Re: Conduisez-vous ?
Posté : dimanche 5 mai 2019 à 14:37
Ahah forcément quand j’ai vu ce sujet, j’ai été prise de l’envie de partager ma désastreuse expérience du permis de conduire (prononcer ces mots avec une musique sinistre sur un ton grave).
J’ai pris des leçons dès l’âge de 18 ans. La voiture étant une voie vers la liberté et l’autonomie, j’avais hâte d’être dotée du précieux sésame rose ! Si j’avais su…
Le code ne m’a posé aucun problème mais les leçons furent compliquées (à ma décharge les moniteurs n’aidaient pas non plus ! Entre celle qui me beuglait dessus et me rabaissait à la moindre erreur, celui qui exigeait que je me penche davantage pour montrer le liquide de refroidissement et ainsi mieux mater mon cul, celui qui confondait leçon de conduite et taxi pour faire ses emplettes…)
Dans l’obligation de déménager, j’ai passé l’examen alors que je n’étais pas prête malgré 30h de leçons (surprise : je l’ai raté !) A la suite de ce fiasco, j’étais dégoûtée de la conduite et ne voulais plus toucher à une voiture. De toute façon, puisque dans le déménagement, mon dossier s’est « perdu », je ne pouvais pas me réinscrire dans une nouvelle auto-école.
C’est à 25 ans, à force d’essuyer les critiques de mon entourage à base « Mais le permis c’est essentiel ! » (je me demande comment j’ai vécu 25 ans sans), « Tu ne sais jamais ce qu’il peut t’arriver, tu pourrais en avoir besoin un jour » (dans ce cas, je le passerai à ce moment-là)… que j’ai décidé de m’y remettre ! (en plus la loi avait changé, je pouvais faire un duplicata de mon dossier beaucoup plus facilement)
Pareil. Code fingers in the nose mais conduite catastrophe. Il m’aura fallu pas moins de 50h de conduite, qui se terminaient fréquemment en crise de larme/angoisse, avec changement de moniteur en cours de route (heureusement le 2eme était vraiment top et surtout, patient ! ouf) pour pouvoir passer mon examen et l’avoir au bout de la 2ème fois (mais seulement parce que l’inspecteur a eu pitié de moi… VRAIMENT !)
Au final, je regrette de l’avoir passé parce que ça m’a coûté énormément d’argent comme vous pouvez l’imaginer et je ne conduis presque jamais, donc je suis terrorisée chaque fois que je reprends une voiture à cause du manque d’habitude.
Qu’est-ce qui a fait que j’ai eu autant de difficulté pour faire un truc que la plupart des gens maîtrisent rapidement ?
J’ai découvert récemment que j’étais dyspraxique. Ce qui explique vraisemblablement mes difficultés de coordination pour manipuler l’embrayage, la boite de vitesse, le fait que je mette 10 ans à faire la moindre manœuvre parce que je n’arrive pas à situer la voiture dans l’espace, mauvaise évaluation des distances, difficulté à prioriser mes actions et donc à anticiper, etc…
Je suis aussi très photosensible. Même avec des lunettes de soleil, je galère à voir correctement et à conduire de nuit à cause de l’éblouissement.
Evidemment, le stress… Les usagers de la route qui déboulent dans tous les sens, les klaxons, la prise d’informations multiples qu’on a le temps de traiter… La conduite est une grosse source de fatigue pour moi.
Si je pouvais donner quelques conseils (qui n'engagent que moi) aux personnes allergiques à la conduite :
- Privilégier au maximum la conduite accompagnée ou supervisée pour ne pas avoir à débourser 3000 euros en leçons.
- Essayer le permis sur boite automatique si l’embrayage pose des soucis. Si ça peut éviter de se compliquer la vie et de s’angoisser parce qu’on y arrive pas…
- Ne pas hésiter à demander à changer d’auto-école (aujourd’hui c’est beaucoup plus simple) ou de moniteur. J’ai constaté une différence flagrante en fonction de mes moniteurs, certains me stressaient tellement que cela impactait évidemment sur ma conduite. Il faut avoir la chance de trouver quelqu’un de patient pour expliquer et remontrer, même quand il s’agit de gestes ou conseils basiques.
