[Index Animaux] Chevaux : La passion des chevaux

[Tugdual]

Horse Exercise at Home :

Source : Vintage Vigor's Horse-Action Saddle Ads From the Late 19th Century...

[HeleneK]

Modération (Lilas) : Sujet déplacé depuis "Espace TSA"

Début du message envoyé par erreur...
Je m'intéresse surtout à la communication avec les chevaux, j'ai énormément évolué là-dessus avec les années, passant de l'équitation de club à l'éthologie, puis à l'éducation positive. J'aimerais échanger avec d'autres passionnés sur leurs pratiques équestres.

[HeleneK]

Après une formation classique en club, je me suis tournée vers l'équitation d'extérieur, puis l'éthologie et depuis peu je m'interesse à l'éducation positive.

Cette évolution a été impulsée par des questions d'éthique, je me suis rendue compte progressivement de la contrainte qui peut être terrible pour les chevaux dans l'équitation. Mettons nous à leur place: "Avance, plus vite, non, un peu moins, tiens ta tête comme ça, plie-toi, tourne, arrête, repars!"

J'ai d'abord supprimé mors, éperons, mais jusqu'à peu, je gardais la menace de la chambrière pour longer par exemple. Et puis, par un concours de circonstance, j'ai découvert l'éducation positive. Essayer de donner envie, au lieu d'ordonner, plus ou moins aimablement, mais quand même. Par exemple, un cheval peut se porter en avant "au souffle de la botte", ce qui paraît très doux, mais avoir reçu une leçon de jambe avant, qui lui a inculqué que s'il n'y répondait pas les aides se renforceraient. Cet effleurement du mollet est en fait une menace dans ce cas. En éducation positive, on récompense le fait de se porter en avant à la demande, on ignore simplement les mauvaises réponses. Le cheval a le droit de ne pas avoir envie. Dans ce cas, c'est à moi de me remettre en question pour lui donner envie.

Un conseil de ma prof m'a fait beaucoup réfléchir. Si le cheval donne une mauvaise réponse, comme ne pas respecter mon espace en étant trop intrusif, voire menaçant, la "punition" était de mettre fin à la séance. Ce qui en équitation classique ou en éthologie est considéré comme une récompense. Si la fin de l'exercice est une récompense, c'est que l'exercice n'était pas agréable. Si le cheval recherche l'exercice, comme un jeu ou il gagne plus souvent qu'il ne perd, alors il ne veut pas que ça s'arrête.

Il y a quelques jours, alors que je donnais le foin du soir à mon petit troupeau, dans le pré, mon poulain de 4 ans, en débourrage trèèès progressif, est venu de planter devant moi. J'avais travaillé le matin avec des récompenses pour qu'il se laisse toucher la nuque et le toupet (il est arrivé chez moi non manipulé et très peureux). Il est venu mettre sa tête sous ma main, pour obtenir la récompense bien sûr. Comme il restait là à me regarder, j'ai cherché quel exercice je pouvais lui proposer. Je n'avais ni licol ni longe, J'ai mimé le geste de longer et il m'a offert plusieurs tours à chaque main, en totale liberté, avec des transitions pas, trot, arrêt, exactement comme si j'avais une longe et que nous étions dans la carrière.

Je découvre depuis peu cette approche, j'aimerais échanger avec des amoureux des chevaux, qu'ils la connaissent déjà ou qu'ils souhaitent en savoir plus.

[Winona]

Il y a quelques jours, alors que je donnais le foin du soir à mon petit troupeau, dans le pré, mon poulain de 4 ans, en débourrage trèèès progressif, est venu de planter devant moi. J'avais travaillé le matin avec des récompenses pour qu'il se laisse toucher la nuque et le toupet (il est arrivé chez moi non manipulé et très peureux). Il est venu mettre sa tête sous ma main, pour obtenir la récompense bien sûr. Comme il restait là à me regarder, j'ai cherché quel exercice je pouvais lui proposer. Je n'avais ni licol ni longe, J'ai mimé le geste de longer et il m'a offert plusieurs tours à chaque main, en totale liberté, avec des transitions pas, trot, arrêt, exactement comme si j'avais une longe et que nous étions dans la carrière.

C'est trop beau, c'est magique...

[HeleneK]

Oui, j'étais tellement émue, découvrir ça après plus de 50 ans d'équitation! J'aimerais tellement que d'autres amoureux des chevaux puissent vivre cette émotion et que d'autres chevaux aient la chance de partager une relation aussi positive avec leurs humains.

Je ne dis pas que les personnes ayant une relation "classique" avec leurs chevaux sont maltraitantes, juste qu'on peut toujours s'améliorer. L'essentiel est d'essayer de progresser, j'ai eu moi aussi (avec d'excellentes intentions) des pratiques que je condamne aujourd'hui.

