Forum Asperansa

Ça me fait penser à mes courses... Si j'ai pas réussi à tout bien planifier ou si un grain de sable s'insère dans mon programme je suis du genre à dire que je pars acheter les ingrédients pour préparer un couscous mais à revenir avec de quoi faire une choucroute sans trop savoir comment j'en suis arrivé là... Ça perturbe ma femme mais je préfère voir ça comme un sens de l'improvisation.

Clovis a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 12:04Je me sens moins seul grâce à vous.

moi aussi

dans ces bugs, on n'a pas l'impression d'un bug social

Lilas a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 8:51Puisqu'il est question de bus, je peux me vanter de mon bug, même s' il n'est pas social.

et pourtant…

dans le fait
d'avoir une telle inertie à sortir de l'évidence subjective (tout va bien, si je vais par là le contretemps ne pourra rien avoir d'irrémédiable !)

misty a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 11:23Il y a une psy qui m'a expliqué que chez les autistes c'est un peu comme si la loi de Murphy était démultipliée

et de contrarier systématiquement les premières pensées de bon sens qui nous viennent au profit d'hypothèses floues (comme si au fond de nous et à notre insu, il était surtout important d'expérimenter avec le réel, sous couvert de la continuité de notre bulle) :

jusqu'à ce que l'on en vienne à se demander pourquoi notre absence consciente de réflexe, sorte de lucidité inversée, nous enferre de plus en plus dans ce que l'on voulait éviter

hazufel a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 12:17« mais enfin pourquoi tu as continué et pas fait demi tour, c’était tellement pas logique quand même ! »
« Ben je sais pas, j’arrivais pas à faire autrement... »

je me demande si ce ne serait pas pleinement social ;
— à force de m'éprouver sous le mode d'une évidence

Spoiler : 

ce n'est pas que je ne sois pas doué pour l'implicite, c'est que personne ne comprend mes implicites et que je finis tant bien que mal par réaliser que je ne comprends pas ceux d'autrui

il y aurait comme le besoin d'un "reset" pour faire éclater mon univers spéculatif de cycles répétitifs, de continuité des ressources, d'évidences finalement aveugles
et que là je sois forcé.e de m'avouer franchement, sur un trottoir inconnu où la pluie me fait sentir combien je me suis éloigné.e de ma destination, ce que d'habitude je repousse sous un tapis subconscient :

mais c'est quoi cette spontanéité dans laquelle je vois tout le monde vivre ?

Edit : rajout d'une citation de misty

hazufel a écrit :« mais enfin pourquoi tu as continué et pas fait demi tour, c’était tellement pas logique quand même ! »

Ca manque de logique uniquement si tu arrives à faire lien entre:
-ce qui vient de se passer
-ce qui se passe maintenant et la décision à prendre
-ce qui va se passer ensuite.

Si tu n'y parviens pas, c'est comme si la situation était une suite de petites cases de bd. Tu vas utiliser chaque case (déjà petites pour un autiste, et que le stress réduit encore) sans être capable de les relier entre elles. C'est complètement inconscient mais quand on rencontre un 1er obstacle, même minime, le cerveau autiste rétrécit les cases et en même temps réduit les compétences à les considérer ensemble au lieu de se focaliser sur une à la fois. Du coup, c'est le bug total et ajouté à la flexibilité mentale défaillante (qui te fait marcher dans la mauvaise direction parce que tu as l'habitude de faire ça et que tu ne vois pas que ce faisant tu aggraves la situation), ben au final c'est du grand n'importe quoi.

C'est un truc très repérable lors de la passation de la WAIS pour un oeil averti, ça, car c'est lié également à la mémoire de travail. Tu n'accumules pas correctement les infos, ce qui fait que raisonner logiquement selon un évènement du passé très immédiat n'est pas vraiment à ta portée.

misty a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 13:12

hazufel a écrit :« mais enfin pourquoi tu as continué et pas fait demi tour, c’était tellement pas logique quand même ! »

Ca manque de logique uniquement si tu arrives à faire lien entre:
-ce qui vient de se passer
-ce qui se passe maintenant et la décision à prendre
-ce qui va se passer ensuite.

Si tu n'y parviens pas, c'est comme si la situation était une suite de petites cases de bd. Tu vas utiliser chaque case (déjà petites pour un autiste, et que le stress réduit encore) sans être capable de les relier entre elles. C'est complètement inconscient mais quand on rencontre un 1er obstacle, même minime, le cerveau autiste rétrécit les cases et en même temps réduit les compétences à les considérer ensemble au lieu de se focaliser sur une à la fois. Du coup, c'est le bug total et ajouté à la flexibilité mentale défaillante (qui te fait marcher dans la mauvaise direction parce que tu as l'habitude de faire ça et que tu ne vois pas que ce faisant tu aggraves la situation), ben au final c'est du grand n'importe quoi.