- Ne pas se mettre la pression ! Je me suis dévalorisée si longtemps de ne pas réussir à conduire alors que pour 90% des gens c’est automatique. Mais ça ne fait rien ! On n’est pas égaux et puis c’est tout. Peut-être que tu ne sais pas passer une vitesse mais que tu peux réciter de tête la liste des molécules dans l’huile essentielle de romarin, chacun ses capacités. Même si dans certaines situations (campagne profonde), la voiture est essentielle, on peut généralement trouver des alternatives, alors ne laissez pas vos proches vous culpabiliser : vous avez le droit de ne pas vouloir conduire (en plus c’est mauvais pour l’environnement :p)
J’ai pris des leçons dès l’âge de 18 ans. La voiture étant une voie vers la liberté et l’autonomie, j’avais hâte d’être dotée du précieux sésame rose ! Si j’avais su…
Le code ne m’a posé aucun problème mais les leçons furent compliquées (à ma décharge les moniteurs n’aidaient pas non plus ! Entre celle qui me beuglait dessus et me rabaissait à la moindre erreur, celui qui exigeait que je me penche davantage pour montrer le liquide de refroidissement et ainsi mieux mater mon cul, celui qui confondait leçon de conduite et taxi pour faire ses emplettes…)
Dans l’obligation de déménager, j’ai passé l’examen alors que je n’étais pas prête malgré 30h de leçons (surprise : je l’ai raté !) A la suite de ce fiasco, j’étais dégoûtée de la conduite et ne voulais plus toucher à une voiture. De toute façon, puisque dans le déménagement, mon dossier s’est « perdu », je ne pouvais pas me réinscrire dans une nouvelle auto-école.
C’est à 25 ans, à force d’essuyer les critiques de mon entourage à base « Mais le permis c’est essentiel ! » (je me demande comment j’ai vécu 25 ans sans), « Tu ne sais jamais ce qu’il peut t’arriver, tu pourrais en avoir besoin un jour » (dans ce cas, je le passerai à ce moment-là)… que j’ai décidé de m’y remettre ! (en plus la loi avait changé, je pouvais faire un duplicata de mon dossier beaucoup plus facilement)
Pareil. Code fingers in the nose mais conduite catastrophe. Il m’aura fallu pas moins de 50h de conduite, qui se terminaient fréquemment en crise de larme/angoisse, avec changement de moniteur en cours de route (heureusement le 2eme était vraiment top et surtout, patient ! ouf) pour pouvoir passer mon examen et l’avoir au bout de la 2ème fois (mais seulement parce que l’inspecteur a eu pitié de moi… VRAIMENT !)
Au final, je regrette de l’avoir passé parce que ça m’a coûté énormément d’argent comme vous pouvez l’imaginer et je ne conduis presque jamais, donc je suis terrorisée chaque fois que je reprends une voiture à cause du manque d’habitude.
Qu’est-ce qui a fait que j’ai eu autant de difficulté pour faire un truc que la plupart des gens maîtrisent rapidement ?
J’ai découvert récemment que j’étais dyspraxique. Ce qui explique vraisemblablement mes difficultés de coordination pour manipuler l’embrayage, la boite de vitesse, le fait que je mette 10 ans à faire la moindre manœuvre parce que je n’arrive pas à situer la voiture dans l’espace, mauvaise évaluation des distances, difficulté à prioriser mes actions et donc à anticiper, etc…
Je suis aussi très photosensible. Même avec des lunettes de soleil, je galère à voir correctement et à conduire de nuit à cause de l’éblouissement.
Evidemment, le stress… Les usagers de la route qui déboulent dans tous les sens, les klaxons, la prise d’informations multiples qu’on a le temps de traiter… La conduite est une grosse source de fatigue pour moi.
Si je pouvais donner quelques conseils (qui n'engagent que moi) aux personnes allergiques à la conduite :
- Privilégier au maximum la conduite accompagnée ou supervisée pour ne pas avoir à débourser 3000 euros en leçons.
- Essayer le permis sur boite automatique si l’embrayage pose des soucis. Si ça peut éviter de se compliquer la vie et de s’angoisser parce qu’on y arrive pas…
- Ne pas hésiter à demander à changer d’auto-école (aujourd’hui c’est beaucoup plus simple) ou de moniteur. J’ai constaté une différence flagrante en fonction de mes moniteurs, certains me stressaient tellement que cela impactait évidemment sur ma conduite. Il faut avoir la chance de trouver quelqu’un de patient pour expliquer et remontrer, même quand il s’agit de gestes ou conseils basiques.
- Ne pas se mettre la pression ! Je me suis dévalorisée si longtemps de ne pas réussir à conduire alors que pour 90% des gens c’est automatique. Mais ça ne fait rien ! On n’est pas égaux et puis c’est tout. Peut-être que tu ne sais pas passer une vitesse mais que tu peux réciter de tête la liste des molécules dans l’huile essentielle de romarin, chacun ses capacités. Même si dans certaines situations (campagne profonde), la voiture est essentielle, on peut généralement trouver des alternatives, alors ne laissez pas vos proches vous culpabiliser : vous avez le droit de ne pas vouloir conduire (en plus c’est mauvais pour l’environnement :p)