Fiancée d'aspie, comment faire ?
Posté : vendredi 24 mai 2013 à 15:26
Je suis en couple depuis 1 an 1/2 avec un homme de 32 ans qui est très probablement asperger ou autiste HN.
Son diagnostic prend fin le 27 mai prochain, s'il en est à ce stade dans l'évolution du suivi, on nous l'a dit, c'est qu'un TED a été détecté ( reste juste à avoir le papier, le sésame ).
Le problème c'est que nos caractères paraissent incompatibles.
Je suis une hyper sensible qui a un très fort besoin d'amour et de tendresse ( traumatisme dans la relation parentale puis ex-conjoint violent et infidèle ), et que lui, comme tout bon aspie, est assez froid, n'aime pas le côté tactile, analyse tout rationnellement et sans aucune émotion, et que nos deux versions clashent à chaque fois. J'ai énormément besoin de parler de mes ressentis pour les évacuer, et pour lui le dialogue est une source de fatigue et une perte de temps ( du moins quand ça s'éternise, ce qui a tendance c'est vrai à être le cas avec moi ). Je traîne mes ressentis sur plusieurs jours, lui les zappe en 5min.
Par exemple, si nous avons une violente dispute ( il a toujours des mots TRES blessants ), je pars en pleurs - et ça l'énerve de me voir pleurer, il ne comprend pas, trouve ça illogique et gamin -, il ne sait pas me réconforter, m'ordonne d'aller mieux sinon - menaces -, donc je ravale, mais je ne vais pas bien, la nuit j'y pense encore, je ressasse, je ressasse, et je me lève le lendemain plus mal que la veille.
J'aimerais ne pas être comme ça mais je ne peux pas faire autrement. Quand je vais mal, j'a besoin de pouvoir en parler à mon homme, que je vois comme mon meilleur ami, mon frère, mon confident, tout autant que mon amant.
J'aurais juste besoin d'entendre qu'il me comprend, qu'il me pose des questions pour m'aider à exprimer ma peine, puisque les mots sortent difficilement chez moi, et puis qu'il me prenne dans ses bras et me dise qu'il m'aime, qu'il sera toujours là pour moi, que tout ça n'est pas si grave.
Lui ne sait pas faire ça.
Il me voit aller mal et ne comprend pas pourquoi, il écoute certes mais ne répond rien et n'a pas un geste. Un vrai mur. Puis il se lève parce que " on a parlé, non ? " alors que j'ai tapé un monologue et que j'ai eu le sentiment de parler dans le vide.
La dernière fois il m'a même dit que quand je le soulais, il comptait les tuiles du mur d'en face ( apparemment il y en a 2807 un truc comme ça )
Je me sens de plus en plus seule et je m'enfonce dans ma déprime. Ca m'arrive de sortir marcher dans la nature à 22h et rester bêtement assise en pleine nuit dans l'herbe mouillée, avec l'envie de me foutre en l'air et de me demander de quelle façon ça serait le mieux. Ca m'arrive de ne pas manger pendant des jours ( comme depuis hier midi ). Je dors comme une masse mais je me réveille toujours plus fatiguée que la veille. irritable aussi. Je sens que je deviens aigrie petit à petit.
Pourtant je ne suis pas comme ça : je me rappelle des petits mots qu'on s'envoyait entre copines au lycée, je les ai tous gardés, ou des mots laissés sur des photos de classe : j'étais pleine de vie, tout le monde m'adorait et louait ma bonne humeur et mon éternel sourire, " garde toujours cet esprit positif " " ne change pas, tu es un rayon de soleil " ! qu'on me marquait. J'étais la déconneuse, la boute en train, mais aussi celle qu'on venait voir quand ça n'allait pas, bref : la nana bien dans ses pompes. Tout a changé depuis ma majorité, à cause de ce 1er conjoint, et maintenant à cause de cette relation dans laquelle je n'arrive pas à trouver ma place.
