Se Défendre : Tout le Monde En Est Capable- NEURODIVERGENT K
Posté : samedi 12 novembre 2011 à 13:49
http://timetolisten.blogspot.com/2011/1 ... do-it.html
Se Défendre : Tout le Monde En Est Capable.
traduction: Benoit
Cette histoire s'est passé il y a très, très longtemps, bientôt dix ans. C'est encore à elle que je pense quand les gens me parlent de leur enfant qui ne défendra "jamais" ses propres intérêts.
J'ai travaillé pendant quelques années avec un garçon qu'on appellera C. C avait à peu près 9 ans quand je l'ai rencontré. Il était non-verbal, détestait vraiment taper à l'ordinateur, connaissait quelques signes et avait un livre de PECS (Picture Exchange Communication System), un support de communication pour les non-verbaux. Il était passé par plusieurs années de thérapie ABA, qui est franchement dirigée par le thérapeute, et sa frustation de comment allait sa vie allait grandissante. Sa frustation était vraiment claire - il était en colère une grande partie du temps et il attaquait physiquement quand on exigeait trop de lui (ou des exigences déplaisantes). Son livre PECS manquait souvent de ce qu'il voulait communiquer, ce qui ajoutait au défi de sa communication. Il ne lui restait que le comportement comme communication.
Je suis presque certain que ses parents ne recherchaient pas un apprentissage de la défense de ses intérêts, en tout cas pas celui que je fais. Ils avaient cette attitude de l"autisme comme une tragédie", étaient malhonnêtes, et paraissaient reprocher à C d'exister (bon d'accord, en fait, ils lui reprochaient vraiment d'exister) et recherchaient soumission et normalité, ce qui n'est pas ce que je leur offrais. Mais le courant est bien passé entre C et moi dès le début et je n'étais pas complètement horrifié par l'expression de sa colère. J'évitai de prendre des coups, évidemment, mais je n'allais pas l'entraver ni, presque aussi mal, lui renvoyer exigence après exigence à la figure quand il était contrarié. C'est idiot.Ca ne marche pas. Un caractère typqiue n'est pas un objectif réaliste, mais être capable d'exprimer ses envies et désirs l'est, et il était manifeste que C pouvait apprendre une façon plus opportune de faire savoir ce qu'il veut.
Quand j'ai commencé à travailler avec C, j'avais une règle pour ses thérapeutes ABA et ses parents: si C exprime clairement une envie ou un besoin, on le satisfait. S'il exprime qu'il ne veut pas faire ceci ou celà ou quoi, il ne le fait pas. S'il manifeste qu'il n'est pas prêt à arrêter une activité, il n'a pas à l'arrêter. Il lui fallait l'apprendre, après tant d'années à suivre un agenda que lui imposaient des autres.
Quel est la première chose que les jeunes enfants apprennent pour prendre peu à peu le contrôle de leurs vies ? Le mot "non", n'est ce pas ? Je voulais que C apprenne qu'il peut demander et obtenir, qu'il peut dire qu'il ne veut pas faire quelque chose et l'obtenir. Nous avons passé beaucoup de temps à jouer, lui à m'indiquer ce qu'il voulait et ne voulait pas, et moi à l'exprimer avec des mots "Que je ne touche pas à cette brique? d'accord !" ou autre quand il faisait savoir de quelque façon qu'il n'aimait pas ce que j'allais faire, ou aimait ou voulait quelque chose. Pour lui prouver que des adultes prennent vraiment en compte ses souhaits.
Un jour j'ai emmené C nager. C'était quelque chose que ses thérapeutes ABA n'aimaient pas beaucoup faire parce qu'apparamment c'est un combat pour le faire sortir de l'eau, au final il aimait vraiment nager ce même s'il n'était pas un excellent nageur et que le limiter à la zone peu profonde pouvait causer une crise - il savait nager, mais il lui fallait un adulte avec lui. Ce n'était pas un combat que je voulais faire, mais je ne suis pas un fan du modèle Adulte Comme Dieu. J'aimais nager et j'aimais bien C, alors c'était du bon temps.
On a fait quelques tour, on (enfin, C) s'est éclaboussés dans la zone de faible profondeur et 15 minutes avant qu'on ait vraiment à partir, je lui ai demandé s'il était prêt à sortir de l'eau.
