Autonomie ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Message
Auteur
Aline26
Habitué
Messages : 88
Enregistré le : lundi 14 novembre 2016 à 0:21

Re: Autonomie ?

#16 Message par Aline26 » mercredi 7 février 2018 à 12:46

freeshost a écrit :Comment vous faites-vous aider pour l'administratif ? Et par qui ?
Je fais tout avec mes parents car je serais incapable de le faire seule. C'est, je pense, un de mes plus gros problèmes.

Sinon, au niveau de l'hygiène, j'ai du mal à me laver tout les jours car parfois j'oublie tout simplement. Ce qui n'était pas le cas autrefois car j'avais des TOC de propreté. Pour les transports, aujourd'hui je m'en sors bien toute seule, mais il a fallu du temps. Sinon je vis encore chez mes parents et je suis encore très immature socialement et émotionnellement.
Les personnes les plus difficiles à aimer sont celles qui en ont le plus besoin

mayasoleil7
Habitué
Messages : 70
Enregistré le : dimanche 30 septembre 2018 à 10:35

Re: Autonomie ?

#17 Message par mayasoleil7 » samedi 24 novembre 2018 à 16:16

Il y a certains trucs où je suis autonome , d'autres pas. Je manque totzlement d'initiative alors pour les voyages et vacances et sorties , c'est mon mari qui s'en occupe. Travailler, incapable, je l'ai fait par le passé mais à quel prix: dépression, alcool, automutilation, anorexie... cela fait 6 ans que je ne travaille plus à cause de cela et aussi parce que je ne parlais à personne ni en réunion d'ailleurs, trop lente, à deux de tensions comme on me l'a déjà fait remarqué et totalement en manque d'initiative.
Maison, ça peut aller car on m'a bien fait comprendre comment s'occuper d'une maison ( par ma belle mere à force de critique car elle voulait me modeler au restant de la société, impossible pour moi ce qui m'a conduit à une ts), hygiène, faut qu'on me repete plusieurs fois les choses pour que je me lave sinon je resterai pendant des jours sans me laver.
Conduite ça peut aller sur les petits trajets et toujours au même endroit. Conduire pour aller sur Paris, pour aller à l'autre bout de la France ou dans un endroit inconnu malgré le GPS me terrorise au plus haut point quoi je à arriver avec une heure d'avance pour bien me repérer
Sinon j'arrive tout de même à entretenir m'a Maison, m'occuper de mes enfants, aller remplir le frigo ( drive si possible et dans le même magasin pour ne pas rester trop longtemps dedans), les comptes , vaste sujet car tres depensiere en phase maniaque donc c'est mon.mari qui jeté un oeil sur mes comptes tous les mois. Mais j'utilise des logiciels de compte et je calcule toutes mes dépenses au centime près. Financièrement je suis totalement dépendantes de mon mari. Je serais incapable de vivre seule. J'ai toujours fait en sorte d'être en couple ou chez mes parents. Je n'ai été seule qu'une seule année dans toute la vie lors de mes années lycée à 18 ans, sinon comme je suis une grande dépendante affective J'ai toujours été avec quelqu'un. Si mon mari me quitte soit je vis à la rue car incapable de travailler soir je retourne chez mon père mais il se fait vieux et chez ma mère impossible car je déteste mon beau père qui est un gros pervers. Bref je suis dépendante pour bien des choses.
maman bipolaire et pré diagnostiquée autiste, enfants, 1 avec un tsa et cyclothymique, Un autre enfant dysgraphique et un troisième tdah

Avatar du membre
Grisha
Assidu
Messages : 290
Enregistré le : lundi 13 août 2018 à 19:10

Re: Autonomie ?

