Asperger et épuisement

[FloretteRanou]

@Drizz1911, j'aime bien la façon dont tu racontes ton expérience .

L'image que j'ai de moi en rentrant du boulot, c'est lucky luke affalé sur jolly jumper me ramenant au bercail...

C'est vrai que l'idéal c'est d'être dans un contexte où nous sommes acceptés tel que nous sommes.

[Flower]

Je suis à peu près dans le même état que Florette, du coup je suis allée voir la médecine du travail avec ma RQTH toute neuve, mais pour l'instant il n'en est rien ressorti de concret. Pas parce qu'ils ne veulent pas m'aider, mais parce qu'ils ne savent pas trop ce qu'on pourrait faire... Et moi non plus.

[FloretteRanou]

Pareil, j'en ai parlé à mon médecin du travail.
Elle a proposé de m'aider.
Mais elle n'avait l'air de pas trop s'y connaître au niveau du SA.
Je ne sais pas, je ne me sentais pas très à l'aise avec elle, donc je ne l'ai pas recontactée.
Après peut-être que je me trompe à son sujet, je ne sais pas.

[Flower]

Chez moi aussi, elle ne connaissait pas vraiment le SA, mais elle a au moins pris la peine de se renseigner. Le truc, c'est que ça ne lui donne pas plus d'idées comment aménager mon poste. En gros, c'est à moi de trouver, mais je ne sais pas comment.

[freeshost]

Ben, l'entreprise peut réduire ce qui te gène (la lumière ? le bruit ? les interactions sociales ? le manque de pauses ? ... ?).

[FloretteRanou]

@Flower, oui c'est à peu près pareil pour moi.

@freeshost, en ce qui me concerne, voici ce qui me gêne le plus :
- le rythme de travail qui me laisse peu de temps pour me reposer et pratiquer mes passions, entretenir mon appart ce qui aggrave mon insomnie.
- la pression
- les exigences en terme de planification du travail (je ne sais pas du tout planifier car je travaille beaucoup mieux en mode intuitif qu'étape par étape sans doute à cause de la pensée arborescente)
- la communication
- l'incompréhension avec les collègues (qui ne comprennent pas pourquoi certaines choses me font stresser et pourquoi j'hésite trop pour prendre certaines décisions)
- les difficultés liées au bruit et à mon émotivité qui gênent ma concentration

[misty]

Florette, c'est inquiétant ton message...
Il me paraît urgent de trouver un moyen de reprendre des forces. Que ce soit par un arrêt de travail, ou un aménagement d'horaires. Tu ne vas pas tenir le coup sinon. Ta RQTH te sert à ça, tu as le droit de t'en servir. Va voir ton médecin ou ta hiérarchie.
Courage.

+1!
Florette et Flower, pour vous expliquer rapidement ce que j'ai retiré de mes expériences chaotiques en milieu pro c'est que en gros: "moins ça va, moins ça va"... C'est une spirale qui m'entraîne vers le bas. Exemples concrets:
=> je me sens épuisée (notamment à cause des contacts avec les autres)=>je gère de moins en moins bien et me partage entre grosses gaffes sociales et "enfermement total et inconscient dans ma forteresse"=> les autres m'en veulent + ne savent pas comment réagir + arrivent de moins en moins à me cerner=> l'ambiance devient très tendue => les conditions de travail se détériorent => je suis de plus en plus angoissée à l'idée d'aller travailler => je somatise à fond car je n'arrive pas à en parler=> gros pépin de santé qui me cause des mois entiers d'arrêt maladie.

Voilà... Sans parler des répercussions sur ma vie de famille avec crises de rage quasi-quotidiennes...

Moralité: protégez-vous vraiment, ce n'est pas anodin!

[FloretteRanou]

@Flower,

Je vais être plus précise.
Dans mon cas, ce n'est pas tout à fait ce que tu décris.

En fait, ça fonctionne par cycle / par période qui durent en général quelques jours.

Je vais être mal en point pendant 4 jours.
Puis pendant les 4 jours qui suivent (après le weekend par exemple), je vais bien dormir, je vais me sentir mieux et du coup je vais réussir à être performante et à même plutôt bien communiquer.
Du coup, je vais surestimer mes capacités à fournir des efforts et être un peu "hyperactive".
Sauf que je ne vais pas me rendre compte que je dépasse mes limites et je vais retomber dans un cycle d'épuisement...
Je pense qu'il faudrait que j'apprenne à mieux doser tout cela.

Il faudrait aussi que je trouve un médecin compétent avec qui je me sente en confiance et qui pourrait me conseiller.
Car pour le moment, ce n'est pas trop le cas.

