"Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Ephémère
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"Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#1 Message par Ephémère » mercredi 1 février 2023 à 21:58

Bonjour ou bonsoir,

Je poste ce message ici, ne sachant pas s'il s'agit du bon endroit pour cela.

J'avais posté quelques messages sur ce forum fin 2022 avant de me lancer dans une nouvelle étape de mon diagnostic, et j'ai finalement été diagnostiquée autiste fin 2022. Un soulagement pour moi !

Toutefois, un de mes problèmes majeurs reste tenace : j'ai l'impression qu'en tant que personne autiste (avec tout ce que cela implique comme fonctionnements, particularités, besoins...) je ne parviendrai jamais à "mériter l'amour" de quelqu'un (qu'il soit amical, amoureux, familial...). D'une part, je sais que mes proches sont épuisés de me supporter et de devoir s'adapter à moi en permanence sur différents sujets (bruits, conversations, humeurs... pour ne citer que quelques points) ; cohabiter avec moi me paraît être invivable pour toutes les personnes s'y étant essayées. D'autre part, je sais que je ne réussirai jamais à m'ouvrir à quelqu'un complètement et donc d'aimer, la confiance étant selon moi au coeur de toute relation. Je suis incapable de faire tomber le masque et de me montrer telle que je suis.

En fait, je ne me sens pleinement bien que quand je suis seule. Rencontrer de nouvelles personnes me fatigue énormément car je dois me présenter, résumer ma vie en quelques phrases et ainsi tronquer la vérité, respecter les conventions sociales et ne pas aborder certains points trop tôt dans la relation, alors que tout est simple lorsque je suis avec moi-même : je me connais par coeur, je ne me juge pas, je n'ai pas besoin de réfléchir ou d'expliquer mon comportement, j'ai accès à tous mes souvenirs et à mes expériences qui font de moi qui je suis, je ne suis pas obligée de m'adapter aux autres.

J'oscille entre colère, tristesse, et regret car je commence à comprendre que je vais devoir accepter cette réalité : la solitude est un sentiment que je ne connais que trop bien, comme je pense un grand nombre de personnes autistes. Bien que j'apprécie cette solitude, je suis peinée car je me rends compte que je ne pourrais certainement jamais avoir de relations humaines satisfaisantes, qui sont à la hauteur de mes attentes et qui ne font pas de mal aux autres, car j'ai le sentiment de blesser toute personne qui se lie avec moi. Que pensez-vous de ces réflexions ? Avez-vous eu des expériences qui prouvent le contraire ?

Bonne soirée,

Ephémère
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Diagnostiquée autiste en libéral en novembre 2022

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freeshost
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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#2 Message par freeshost » mercredi 1 février 2023 à 22:09

Pour ma part, la vie en solo me convient, avec une petite dose d'interactions sociales, choisies. Et je suis plus dans la diversité que dans l'optique de "tout miser sur une seule carte". :mrgreen:

Après, l'amour, il paraît que c'est une histoire d'inconditionnalité et que ça ne se commande pas.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Flower
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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#3 Message par Flower » vendredi 3 février 2023 à 10:40

Il n'y a pas à "mériter" l'amour...
Puis, l'amour peut prendre plusieurs formes et plusieurs expressions. On peut profondément aimer quelqu'un comme ami. On peut être très amoureux et ne pas vivre ensemble. On peut être autiste et "pot de colle" dans une relation amoureuse. On peut aussi être heureux en vivant seul.
On a souvent l'image des comédies romantiques, mais ce n'est pas la vraie vie !
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

lucius
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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#4 Message par lucius » vendredi 3 février 2023 à 16:18

Entre le passé sentimental et marital de mon entourage, mes problémes de santé... J'ai arrêté d'y croire. Surtout après l'annonce de mon TSA, je me suis dit "c'est fini". Je suis voué à la solitude à moins d'un miracle.
J'ai préféré arrêter d'espérer car cela me faisait souffrir voyant que cela ne menait à rien.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.

