Forum Asperansa

par Ellendë » jeudi 1 août 2019 à 21:29

Ogam a écrit : ↑
jeudi 1 août 2019 à 18:17
Voici un bug qui m'est arrivé pas plus tard qu'hier. J'étais au bistrot avec des amies et je leur explique que je vais faire un stage de musique le week-end du 10 août et que pour m'inscrire, je dois envoyer une fiche à l'association organisatrice de l'évènement.
Une de mes amies me demande " tu l'envoies où? " et je lui réponds aussitôt " A la poste " (ce qui était vrai car je devais aussitôt après, poster le courrier). Et là, je vois les filles se mettre à rire à chaudes larmes. Je leur demande pourquoi elles rient autant et elles me répondent qu'elles demandaient la ville du destinataire (à savoir, celle de l'association où se déroule le stage). Au moins, je me dis qu'elles auront eu un bon moment de rigolade.

Ça m’arrive souvent aussi tiens

Merci Ellendë, je me sens tout de suite moins seul ...

J'ai rigolé en lisant les coups de boules en faisant la bise!
ça m'est arrivé plein de fois et ça peut encore m'arriver.
Une fois, un collègue m'avait dit "ouh la, ça claque la bise ce matin". J'étais sur le point de recommencer et je me suis ravisée.

Pas vraiment un bug social mais plutôt un malaise récurrent ces temps-ci:
X "ça m'a fait plaisir de te voir"
myself: ...
Bref. Je ne peux plus répondre automatiquement "oui moi aussi", alors j'imagine que ça doit faire bien mal et être cruel pour l'autre, mais c'est pas ma faute quoi.
Et j'ai pas trouvé de formule neutre pour éviter le silence - qui moi ne me gêne pas finalement.
Je me vois mal dire "ça me fait plaisir que ça te fasse plaisir (mais moi, non!)"

Ah oui le fameux coup de boule quand tu fais la bise j'arrive pas à évaluer la vitesse et la distance (pourtant je suis très bonne conductrice lol)

Allez c'est mon tour !

A l'instant, je sors de chez moi et je croise 2 voisines en train de papoter. Je sais pas trop si je dois les interrompre alors je m'abstiens de dire bonjour.
Après je les ai vu se rapprocher et baisser le ton pour pas que j'entende...

Bon je suis du genre parano alors ça m'a un peu blessé qu'elles puissent penser que je suis impolie

Je me retrouve largement dans les deux derniers messages.

Pour le cas de conscience entre saluer ou ne pas saluer deux personnes occupées... Je n'arrive pas à concevoir qu'en étant "neurotypique" on sache quoi faire...

Si deux-trois personnes que l'on connaît, et que l'on saluerait si on les croisait individuellement, on les voit alors qu'elles se trouvent entre elles à discuter, en effet ça me paraît d'une ambiguïté au stade avancé : "ne pas déranger on est dans la sphère de notre échange" ; ou bien au contraire "vue notre situation exposée bienvenue".

Souvent je m'abstiens de risquer de déranger tout en tournant légèrement la tête vers le mini-groupe, et tout en me reprochant sévèrement juste après de ne pas avoir fait de la main un tout petit signe au moins.

Je suis toujours surpris par le naturel avec lequel d'autres personnes résolvent d'une manière très lisse ce que je sens comme un nœud. D'autant plus étonné que la solution me paraît toujours super naturelle quelle que soit l'option choisie (s'arrêter, ou passer sans rien manifester). Donc il n'y aurait aucune ambiguïté.
S'il n'y a pas d'ambiguïté, on le pourrait voir de deux manières :
- le mini-groupe émet un signal (d'ouverture ou de fermeture) pour moi totalement imperceptible ;
- le mini-groupe est à l'inverse dans une grande indifférence à ce qui peut se passer, et la gêne n'est que dans ce que j'imagine.