[Ostara]

Modération (Lilas) : Sujet déplacé depuis "Espace TSA"

Début du message envoyé par erreur...
Je m'intéresse surtout à la communication avec les chevaux, j'ai énormément évolué là-dessus avec les années, passant de l'équitation de club à l'éthologie, puis à l'éducation positive. J'aimerais échanger avec d'autres passionnés sur leurs pratiques équestres.

Moi je remue les bras en moulinet et je dis "mimi mimi viens ici" c'est bien comme méthode éducative ? bon ça marche pas trop en général ils me regardent et ils s'en foutent

[HeleneK]

Moi je remue les bras en moulinet et je dis "mimi mimi viens ici" c'est bien comme méthode éducative ? bon ça marche pas trop en général ils me regardent et ils s'en foutent

Si ça ne marche pas trop, c'est peut-être qu'on peut améliorer la méthode :

L'éducation positive a été développée surtout dans les zoos, pour pouvoir soigner les animaux sauvages. On récompense chaque petit pas dans la bonne direction, principalement avec de la nourriture au début des apprentissages.
Je ne connais pas trop les autres animaux, mais avec les chevaux, on met en place un signal (moi, c'est "bravo") dès qu'ils amorcent le mouvement demandé. Ce signal doit être émis pile à ce moment et toujours suivi de la friandise dans les 3 secondes. Il faut décomposer au maximum la demande en micro progrès.
J'ai un poulain arrivé très craintif chez moi, on a beaucoup progressé, mais quand il travaille en carrière en liberté, il hésite encore à venir quand je l'appelle. Donc, je lui dis toujours le même mot (bêtement "viens") et au début, je disais bravo et je venais lui donner la récompense dès qu'il me regardait. Puis j'ai attendu qu'il fasse un pas vers moi pour ça, puis 2, etc...
Je me sers également de l'éthologie pour qu'ils me comprennent mieux. J'essaie d'avoir les mêmes déplacements qu'un autre cheval aurait pour les demandes. Par exemple se placer devant le cheval, se pencher légèrement sur un côté en fixant son postérieur (si des non-cavaliers passent par ici, le postérieur, c'est la patte arrière, pas le popotin!) et reculer veut dire "viens" en langage cheval. Le cheval comprendra si le geste est juste, mais il ne viendra que s'il vous reconnait comme leader agréable. Le fait que j'ai mes chevaux chez moi, que je les nourrisse et soigne m'aide forcément à gagner cette place. Par contre, en ajoutant la dimension "éducation positive" on peut y arriver rapidement sans avoir besoin de gagner cette place de leader.
Il faut juste être guidé par un bon prof au début, il y a tellement d'erreurs possibles (surtout dans le timing, qui est primordial), qu'on peut renforcer sans le vouloir un comportement non souhaité.

[Ostara]

Moi je remue les bras en moulinet et je dis "mimi mimi viens ici" c'est bien comme méthode éducative ? bon ça marche pas trop en général ils me regardent et ils s'en foutent

Si ça ne marche pas trop, c'est peut-être qu'on peut améliorer la méthode :

L'éducation positive a été développée surtout dans les zoos, pour pouvoir soigner les animaux sauvages. On récompense chaque petit pas dans la bonne direction, principalement avec de la nourriture au début des apprentissages.
Je ne connais pas trop les autres animaux, mais avec les chevaux, on met en place un signal (moi, c'est "bravo") dès qu'ils amorcent le mouvement demandé. Ce signal doit être émis pile à ce moment et toujours suivi de la friandise dans les 3 secondes. Il faut décomposer au maximum la demande en micro progrès.
J'ai un poulain arrivé très craintif chez moi, on a beaucoup progressé, mais quand il travaille en carrière en liberté, il hésite encore à venir quand je l'appelle. Donc, je lui dis toujours le même mot (bêtement "viens") et au début, je disais bravo et je venais lui donner la récompense dès qu'il me regardait. Puis j'ai attendu qu'il fasse un pas vers moi pour ça, puis 2, etc...
Je me sers également de l'éthologie pour qu'ils me comprennent mieux. J'essaie d'avoir les mêmes déplacements qu'un autre cheval aurait pour les demandes. Par exemple se placer devant le cheval, se pencher légèrement sur un côté en fixant son postérieur (si des non-cavaliers passent par ici, le postérieur, c'est la patte arrière, pas le popotin!) et reculer veut dire "viens" en langage cheval. Le cheval comprendra si le geste est juste, mais il ne viendra que s'il vous reconnait comme leader agréable. Le fait que j'ai mes chevaux chez moi, que je les nourrisse et soigne m'aide forcément à gagner cette place. Par contre, en ajoutant la dimension "éducation positive" on peut y arriver rapidement sans avoir besoin de gagner cette place de leader.
Il faut juste être guidé par un bon prof au début, il y a tellement d'erreurs possibles (surtout dans le timing, qui est primordial), qu'on peut renforcer sans le vouloir un comportement non souhaité.