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lulamae
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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#5 Message par lulamae » vendredi 3 février 2023 à 18:38

Tout dépend de l'âge que nous avons, je crois. Jusqu'à 30 ans, j'étais vraiment désespérée de "vivre comme tout le monde", je voulais me marier et avoir des enfants. C'est aussi ce qui était "attendu" dans ma famille, et je ne remettais pas en cause ce modèle. Ou plutôt, une part de moi devait le faire, car je disais que ce n'était pas pour moi, mais en réalité j'attendais la bonne occasion et j'essayais de me consoler de ne jamais avoir eu depuis mes 18 ans une relation qui tienne plus d'un an.

J'ai été mariée pendant 18 ans, j'ai eu deux filles comme je le souhaitais. Puis mon ex-mari m'a trompée pour une femme de 10 ans plus jeune (tellement original), et j'ai demandé le divorce. J'ai encore été deux ans avec un compagnon, puis j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de vivre dans mon appart, juste avec mes filles. Un an après, j'ai commencé le diagnostic, et à partir de là, je n'ai plus eu envie de vivre avec quelqu'un, ni même d'être réceptive à une relation amoureuse. Je m'y suis habituée et je suis bien, comme si j'étais vraiment à ma place, je ne regrette pas. Je suis bien avec mes filles, mais aussi les semaines de vacances où je suis seule. Je ne fais rien de spécial, je me repose et fais ce que j'aime (lire et aller sur internet).

Il m'est tout de même difficile de dire que c'est mieux comme ça, car j'ai connu les deux. Mais franchement, si avoir des enfants, vivre avec elles et les élever, les accompagner, m'a vraiment fait du bien et a donné un sens à ma vie, la vie de couple en revanche ne m'a pas convaincue, ni ne me manque. J'étais peut-être aromantique, mais comme j'avais des goûts littéraires, je me suis persuadée que je voulais et pouvais (même si dans le fond j'en doutais) aimer et être aimée. Il faut tout de même penser qu'élever des enfants seule c'est angoissant et fatigant, j'ai été sur le front à partir des 13 ans de ma fille aînée. Bon, mais là encore c'était particulier, elles ont eu de gros problèmes de santé.

Ne vous découragez pas si c'est ce que vous avez envie de faire, mais ne rêvez ou n'idéalisez pas non plus la vie de couple, l'amour... La société matraque beaucoup avec un seul modèle, le couple hétéro de préférence fidèle et avec enfants, et ce n'est pas forcément ce qui convient à tout le monde.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

Floky
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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#6 Message par Floky » samedi 4 février 2023 à 0:16

Qu'est ce que l'amour ? Une émotion ? Une sensation ? Un état d'être ? Un concept ?
Nous sommes bien pauvre en terme de vocabulaire pour décrire ce que cela est...
Le mériter, bien entendu, mais pas de façon conditionnelle, l'amour est partout, tout autour de nous, de façon différentes et illimités.
Comprends toi, aime toi, et ton univers changera !
Prends conscience déjà que ce que tu perçois est en toi, et non à l'extérieur. Avec plaisir pour échanger sur le sujet en MP
Non diagnostiqué. Papa aphantasiste de 2 enfants, altruiste, ambitieux, désireux de comprendre et d'aider son prochain, à la recherche du pourquoi !
"Quand on voit un papillon qui vole, on n'a pas envie de pleurer la chenille ! "

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lulamae
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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#7 Message par lulamae » samedi 4 février 2023 à 12:16

Floky a écrit : samedi 4 février 2023 à 0:16 Qu'est ce que l'amour ? Une émotion ? Une sensation ? Un état d'être ? Un concept ?
Nous sommes bien pauvre en terme de vocabulaire pour décrire ce que cela est...
Le mériter, bien entendu, mais pas de façon conditionnelle, l'amour est partout, tout autour de nous, de façon différentes et illimités.
Comprends toi, aime toi, et ton univers changera !

