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Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 11:00
par Asriel
À titre personnel, je ne suis vraiment pas trop dans le militantisme "LGBTIQA+". Cela fait beaucoup trop de sigles pour des "luttes" au sein desquelles je ne me sens pas concerné. Typiquement, les problématiques gays/lesbiennes sont différentes des problématiques transsexuelles/queer/intersexe.
Quant aux asexuels, sont-ils vraiment persécutés ?
En Europe ça me semble bien mystique.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 11:03
par Lilette
Peut-être pas persécutés au sens où tu l'entends, en tous cas tu as bien de la chance de ne pas avoir de souci avec ça.
J'ai vraiment du mal à accepter certaines choses que j'ai vécues à ce sujet là, on ne jette probablement pas de cailloux à une personne asexuelle, mais certains actes qui se passent dans l'intimité ne sont pas pour autant + faciles à vivre/accepter etc.
& même très récemment, via un message FB, en mp.
Pas besoin de remonter trop loin ni de chercher très loin.
Comme dit plus haut, pas besoin de se faire jeter des cailloux.
Mais c'est tout aussi blessant. :innocent:
Ce n'est pas parce que quelqu'un ne vit pas une situation qu'elle n'existe pas.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 11:11
par TimeLady
Personnellement je suis convaincue d'être asexuelle mais je me heurte à certaines incompréhensions quand je le dis. Notamment parce que je n'ai jamais eu de relations amoureuses (et donc "charnelles") et qu'on me dit que je ne peux pas me prétendre asexuelle sans avoir essayer... Ca revient à dire aux homos qu'ils ne peuvent pas se dire homos s'ils n'ont jamais essayé d'avoir une relation hétéro, mais bon... 8) Et le souci, c'est qu'à force d'entendre ou de lire ça, on en vient à se mettre soi-même en doute. Fut un temps où j'ai envisagé d'avoir une relation sexuelle juste pour "vérifier" que j'étais bien asexuelle... Heureusement j'ai renoncé à cette idée tordue parce que je ne supporte décidément pas l'idée de m'imposer quelque chose qui ne m'attire pas. Mais je me demande combien d'asexuels nient leur asexualité juste pour être "dans les clous", et à plus forte raison quand ils ont d'autres "particularités" comme c'est mon cas...

Sans parler de l'image associée à l'asexualité et des avis de certains (beaucoup :crazy: ) de "psy-quelque-chose" et de sexologues qui affirment tout haut que l'asexualité n'existe pas...

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 11:15
par Lilette
TimeLady a écrit :et qu'on me dit que je ne peux pas me prétendre asexuelle sans avoir essayer
N'en crois rien du tout, c'est clairement n'importe quoi, bordel que ça m'énerve ça !
de "psy-quelque-chose" et de sexologues qui affirment tout haut que l'asexualité n'existe pas
Et s'il n'y avait qu'eux ..
Ma mère un jour m'a dit, il y'a quelques années, que je ne pouvais pas rester "comme ça", sans avoir de relations sexuelles, que ça ne pouvait pas "ne pas fonctionner", que j'étais trop jeune "pour ça", que ça fait partie de la vie niania ... :|
Même ma gynéco il n'y a pas longtemps, pourtant super ouverte d'esprit sur plein de choses m'a dit que je devrais travailler là-dessus avec ma psy.
Ben voyons.
(D'ailleurs réponse de ma psy "On en a déjà parlé toutes les 2, c'est comme ça c'est tout" :love: )

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 11:22
par TimeLady
Lilette a écrit :
TimeLady a écrit :et qu'on me dit que je ne peux pas me prétendre asexuelle sans avoir essayer
N'en crois rien du tout, c'est clairement n'importe quoi, bordel que ça m'énerve ça !
de "psy-quelque-chose" et de sexologues qui affirment tout haut que l'asexualité n'existe pas
Et s'il n'y avait qu'eux ..
Ma mère un jour m'a dit, il y'a quelques années, que je ne pouvais pas rester "comme ça", sans avoir de relations sexuelles, que ça ne pouvait pas "ne pas fonctionner", que j'étais trop jeune "pour ça", que ça fait partie de la vie niania ... :|
Même ma gynéco il n'y a pas longtemps, pourtant super ouverte d'esprit sur plein de choses m'a dit que je devrais travailler là-dessus avec ma psy.
Ben voyons.
(D'ailleurs réponse de ma psy "On en a déjà parlé toutes les 2, c'est comme ça c'est tout" :love: )
Ma mère a résumé le truc par une explication toute simple. Selon elle j'ai "peur des hommes". Mais bien sûr.
J'ai même eu droit à "dommage que tu ne sois pas homosexuelle, au moins j'aurais une explication à donner"... A donner à qui ??? Bah aux curieux qui se demandent pourquoi je suis toujours célibataire, cette bonne blague ! Comme si ça les regardait... :x

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 11:36
par Ome Etzli
TimeLady a écrit :et qu'on me dit que je ne peux pas me prétendre asexuelle sans avoir essayer
Mais c'est grave, ce besoin qu'on certaines personnes de poser des étiquettes, qui plus est strictes et immuables ! Tu n'as pas de relations et pas envie d'en avoir (pour faire court), tu es asexuelle, point. Si plus tard tu es attirée par tel ou tel type de partenaire, tu seras autre chose, point. Nier ça, c'est nier ce que tu penses et ce que tu ressens. On se croyait de retour à la médecine de XVIIIe siècle...