"NON!"
Clair comme du cristal, résolu et chargé de sentiment.
Ouais, on n'est pas sortis de la piscine avant dix bonnes minutes. C exprima que oui, il prenait du plaisir et que non, il ne voulait pas partir. Et il l'a fait d'une façon que personne ne pouvait ignorer - non est un concept important dans l'expression des besoins de quelqu'un, et tout le monde sait ce que ça signifie.
Il s'est mis à beaucoup utiliser le mot NON - ils voulaient lui faire faire beaucoup de choses stupides (toucher le nez ? Vraiment ???) qu'il ne voulait pas. Je ne l'en blame pas: toucher le nez n'est pas vraiment une activité significative. Il commença à exprimer ses activités préférées et a même commencé à aider à faire le programme de ce qu'il voulait faire pendant les sessions (ou avec quels jouets on allait jouer et tout... les jouets interactifs pour montrer "je ne veux pas" ou "ne fais pas ça" sont vraiment géniaux).
Puis il arrêta et recommença à mordre. Ca fait mal de se faire mordre. Mordre n'allait pas lui obtenir ce qu'il voulait. J'ai demander aux types de l'ABA "Qu'.Est.Ce.Que-Vous.-Avez.-FAIT?".
"Oh, il ne voulait pas faire (telle tâche insignifiante) alors il je l'ai forcé".
"... c'est quoi votre putain de problème ?" (ajouter un bon quart d'heure d'hurlements au volume maxi que c'était son corps qu'il avait le droit de ne pas être touché, le droit de choisir ses activités et qu'elle lui devait des putains d'excuses, et qu'il allait les avoir. C m'a entendu. Et ses parents sûrement aussi, vu qu'ils habitaient dans les environs).
Elle a cru que je plaisantais. Ce n'était pas le cas. Elle a démissionné peut après - je crois que faire des excuses à un enfant de tout juste 10 ans, ou à un enfant autiste, était au-dessous d'elle, ou c'était de se faire faire la leçon par un adulte autiste. Chais pas.
Et C a recommencé à dire NON! Alors on a commencé à améliorer son livre et on a mis en place une dynavox version parlée du système PECS, maintenant ça marche sur iPhone, mais c'est une toute autre histoire...
Se Défendre : Tout le Monde En Est Capable.
traduction: Benoit
Cette histoire s'est passé il y a très, très longtemps, bientôt dix ans. C'est encore à elle que je pense quand les gens me parlent de leur enfant qui ne défendra "jamais" ses propres intérêts.
J'ai travaillé pendant quelques années avec un garçon qu'on appellera C. C avait à peu près 9 ans quand je l'ai rencontré. Il était non-verbal, détestait vraiment taper à l'ordinateur, connaissait quelques signes et avait un livre de PECS (Picture Exchange Communication System), un support de communication pour les non-verbaux. Il était passé par plusieurs années de thérapie ABA, qui est franchement dirigée par le thérapeute, et sa frustation de comment allait sa vie allait grandissante. Sa frustation était vraiment claire - il était en colère une grande partie du temps et il attaquait physiquement quand on exigeait trop de lui (ou des exigences déplaisantes). Son livre PECS manquait souvent de ce qu'il voulait communiquer, ce qui ajoutait au défi de sa communication. Il ne lui restait que le comportement comme communication.
Je suis presque certain que ses parents ne recherchaient pas un apprentissage de la défense de ses intérêts, en tout cas pas celui que je fais. Ils avaient cette attitude de l"autisme comme une tragédie", étaient malhonnêtes, et paraissaient reprocher à C d'exister (bon d'accord, en fait, ils lui reprochaient vraiment d'exister) et recherchaient soumission et normalité, ce qui n'est pas ce que je leur offrais. Mais le courant est bien passé entre C et moi dès le début et je n'étais pas complètement horrifié par l'expression de sa colère. J'évitai de prendre des coups, évidemment, mais je n'allais pas l'entraver ni, presque aussi mal, lui renvoyer exigence après exigence à la figure quand il était contrarié. C'est idiot.Ca ne marche pas. Un caractère typqiue n'est pas un objectif réaliste, mais être capable d'exprimer ses envies et désirs l'est, et il était manifeste que C pouvait apprendre une façon plus opportune de faire savoir ce qu'il veut.