Prends conscience déjà que ce que tu perçois est en toi, et non à l'extérieur. Avec plaisir pour échanger sur le sujet en MP
Ephémère peut trouver facilement ce genre de conseils dans des livres de développement (tirant sur le new age) basiques. Il y a lieu de se demander si pour une personne exprimant tristesse et solitude il est bon de proposer directement un échange en privé. Pourquoi pas ici, puisque c'est un fil de discussion ?
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

muffin
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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#8 Message par muffin » jeudi 16 mars 2023 à 19:13

coucou, ce sujet m'interpelle :)

C'est la première fois que je me lance dans une histoire amoureuse en sachant qui je suis. Avant ça c'est un champs de bataille, je finissais toujours par quitter mes histoires au bout de 2 ans en moyenne et toujours ensuite cette impression de respirer. J'ai toujours freiné lorsqu'il s'agissait d'aménager ensemble, n'ai jamais envisagé la possibilité d'avoir un enfant ni un projet commun de maison. Maintenant au moins je comprends pourquoi.
Le plus frappant c'est cette rencontre qui coîncide avec le début de l'acceptation du diagnostic, la manifestation de stéréotypies "visibles" et la possibilité d'expliquer à l'autre le fonctionnement. C'est très beau quand l'autre écoute et qu'il y a un respect mutuel. Je n'ai aucune idée de ce que cela va donner mais il me semble que le fait de se connaître, connaitre ses limites et le fait de s'accepter change la donne et offre une base bien plus saine à la construction de quelque chose, même si ce quelque chose ne ressemble pas vraiment au schéma du couple "classique". Le fait d'avoir son lieu à soi par exemple. Je pense que tout l'art réside à trouver ce fameux équilibre entre la solitude et les autres, que cet équilibre est chamboulé lors d'une rencontre et qu'un nouvel équilibre se met en place. Qu'un sentiment de solitude perçue comme non plus bénéfique mais pesante signe un équilibre rompu.

Donc non je ne pense pas que le diagnostic voue à la solitude mais qu'il y a cet équilibre à trouver :)
avant juste bizarre maintenant TSA+TDA(H)

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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#9 Message par anne_s » samedi 18 mars 2023 à 20:54

Bonsoir,

"Mériter l'amour", on dirait un sujet de philo. Je crois que chaque personne mérite d'être aimé parce qu'on a tous des choses intéressantes et fascinantes.
Ensuite pour que nos amis restent nos amis il faut un minimum de savoir vivre, d'après mon expérience, donc il faut sans doute faire des efforts pour que la relation dure, ça peut-être là le sens du mérite ?
Et donc l'idée est de se connaître assez pour savoir jusqu'où on peut aller dans l'effort ? Entre aller à un anniversaire trop bruyant pour montrer à quelqu'un qu'on tient à lui, et lui faire à manger tous les jours alors qu'on déteste les deux, c'est pas pareil.

Moi j'ai entendu quelqu'un une fois dire "en fait je ne suis pas fait pour vivre avec quelqu'un, même si je l'aime", ça m'a procuré un soulagement. Je pense vraiment qu'il est important de se connaître et apprendre à s'écouter et savoir ce qui va faire plus de mal que de bien. Mais si l'effort n'en demande pas trop ou ne revient pas trop souvent avec à la clé une belle relation avec quelqu'un qui nous fait du bien, why not. Au pire on revient en arrière, j'ai des périodes ou j'ai un grand besoin de solitude et je ne prend de nouvelles de personnes et puis ça revient. Parce que même si c'est épuisant (très épuisant parfois) je considère qu'être en contact avec les autres est une des raisons qui font que je garde pied dans la réalité et que je sois encore dans ce monde.

Je considère quand même que j'ai eu de la chance d'avoir vécu avec quelqu'un (même si c'était compliqué et que je ne voudrais plus le vivre) et d'avoir eu des enfants. Je peux comprendre que ça puisse manquer, mais je ne pense pas que ce soit au mérite, je connais des personnes qui ont tout ce qu'il faut à priori, qui ne sont pas aussi bizarre que moi, et pourtant qui sont célibataires et sans enfants au même âge.