Quant au fait d'avoir ou non essayé quelque chose pour conclure que ça ne nous intéresse pas, c'est juste ridiculement con. Cette personne a-t-elle essayé d'être un cochon avant d'affirmer qu'elle ne l'est pas ? Demande-t-on aux hétéros d'essayer une relation homo avant de pouvoir affirmer qu'ils sont hétéros ? Pfff...

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 11:42
par Asriel
Ce n'est pas parce que quelqu'un ne vit pas une situation qu'elle n'existe pas.
Oui, tu as raison.
Personnellement, en 4ème, mon meilleur ami duquel j'étais amoureux m'a insulté de "sale pute d'homosexuelle de merde", "gouinasse", même de "chienne". Il m'a menacé de mort, m'appelait la nuit en me laissant des messages insultants avec ses potes où ils me traitaient de tapette.
Je voulais dire que je ne pense pas qu'un asexuel puisse risquer de vivre de telles choses. Après, je peux probablement me tromper. Je n'en sais rien.

[Pour que personne ne s'inquiète, j'ai une personnalité très indépendante et ça ne m'a jamais blessé plus que de raisons. Je l'ai signalé à la direction qui l'a exclu et ça ne s'est plus jamais reproduit, sauf dans mon dos avec d'autres. Et peu importe parce que dans mon dos je ne le savais pas, donc aucun problème].
a revient à dire aux homos qu'ils ne peuvent pas se dire homos s'ils n'ont jamais essayé d'avoir une relation hétéro,
Oui, j'ai eu ce couplet aussi.

D'un point de vue anthropologique, je m'interroge sur le fonctionnement de l'asexualité chez un garçon. Des connaissances que j'ai sur le fonctionnement de l'appareil génital masculin, il y a forcément eu un moment où des éjaculations se sont produites, au moins volontairement. Dans ce cadre, je m'interroge si on peut parler d'asexualité au vu du besoin mécanique que le corps produit à la puberté, de faire fonctionner l'appareil reproducteur.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 12:26
par Lilette
Castiel a écrit :
Ce n'est pas parce que quelqu'un ne vit pas une situation qu'elle n'existe pas.
Oui, tu as raison.
Personnellement, en 4ème, mon meilleur ami duquel j'étais amoureux m'a insulté de "sale pute d'homosexuelle de merde", "gouinasse", même de "chienne". Il m'a menacé de mort, m'appelait la nuit en me laissant des messages insultants avec ses potes où ils me traitaient de tapette.
Je voulais dire que je ne pense pas qu'un asexuel puisse risquer de vivre de telles choses. Après, je peux probablement me tromper. Je n'en sais rien.
Pas besoin de se faire insulter, d'autres mots peuvent faire aussi mal.
Surtout prononcés le plus naturellement du monde, par des gens qui n'y connaissent rien, & s'en moquent d'autant plus.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 12:41
par Ome Etzli
Castiel a écrit :Personnellement, en 4ème, mon meilleur ami duquel j'étais amoureux m'a insulté de "sale pute d'homosexuelle de merde", "gouinasse", même de "chienne". Il m'a menacé de mort, m'appelait la nuit en me laissant des messages insultants avec ses potes où ils me traitaient de tapette.
Je voulais dire que je ne pense pas qu'un asexuel puisse risquer de vivre de telles choses. Après, je peux probablement me tromper. Je n'en sais rien.
Même si tu avais raison (ce qui reste à prouver), qu'est-ce que ça changerait ? Certaines violences et stigmatisations devraient-elles être minimisées ou tolérées, sous prétexte qu'il existe pire ? Faut-il établir une hiérarchie dans le droit de souffrir ? Le fait que quelqu'un ait vécu quelque chose qui te semble moins grave, de ton point de vue, ne signifie pas qu'elle en a forcément moins souffert. La souffrance n'est pas mathématique.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 12:46
par Lilette
Ome Etzli a écrit :
Castiel a écrit :Personnellement, en 4ème, mon meilleur ami duquel j'étais amoureux m'a insulté de "sale pute d'homosexuelle de merde", "gouinasse", même de "chienne". Il m'a menacé de mort, m'appelait la nuit en me laissant des messages insultants avec ses potes où ils me traitaient de tapette.
Je voulais dire que je ne pense pas qu'un asexuel puisse risquer de vivre de telles choses. Après, je peux probablement me tromper. Je n'en sais rien.
Même si tu avais raison (ce qui reste à prouver), qu'est-ce que ça changerait ? Certaines violences et stigmatisations devraient-elles être minimisées ou tolérées, sous prétexte qu'il existe pire ? Faut-il établir une hiérarchie dans le droit de souffrir ? Le fait que quelqu'un ait vécu quelque chose qui te semble moins grave, de ton point de vue, ne signifie pas qu'elle en a forcément moins souffert. La souffrance n'est pas mathématique.
:bravo: Ome Etzli !

