Les difficultés du quotidien, interrogation

[evolution650HBn°2]

Bonjour,

Je m'interroge sur les "difficultés du quotidien" dont il est souvent question ici.
De quoi parle-t-on exactement ?

Car pour ma part, oui, j'ai des difficultés, mais elles ne sont pas quotidiennes ; pas de pb pour payer ce que je dois étant donné que tout est fait par prélèvement automatique, le ménage n'est pas un pb, je le fais quand je le veux/peux. L'organisation des papiers ou autre n'est pas quotidienne non plus puisqu'uniquement présente lors des occasions administratives.
Cela fait deux mois que je suis en vacances, et mise à part ce qui demande de la socialisation (et ce qui l'englobe, ex : les courses), je n'ai eu durant ces deux mois aucune "difficultés quotidiennes" concrète.
Si vous pouviez éclairer ma lanterne..

[WinstonWolfe]

Difficultés du quotidien ne veut pas dire difficultés quotidiennes... Ça fait référence aux difficultés qu'on éprouve pour tous les actes courants de la vie, de ceux qui ne posent normalement aucun problème (paperasse, organisation personnelle, atteinte de ses objectifs, socialisation, vie professionnelle, etc). Difficulté ne veut pas dire impossibilité, mais nécessité soit de compenser (de faire un effort qu'un non-autiste n'aura pas à faire), ou nécessité de retrait (limiter son exposition à la socialisation, par exemple).

[Flower]

A mon avis, il ne faut pas prendre le terme "quotidien" au pied de la lettre. Du coup il s'agit d'un abus de langage qui serait mieux exprimé par "difficultés dans la vie courante". A ce moment-là, on englobe les tâches qui ne sont faites que ponctuellement (démarches administratives p. ex.), les tâches régulières mais pas forcément quotidiennes (le ménage, le linge, les courses) et les tâches à peu près quotidiennes (cuisine, vaisselle, hygiène corporelle).

Et ensuite ça dépend des gens, je crois. Moi, j'ai plus de mal avec les démarches administratives ou les prises de rendez-vous genre pour l'entretien de la chaudière qu'avec les tâches plus régulières. Dans celles-là, il y a aussi des gradations, j'ai plus de mal avec le ménage et la cuisine qu'avec les courses et l'hygiène. Du coup, pour le ménage, je me suis offerte le luxe d'une femme de ménage...

[evolution650HBn°2]

Ah. Ok. Bon ben du coup ça répond à mon interrogation, merci.

Mais, en est-on vraiment sûr de ça, que ça ne demande aux nt aucun effort, aucune compensation ? Parfois je me dis que non, parfois je me dis que je n'en sais finalement rien.
Car pour les tâches de la vie quotidienne (outre la socialisation), je n'ai pas l'impression que les gens le font naturellement ; ménage, paperasse, courses etc leur demande quand même un effort. Non ?
Peut-être moindre, ça je veux bien le croire, mais un effort quand même.

[evolution650HBn°2]

A mon avis, il ne faut pas prendre le terme "quotidien" au pied de la lettre. Du coup il s'agit d'un abus de langage qui serait mieux exprimé par "difficultés dans la vie courante".

Ok, je n'avais pas vu ça comme ça. C'est maintenant plus clair.

[WinstonWolfe]

Ici on ne parle pas de la difficulté physique de faire le ménage, c'est chiant pour tout le monde... Par contre, la difficulté à se sortir de son intérêt spécifique pour s'y mettre, ou le découragement qui vient dès qu'il y a plus de deux choses d'affilée à faire, la difficulté de s'organiser, ça, c'est bien là qu'est la difficulté spécifique à l'autisme (entre autres, j'imagine que ça peut concerner d'autres troubles).

Pour ce qui est de la compensation, je suis convaincu que les non-autistes n'y ont pas recours, non pas parce que j'en ai démonté un pour voir comment ça marche, mais parce que je vis mieux depuis que je sais que je compense pour beaucoup de choses, et pas les autres autour de moi. C'est empirique, mais si les non-autistes faisaient un effort comme nous pour la plupart des choses, le monde serait certainement très différent...

