Diego1111 a écrit : ↑mercredi 17 juin 2020 à 18:16
La question m'intrigue car le TSA implique notamment "un déficit des comportements de communication non verbaux". Donc, comme le téléphone limite ces comportements non verbaux, j'aurais tendance à en déduire - mais peut-être à tort - que les autistes devraient plutôt préférer le téléphone
Merci d'avoir posé cette question, cet aspect-là m'intéresse aussi et j'ai hâte de lire les réponses là-dessus car moi aussi je trouve ça un peu paradoxal...
Je trouve qu'il y a des avantages au téléphone : ne pas se soucier de la gestuelle, de regarder l'autre correctement (j'ai énormément de mal avec ça) et surtout rester «caché» et ne pas être observée (au moins la personne ne peut pas lire tout et n'importe quoi sur mon visage et faire des déductions - parfois erronées - à partir de ça. D'autant plus qu'on me dit souvent que je fais des têtes bizarres...). Et c'est vrai que là dessus, j'entends très peu d'autistes en parler...
Cependant comme d'autres l'ont souligné, il y a d'autres paramètres qui rentrent en compte.
Dans mon cas déjà je déteste être appelée par surprise (ça m'angoisse beaucoup) en plus d'avoir horreur d'être interrompue dans mes activités (je le vis comme une intrusion), d'autant que l'oral impose un rythme de parole auquel je ne peux me soustraire quand j'en ai besoin (tandis que les SMS & mails me permettent justement de me poser et de prendre mon temps).
Vous me direz «ben le face-à-face c'est aussi de l'oral»
Certes. Mais l'avantage du face-à-face, c'est que 1) on peut faire autre chose que parler 2) les discussions peuvent se baser sur du concret, directement en lien avec ce qu'on fait ou perçoit... Perso quand je vois mes amis, on fait souvent des activités ensemble, on se balade, on observe des trucs, on s'amuse... bref on a un cadre favorable qui nous ajoute de la matière, donc le «bavardage» est finalement moins prégnant, moins codifié & moins contraignant qu'au téléphone je trouve ^^
Je pense que ça dépend de «pourquoi» et «à qui» on téléphone aussi :
Plus jeune, je téléphonais littéralement tous les jours (et pendant des heures) à un cousin qui partageait l'un de mes intérêts spécifiques.
Mais téléphoner à des inconnus sur des sujets déjà stressants en soi (boulot, administratif...), ou encore à des gens proches mais avec qui je ne m'entends pas plus que ça et qui posent des questions trop vagues auxquelles je ne sais jamais quoi dire (les fameux «ça va ?» «quelles sont tes nouvelles ?» & cie
), m'est compliqué. Sauf que là dessus je me demande si c'est vraiment une question de téléphone ou si c'est pas tout simplement le contexte, le seul fait de «parler à l'oral avec eux» qui entre en jeu...
(Bon, il y a aussi mes amis à qui je déteste téléphoner et que je préfère largement voir en face-à-face, en partie pour les raisons évoquées plus haut ^^)
(J'ai essayé d'apporter quelques pistes mais j'espère que mon message n'est pas trop brouillon...)