Page 1 sur 1

Les détails

Posté : lundi 14 avril 2008 à 0:15
par bernard
Je voudrais parler ici du sujet des détails chez les aspies.

En fait, quand je rentre dans une explication, je rentre trop dans les détails, et j'agace mon auditoire, qui finit par se perdre dans tes ces détails et oublie le thème général.
Au boulot, j'ai même un collègue qui finit par bailler quand je parle trop longtemps. Quand je le vois faire ça, je comprends maintenant que cela vient de moi. Avant 2003, et que je découvre le syndrome, quand il faisait cela, je le lui faisais remarquer "si le réponse ne t'intéresse pas, ne me pose pas la question" que je lui disais, persuadé que cela venait de lui. Il se ravisait et s'excusait.

Autre cas avec Lucie cette fois.
Samedi matin vers 11h, je ramène Lucie à la maison après sa matinée d'équitation. Je lui demande quelles activités ils ont fait, et elle commence à me raconter. Au bout d'une minute, elle rentrait tellement dans les détails qu'elle finit par perdre le fil de son discours. Je souris en reconnaissant le symptôme et elle s'énerve croyant que je me moque d'elle.
Je change de sujet pour ne pas la mettre dans l'embarras, mais en rentrant à la maison, j'en parle à ma femme, qui me dit "toi aussi tu as remarqué que depuis quelques temps, elle s'embrouille dans ses explications et qu'on finit par ne plus comprendre de quoi elle parle ?". Je lui explique alors que cela vient des détails, et en y réfléchissant, elle me dit "effectivement, elle veut donner trop de détails et on finit par ne plus savoir de quoi elle veut parler". Ce soir, on en a encore reparler et je lui ai demandé de repérer la prochaine fois que cela arrive pour bien vérifier que :
- le début de la phrase va bien
- puis confiante, rapidement elle rentre dans des détails à ne plus en finir,
- le reste devient difficile à suivre (même pour moi) :D

Je ne sais pas comment faire pour ne pas tomber dans ce piège des détails. Des avis ?

Posté : lundi 14 avril 2008 à 15:41
par Murielle
C'est amusant ces histoires de détails car je crois que c'est assez récurent chez nos aspies.!!!
Je ne me rappelle plus qui disait (un asperger) que c'est comme la chanson des "3 petits chats, chapeau d'paille, paillasson, somnambule...etc" un mot, un objet fait penser à une autre chose et comme ça de fil en aiguille on s'éloigne du sujet initial.!!!!
Quant à avoir une solution....Aïe.!!! :wink: :wink: :wink:
Chez nous, quand Léo fait ce genre de truc, on lui rappelle la question afin qu'il "revienne" au début.! :lol:
Je ne suis pas Asperger, mais j'ai une fâcheuse tendance aussi à m'attarder sur des "détails" ce qui agace mon mari qui a lui ,l'habitude d'aller à l'essentiel.!
A nous tous, cela nous permet d'avoir une belle vision d'ensemble, non? :D

Posté : mardi 15 avril 2008 à 13:59
par Mars
Cette question des détails me semble typique des centres d'intérêt (restreints ou non). Celui qui est passionné (et très qualifié) suppose que son interlocuteur l'est aussi (ce qui est rarement le cas, surtout au même niveau).
Ca rejoint un autre de tes sujets Bernard : Savoir quand s'arrêter !

Posté : mercredi 16 avril 2008 à 22:25
par maho
:D Je me regale!!!
Alors que mon mari commence a se croire aussi Aspie, il a une tendance a parler et perdre le fil. Nous (tout le monde!!!) on lui dit "abrege!!!" Ca ne marche pas topujours!!
C'est drole Murielle, le chanson, je l'ai appris par ma fille et sa cousine, c'est un chanson qui nous a accompagné pendant les 1600km pour aller en Espagne chaque année!!
Chris je ne sais pas si ca rejoint les interets restreints, car il m'arrive aussi de "devier" et perdre le fil, car j'ai des souvenirs ou des examples qui remonte a la surface, et je me perds dans mes pensées!!
C'est peut etre Alzheimer qui frappe a ma porte!! :lol:

