
[...]
Comment faites-vous pour vivre avec cela?
Désormais, je ne culpabilise plus. Je crois que j'en ai besoin. C'est un genre de redémarrage en douceur de système pour mieux fonctionner par la suite :wink:
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