C'est un truc très repérable lors de la passation de la WAIS pour un oeil averti, ça, car c'est lié également à la mémoire de travail. Tu n'accumules pas correctement les infos, ce qui fait que raisonner logiquement selon un évènement du passé très immédiat n'est pas vraiment à ta portée.

C’est exactement ça, je me sens totalement incapable de visualiser la case suivante...
Mon IMT est à 92... Je comprends mieux où ça me perturbe (en plus de ce qui est visible, c’est à dire de tout noter ce que je dois faire au travail ou pour planifier des tâches, etc).

Fift a écrit : ↑vendredi 14 juin 2019 à 10:07 Ex-petit bug léger, qui m'est revenu en tête : jusqu'à l'âge de 25 ans environ, je traversais systématiquement au feu vert piétons.
Où est le problème me direz-vous ?

Bah, le problème, c'est que je traversais même lorsque ce n'était pas la bonne direction : à partir du moment où le feu piétons était vert quelque part, il FALLAIT que je traverse.

Merci pour ce témoignage, c'est mon problème actuel. Bon, c'était pire il y a dix ans, et ça s'est atténué. Lorsque tout est rouge, que le feu des piétons vient de passer au rouge et qu'il n'y a pas le temps de traverser (ou c'est trop juste), j'attends et dès que c'est vert quelque part, j'y vais. Il y aussi je pense le fait d'être déclenché dans mon action par le démarrage des voitures. Comme si on avait un temps de repos, piétons et voitures, et au moment de se réveiller, chacun reprend son chemin.

Maintenant je me cale sur ce que font les autres piétons quand il y en a... mais certains traversent quand c'est pas le moment aussi, du coup je les suis

Moi, quand il n'y a pas beaucoup de voitures :

- s'il n'y a pas de feux, je calcule (en regardant la vitesse des voitures dans les deux sens) puis choisit l'endroit où traverser (avec jaune piéton ou non) de telle manière à ce que les voitures n'aient pas besoin de freiner,
- s'il y a des feux, il m'arrive de ne pas appuyer sur le bouton et passer au rouge, dans le but que les voitures n'aient pas besoin de freiner,
- il m'arrive même d'adapter ma vitesse de marche pour que, quand j'approche du passage piéton, la voiture ne soit pas tentée de freiner.

Pour les démarcheurs, j'ai regardé A Clockwork Orange (Orange Mécanique) (pour la première fois) (si). Ça devrait aider.

Je sais pas ou le mettre, mais je me pose une question pour savoir si c'est "normal" ou pas.
Voilà, début de semaine dernière, j'ai envoyé un mail à quelqu'un pour demander un rendez-vous la semaine du 24 au 28 en précisant que je n'étais pas disponible le mardi.
La personne m'a répondu en proposant une date au jeudi 27 à telle heure et m'a demandé si cela me conviendrait.
J'ai répondu que oui.
Et depuis, silence radio.

J'en ai fait part à ma soeur ce week-end, qui me dit que c'est normal car la personne n'a pas à renvoyer d'e-mail vu que j'ai répondu positivement. Pour elle, le rendez-vous est confirmé et voilà.

De mon côté, j'attendais un nouvel e-mail pour confirmer la bonne réception de ma réponse et valider définitivement le rendez-vous au 27 juin.
Du genre "bien reçu, c'est noté"ou "très bien, on se voit le 27" ou un truc du genre.

Qu'en pensez-vous ? Du coup j'arrête pas d'y penser, sans savoir si c'est réellement bon. Je ne sais pas si je dois renvoyer un e-mail, qui pourrait sembler étrange du coup (si on se fie au point de vue de ma soeur), attendre une potentielle réponse (la personne en question n'a peut-être pas encore eu le temps de le faire, c'est possible), ou ne rien faire et me présenter directement le 27.

Si je fais ça, c'est sûr que je vais être en panique jusqu'à la date proposée avec comme idée principale "le rendez-vous n'a pas été vraiment confirmé et je vais donc surement me déplacer pour rien"...

Tu peux envoyer un mail en demandant par exemple, « me confirmer vous bien le rdv le tant à telle heure ? ». Tu seras rassuré.

si le fait d'avoir sollicité ce rdv te donne le prétexte de remercier, un petit mot vers le 24-25, comme "je vous remercie et vous dis à jeudi" ?