Ca peut arriver aussi qu'en fait tu ne manques pas d'amour mais tu ne le vois pas ?
Diagnostic TSA 2021

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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#10 Message par mathieu frank » dimanche 19 mars 2023 à 10:14

contrairement a l'hypocrisie intellectuelle générale , l'amour n'es pas gratuit , si on a rien a offrir , on ne va rien nous donner
a moins de trouver la licorne qui va avoir des besoins semblables aux notre , c'est possible , mais quand on diverge de la norme , c'est forcément plus compliqué a trouver
tsa confirmé psychiatre libéral et comorbidités

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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#11 Message par rekkan » lundi 20 mars 2023 à 19:26

Je comprends l'exposé et m'y retrouve à grande partie. Je n'ai jamais été en couple de ma vie et collectionne les vents. La dernière fois que je suis tombé amoureux il a fallu que l'intéressée m'annonce qu'elle était enceinte (d'un autre évidemment!) pour que j'arrête de me faire des films;

Depuis, je désespère, étant trop timide pour oser faire le premier pas, à une époque où je rêve presque d'être embêté par un(e) ado rebelle.
Atteint de TAS, TPE, TSA,TAC et de dépression nerveuse.
En attente de diagnostic TDAH et/TPB et de TAG/TP.
THPI potentiel.
Hyperimpulsif.
Hypersensible.

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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#12 Message par lucius » lundi 20 mars 2023 à 20:09

"Mériter l'amour"? je ne me pose pas la question de cette manière. J'avais espéré autrefois mais j'ai compris que cet espoir est devenue une souffrance car elle s'est transformée en torture.
Je finirai seul mais c'est plus la vie qui me l'aura imposé que de mon choix. Je le vis déjà avec des regrets mais sans colère (sauf un peu à mon encontre).
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.

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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#13 Message par Freija » lundi 20 mars 2023 à 21:43

L’amour ne se mérite pas.
C’est surtout de la chance.

J’ai eu la chance de trouver une personne qui me convienne.
Elle a aussi un handicap, mais physique. Une maladie encore plus rare que ce que j’ai. Une personne hors-normes.
Je suis bien avec elle même si nos quotidiens sont extrêmement difficiles à cause de nos difficultés respectives.
Par chance, nous ne partageons pas tout-à-fait les mêmes alors on peut s’entraider. Et nos handicaps nous soudent plus.
Et effectivement, comme le disait un intervenant plus haut, péreniser ce type de relation n’est jamais gratuit.
Parcontre, c’est naïf de croire qu’on n’a rien à offrir. On n’est pas le meilleur juge pour décider de cela.

C’est ma seule histoire romantique pour le moment et si je venais à redevenir célibataire et de nouveau désireuse d’une situation de couple, je pense que je trouverais toujours plus de compréhension de la part des personnes avec un handicap.
Les personnes valides, même si je peux aussi les apprécier, je ne peux pas vivre avec … ce n’est pas possible ni compatible avec mon mode de vie je pense.
Diagnostiquée autiste en Mars 2019.

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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#14 Message par freeshost » lundi 20 mars 2023 à 22:51

Qu'est-ce qui se mérite quand on pense aux droits humains ?

Comme l'offre est souvent plus petite que la demande, celle-ci ne doit pas être considéré comme un dû (comme par les incels, par exemple) par des personnes qui alors se victimiseraient ("C'est pô juste ! L'offre ne comble pas la demande." Hey, ce n'est pas la faute de l'offre si la demande croît de manière exponentielle. :lol: )
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Re: "Mériter l'amour" : sommes nous-voué·e·s à la solitude ?

#15 Message par piedsboueux » mardi 21 mars 2023 à 7:29

Bien que j'apprécie cette solitude, je suis peinée car je me rends compte que je ne pourrais certainement jamais avoir de relations humaines satisfaisantes, qui sont à la hauteur de mes attentes et qui ne font pas de mal aux autres, car j'ai le sentiment de blesser toute personne qui se lie avec moi. Que pensez-vous de ces réflexions ? Avez-vous eu des expériences qui prouvent le contraire ?
Oui mais c'est tabou, on ne peut que tourner autour du pot pour ne pas en parler, en parler il n'est pas question.
La réponse serait pourtant simple, elle est évoquée dans le film H2G2 et n'est pas 42 comme le sous entend
https://www.arte.tv/fr/videos/RC-021159 ... sque-tout/
Mais la-reponse-a-presque-tout n'est pas la réponse à la grande question.
à la hauteur de mes attentes et qui ne font pas de mal aux autres
Ça fera mal aux autres en portant le tabou activateur du fire-wall anti Amour.
C'est pour cela qu'on dit (ou qu'on acte plutôt) "NON"