Je voudrais simplement être moi, et aimée pour ce que je suis, au lieu de ça mes comportements agacent ( je suis trop collante, trop oppressante, parce que je cherche souvent le câlin, que j'aime soulever le T-shirt, caresser, embrasser, palper.. ), mon caractère agresse ( j'aime le débat et les discussions, je déteste laisser moisir les soucis ), mes états d'âme soulent ( je suis très souvent angoissée, de plus en plus, j'en arrive à ne plus parvenir à me sentir bien 2 jours de suite ).
Je suis apparemment compliquée et difficile à vivre, à cause de ces angoisses qui me bouffent de plus en plus.
Pourtant il est conscient que je le traite comme un roi ( je lui fais ses plats préférés selon le menu de la semaine qu'il choisit lui-même ) j'accorde beaucoup d'importance à ses routines ( l'émission favorite, l'apéro, le hobby, la musique.. ), mais comme je vais de plus en plus mal, je commence à être moins dans l'effort vis à vis de lui et de son syndrome et de plus en plus dans la rancoeur.
je lui en veux terriblement parce que je me sens seule et mal aimée. De plus en plus.
Je ne sais pas si je suis faite pour vivre avec un autiste.
Je voulais même en faire mon métier ou du bénévolat auprès d'enfants avec la méthode ABA, mais d'après lui je les rendrai fous, parce que je ne suis pas faite pour ça ( lors de la dernière dispute ).
Je ne sais plus comment faire. Je dépéris de plus en plus, je suis de moins en moins moi-même, il faut que les choses changent, je ne sais pas comment mais il faut qu'elles changent, je vais finir par faire une bêtise tellement je suis mal.
Le fait que je ne travaille pas encore est un élément, je le sais : j'ai passé le concours d'infirmière et j'attends les résultats. Je mise beaucoup sur une rentrée en école pour mon bien-être, mais j'ai peur de me faire des films. Je voulais plus que tout bosser en psychiatrie et auprès d'autistes, j'ai même fait un stage récemment, mais je crois que je vais laisser tomber, si déjà à la maison je n'arrive pas à gérer, je ne me vois pas faire ça toute la journée à côté.
Voilà, j'ai bien déballé, je ne me sens pas mieux, mais bon, j'en avais envie.
Son diagnostic prend fin le 27 mai prochain, s'il en est à ce stade dans l'évolution du suivi, on nous l'a dit, c'est qu'un TED a été détecté ( reste juste à avoir le papier, le sésame ).
Le problème c'est que nos caractères paraissent incompatibles.
Je suis une hyper sensible qui a un très fort besoin d'amour et de tendresse ( traumatisme dans la relation parentale puis ex-conjoint violent et infidèle ), et que lui, comme tout bon aspie, est assez froid, n'aime pas le côté tactile, analyse tout rationnellement et sans aucune émotion, et que nos deux versions clashent à chaque fois. J'ai énormément besoin de parler de mes ressentis pour les évacuer, et pour lui le dialogue est une source de fatigue et une perte de temps ( du moins quand ça s'éternise, ce qui a tendance c'est vrai à être le cas avec moi ). Je traîne mes ressentis sur plusieurs jours, lui les zappe en 5min.
Par exemple, si nous avons une violente dispute ( il a toujours des mots TRES blessants ), je pars en pleurs - et ça l'énerve de me voir pleurer, il ne comprend pas, trouve ça illogique et gamin -, il ne sait pas me réconforter, m'ordonne d'aller mieux sinon - menaces -, donc je ravale, mais je ne vais pas bien, la nuit j'y pense encore, je ressasse, je ressasse, et je me lève le lendemain plus mal que la veille.
J'aimerais ne pas être comme ça mais je ne peux pas faire autrement. Quand je vais mal, j'a besoin de pouvoir en parler à mon homme, que je vois comme mon meilleur ami, mon frère, mon confident, tout autant que mon amant.
J'aurais juste besoin d'entendre qu'il me comprend, qu'il me pose des questions pour m'aider à exprimer ma peine, puisque les mots sortent difficilement chez moi, et puis qu'il me prenne dans ses bras et me dise qu'il m'aime, qu'il sera toujours là pour moi, que tout ça n'est pas si grave.
