emmanuel_dubrulle a écrit :En fait pratiquement aucun des conseils que l'on m'a donné dans se domaine n'a apporté de resultat, il a donc fallu que j'aie une démarche réfléchie et proactive.
Je comprend que cela choque certaines femmes qui me lisent, mais je pense qu'il n'est pas correct de croire que la solitude découle juste de la malchance ou du destin et qu'il faut attendre que le vent tourne. Et ce n'est pas parce qu'il y a des "NT seuls" que je devrais accepter ce genre de situation pour moi même.
Pour moi, dans tout amour qui apparaît, il y a une démarche de séduction qui est plus ou moins réfléchie ou automatique. S'intéresser à ce que dit et fait l'autre, se retrouver sur sa route plus souvent que par hasard, s'habiller d'une certaine façon, essayer d'être intéressant, proposer une sortie, se laver et se raser avant d'aller au rendez-vous etc... Cela vient naturellement. Mais pas naturellement pour tout le monde.
Non seulement il faut le faire, mais aussi il faut s'adapter aux réactions de l'autre. Et ne pas dire, pour montrer à une fille qu'on fait attention à elle, que "la couleur du pull jure avec ses yeux". Ou que "ton manteau me fait penser à une souris blette".
Quand le diagnostic de SA a été posé pour Lila, elle était à la fac à Lorient. Chris un jour a décidé de lui apprendre comment commencer une relation sociale avec quelqu'un, chose pour laquelle Lila ne semblait pas manifester d'intérêt très soutenu (hum). Chris a donc cornaqué Lila au téléphone pour qu'elle aborde un étudiant (à choisir), et qu'elle lui propose de faire une partie du chemin en bus avec lui. Cela a marché, et Lila était très contente de la démonstration.
Mais elle n'a pas recommencé. Elle sait maintenant comment faire. Encore faut-il qu'elle en ressente le besoin.
Le jour où elle le voudra, elle utilisera ce qu'elle aura appris. Et s'il faut décrire sa rencontre, elle le fera peut-être comme Emmanuel.
J'ai entendu un autre jeune garçon raconter ses tentatives de conquête, en les numérotant. Cela commençait par la numéro 1 etc... La description manquait de nuance, mais c'était bien le problème. Le manque de respect ne venait pas du garçon, mais pouvait venir de la fille qui, face à la maladresse, pouvait rejeter l'autiste (pensez aux vidéos lamentables sur internet sur le sujet).
J'en profite pour refourguer les références à un article passionnant sur le travail conversationnel.
La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation
Contrairement à l’impression première que l’on a, la conversation n’est pas une activité à laquelle on se livre spontanément ou inconsciemment. Il s’agit d’une activité structurée, ne serait-ce que par son ouverture, ses séquences et sa fermeture, et elle a besoin d’être gérée par les participant-e-s. Nous parlerons indifféremment de conversations, de dialogues ou de discussions pour faire référence à tout échange oral. Nous les caractériserons par le fait qu’aucun scénario n’en a été fixé à l’avance et que ces conversations sont en principe égalitaires, à la différence des entretiens dirigés, des cérémonies ou des débats. Nous allons donc nous intéresser à la gestion du dialogue mixte au regard du genre des personnes impliquées. Ainsi, nous verrons que les pratiques conversationnelles sont dépendantes du genre et nous en chercherons les conséquences sur le déroulement de la conversation.