Le tabou interdisant d'exprimer les attentes énormes, puisque le tabou est partagé par défaut socialement puisque c'est des attentes énormes par défaut, le premier barrage est donc la simple communication hors de ce tabou qui fera fuir en courant tout autre humain potentiellement porteur d'un espoir de communion tant les attentes révélées alors seraient énormes.. Donc c'est NON
Nous réussissons alors à créer des liens d'espoir d'amour et de pseudo amitié faute de répondre à la grande question de l'univers, sur une construction mentale en orbite sans toucher au tabou, construire une mascarade partagée pour le partage qui répond à besoin secondaire moins énorme que l'infiniment énorme non évoquable, et ce qui est appelé Amitié et Amour est cette mascarade partagée avec complicité pour en réalité rester seul-ensemble avec sont soi pour chacun, cachant ainsi son énormité dessous un marketing de "SOI" à travers une personnalité simulée moins mauvaise que ce qu'on est. Parfois jusqu'à échanger des gamettes tout en se cachant ça pour obtenir un marmaille-hurleur à qui on apprendra à faire sa vie en "cachant ça" et qui réussira sa vie justement en sachant bien cacher ça, convenablement sans trop de signe de souffrance extérieure communiquée parfois à l'Autre alors malade à sa place selon les mécanismes du psychopatisme.

l'âne aimait Shrek, voici comment pourquoi il lui dit NON
- Tu rêves, l'âne... Il y'a pas de NOUS qui tienne, pas de NOUS pas de NOTRE
Il n'y a que MOI et MON marais que j'aime.
Et La première chose que je vais faire c'est bâtir une muraille autour de mes terres! Hum!

- Tu me fais beaucoup de peine Shrek, là tu m'as miné, pour des siècles.

L'âne - Shrek?! Tu sais ce que je crois? Je crois que c'est surtout pour que personne ne voit ce qu'il y a derrière, ton histoire de muraille.

Shrek - Non, tu crois ?

L'âne - T'as quelque chose à cacher ?

Shrek - Laisse tomber! l'âne..

L'âne - Ha, j'ai compris... c'est encore le coup de l'Oignon... c'est ça?

Shrek - Non, tu te trompes, c'est le coup de "lâches moi je veux pioncer tranquille"..

L'âne - Pourquoi tu t'obstines? tu ne veux pas en parler?
Shrek - Et pourquoi tu t'obstines? JE veux pas en parler...
L'âne - Pourquoi t'es bloqué?

Shrek - Je ne suis pas bloqué!

L'âne - Mais si tu l'es!

Shrek - Arrêtes l'âne.. Je t'aurais prévenu.


L'âne - De qui tu te plains?! Va y! craches le morceau!!

Shrek - DE TOUT LE MONDE!!! T'ES CONTENT?!


L'âne - BIN VOILÀ!!! CA Y'EST ON PROGRESSE!

Shrek - Mais c'est pas vrai!!! ... je suis maudit!

L'âne - Et, c'est quoi ton problème?! Pourquoi t'es fâché avec le MONDE entier?

Shrek - Non, c'est pas MOI qui suis fâché avec le monde entier
C'est le MONDE entier qui est fâché avec moi...
Sur cette dernière réplique, quelque chose de révélateur intervient: la projection de "soi" sur le monde extérieur, qui structure au final son destin selon la logique de "ce qu'on ne veut pas savoir de soi même finit par revenir sous forme de destin"

Ainsi s'est construit notre monde dans un enchevêtrement de destins d'humains (et d'êtres) maudis qui ont quelque chose à cacher comme Shrek.

Si on est pas seul, l'Autre finit par l'apprendre, l'Autre craint aussi qu'on l'apprenne.

Ça ne concerne pas que les autistes...
Diagnostiqué Aspi vers 37 ans (2007)
le reste c'est 100 intérêts

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