Lui ne sait pas faire ça.
Il me voit aller mal et ne comprend pas pourquoi, il écoute certes mais ne répond rien et n'a pas un geste. Un vrai mur. Puis il se lève parce que " on a parlé, non ? " alors que j'ai tapé un monologue et que j'ai eu le sentiment de parler dans le vide.
La dernière fois il m'a même dit que quand je le soulais, il comptait les tuiles du mur d'en face ( apparemment il y en a 2807 un truc comme ça )
Je me sens de plus en plus seule et je m'enfonce dans ma déprime. Ca m'arrive de sortir marcher dans la nature à 22h et rester bêtement assise en pleine nuit dans l'herbe mouillée, avec l'envie de me foutre en l'air et de me demander de quelle façon ça serait le mieux. Ca m'arrive de ne pas manger pendant des jours ( comme depuis hier midi ). Je dors comme une masse mais je me réveille toujours plus fatiguée que la veille. irritable aussi. Je sens que je deviens aigrie petit à petit.
Pourtant je ne suis pas comme ça : je me rappelle des petits mots qu'on s'envoyait entre copines au lycée, je les ai tous gardés, ou des mots laissés sur des photos de classe : j'étais pleine de vie, tout le monde m'adorait et louait ma bonne humeur et mon éternel sourire, " garde toujours cet esprit positif " " ne change pas, tu es un rayon de soleil " ! qu'on me marquait. J'étais la déconneuse, la boute en train, mais aussi celle qu'on venait voir quand ça n'allait pas, bref : la nana bien dans ses pompes. Tout a changé depuis ma majorité, à cause de ce 1er conjoint, et maintenant à cause de cette relation dans laquelle je n'arrive pas à trouver ma place.
Je voudrais simplement être moi, et aimée pour ce que je suis, au lieu de ça mes comportements agacent ( je suis trop collante, trop oppressante, parce que je cherche souvent le câlin, que j'aime soulever le T-shirt, caresser, embrasser, palper.. ), mon caractère agresse ( j'aime le débat et les discussions, je déteste laisser moisir les soucis ), mes états d'âme soulent ( je suis très souvent angoissée, de plus en plus, j'en arrive à ne plus parvenir à me sentir bien 2 jours de suite ).
Je suis apparemment compliquée et difficile à vivre, à cause de ces angoisses qui me bouffent de plus en plus.
Pourtant il est conscient que je le traite comme un roi ( je lui fais ses plats préférés selon le menu de la semaine qu'il choisit lui-même ) j'accorde beaucoup d'importance à ses routines ( l'émission favorite, l'apéro, le hobby, la musique.. ), mais comme je vais de plus en plus mal, je commence à être moins dans l'effort vis à vis de lui et de son syndrome et de plus en plus dans la rancoeur.
je lui en veux terriblement parce que je me sens seule et mal aimée. De plus en plus.
Je ne sais pas si je suis faite pour vivre avec un autiste.
Je voulais même en faire mon métier ou du bénévolat auprès d'enfants avec la méthode ABA, mais d'après lui je les rendrai fous, parce que je ne suis pas faite pour ça ( lors de la dernière dispute ).
Je ne sais plus comment faire. Je dépéris de plus en plus, je suis de moins en moins moi-même, il faut que les choses changent, je ne sais pas comment mais il faut qu'elles changent, je vais finir par faire une bêtise tellement je suis mal.
Le fait que je ne travaille pas encore est un élément, je le sais : j'ai passé le concours d'infirmière et j'attends les résultats. Je mise beaucoup sur une rentrée en école pour mon bien-être, mais j'ai peur de me faire des films. Je voulais plus que tout bosser en psychiatrie et auprès d'autistes, j'ai même fait un stage récemment, mais je crois que je vais laisser tomber, si déjà à la maison je n'arrive pas à gérer, je ne me vois pas faire ça toute la journée à côté.
Voilà, j'ai bien déballé, je ne me sens pas mieux, mais bon, j'en avais envie.