[Manichéenne]

Ménage, paperasse, etc, ne sont généralement un plaisir pour personne (ou rarement). Mais ça reste faisable pour la plupart des gens, sans difficultés particulières.

Quand je vois quelqu'un maintenir sa maison propre, faire les courses et la cuisine, avoir un emploi, s'occuper des enfants, trouver du temps pour soi, faire un peu de jardinage en plus, sans vraiment d'aide de la part du conjoint, et ne pas trouver ça anormal ou épuisant, ça me semble juste impressionnant. Alors ceux qui en plus ont des activités, des amis qu'ils voient souvent, font des travaux dans leur maison, entretiennent les relations de voisinage, etc.

Du coup, pour le ménage, je me suis offerte le luxe d'une femme de ménage...

J'y pense aussi.
Je n'aime pas l'idée de voir un inconnu débarquer chez moi, mais je n'arrive pas à faire suffisamment et mon mari sature de faire plus que sa part.

Pour ce qui est de la compensation, je suis convaincu que les non-autistes n'y ont pas recours, non pas parce que j'en ai démonté un pour voir comment ça marche

[evolution650HBn°2]

Lanterne éclairée ; merci bien..

Manichéenne, je les appelle des super-héros, c'est assez impressionnant oui :s

(une femme de courses, ça existe ?^^)

[astro]

Le drive peut-être ?

[evolution650HBn°2]

Sans voiture bof.

Non mais toute façon c'est un mal pour un bien.. "ça me sort" disons, même si je m'en passerai très bien (et mon compte en banque aussi vu que ça se finit souvent par une livraison de burger ou pizza)^^.

[Manichéenne]

Une marathonienne ?

[evolution650HBn°2]

L'idéal serait un humanoïde..

[Daenerys]

[meï]

Quand je vois quelqu'un maintenir sa maison propre, faire les courses et la cuisine, avoir un emploi, s'occuper des enfants, trouver du temps pour soi, faire un peu de jardinage en plus, sans vraiment d'aide de la part du conjoint, et ne pas trouver ça anormal ou épuisant, ça me semble juste impressionnant. Alors ceux qui en plus ont des activités, des amis qu'ils voient souvent, font des travaux dans leur maison, entretiennent les relations de voisinage, etc.

idem.
et j'en connais des comme ça..notamment mon amie qui bosse.et c'est avec elle que je "perçois" bien la difference NT autiste.
et aussi tous les voisins, gens autour, dans la rue, les magasins, qui ont cette vie "travail, enfants, loisirs, ménage, etcetc.." que je ne fais pas comme eux, cad je fais à mon rythme, et ca m'use litteralement.
on a pas le choix certes.Mais je ne tiens pas la durée, il me fait énormement d repos et j'ai l'impression qu'avec l'âge ça se complique encore.

jentends souvent dans les discussions des gens "normaux", (machines café, autres groupes ) que "bah tout de façon on a pas le choix! faut bien bosser! ou "on choisit pas"".ben même avec le choix, je ne peux pas! c'est même pas ça! ça m'a toujours laissé perplexe.
notamment quand ils abordent le sujet des "gens qui en bossent pas "et autres...on entend toujours un truc du style "il est féneant, etc etc".mais qu'est ce qu'ils en savent? ça me rend dingue ces jugements sans savoir...

mais oui je me rends compte et de plus en plus à quel point je ne suis pas ces gens, et je ne le serai jamais, même en faisant tous les efforts du monde (comme j'ai essayé.)tout est "difficile", "fatiguant", "compliqué"...même si les belles choses compensent (mes enfants, les bons moments, mes intérets...c'est chaud. )
l'autisme c'est pas "cool" du tout.

[calande]

et mon compte en banque aussi vu que ça se finit souvent par une livraison de burger ou pizza ^^

Oh !! Pas que le compte en banque ! Pas bien !