différence dans l'évolution ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Olivier
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#16 Message par Olivier » samedi 16 mai 2009 à 20:21

Il n'y a pas que les parents, et c'est peut-être encore plus délicat.
-Quand à plus de 40 ans, toujours en but à des difficultés dans la vie quotidienne et surtout dans la vie sociale,
-quand on se questionne sur ce qui peut clocher,
-quand les questionements dans son entourage nous renvoient toujours à des "capacités intellectuelles supérieures et des diplômes",
-quand le hasard (??), nous mets en confrontations avec le SA,
-Quand on s'y retrouve quasi parfaitement,
-Quand on finit apres un certain temps d'accepter et faire sien ce SA.
-Quand on se retrouve seul (sans parent pour aider).
C'est vraiment difficile
Enfant mes difficultés de comportement avaient passé comme tendances épileptiques, à cause de queques convulsions et d'un ancêtre enfermé psy. Etant calme, et bon à l'école, pour les parents c'était l'essentiel, le reste ?... ça passera avec l'âge. Jeune adulte ils se sont particulièrement désintéressés, et j'ai dû seul me débrouiller. Ce que je fis cahin caha.
Un retour particulier de la vie a fait que pendant plus de 10 ans c'est moi qui me suis occupé d'eux jusqu'à l'issue fatale et inéluctable. C'est alors cette rencontre fortuite et bienheureuse avec le SA, à travers un article dans la revue "Sciences Humaines".
C'est réellement vicieux ce SA. les gros désagréments qu'il apporte, sont masqués par d'autres qualités (mais il n'y a pas pour autant de compensation systématique....)
A l'âge adulte c'est difficile de se reconnaitre soi même Aspie. C'est un véritable travail sur soi en profondeur qui le permet. Il faut décortiquer un à un tous les problèmes récurents rencontrés, et sans se mentir à soi-même. Ce n'est pas simple. Quand j'étais enfant et que je rencontrais des psys, le SA n'était pas connu en France. C'est bien dommage.
Maintenant, je suis dans la démarche de diagnostique, c'est un autre combat.

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Jonquille57
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#17 Message par Jonquille57 » dimanche 17 mai 2009 à 1:24

Clovis a écrit : Chez les Aspies non-diagnostiqués on peut aussi imaginer que les expériences, l'environnement,etc. aient pu atténuer malgré tout plus ou moins largement les symptômes.
Florent est un contre-exemple de ce que tu dis : étant petit enfant, si il avait été diagnostiqué, je pense que l'on aurait pu dire qu'il avait une forme légère d'autisme, car, même si il est vrai qu'il n'était pas vraiment comme les autres enfants ( et j'étais assez inquiète à ce sujet et cherchais une explication ), on peut dire qu'il vivait pratiquement dans la " norme ". Bien sûr, maintenant que l'on connait le diagnostique, on retrouve tout un tas de symptômes qui auraient dûs nous aiguiller sur l'autisme, mais à l'époque, il semblait avoir une évolution acceptable. Le pédiatre qui le suivait de sa naissance jusque vers environ ses 10 ans était même assez étonné de ses remarquables progrès....

C'est à l'âge de 11 ans que tout a basculé, suite à ses agressions. Et à 11 ans, on est encore dans l'enfance. Et ses troubles n'ont cessé d'accroître depuis ce temps. Maintenant, je ne dirais plus qu'il a un autisme " léger ". C'est donc le monde extérieur qui a amplifié ses troubles, car il n'a pas su faire face à la jungle des NT.

Donc, l'expérience, si elle est mauvaise, peut être vraiment néfaste pour une personne autiste. Et les troubles qui paraissaient presque anodins auparavant, sont devenus très handicapants.

Je pense qu'il est donc difficile de généraliser. Une personne adulte, qui vit avec son autisme sans le savoir mais qui en ressent les symptômes pourra sans doute avoir le recul nécessaire pour essayer d'analyser la situation. Un enfant n'aura pas cette capacité. Je ne dis pas que c'est plus facile pour un adulte, car effectivement, il doit s'assumer seul et a plus de responsabilités, mais un enfant qui découvre le monde adulte, avance dans un monde hostile qu'il ne comprend pas et qui l'agresse sans cesse ( je parle non seulement des agressions physiques, mais aussi d'une mauvaise prise en charge des médecins qui ne comprennent rien et qui peut être vécue comme une agression pour les enfants qui se sentent incompris, et aussi de l'incompréhension des adultes en général qui l'entourent, parents compris, faute de diagnostique, justement ).

