Forum Asperansa

Winona, un de mes pires souvenirs est de cet ordre là. Tous les enfants du village ( j'étais aussi une enfant) s'étaient moqués de moi, parce que j'avais cru que les confettis lors d'une fête étaient gratuits ( des ados passaient dans la foule en en proposant, sans préciser que c'était payant). Même mes amis s'étaient moqués. J'ai mis des années à pouvoir en parler, même à ma psy une fois adulte, tellement la honte en moi était immense.
Ce ne sont pas des " délires", c'est juste que le monde fonctionne dans une logique qui n'est pas la nôtre (et qui est sans doute moins logique que la nôtre) : quand on entend " Voulez vous des confettis ?", pourquoi doit-on comprendre " Voulez vous acheter des confettis ?"? Et surtout, pourquoi est-ce honteux de ne pas l'avoir compris ?

Comment peut on savoir que c'est payant sans le dire et encore plus des confettis qui ne valent rien ?

Je sors de la thématique cadeaux, ou fêtes, désolée (même si j'ai lu les posts précédents)...

J'aimerais parler d'un bug qui concerne l'attente : samedi, j'étais au CHU avec le père de ma fille, pour la sortie officielle de l'hôpital. Il fallait faire des papiers de sortie, mais nous avons attendu une heure, sans qu'on ne nous dise rien.
La sortie était prévue à 10 h au départ - nous avons débarrassé ses affaires de la chambre ; je me suis fait déjà fait jeter par une aide-soignante qui m'a dit "on veut bien que vous sortiez", parce qu'elles s'apprêtaient à deux à préparer la voisine de chambre, paralysée, pour sa toilette. Elles n'avaient rien demandé, ni indiqué de temps, mais direct le ton stipulait "mais vous ne comprenez pas à la fin ??"
Au bout d'une heure, étant allée deux ou trois fois demander comment ça se passait aux infirmières de garde dans le bureau, j'ai fini par décrocher une information, malgré leur air blasé et inintéressé : notre fille devait voir le médecin de garde avant de sortir, et il me ferait le papier.
Je descends à la cafet me chercher un café et prévenir son père, qui squattait là-bas, et remonte, avec le café. Au bas mot, ça m'a pris moins de 10 mn - eh bien, le médecin est passé pendant ce temps-là, et n'est plus revenu du tout ensuite. On a attendu encore une bonne heure qu'elle revienne, mais personne ne s'est rappelé notre existence.
L'attente en soi sans savoir, c'est déjà agaçant, mais il était à présent 11 h 30, la gamine est anorexique, donc stresse à l'approche des repas, et elle allait ensuite avec son père en WE... à Pornic, donc à une heure de là. Toutefois, je commençais à en avoir marre d'être regardée comme une bête curieuse et emmerdeuse par les infirmières, donc j'ai demandé à mon ex-mari d'aller demander lui-même, ce qu'il a été incapable de faire avant plus d'une heure.
Quand il s'est enfin décidé, une des infirmières est venue nous faire le papier, qu'elle pouvait parfaitement faire depuis le début, puisque c'est la même, peu aimable, que je voyais dans le bureau depuis 10 h...
Je crois que là, mon ex-mari a quand même saisi la portée de mon incompréhension du système hospitalier. C'était le WE de Pâques, et manque de personnel, etc... Je ne conteste absolument pas le m*** qu'a pu devenir l'hôpital public pour les gens qui y bossent, mais juste : pourquoi ne pas DIRE, EXPLIQUER ce qu'il faut faire ?
Résultat de tout ça : on est sorti à midi (et encore, j'ai fait faire le papier seule), elle a dû manger vers 13 h, alors qu'à moi, la pédiatre met la pression, en me disant "il faut qu'elle ait des horaires fixes, qu'elle n'attende pas les repas..." !

........................................

Clovis a écrit : ↑mercredi 6 mars 2019 à 12:51 C'était au pire maladroit mais en tous cas très gentil et poli de ta part !

Récemment... Je dois aller récupérer une commande dans une boutique un peu chic - à mon goût - dans une grande rue commerçante. Je suis déjà bien tendu par le trajet et la perspective des interactions avec le personnel de la boutique... Et voilà que, quelques dizaines de mètres avant mon objectif, j'aperçois devant moi deux jeunes femmes avec chacune une poussette. Je reconnais l'une des deux à ses vêtements, ses cheveux... L'autre est une inconnue. Même en décidant de marcher très lentement je risque fort de les dépasser... M'arrêter au milieu du flux des passants ne me semble pas trop envisageable... Pas plus que de faire carrément demi-tour... Que faire ?

Bon, la plupart des gens auraient rattrapé la personne, lui aurait dit bonjour ainsi qu'à celle qui l'accompagnait... Et là s'en serait peut-être suivie une conversation plus ou moins longue selon le temps disponible pour chacun...