Posté : mercredi 21 mai 2008 à 15:59
par Murielle
Mon fils vient de faire une séance d'ergothérapie où on lui a demandé (entre autre) de reproduire le dessin simplifié d'un chateau... :D
C'est amusant de voir par quoi il a commencé.!Normalement, on commence par le "gros" de la structure et lui a débuté par les tours, les fenêtres, la porte (avec la poignée)....Ahhhhh, les détails....c'est bien révélateur de son mode de fonctionnement.!
Finalement, le résultat n'était pas si mauvais.! :lol:

Posté : mercredi 21 mai 2008 à 19:39
par Mars
Chacun sa méthode, l'essentiel c'est le résultat. Le gros problème à l'école c'est qu'il y a souvent une seule méthode enseignée et qu'il faut s'y plier même si on réussit moins bien.

Posté : mercredi 21 mai 2008 à 20:40
par jakesbian
bonjour à tous et toutes,

- lorsque bernard a parlé de lucie, çà m'a rappellé nicolas au même âge; étant petit, il parlait distinctement, construisait bien ses phrases... puis il a commencé à avoir du mal à faire tout çà, même que si il réussissait du premier coup, c'était bon, sinon il se mettait à pleurer; et çà c'est dégradé... et les gens comprenant mal ce qu'il disait avaient tendance à lui dire de se taire... et il a perdu confiance... et tout çà faisait boule de neige;

- pour ce qui est des détails, au milieu de son histoire, on a souvent oublié le début...
... ce que j'ai constaté est que la meilleure solution est d'engager la conversation; si il le faut de couper son discours par une question ou une réflexion pertinante; enfin, c'est ce qui marche dans une conversation entre moi et nicolas...
... car, le problème est, que je suis la seul à le savoir ou le comprendre... donc, dés qu'il parle à quelqu'un d'autre, çà ne marche que si c'est l'autre qui engage la conversation.

j'en ai plusieurs fois parlé avec nicolas... mais l'envie de parler, il ne la controle pas toujours.

Posté : mercredi 4 juin 2008 à 21:34
par marilyngeaud
clément détaille également ses plannings de questions : est ce qu'on pourra s'asseoir ds le rer ? sur la route que va t-on manger ? y aura t-il du monde dans le métro?
des questions que je me pose peut- être mais inconsciemment sont pour lui verbalisées et répétées

est ce qu'avec le temps les aspies apprennent à consciemment intérioriser ces questions ?

Posté : vendredi 6 juin 2008 à 10:13
par Emma
Je pense que cette façon de voir le monde en détails est directement associé au monde de fonctionnement privilégié de la pensée des personnes autistes, c'est à dire séquentiel (ou voir le monde par le "petit bout de la lorgnette", en "détails").

J'ai bien écrit privilégié car dans cette certaine situations, les personnes avec autisme savent très bien mobiliser le mode de pensée simultané (davantage "global"). Il semblerait simplement que le mode séquentiel soit plus simple d'utilisation.

Emma.

Posté : dimanche 8 juin 2008 à 0:05
par bernard
marilyngeaud a écrit :est ce qu'avec le temps les aspies apprennent à consciemment intérioriser ces questions ?
Dans mon cas la réponse est OUI.
Je me pose toujours autant de questions.
Je le fais intérieurement.

Posté : dimanche 27 juillet 2008 à 0:53
par Jonquille57
Parler et poser des questions... on y est tellement habitué avec Florent qu'on finit par ne plus y faire attention... Mais j'ai rigolé quand l'animatrice qui a accompagné Florent à sa semaine à Dinan nous a dit que les premiers jours, il leur avait posé mille milliards de questions... :D

Posté : dimanche 27 juillet 2008 à 10:52
par jakesbian
bonjour brigitte,

c'est bien que florent pose des questions; nicolas, c'est ce genre d'attitude qui l'a sauvé, car çà montrait qu'il était interressé, motivé...
... alors, tout le monde s'est occupé de lui, malgré ses difficultés et ses notes pas mirobolantes 8).