[Flower]

@Florette: Tu répondais à Misty j'imagine? (Si j'ai un peu de temps pour me reposer, ça va mieux aussi, mais ça ne dure pas.)

[FloretteRanou]

oups désolée Flower, oui je répondais à Misty .

[misty]

Du coup je ne comprenais pas non plus...

Puis pendant les 4 jours qui suivent (après le weekend par exemple), je vais bien dormir, je vais me sentir mieux et du coup je vais réussir à être performante et à même plutôt bien communiquer.

Perso je me méfie pas mal de ce "je vais me sentir mieux". Je dirais plus "j'ai l'impression de me sentir mieux", car souvent c'est dans cette configuration que surviennent les gaffes dont je parlais. Je me dis que ça va donc je suis plus en confiance dans mes relations avec les autres.
Ca a été souvent cause de mini-drames/gros impairs, exemple: avoir ma pause repas en même temps qu'une collègue, elle me demande où et ce que je compte manger... je lui dis probablement un sandwich dans un endroit que j'aime bien...elle me demande des précisions sur l'endroit...je lui en donne et pars me chercher un sandwich avant de changer d'avis car j'ai très froid et de revenir en salle de pause. Là-dessus, elle m'appelle en me disant: "ben t'es où? je t'attends... (en parlant de l'endroit que je lui avais indiqué) )"
Plusieurs facteurs entrent en scène: évidemment je n'ai pas compris qu'elle m'avait proposé qu'on mange ensemble, mais surtout elle l'a fait parce que je paraissais "up" et assez ouverte socialement ce jour là. Alors que de toute évidence ce n'était qu'une impression.

Je trouve qu'il y a une différence entre le fait de penser aller plutôt bien (s'en convainc-t-on?) et le fait de vraiment aller bien, et d'être au max de ses capacités.

Si tu penses que tu vas vraiment bien, c'est cool, mais si ce sont des cycles il est possible qu'en fait tu ne récupères pas si bien que tu le penses (sinon tu ne serais pas re-épuisée si vite), tu vois ce que je veux dire?

[FloretteRanou]

C'est possible, il faut que je réfléchisse à ce que tu viens de dire

[misty]

Et puis en tous les cas, ça c'est à faire:

Il faudrait aussi que je trouve un médecin compétent avec qui je me sente en confiance et qui pourrait me conseiller.

Courage

[FloretteRanou]

Merci encore Misty

[Messy]

Ca alors ! Même si je ne suis pas diagnostiquée, ben... je suis contente de trouver là un possible lien avec mon gros besoin de sommeil.

Il y a des périodes (surtout l'hiver) où je me demande parfois si je fais pas un genre de dépression inconsciente tellement j'ai un besoin de sommeil inexplicable. Je suis capable de dormir une quinzaine d'heures en une nuit, souvent du vendredi au samedi, alors que je dors au moins 7h30 (ce qui est, je crois, plutot normal) toute la semaine.
En ce moment j'ai vraiment du mal le matin, je repousse au maximum le réveil, du coup je pars souvent de chez moi sans avoir mangé ni bu mon café, sans maquillage, et aussi souvent sans ce à quoi il fallait absolument que je pense à mettre dans mon sac ce jour là. J'adore mes études et tout, mais quand je me réveille j'ai vraiment, vraiment pas envie d'autre chose que mon lit.
J'ai aussi des périodes (quand j'ai du boulot) où j'arrive à ne dormir que 6, voire 4 ou 5 heures par nuit sous l'effet du stress, mais ça finit toujours par me retomber sur le coin de la figure, dès que j'arrête le café je redeviens une vraie marmotte.

Je n'avais jamais pensé que ça pourrait être lié au stress des interaction sociales, mais maintenant que j'y pense...
Le week-end dernier c'était les portes ouvertes de l'école, et en gros j'ai passé deux jours debout en chaussures à talons à répéter les mêmes choses : mon parcours d'études perso, les parcours possibles au sein de l'écoles, la procédure d'inscription, et de temps en temps mon projet de diplôme. J'étais placée juste en face du bureau des profs, en plein passage, et les gens faisaient même parfois la queue pour me parler !! (l'horreur, par moments je pouvais à peine m'échapper pour remplir ma bouteille d'eau). J'ai même eu affaire à un foldingue pseudo-spécialiste de l'histoire de l'art qui m'a presque poussée à bout.
Eh ben après ça, je suis rentrée chez moi, une heure après je dormais, et ce pour 12h sans interruption. (je m'endormais même dans le bus sur le retour). Je suis même restée au lit cinq ou six heures de plus devant la télé, et je n'ai rien réussi à faire de ma journée tellement j'en pouvais plus, un vrai légume.