Je comprends bien ta crainte mais elle n'est pas fondée, le plus souvent l'échange pour une prise de rendez-vous se limite à ce que tu as décrit.

Je m'y suis maintenant habitué et le prends d'ailleurs comme une forme d'économie et d'écologie de la correspondance électronique.

Tu n'aurais néanmoins pas l'air ridicule si tu devais réécrire pour te rassurer au sujet du rendez-vous.

Pour ma part je passe, pour les rendez-vous médicaux, par une plateforme en ligne qui me rappelle sans cesse la date et l'heure du rendez-vous par sms et courriel (du genre 1 semaine avant, à 3 jours, la veille, le matin, une heure avant...). Ça ne m'empêche pas une fois dans la salle d'attente de vérifier anxieusement une ou deux dernières fois si c'est bien le bon jour et la bonne heure.

hazufel a écrit : ↑lundi 17 juin 2019 à 21:30 Tu peux envoyer un mail en demandant par exemple, « me confirmer vous bien le rdv le tant à telle heure ? ». Tu seras rassuré.

Ouais, je pense que je ferais ça dans quelques jours si rien de nouveau.

Talegan a écrit : ↑lundi 17 juin 2019 à 21:30 si le fait d'avoir sollicité ce rdv te donne le prétexte de remercier, un petit mot vers le 24-25, comme "je vous remercie et vous dis à jeudi" ?

Je trouverais ça étrange. En plus, de mon côté j'ai confirmé mais elle ne m'a rien dit depuis, donc relancer par un "je vous remercie", je suis pas fan.

Clovis a écrit : ↑lundi 17 juin 2019 à 22:10 [...]Pour ma part je passe, pour les rendez-vous médicaux, par une plateforme en ligne [...]

OK pour ton message.
Et ouais, je passe aussi par cette plate-forme pour mon généraliste, et l'utilisais pour mon psychiatre précédent.
Bien pratique.

Talegan a écrit : ↑lundi 17 juin 2019 à 21:30 si le fait d'avoir sollicité ce rdv te donne le prétexte de remercier, un petit mot vers le 24-25, comme "je vous remercie et vous dis à jeudi" ?

C'est vraiment une bonne idée pour solutionner cet inconfort... que j'ai eu maintes et maintes fois, et j'avais trouvé cette technique, même si parfois j'employais une façon encore plus discrète comme "j'aurai peut-être 5 minutes de retard à notre rdv, mais je fais mon maxium pour arriver à telle heure..." Bien que dans l'idéal j'aimerais, comme AlexKain, que les gens confirment, il peut très bien y avoir un email qui met du temps à être reçu, ou on peut avoir fait une erreur de manipulation.

Quand j'ai ce genre de doutes (presque tout le temps) j'appelle le secrétariat et je dis que j'ai peur de ne pas avoir bien noté. Je donne la date et l'heure que j'ai et demande si c'est bien ça. C'est un stress pour un autre, je déteste téléphoner, surtout quand je sais qu'on va trouver ça bizarre. Mais c'est une demande rapide et facile, ça ne prend pas de temps à checker, et la plupart du temps, la personne le fait gentiment.
Je suis sourde, et ça ajoute une source d'angoisse quand je ne suis pas sûre du RV. En même temps, là je parle d'un entretien oral, pas par mail, mais je pense que si le mail ne me fixait pas assez, je passerais à l'étape d'après, le téléphone.

Récemment j'ai eu un bug par rapport au mail, avec l'équipe médicale du CHU où est ma fille. La pédiatre a conclu un échange par mail à propos de la répartition alimentaire par "je me demande pourquoi elle a pris du poids comme ça et reperdu aussi vite".
Croyant bien faire, j'ai voulu lui expliquer comment je me l'expliquais. Elle m'a rembarrée en me disant d'attendre le RV (3 semaines plus tard). Maintenant, je les laisse s'expliquer leurs trucs tous seuls…
Au moins l'"avantage" du téléphone, c'est que j'arrive à mettre plus facilement fin à l'échange, il y a un peu plus de pistes, même si c'est très stressant.
J'en suis le plus souvent à peser deux gros stress dans la balance et à choisir le "moins pire". Parfois c'est même plus simple d'aller sur place demander le RV - comme ça, je vois où c'est en même temps, et le temps de trajet. Mais bon...

Je perds les prénoms. Des fois je n’arrive même pas à me remémorer les prénoms de mes collègues de bureau les plus proches.
Je vous laisse imaginer le sentiment de honte profonde qui s’empare de moi et les contorsions que je dois improviser pour désigner la personne.