#18 Message par Grisha » dimanche 25 novembre 2018 à 18:45

freeshost, ta classification prospère ! :mryellow:

Voyager : aucune autonomie et niveau de stress maximum. Au lycée, je me disais que je voulais aller en Amérique latine, en Russie, au Japon... J’en rigole bien aujourd’hui ! Si je voyageais, la nécessité de s’adapter non-stop face à tant de nouveauté serait très incompatible avec le principe même des vacances. L’été dernier, je réfléchissais à un potentiel essai avec une semaine en Irlande. Finalement, je n’étais emballée que par l’idée de passer une semaine dans une maison d’hôte, près des falaises, à faire la même balade chaque jour. :lol:
L’hygiène : je suis parfaitement autonome.
Les courses : une fois par semaine, déroulement codifié ; niveau de stress moyen.
Entretenir mon appartement : ça va mais je déteste. Et quand je nettoie, je deviens dingue : je nettoie tout.
Les trucs administratifs : zéro autonomie, je suis complètement larguée. Heureusement, ce sont encore mes parents qui s’en occupent.
Me déplacer en ville : autonomie réduite et beaucoup de stress. Tout doit être calculé à l’avance.
Réparer un truc ? Faudrait déjà que j’apprenne à changer une ampoule... :lol:
Pour le sport, je fais du roller dans un cadre fixe. À Lyon, j’ai fait une fois un parcours ; et depuis, je fais toujours la même chose.
Pas d’événements sociaux dans ma vie. :mryellow: Mon palmarès, depuis que je suis à la fac : deux concerts de musique classique et un colloque. Résultat : beaucoup de stress et de fatigue.
Ce que je retiens, c’est que j’ai beaucoup de mal à faire quelque chose pour la première fois et que je ne change plus rien ensuite.
Pas de diagnostic.

25/03/19 : entretien d’anamnèse.
10/05/19 : évaluation de l’efficience intellectuelle.
27/05/19 : restitution du bilan psy → H. P. I. et « ensemble d’éléments indiquant la présence associée d’un possible T. S. A. ».

Geogaddi
Familier
Messages : 110
Enregistré le : lundi 5 novembre 2018 à 1:42

Re: Autonomie ?

#19 Message par Geogaddi » dimanche 25 novembre 2018 à 19:31

Mes parents étaient très inquiets quand j'étais petite, et même encore jusqu'à l'an dernier au moment de partir au Japon pour mes études (ils avaient souscrit une assurance au cas où je mettais le feu à mon appart, pour vous situer l'inquiétude...). Finalement j'étais très peu autonome avant de devoir partir 1 an à 11000 km seule (à peine capable de me faire cuire des pâtes), mais le fait de partir a été certes très stressant et compliqué au début, mais salvateur ! Du coup voilà ma situation actuellement à 24 ans:

Voyager : J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont trimbalée partout autour du monde, enfant c'était très éprouvant car j'avais besoin de routines, donc ça finissait systématiquement en larmes et angoisse, mais avec le recul ça a quand même été un enrichissement. Sans ces expériences, partir seule au Japon pour le travail aurait été inconcevable. Maintenant j'adore voyager, surtout seule car je sature vite quand je suis avec qqun H24. Voyager seule a été très compliqué et stressant au début (je me perds tout le temps plusieurs heures), mais j'en suis maintenant complètement capable et c'est une des choses que je préfère dans ma vie. Cela dit, il semblerait que je fatigue très vite, là où je connais des gens qui peuvent enchaîner 7/8 visites dans la même journée, je peux en faire que la moitié, avec le besoin d'une pause à l'hotel/ sur un banc/ dans un café calme entre chaque. Quand je partais avec mes parents, il était pas rare que je me mette à pleurer de fatigue psychologique et qu'ils doivent me laisser sur un banc le temps de finir leurs visites. Je pensais que j'étais juste flemmarde, mais depuis qu'on connaît le SA, mes parents pensent que c'est à cause de ça.
L’hygiène : Petite j'avais tendance à avoir besoin qu'on me pousse, maintenant je n'ai aucun problème, mes amis neurotypiques me trouvent même "trop propre" :mrgreen:
Les courses : Si j'ai planifié avant, aucun problème, cela dit je préfère commander sur internet car ça reste fatigant.
Entretenir mon appartement : Je suis très très bordélique donc il me faut une routine très stricte voire un peu de "pression" (famille ou amis qui doivent passer etc), sans routine et sans pression, ce serait énormément le bordel.
Les trucs administratifs: Pas impossible mais très stressant, j'ai souvent des soucis car je respecte pas les délais ou je remplis mal ce qu'il faut faire.
Me déplacer en ville: Incapable de passer mon permis, donc je serai limitée quand je devrai déménager de chez mes parents. Sinon, je n'ai aucun sens de l'orientation, c'est affolant, du coup j'utilise quasiment tout le temps un GPS si c'est pas une ville que je connais depuis des années, même pour aller chercher le pain à 100 mètres. J'ai par contre jamais eu de problèmes avec les transports, je suis d'ailleurs "fascinée" par les plans de lignes donc mes proches me demandent tout le temps de leur réciter les stations quand ils doivent sortir :mrgreen:
Sport: J'ai pas une bonne perception de mon corps dans l'espace donc j'ai toujours été très très nulle en sport, SAUF en vélo ! C'est un des seuls sports que je peux faire.
Evénements sociaux: Je tolère très mal les événements sociaux car j'ai des problèmes pour me lier aux groupes. En soi j'aimerais m'intégrer, mais ça m'est très difficile, donc à moins que ce soit des petites sorties en tout petit comité ou un événement social avec des gens que je connais très très bien sur un de mes intérêts restreins, ça m'est très compliqué et épuisant, et je crois que c'est ce qui m'attriste le plus.
Gérer les finances: Ayant des parents très dépensiers souvent à découvert, j'ai grandi avec la peur de manquer, donc tout en essayant de ne pas être radine je fais extrêmement attention, donc pas de soucis.
Travail: J'ai bossé dans le commerce (milieu que j'ai toujours détesté) avant d'avoir des soupçons de SA. Ca se passait très mal, insultes de la part de certains managers, stress constant, pb de coordination et de logique qui ont causé pas mal de problèmes. J'ai pourtant toujours gardé mes postes car à côté de ça, obsédée par l'envie de bien faire, j'étais très docile (la seule à accepter de bosser de nuit, à faire plein d'heures sup), j'ai une énorme mémoire et on m'a recrutée pour des compétences que personne d'autre dans l'équipe n'avait (intérêts restreints), du coup ça aurait pu être pire. Il y a quand même eu beaucoup d'accrochages avec les équipes qui comprenaient pas comment je pouvais d'un côté être incapable de faire un noeud, et de l'autre retenir le catalogue produits de toutes les boutiques en 2 jours, et moi non plus à l'époque, je ne comprenais pas. Je devais partir en réserve m'isoler très régulièrement, je pleurais sans raison, et on m'a bien sûr reproché plein de fois mon "manque de cohésion avec l'équipe" (j'ai pas pris un repas avec eux) et ma trop grande honnêteté avec le client (vendre des produits en sachant pertinemment que c'est du mensonge, c'est au-dessus de mes forces). Bref, j'ai pris sur moi pendant des années car non informée sur le SA, et ma famille très "travailleuse" me culpabilisait beaucoup, je pensais juste que j'étais "trop fragile" mais que j'avais pas le choix. Maintenant que je sais qu'il y a de fortes chances que je sois Asperger, si le diagnostic se confirme, je sais déjà que je travaillerai à mon compte, retourner dans le commerce avec des équipes est inenvisageable.
Modifié en dernier par Geogaddi le dimanche 25 novembre 2018 à 23:38, modifié 3 fois.
Femme, 24 ans, IDF. Diagnostiquée autiste en février 2019.

Avatar du membre
lulamae
Intarissable
Messages : 5685
Enregistré le : dimanche 25 février 2018 à 15:10

Re: Autonomie ?