Bien sûr, moi j'ai tracé tout droit en essayant de prendre un air plus absorbé que tendu, je suis passé très vite à côté d'elles en essayant de prendre le plus de distance possible, sans regarder à droite ni à gauche, avant de me "jeter" dans la boutique... J'ignore si elle m'a vu...

Et là je parle quand même d'une personne avec laquelle j'ai partagé un bureau plusieurs années et qui était présente à mon mariage... Pas de quelqu'un que j'aurais de "bonnes" raisons de fuir...

Bref, je ne supporte pas de rencontrer quelqu'un à l'improviste, surtout dans un espace public. Je suis pris de cours, je ne sais pas si on est juste supposé se dire bonjour en passant, s'arrêter et échanger quelques mots, est-ce qu'il faut faire la bise (juste à la personne connue, à l'autre aussi ?), tendre la main ou rester planter là à attendre que l'autre décide... A quel moment rompre l'échange ?!

Ahahah moi je m'arrête dans la rue et j attends, même s'il n'y a que moi et la personne que je ne veux pas dépasser. Si pas le choix je prends mon tel et fait semblant d'être en ligne et je tente un signe de la main.

À la cantine:
- (je tends un billet de 20 pour alimenter ma carte, je vais avoir besoin d'un peu de monnaie) Vous pouvez me rendre deux pièces de 1?
- Oui vous mettez combien?
- Euh, rendez-moi juste 2 pièces de 1.
- Mais il faut me dire combien vous voulez mettre?
- (un silence) ... 18.
- D'accord alors voilà 2 pièces de 1.

Je suis resté à me demander quelle autre façon il y aurait eu de lui faire comprendre ce que je voulais sans qu'elle imagine que je voulais autre chose.

olivierfh a écrit : ↑mercredi 24 avril 2019 à 22:38 À la cantine:

Ce n'est pas parce-que tu donnes 20 euros et que tu souhaites 2 pièces de 1, que cela veut dire que tu souhaites mettre 18 euros sur ta carte.
Tu peux donner 20 euros, mais ne mettre que 15 euros sur ta carte en tenant à avoir 2 pièces de 1 parmi les 5 euros de rendu.
Qu'en penses-tu ?

Winona a écrit : ↑mercredi 24 avril 2019 à 22:55Qu'en penses-tu ?

Oui j'ai vu à sa première réponse ce qu'elle comprenait, mais ce que je trouvais gênant c'est que je n'arrivais pas à m'exprimer de façon qu'elle comprenne comme je voulais qu'elle comprenne, et que c'est avec un temps de retard que faute d'autre solution je me suis résolu à abandonner l'idée de dire ce qu'elle devait me rendre et à ne dire que le chiffre correspondant à sa question.

@Elinounette: quelle horreur le cadeau à la radio! Evidemment c'est typiquement le contexte où on doit absolument extérioriser sa joie. Et le cadeau à la tombola idem. ça m'a rappelé que j'avais eu un bon cadeau de massage par ma famille une année à Noël. J'ai attendu quasiment un mois avant l'expiration du bon (valable un an et demi) pour aller l'utiliser...et revenir énervée et écoeurée parce que bien sûr ça ne m'avait pas plu. Les soins esthétiques, non merci.

Qu'est-ce qui est pire finalement, les cadeaux surprise qui tombent à côté ou bien les cadeaux qui sont censés être personnalisés et ne conviennent pas mieux?

Bug social, ou simple vent? Quand tu as préparé du thé et des petits gâteaux et que personne n'en veut... tu te dis que décidément, tu ne comprendras jamais rien aux codes sociaux.

A mon premier travail, on m'a dit que la coutume était que les nouveaux devaient payer les croissants. Donc je suis allée acheter des croissants pour tout le monde. J'ai eu hyper honte quand une personne a amené des croissants quelques temps plus tard pour fêter une occasion. Il avait ramené des croissants, pains au chocolat, chaussons aux pommes, pain aux raisins… C'est la que j'ai compris que croissants voulais dire viennoiseries…

Une autre chose qui m'arrive souvent est lorsque je discute avec une personne. Je ne dois pas la regarder dans les yeux je présume (je ne me rends pas compte) par contre je vois très bien l'hygiène dentaire des gens. Puis mon regard se perd mais en fait je fixe toujours un point à gauche de la personne, qui du coup se retourne brutalement pour voir se qui se passe dans son dos... Ca me met hyper mal à l'aise...

Il avait ramené des croissants, pains au chocolat, chaussons aux pommes, pain aux raisins…

En effet, ils font souvent ça aussi au boulot de ma femme : départ retraite/vacances/autre poste, naissance, promotion, annif (le plus courant), diplôme des enfants, rqth d'une collègue (véridique), titularisation... et du coup, elle n'a plus très faim pour le dîner...

on m'a dit que la coutume était que les nouveaux devaient payer les croissants.

