De bonnes relations sociales avec certaines personnes?

[Ginny]

Je souhaitais savoir s'il était possible en tant qu'autiste asperger d'avoir des relations sociales assez bonnes avec certaines personnes (hormis l'entourage très proche).
Je veux dire par là qu'il y a certaines personnes (au travail) avec qui je bloque totalement dans mes conversations ou dans la façon de les aborder, et puis il y a quelques cas où j'arrive à avoir des discussions avec certaines personnes sans trop de problème.
Par exemple j'ai remarqué qu'avec certains collègues qui sont très jovials avec moi dès le premier abord j'ai plus de facilités: je peux rire avec, faire des blagues, je pense à leur demander ce qu'ils ont fait de leur week-end etc. Je me mets dans la même posture qu'eux alors qu'avec les collègues sur la réserve, plus "lisses", cela me pose des difficultés. Cela vaut surtout pour les collègues de travail que je côtoie vraiment à longueur de temps.

Alors voilà, il y a-t-il des fois où vous êtes plus à l'aise avec certaines personnes que d'autres?
Ca ne semblerait pas vraiment logique puisque si c'est un dysfonctionnement cela devrait dysfonctionner avec n'importe quelle personne?

Je ne sais pas si c'est très clair, ou si je pose une question un peu stupide.

[Benoit]

Il n'y a pas de questions stupides, seulement des reponses stupides.

Alors voilà, il y a-t-il des fois où vous êtes plus à l'aise avec certaines personnes que d'autres?

Bien sur

Ca ne semblerait pas vraiment logique puisque si c'est un dysfonctionnement cela devrait dysfonctionner avec n'importe quelle personne?

L'autisme n'est pas un dysfonctionnement de la relation avec autrui, donc il n'y a rien d'illogique a cela.

[Allan]

Je souhaitais savoir s'il était possible en tant qu'autiste asperger d'avoir des relations sociales assez bonnes avec certaines personnes (hormis l'entourage très proche).

Relations bonnes et mauvaises, les deux sont possibles. Pour moi c'est la relation qui est le problème et non pas que ce soit une relation "assez bonne". Pour ma part, la bonne relation est illisible, je ne sais pas la caractériser et comment il faut la hiérarchiser (ami, copain, pote, collègue...) pour moi tout est pareil sur le même plan, de sorte que je ne sais pas comment entretenir la relation pour distinguer ce qui est approprié ou pas, ce qu'il ne faut pas dire ou ne pas faire, autant dire que ça se termine en mauvaise relation avec les incompréhensions que ça génère et les attentes non comblées des deux côtés.
Je ne vois pas non plus les signaux amoureux, même une amie la chemise ouverte sans rien en-dessous quand on était assis à discuter sur son lit un été... Il faisait chaud, j'ai juste trouvé curieux d'apercevoir autant ses seins, je me suis juste dit : *situation inhabituelle, mais bon, c'est l'été ça se comprend, une femme peut bien ouvrir sa chemise comme un homme* Et voilà... Elle m'a dit longtemps après ce que ça signifiait pour elle, mais je n'avais pas pensé à ça, puisque dans mon esprit, il suffit d'en parler explicitement... j'aurais ouvert la fenêtre

[Ginny]

D'accord.
Certaines personnes seraient tout simplement plus faciles à décoder que d'autres? Ou les signaux en eux-mêmes qu'elles manifestent.

Elle m'a dit longtemps après ce que ça signifiait pour elle, mais je n'avais pas pensé à ça, puisque dans mon esprit, il suffit d'en parler explicitement... j'aurais ouvert la fenêtre

Maintenant tu connais le signal

[Anja-louise]

Pour moi les relations sociales avec autrui dépendent vraiment de mon humeur j'ai l'impression (car j'ai aussi une sorte de trouble de la bipolarité)
Quand je suis en phase plutôt exaltée on va dire, c'est beaucoup plus facile avec n'importe quelle autre personne.
Je parle beaucoup, beaucoup, beaucoup voire trop même au risque de souler mon interlocuteur et soit de ne pas m'en apercevoir/soit un petit peu mais ça me vexe alors
Quand je suis en mode normal (ni déprimée, ni excitée), là ça se complique un peu plus
Par exemple à mon club de sport (je prends cet exemple car c'est un lieu où je vais 3/4 fois par semaine donc j'ai c'est comme qui dirait un second chez moi ) lorsque je connais la personne depuis plus de 5 ans et qu'il y a une affinité réciproque, on se dit bonjour courtoisement, on commence par parler de la pluie et du beau temps (pour l'instant facile ) mais quand vient le moment où on aborde les émotions ressenties dans telle ou telle situation, ça se complique de suite. Comme la réponse attendue est subjective et donc "sans mode d'emploi" , ça me stresse de dire la vérité car j'ai peur du jugement des autres. Alors la plupart du temps, je ne dis pas ce que je pense mais plutôt ce que l'autre veut entendre.
d'un côté je suis sereine car j'évite tout conflit mais de l'autre une petite voix dans ma tête me dit que je ne suis pas allée au bout des choses
Voici mon mode de fonctionnement , du coup moi j'ai l'impression que "mes bonnes relations sociales avec certaines personnes", ceux sont celles avec qui je ne me dévoile pas.
Hormis peux être une ou deux meilleures amies , mais là c'est different car j'entretiens une relation quasi fusionnelle avec elle

[axurit66]

Elle n'est pas du tout stupide ta question, Ginny.

Dans mon entreprise, comme dans mon entourage (hors entourage proche) j'ai également remarqué cela.

Il y a des personnes avec qui je vais avoir de bonnes relations sociales. C'est à dire à être à peu près sur la même longueur d'onde. Mais au fond, je ne pourrais jamais supporter d'être ami avec ces personnes. Leur mode de vie m'insupporte.
En gros, je fourni un gros effort pour m'adapter à eux, juste le temps de l'entrevue, ou de la mission professionnelle. Afin de bien paraitre à leurs yeux (un peu comme une personnalité dite "de façade"). Mais c'est très fatiguant. Si la relation dure plusieurs jours, je peux vite sombrer dans une phase "dark", voire même faire une crise...

Mais avec d'autres personnes plus sur la réserve, comme tu le dis si bien, Ginny ; ça peut très mal se passer. Du genre, passer des heures, voire des jours sans qu'il y ait le moindre échange ! Une sensation affreuse ! Il y a comme l'envie d'essayer de parler avec cette personne, mais je n'y arrive pas !!!

Dans tous les cas, je finis toujours par ne plus supporter personne à un moment donné. Il faut obligatoirement de longs moments de solitude pour avoir à nouveau envie de revoir certaines personnes. ça aussi, c'est un ressenti affreux qu'il est extrêmement difficile d'expliquer aux autres, et surtout à leur faire comprendre !

[snurfsnurfsnurf]

Personnellement, je ne me sens à l'aise avec personne mais il y a des personnes avec qui j'arrive mieux à masquer mon mal à l'aise. Est-ce que cela veut dire qu'en fait je suis effectivement plus à l'aise avec eux? Peut-être mais je n'en suis pas certaine.