#20 Message par lulamae » dimanche 25 novembre 2018 à 19:49

J'ai dû apprendre beaucoup à faire seule depuis que je suis divorcée, avec un grand nombre de RV médicaux, notamment pour mes filles qui ont toutes deux une scoliose (ce qui inclut RV à Bordeaux ou à Nantes pour le suivi, kiné, radios, podologue) + pneumologie (asthme) et orthodontie, et un suivi psy en CMP. Ma fille aînée qui a 15 ans commence à prendre le tram seule pour aller à son RV à la Maison des adolescents.
Au moins, depuis cette année, je n'ai plus les multiples RV au collège pour la phobie scolaire de la cadette, ça va mieux.
La difficulté globale est de gérer le temps, et de penser aux RV : j'ai du mal à me projeter, et je ne pense pas suffisamment à regarder mon agenda. Par ailleurs, quand une démarche m'angoisse, j'ai tendance à procrastiner, ce qui m'angoisse encore plus...

Travail : peu à dire, puisque j'ai été en congé cette année, mais il me devient difficile de me battre sans cesse pour défendre mes droits. Je commence à avoir une perspective de reclassement, et donc il va falloir remettre ça, rencontrer la conseillère carrière, élaborer un projet... J'ai dû me faire aider au syndicat pour les courriers au recteur.
Démarches administratives : je m'y suis faite, et ça va quand il n'y a pas de complication. Mais par exemple, si je devais déménager, je me sentirais perdue à l'idée de trouver un appart, anticiper pour avoir d'avance la somme pour la caution, payer des déménageurs.
Médical : plus facile à organiser quand on a un créneau régulier ; j'essaie en tout cas de n'avoir qu'un RV à la fois. Je me retrouve dans une semaine à avoir au moins 4 jours avec un RV sur une demi-journée, voire un le matin et un l'après-midi. C'est usant.
J'essaie aussi de grouper les déplacements, pour n'aller en ville qu'une fois (je n'aime pas conduire dans le centre et prends le tram, ce qui est plus long, je dois réfléchir au temps de déplacement).
Téléphone : j'ai du mal, d'autant plus que j'entends mal. Je me débrouille si la personne est compréhensive, mais si elle se montre sèche ou agacée, je perds mes moyens et panique, je ne sais plus comment m'expliquer. Ca m'est finalement plus facile de me déplacer et de parler aux gens en personne.
Courses, cuisine : j'arrive à réfléchir et anticiper sur 3 jours, je fais donc les courses régulièrement, près de chez moi, toujours dans le même supermarché, où je connais parfaitement l'emplacement des rayons - je prépare ma liste en fonction d'un ordre de déplacement défini dans le magasin. Pour les vêtements, le moins souvent possible, j'ai horreur d'aller dans les grandes surfaces ou galeries commerciales.
Réparations : c'est une des choses qui me stressent, car je n'aime ni appeler, ni avoir quelqu'un chez moi. Je laisse traîner autant que possible.
Ménage, repassage, rangement : je n'aime pas ça, et ne le fais que quand c'est nécessaire, ou par accès - tout d'un coup, je vois autour de moi, et il faut que je lave et nettoie tout. Idem pour le rangement : je laisse s'entasser les papiers sur ma table de travail (j'ai la mémoire des piles), et je range si je ne retrouve pas un papier important.
Sport, activités : j'ai sacrifié ça pour moi l'an dernier, et je recommence à avoir une activité régulière, ainsi qu'une de mes filles. C'est gérable, car régulier.
Evénement sociaux : j'en ai très peu, je n'aime pas ça, et n'en vois pas l'utilité. Juste une IRL de temps en temps.
Hygiène : ça va, ce n'est pas une corvée.
Vacances, loisirs : je ne voyage pas car pas trop de moyens, et difficultés aussi pour organiser les vacances avec les filles. Il faut s'y prendre tôt, et j'ai eu de mauvaises expériences de réservations qui ne m'ont pas été remboursées. Par ailleurs, nous avons deux animaux, ce qui complique les choses, car l'été la pension est surbookée.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

Répondre