Merci Hélène pour ces infos,les chevaux sont des animaux avec lesquels j'ai eue peu de contacts par manque d'occasions même si je les aime beaucoup j'adore visiter et regarder des émissions de zoo et effectivement ils pratiquent beaucoup l'éducation positive,qui fonctionnent aussi bien avec les otaries,et les éléphants^^.

[Curiouser]

Après une formation classique en club, je me suis tournée vers l'équitation d'extérieur, puis l'éthologie et depuis peu je m'interesse à l'éducation positive.

Cette évolution a été impulsée par des questions d'éthique, je me suis rendue compte progressivement de la contrainte qui peut être terrible pour les chevaux dans l'équitation. Mettons nous à leur place: "Avance, plus vite, non, un peu moins, tiens ta tête comme ça, plie-toi, tourne, arrête, repars!"

J'ai d'abord supprimé mors, éperons, mais jusqu'à peu, je gardais la menace de la chambrière pour longer par exemple. Et puis, par un concours de circonstance, j'ai découvert l'éducation positive. Essayer de donner envie, au lieu d'ordonner, plus ou moins aimablement, mais quand même. Par exemple, un cheval peut se porter en avant "au souffle de la botte", ce qui paraît très doux, mais avoir reçu une leçon de jambe avant, qui lui a inculqué que s'il n'y répondait pas les aides se renforceraient. Cet effleurement du mollet est en fait une menace dans ce cas. En éducation positive, on récompense le fait de se porter en avant à la demande, on ignore simplement les mauvaises réponses. Le cheval a le droit de ne pas avoir envie. Dans ce cas, c'est à moi de me remettre en question pour lui donner envie.

Un conseil de ma prof m'a fait beaucoup réfléchir. Si le cheval donne une mauvaise réponse, comme ne pas respecter mon espace en étant trop intrusif, voire menaçant, la "punition" était de mettre fin à la séance. Ce qui en équitation classique ou en éthologie est considéré comme une récompense. Si la fin de l'exercice est une récompense, c'est que l'exercice n'était pas agréable. Si le cheval recherche l'exercice, comme un jeu ou il gagne plus souvent qu'il ne perd, alors il ne veut pas que ça s'arrête.

Il y a quelques jours, alors que je donnais le foin du soir à mon petit troupeau, dans le pré, mon poulain de 4 ans, en débourrage trèèès progressif, est venu de planter devant moi. J'avais travaillé le matin avec des récompenses pour qu'il se laisse toucher la nuque et le toupet (il est arrivé chez moi non manipulé et très peureux). Il est venu mettre sa tête sous ma main, pour obtenir la récompense bien sûr. Comme il restait là à me regarder, j'ai cherché quel exercice je pouvais lui proposer. Je n'avais ni licol ni longe, J'ai mimé le geste de longer et il m'a offert plusieurs tours à chaque main, en totale liberté, avec des transitions pas, trot, arrêt, exactement comme si j'avais une longe et que nous étions dans la carrière.

Je découvre depuis peu cette approche, j'aimerais échanger avec des amoureux des chevaux, qu'ils la connaissent déjà ou qu'ils souhaitent en savoir plus.

Je n'ai que très peu pratiqué l'équitation, dans l'enfance, mais le contact avec les chevaux était finalement ce qui m'intéressait /m'intéresse le plus.
Le mors m'apparaît de plus en plus comme quelque chose d'assez barbare, mais j'imagine que s'en passer n'est pas non plus aisé... comment l'envisages-tu de ton côté ?

La scène avec ton poulain est bien belle, merci de ce partage - et bienvenue sur le forum !-

(j'aurais aimé pouvoir écrire plus sur ce sujet qui a été un gros intérêt pendant des années, mais depuis le téléphone c'est malheureusement compliqué...)

[HeleneK]

Je n'ai que très peu pratiqué l'équitation, dans l'enfance, mais le contact avec les chevaux était finalement ce qui m'intéressait /m'intéresse le plus.
Le mors m'apparaît de plus en plus comme quelque chose d'assez barbare, mais j'imagine que s'en passer n'est pas non plus aisé... comment l'envisages-tu de ton côté ?