Spoiler : 

"imaginer" au fait n'est peut-être pas le bon mot, mais trouver le bon mot revient sans doute comprendre ce qui se passe…

Talegan a écrit : ↑samedi 3 août 2019 à 13:18 Je suis toujours surpris par le naturel avec lequel d'autres personnes résolvent d'une manière très lisse ce que je sens comme un nœud. D'autant plus étonné que la solution me paraît toujours super naturelle quelle que soit l'option choisie (s'arrêter, ou passer sans rien manifester). Donc il n'y aurait aucune ambiguïté.

Je me tiens exactement le même raisonnement que toi, parce que justement comme je n'y comprends rien j'essaye de rationnaliser et de trouver une logique à ces situations.
Le fait est que je n'y parviens toujours pas. J'essaie de me bâtir des algortihmes sheldoniens, en vain.

Bug social récurrent: quand une personne vous dit "je te recontacterai, ce serait sympa qu'on se voie vers telle date" et qu'en fait, c'étaient des paroles en l'air.

Avant je buggais là-dessus parce que je prenais pour acquis ce que l'autre me promettait. Et 9 fois sur 10, rien ne se passe.
Je ne comprends toujours pas, mais j'ai laissé tomber. Du coup je fais "mmm oui" et intérieurement je comprends qu'il ne faut pas que je compte dessus: ça m'évite donc des déceptions et également des prises de tête pour rester plus ou moins disponible au cas où. Je passe sous silence les fois où j'ai pris l'initiative en pensant naïvement que l'autre disait la vérité quand il voulait me revoir, alors qu'en fait ça n'avait pas l'air de l'intéresser plus que ça une fois que je reprenais contact...

Par contre je bugge encore sur le fait que les gens persistent à faire des trucs comme ça.
Je me demande vraiment à quoi ça sert de discuter avec moi, me laisser son numéro de téléphone et me mettre dans ses contacts, en parlant de se recroiser durant une semaine précise, si c'est pour ne pas donner signe de vie par la suite.
Sérieux, moi si j'ai pas spécialement envie de voir quelqu'un, je me donne pas tout ce mal! Non

Je suis bien d'accord à quoi ça sert de balancer des phrases en l'air comme ça

Contexte différent mais c'est comme quand on me propose la carte de fidélité dans un magasin ou je sais que j'y viens jamais ou que très rarement. Je refuse la carte, je vais pas dire oui pour faire plaisir à l'hôtesse de caisse et me retrouver avec des dizaines de carte dans mon portefeuille comme beaucoup de gens...

Spoiler : 

bon ok c'était hors sujet

Effectivement je vois pas le rapport.
Mais c'est pas grave.

pimpoline a écrit : ↑samedi 3 août 2019 à 13:50Sérieux, moi si j'ai pas spécialement envie de voir quelqu'un, je me donne pas tout ce mal! Non

Le plus significatif pour moi, dans une période où j'avais du mal à assimiler le degré conventionnel de ces échanges aimables et joliment "creux" (?), au-delà de la petite attente, et du fait de pouvoir se rendre disponible au cas où, comme tu le dis - a résidé dans l'impression de faire un effort pour rien, d'assumer le désir d'autrui pour des prunes, celui-ci n'existant pas (ou plus ?), bref d'avoir été dupé, dévié de mes propres agendas pour du vent - du coup non sans ressentiment de m'être trop vainement donné un mal absurde

Oh mais bien sûr il en va de même pour moi!
Tu l'as bien exprimé.
ça m'agace moi aussi de donner du temps de cerveau et de coeur disponible pour rien.
Même sans être dupe d'ailleurs, il me reste quand même un élan premier où se crée l'illusion d'un moment futur où je devrais être présente avec l'autre. Ne serait-ce qu'en pensée, ne serait-ce que quelques minutes, bien sûr que je projette une scène qui la plupart du temps n'existera jamais.
Et il est vrai qu'on a alors la sensation d'avoir investi de sa personne en pure perte et la quasi certitude que l'autre n'en a pas fait autant.
L'autre, lui, est forcément négligent, indolent, limite indifférent à tout ça.
Bref, il lance des paroles en l'air, du gâchis quoi.