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 12:46
par Asriel
C'est une conception très européenne de la souffrance. Si la souffrance n'est pas mathématique, elle impose un niveau de violence imposé par autrui de variables différentes.
Après, l'injonction à l'empathie — dans le cadre où tu me dis de considérer que tout peut blesser, tout peut être insidieux et faire du mal — que tu me fais ne me permet pas de te répondre convenablement Ome Etzli.

Lilette ton propos est plus clair pour moi.

Je fonde beaucoup ma perception de la souffrance par l'intention de nuire. Sans intention de nuire, je suis souvent plus malléable avec les maladresses que je suis le premier à faire en société. Je ne peux pas attendre des autres, ce qu'ils font l'effort de ne pas attendre de moi pour partie.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 13:36
par Ome Etzli
Castiel a écrit :Après, l'injonction à l'empathie — dans le cadre où tu me dis de considérer que tout peut blesser, tout peut être insidieux et faire du mal — que tu me fais ne me permet pas de te répondre convenablement Ome Etzli.
Le sujet concernait la souffrance de Lilette et tu as supposé que cette souffrance était moindre par rapport à d'autres, ce à quoi j'ai répondu. Ça n'a rien à voir avec une injonction à l'empathie.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 14:01
par Asriel
Le sujet concernait la réponse que j'ai faite sur ce sujet aujourd'hui, et les réponses que j'ai reçues à ce propos.
La souffrance de Lilette est sur la présentation de Lilette. Je me posais des questions, j'ai eu des réponses.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 19:34
par Bloat
Castiel a écrit :À titre personnel, je ne suis vraiment pas trop dans le militantisme "LGBTIQA+". Cela fait beaucoup trop de sigles pour des "luttes" au sein desquelles je ne me sens pas concerné.
C'est bien dommage : sans ces luttes ta famille t'aurait peut-être poussé au suicide ou dénoncé pour que tu ailles en prison. Sauf s'il y avaient des rumeurs, auquel cas tes voisins t'auraient plus prosaïquement lapidé.
Castiel a écrit :Typiquement, les problématiques gays/lesbiennes sont différentes des problématiques transsexuelles/queer/intersexe.
Non, c'est une question d'acceptation des diversités de sexe, de genre et de sexualité. Par exemple les émeutes de Stonewall ont commencé par des drag queens et les lesbiennes ont été un soutien de premier plan pendant l'épidémie de sida ; les discriminations, elles, ne font pas la fine bouche. C'est pareil pour l'autisme : si on lutte pour davantage de droits et de moyens de diagnostics, c'est pour les autistes, pour une acceptation de la neurodiversité, pas réservé à une partie du spectre seulement.

Re: orientation sexuelle

Posté : lundi 14 août 2017 à 20:10
par thiloup
Castiel a écrit :À titre personnel, je ne suis vraiment pas trop dans le militantisme "LGBTIQA+". Cela fait beaucoup trop de sigles pour des "luttes" au sein desquelles je ne me sens pas concerné. Typiquement, les problématiques gays/lesbiennes sont différentes des problématiques transsexuelles/queer/intersexe.
Quant aux asexuels, sont-ils vraiment persécutés ?
En Europe ça me semble bien mystique.
Tu peux partager la nécessité de ces luttes tout en ayant du recul dessus tu sais, qu'on le veuille ou non elles servent à quelquechose. Il y a des personnes qui se sont révoltées un jour...
Après mon coté biologiste me fait dire que le système dynamique était déjà en bonne voie de progression. On peut voir factuellement une évolution de la tolérance depuis 1 siècle, je ne sais pas si ces luttes ont accéléré, mais ca serait sans doute produit sans. Et peut être que vouloir diriger les choses peuvent les bloquer ou provoquer des réactions néfastes.
Pour autant, je reste assez distant de ces mouvements même si je les fréquente, ça reste des groupes et donc discriminants sur d'autres critères .

Oui je n'ai rien en commun avec les lesbiennes (et je n'en fréquente pas, elles sont aussi assez hostiles parfois avec les gays), mais ça n'empêche que dans les moments militants tout le monde se retrouve.
Pour la problématique trans : ça fait débat et il y a eu des rejets au sein même des mouvements LGB, mais ça reste nécessaire au vu de leur faible nombre. C'est une coalition.
Et les asexuels : peut être que tu es sexuel si tu ne comprends pas pourquoi c'est une demande... On vit dans une société où le sexe est omniprésent et est un grand facteur de pression sociale. Ne pas avoir de désirs ou peu est donc possiblement un rejet. Il ne s'agit pas de persécution, mais de pouvoir dire qui on est pour expliquer qu'on ne veut pas et qu'on a pas à être rejeté pour ça...