Quand j'ai commencé à travailler avec C, j'avais une règle pour ses thérapeutes ABA et ses parents: si C exprime clairement une envie ou un besoin, on le satisfait. S'il exprime qu'il ne veut pas faire ceci ou celà ou quoi, il ne le fait pas. S'il manifeste qu'il n'est pas prêt à arrêter une activité, il n'a pas à l'arrêter. Il lui fallait l'apprendre, après tant d'années à suivre un agenda que lui imposaient des autres.
Quel est la première chose que les jeunes enfants apprennent pour prendre peu à peu le contrôle de leurs vies ? Le mot "non", n'est ce pas ? Je voulais que C apprenne qu'il peut demander et obtenir, qu'il peut dire qu'il ne veut pas faire quelque chose et l'obtenir. Nous avons passé beaucoup de temps à jouer, lui à m'indiquer ce qu'il voulait et ne voulait pas, et moi à l'exprimer avec des mots "Que je ne touche pas à cette brique? d'accord !" ou autre quand il faisait savoir de quelque façon qu'il n'aimait pas ce que j'allais faire, ou aimait ou voulait quelque chose. Pour lui prouver que des adultes prennent vraiment en compte ses souhaits.
Un jour j'ai emmené C nager. C'était quelque chose que ses thérapeutes ABA n'aimaient pas beaucoup faire parce qu'apparamment c'est un combat pour le faire sortir de l'eau, au final il aimait vraiment nager ce même s'il n'était pas un excellent nageur et que le limiter à la zone peu profonde pouvait causer une crise - il savait nager, mais il lui fallait un adulte avec lui. Ce n'était pas un combat que je voulais faire, mais je ne suis pas un fan du modèle Adulte Comme Dieu. J'aimais nager et j'aimais bien C, alors c'était du bon temps.
On a fait quelques tour, on (enfin, C) s'est éclaboussés dans la zone de faible profondeur et 15 minutes avant qu'on ait vraiment à partir, je lui ai demandé s'il était prêt à sortir de l'eau.
"NON!"
Clair comme du cristal, résolu et chargé de sentiment.
Ouais, on n'est pas sortis de la piscine avant dix bonnes minutes. C exprima que oui, il prenait du plaisir et que non, il ne voulait pas partir. Et il l'a fait d'une façon que personne ne pouvait ignorer - non est un concept important dans l'expression des besoins de quelqu'un, et tout le monde sait ce que ça signifie.
Il s'est mis à beaucoup utiliser le mot NON - ils voulaient lui faire faire beaucoup de choses stupides (toucher le nez ? Vraiment ???) qu'il ne voulait pas. Je ne l'en blame pas: toucher le nez n'est pas vraiment une activité significative. Il commença à exprimer ses activités préférées et a même commencé à aider à faire le programme de ce qu'il voulait faire pendant les sessions (ou avec quels jouets on allait jouer et tout... les jouets interactifs pour montrer "je ne veux pas" ou "ne fais pas ça" sont vraiment géniaux).
Puis il arrêta et recommença à mordre. Ca fait mal de se faire mordre. Mordre n'allait pas lui obtenir ce qu'il voulait. J'ai demander aux types de l'ABA "Qu'.Est.Ce.Que-Vous.-Avez.-FAIT?".
"Oh, il ne voulait pas faire (telle tâche insignifiante) alors il je l'ai forcé".
"... c'est quoi votre putain de problème ?" (ajouter un bon quart d'heure d'hurlements au volume maxi que c'était son corps qu'il avait le droit de ne pas être touché, le droit de choisir ses activités et qu'elle lui devait des putains d'excuses, et qu'il allait les avoir. C m'a entendu. Et ses parents sûrement aussi, vu qu'ils habitaient dans les environs).
Elle a cru que je plaisantais. Ce n'était pas le cas. Elle a démissionné peut après - je crois que faire des excuses à un enfant de tout juste 10 ans, ou à un enfant autiste, était au-dessous d'elle, ou c'était de se faire faire la leçon par un adulte autiste. Chais pas.
Et C a recommencé à dire NON! Alors on a commencé à améliorer son livre et on a mis en place une dynavox version parlée du système PECS, maintenant ça marche sur iPhone, mais c'est une toute autre histoire...