Ça peut être tout de même une connerie histoire de titiller, rien ne t'obligeant à faire ça... c'est le genre de chose que j'ai déjà entendu (un nouvel arrivé dans une équipe de foot notamment)... Après c'est super sympa de l'avoir fait !

A mon nouveau boulot on m'a dit de verrouiller mon poste quand je sortais du bureau sinon je risquais que quelqu'un écrive avec mon mail à tous les services en leur disant que je leur payais le petit déjeuner, "même si là comme tu viens d'arriver ils oseront pas"...

... Je suis incapable de décider la part de sérieux dans cet avertissement.

Après avoir lu les derniers messages de ce sujet je me demande même si ce n'était pas une façon de signaler que j'aurais dû faire quelque chose de ce genre à mon arrivée...

Bref, je ne me suis résolu qu'une fois à faire un "pot de départ" et encore je me suis assuré que ne soient présentes que les quelques personnes que j'apprécie vraiment. Rétrospectivement je comprends que ça puisse être mal vu...

Lors de mon dernier départ d'un service je ne me suis même pas plié au passage dans tous les bureaux... Que dire à des gens avec lesquels mes missions ne m'ont pas fait travailler et avec lesquelles je n'ai pas eu d'échanges personnels ? Mon supérieur hiérarchique me disait qu'il valait mieux le faire si je voulais avoir des chances d'être repris par la suite. Ça ne m'a pas vraiment encouragé !

Clovis a écrit : ↑lundi 29 avril 2019 à 9:14 A mon nouveau boulot on m'a dit de verrouiller mon poste quand je sortais du bureau sinon je risquais que quelqu'un écrive avec mon mail à tous les services en leur disant que je leur payais le petit déjeuner, "même si là comme tu viens d'arriver ils oseront pas"...

... Je suis incapable de décider la part de sérieux dans cet avertissement.

Après avoir lu les derniers messages de ce sujet je me demande même si ce n'était pas une façon de signaler que j'aurais dû faire quelque chose de ce genre à mon arrivée...

ça me parait pas aller de soit de faire quelque chose pour son arrivée... Pour moi la logique si quelqu'un devait faire quelque chose, ce serait quelqu'un de l'équipe, pour t'accueillir.

Pour ce qui est du mail en cas de session ouverte, c'est le cas dans mon travail actuel (mais avec un petit effectif, on est moins de 20). J'ai déjà reçu 2 fois ce genre de mails d'ailleurs. Personnellement je trouve ça marrant, ça fait une occasion d'avoir des viennoiseries.

Par contre, pour rester dans le thème, j'ai déjà eu un petit boulot en équipe matin/après-midi où presque chaque jour, quelqu'un apportait un gâteau collectif pour la pause. J'avais trouvé ça très stressant parce qu'on avait pratiquement tout le temps quelque chose et pour autant, on a jamais eu 2 choses en même temps, je n'ai jamais compris comment c'était possible. (Je n'étais pas resté longtemps, je ne savais pas comment décider du jour où j'apporterai quelque chose donc je l'ai fait pour mon départ. Je crois que les autres ont remarqué ma gêne parce que j'ai eu l'impression d'avoir bien plus de remerciement et d'enthousiasme que ce qu'il y avait d'habitude (de quoi être encore plus gêné ))

Mars07 a écrit : Par contre, pour rester dans le thème, j'ai déjà eu un petit boulot en équipe matin/après-midi où presque chaque jour, quelqu'un apportait un gâteau collectif pour la pause. J'avais trouvé ça très stressant parce qu'on avait pratiquement tout le temps quelque chose et pour autant, on a jamais eu 2 choses en même temps, je n'ai jamais compris comment c'était possible. (Je n'étais pas resté longtemps, je ne savais pas comment décider du jour où j'apporterai quelque chose donc je l'ai fait pour mon départ).

J'ai connu ça aussi, dans le collège où j'étais il y a deux ans. Il y avait un tableau en salle des profs, et on s'inscrivait pour le roulement. C'était un peu bizarre, entre ceux qui faisaient des gâteaux maison, de petits gâteaux individuels, ou un gros coupé en parts, ceux qui achetaient des trucs tout prêts, c'était difficile de choisir. Ensuite, je me demandais comment servir, où entreposer le gâteau pendant la récré, est-ce que j'allais en porter aux agents ou surveillants... ? (oui) J'ai fini par y passer mon heure de trou entière juste avant la récré.

Le don / contre-don est pas toujours facile à gérer.

Mes nouveaux collègues ont toujours des réserves alimentaires ce qui leur permet de me proposer de la nourriture plusieurs fois par jour... Heureusement je suis maintenant apte à gérer le mode "accepter, décliner, accepter, accepter, décliner, décliner, etc." Néanmoins je suis gêné : je n'ai l'habitude d'apporter que ce dont j'ai besoin (pas grand chose vu que je n'éprouve pas spontanément le besoin de grignoter entre les repas) : pas de surplus à distribuer donc.