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par Nemo1977 » jeudi 31 décembre 2020 à 23:53
Par où commencer?
Je me disais que j'étais perpétuellement à la ramasse depuis un très long moment. Peut-être bien depuis l'enfance. J'ai traversé l'adolescence en en gardant pas du tout un souvenir impérissable tellement je l'ai mal vécue (trop muette en classe, trop je-demarre-au-quart-de-tour tout le temps...). J'ai commencé à bosser après avoir planté mes études en 1e année et je n'ai presque pas arrêté depuis.
Vient un jour, début 2019, où je trouve un test sur internet et vu que je m'ennuyais un peu, j'ai rempli les cases. Et le résultat ne m'a finalement pas fait rire. J'en ai fait un autre, pour aboutir au même type de résultats. Là j'ai fini par me dire qu'il y avait effectivement un os. J'ai commencé à me renseigner sur les TSA, mais pas trop quand même pour ne pas influencer une potentielle série de tests. J'en ai parlé à 3 médecins différents, qui m'ont dit de creuser la piste vu ce que je disais de moi.
J'ai commencé à monter le dossier pour le CRA en mars 2019. Vu que certains questionnaires risquaient de poser problème, j'ai retardé le moment où je devrais envoyer le dossier. Je me disais "mais est-ce que tu es légitime à passer ce genre de tests?", du coup j'ai un peu renoncé, je pense.
Arrive 2020, où je me secoue un où les puces parce qu'au boulot ça ne va pas trop et qu'il y a des choses que j'ai du mal à sortir. Je remets le dossier sur rail, sauf que pas de bol, l'épidémie de covid passe par là et c'est le lock-down. Au sortir du bazar, je suis sonnée et manque de tout balancer. En juin, je recontacte le centre où je voulais renvoyer mon dossier et ils me disent que finalement ils ne peuvent pas me prendre en charge ni me mettre sur liste d'attente parce qu'ils n'ont pas de personnel disponible pour l'instant. Me voilà donc à chercher une solution de secours, parce que mon côté perpétuellement à l'ouest me fatigue.
Je trouve le numéro d'un psy avec lequel je prends rendez-vous début juillet. Je pose ma matinée et vais à mon rendez-vous vous, mon dossier préparé sous le bras, où je suis une attaque en règle sur ce que je suis et durant lequel le psychiatre me sort "qu'on ne diagnostique pas les adultes de mon âge". J'en ressors sans même qu'il ait daigné jeter un oeil à mes papiers, malade et sonnée, et l'après-midi au boulot a été compliqué. Une amie, diagnostiquée elle aussi, me transmet les coordonnées d'un psychiatre spécialisé dans les TSA et je prends à nouveau rendez-vous, vers la mi-juillet. Ce RV se passe très bien, et on convient d'un 2e RV fin août. Me revient la tâche de contacter un(e) psychologue spécialisée pour me faire passer les tests. Arrive le RV d'août, et là encore, aucun souci. Puis la passation de tests fin octobre, d'où je suis ressortie extrêmement fatiguée tellement c'est intense. Ne me reste plus que le RV de restitution à avoir avec le 2 psychiatre rencontré, après qu'elle m'ait envoyé le bilan (même si avant de partir de son cabinet elle me confirme déjà verbalement que mon intuition était la bonne).
Bref, me voilà début décembre 2020 dans le cabinet du 2e psychiatre rencontré, pour la restitution. Il regarde le bilan, et me confirme le résultat. Sur le certificat médical, il précise asperger en complément de TSA. J'imagine que c'est parce que les gens connaissent cette appellation, même si elle n'existe plus officiellement.
Donc, à plus de 43 ans, j'entre dans le cercle des Aspies. Ça m'a soulagée, dans un sens, d'apprendre que tout ce que j'avais vécu en bon comme en mal n'était pas forcément de ma responsabilité mais que ça relevait d'un mode de fonctionnement particulier que peu de gens de mon entourage sont en mesure de saisir.
La suite?
J'ai transmis le bilan et le certificat médical à ma médecine du travail, et je vais me lancer sous peu dans le dossier pour la MDPH.
diagnostic tombé le 13/11/2020, confirmé le 09/12/2020: je suis donc une petite Aspiegirl