merci on se retrouve dans l'expérience

pimpoline a écrit : ↑samedi 3 août 2019 à 18:00L'autre, lui, est forcément négligent, indolent, limite indifférent à tout ça.

si ça se trouve, je me demande…
il l'est aussi avec les personnes qu'il pourra effectivement retrouver - càd une parole en apparence en l'air, mais qui cette fois aboutira sur le résultat d'un nouveau contact - et ça marche parce que tous sont indolents ??
ici sous le jour paradoxal de mon imagination ça peut n'avoir en fait rien de paradoxal là, dans la simplicité de l'évidence ?

Mlle-Qui a écrit : ↑samedi 3 août 2019 à 14:04Contexte différent mais c'est comme quand on me propose la carte de fidélité dans un magasin ou je sais que j'y viens jamais ou que très rarement. Je refuse la carte, je vais pas dire oui pour faire plaisir à l'hôtesse de caisse et me retrouver avec des dizaines de carte dans mon portefeuille comme beaucoup de gens...

Je ne fréquente presque plus les chaînes commerciales mais l'une d'elle, implantée près de chez moi, me sert de solution de secours...

Ils m'ont proposé la carte X fois, un jour à l'occasion d'une opération spéciale la caissière m'a tellement embêté que j'ai fini par l'accepter en disant qu'étant pressé j'allais remplir le formulaire chez moi pour le ramener à ma prochaine visite, je suis donc reparti avec ma carte et mes premiers points de fidélité crédités sur celle-ci...

... Je me suis ensuite résolu à mettre le formulaire au recyclage et à jeter ma carte au tout venant.

Me voilà de retour au magasin... Je retombe sur la caissière importune : "vous avez une carte de fidélité ?", "noooooooon", "silence interloqué."

Depuis elle ne m'a plus proposé la carte et ne me demande pas si je l'ai... Il me semble par contre qu'elle me regarde comme une sorte de monstre (ce qui est réciproque ceci étant).

Si c'est un magasin où tu te rends souvent, au final c'est assez dommage de ne pas avoir la carte de fidélité.
Certaines enseignes proposent des avantages intéressants il me semble.
Je n'aime pas du tout non plus ce principe, cette demande, le fait d'être obligé de la présenter en plus de ce qu'il faut déjà faire en caisse (dire bonjour, ranger ses courses, payer, le tout assez rapidement pour ne pas gêner les autres et paraitre empoté), donc cela rajoute une action et ça me met mal à l'aise. Mais de mon point de vue, si cela peut faire économiser un peu d'argent, c'est toujours ça de pris.
(après je n'ai pas énormément de ressources)

Je vous rejoins sur tous vos derniers messages.
Je ne sais absolument pas comment faire pour dire bonjour quand c'est un groupe de personnes.(et d'ailleurs je fuis) Du coup quand j'arrive au travail par exemple, s'ils sont tous en groupe je ne vais pas vers eux, j'attends que le groupe se dissous et/ou que l'un d'entre eux se rapproche de moi pour dire aller dire bonjour. Parfois quand deux personnes discutent je ne sais pas trop non plus comment réagir, est-ce que je dois dire bonjour juste à voix haute? serrer la main? les interrompre? est-ce qu'ils ont vu que j'étais là ?... du coup je fais un détour en me disant je vais faire comme s'ils m'avaient pas vu. Une fois, une collègue à qui j'arrivais enfin à saluer le matin et une autre à côté d'elle, étaient à côté de tout un groupe de mon équipe et me dit: allez continue sur ta lancée vas-y tu peux dire bonjour à tout le monde ! (bien sûr j'ai pas réussi ...)

Pour les paroles en l'air des gens, moi aussi ca me soule sérieusement j'ai été déçu un nombre incalculable de fois alors oui maintenant je ne suis plus du tout enthousiaste pour rien parce que je n'y crois plus..