Je me suis dit un jour que si un cheval se laissait bien guider avec un licol quand on est à pied, pourquoi ne pourrait-on pas avoir la même réponse en selle? Je pensais qu'une courroie de cuir (autour de laquelle j'ai fixé une moumoute pour plus de confort) sur le chanfrein devait être moins désagréable qu'un mors en acier dans la bouche.
J'ai fixé des rênes de chaque côté du licol et ça s'est très bien passé. Je suis loin d'être isolée dans cette démarche, il y a de plus en plus de cavaliers qui le font, même si ce n'est pas encore la majorité.
De toute façon, je pense qu'il faut gagner la confiance et le respect du cheval que l'on monte pour être en sécurité et pour que lui n'en souffre pas. Si on a cette relation, on n'a pas besoin d'outils coercitifs, ce sont plutôt des outils de communication.

[Curiouser]

Merci de ta réponse ! Je crois voir de quel type de dispositif tu parles, j'avais déjà vu ça en photo.

Des outils de communication plutôt que coercitifs, c'est tout à fait cela.

Je serais ravie de lire d'autres anecdotes sur tes récentes expériences en tout cas (pour ma part, je pourrais raconter comment certains chevaux me prennent pour une gratouilleuse de popotin efficace... ).

[HeleneK]

Merci de ta réponse ! Je crois voir de quel type de dispositif tu parles, j'avais déjà vu ça en photo.

Des outils de communication plutôt que coercitifs, c'est tout à fait cela.

Je serais ravie de lire d'autres anecdotes sur tes récentes expériences en tout cas (pour ma part, je pourrais raconter comment certains chevaux me prennent pour une gratouilleuse de popotin efficace... ).

Je n'ai pas d'informations sur ta familiarité avec les termes techniques, mais vu celle que tu a avec les gratouilles popotin, je tente les précisions suivantes; je n'ai pas de dispositif spécifique, j'ai juste pris une muserolle française que j'ai montée comme un filet, avec frontal et sous-gorge. Je la place juste en dessous des apophyses zygomatiques. J'ai fixé les rênes de chaque coté, au niveau des montants et j'ai entouré la partie avant de la muserolle d'une moumoute pour plus de douceur sur le chanfrein.

[Flower]

Je n'ai quasi jamais monté avec des éperons, je n'ai pas la jambe assez fixe pour commencer, et je ne fais pas de dressage de haut niveau non plus.
Pour ce qui est du mors, j'ai acheté il y a quelques années un filet sans mors, j'ai exactement la même réaction et la même sensation qu'avec le mors ! Je ne sais pas si c'est lié à la gentillesse de mon cheval, mais du coup je n'utilise plus que ce filet-là.
En licol, c'est quand même plus mou. Là où il est, les débutants montent uniquement en licol, mais au niveau galop 5, c'est un peu limite quand même pour le contact. Enfin, on peut quand on est très bon, j'ai pris des cours de longues rênes et le moniteur faisait faire des appuyers à mon cheval alors qu'il n'en avait jamais faits, tout ça en licol... Moi je n'y arrive pas !

[HeleneK]

Je n'ai quasi jamais monté avec des éperons, je n'ai pas la jambe assez fixe pour commencer, et je ne fais pas de dressage de haut niveau non plus.
Pour ce qui est du mors, j'ai acheté il y a quelques années un filet sans mors, j'ai exactement la même réaction et la même sensation qu'avec le mors ! Je ne sais pas si c'est lié à la gentillesse de mon cheval, mais du coup je n'utilise plus que ce filet-là.
En licol, c'est quand même plus mou. Là où il est, les débutants montent uniquement en licol, mais au niveau galop 5, c'est un peu limite quand même pour le contact. Enfin, on peut quand on est très bon, j'ai pris des cours de longues rênes et le moniteur faisait faire des appuyers à mon cheval alors qu'il n'en avait jamais faits, tout ça en licol... Moi je n'y arrive pas !

C'est super d'avoir sur place un moniteur qui emploie ces méthodes. Moi, je dois me déplacer à 1h de route pour aller prendre des leçon avec une pro passionnée d'éducation positive. Comme je fais très attention à mon empreinte carbone et à mon budget carburant, je n'y vais pas assez souvent à mon goût. Mais chaque leçon m'ouvre des perspectives à explorer un bon moment.

Pour l'ennasure, ma jument arabe est très légère, je peux même ne pas fermer la muserolle, elle répond tellement bien à la plus petite modification de tension que ça ne tourne pas. Je n'en suis pas aux appuyers, mais on maîtrise l'épaule en dedans au pas et au trot.

[Flower]

Alors le moniteur qui donne des cours de longues rênes est un moniteur indépendant qui se déplace, et il est orienté sur l'équitation "classique". Ce n'est pas lui qui donne les cours habituellement. Pour ça il y a un moniteur plus "normal".