Bref, tout ceci n'est pas simple. Mais à mon avis, le passage le plus difficile doit être l'adolescence : petit, l'enfant est protégé par l'entourage familial, et adulte, il a une capacité d'analyse qui peut l'aider à avancer. L'adolescent ( et surtout le jeune adolescent ), se cherche, découvre vraiment le monde des adultes et quand il se sent exclu et incompris, que lui reste-t-il à part l'envie d' en finir avec cette vie trop difficile à affronter ? D'autant plus quand il n'est pas diagnostiqué et ne comprend donc rien à ses propres réactions ? Combien de fois Florent pleurait en disant : " Mais pourquoi je suis comme ça ? " Maintenant, quand il enrage, il dit : " Mais pourquoi j'ai cet autisme de m.... ? ". Au moins, il sait contre quoi il se bat et a des exemples autour de lui qui lui prouvent que l'on peut s'en sortir. Même si il est dans un tunnel, il sait qu'il y a une issue au bout. Avoir de l'espoir, c'est VIVRE !

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#18 Message par Clovis » dimanche 17 mai 2009 à 11:40

Loin de moins l'intention de généraliser mais bien au contraire d'insister sur l'infinie diversité des situations possibles.

Mes jugements sont nécessairement largement influencés par mes expériences récentes mais comment ne pas être d'accord s'agissant de la difficulté de l'entrée dans l'adolescence... :?

Je suis retombé dernièrement sur un texte écrit il y a pas loin de 4 ans. Des interrogations sur ma difficulté à regarder les gens dans les yeux, sur tous ces bruits sentis comme des agressions, sur la difficulté à supporter les rires autours de moi et bien d'autres choses. Et puis cette question... Comment est-ce que ça peut être de se sentir normal ?

Il y en a bien d'autres des questions.

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Jonquille57
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#19 Message par Jonquille57 » dimanche 17 mai 2009 à 12:47

Clovis, je crois que si chacun racontait son parcours, on y lirait des choses bien différentes.... Moi aussi, tous mes témoignages sont influencés par ce que j'ai vécu avec Florent, et c'est bien normal...

Pour répondre à ta question : qu'est-ce que cela fait de se sentir normal, hé bien, il m'est impossible de te répondre, car en tant que NT, je me pose tout autant de questions que les personnes autistes. Il ne faut pas croire que les NT vivent dans un monde lisse sans se poser de questions, sans avoir des problèmes de communications, etc.

Et puis, si quelqu'un pouvait me dire ce que signifie qu'être normal.... :wink:

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Nico-chan
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#20 Message par Nico-chan » dimanche 17 mai 2009 à 14:34

Et puis, si quelqu'un pouvait me dire ce que signifie qu'être normal.... :wink:[/quote]

Mmmm, pour le commun social, se plier à des normes, & ne montrer que ce que la masse populaire souhaite voir(ce n'est qu'une définition parmi d'autres, mais je dois dire que je n'apprécie pas les normes & la normalité)
Girly boy

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#21 Message par Clovis » dimanche 17 mai 2009 à 14:41

Ne vous méprenez pas sur le sens que je donne à normal. Ce que je veux dire par là c'est par exemple pouvoir ne pas sentir une espèce d'insécurité permanente dans mes contacts même les plus simples avec autrui, ne pas être obligé de réfléchir autant en toutes circonstances...

laura
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#22 Message par laura » dimanche 17 mai 2009 à 15:58

je ne suis pas d'accord sur le fait que chacun aura un témoignage différent.

Moi par exemple plus je lis Clovis, plus je me retrouve dans son parcours. :wink:

moi je traduirai normal par nt :lol: là où j'en suis, ça ne sert plus à rien de faire dans la nuance :wink:
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#23 Message par jakesbian » dimanche 17 mai 2009 à 17:33

moi, je traduis NT par "neurologiquement typique à la majorité de la population"...
... ce qui ne signifie pas que je trouve "normal" le comportement de la dite "majorité" de la population...
... je me plairais plus dans un monde à la "phylosophie" autiste :) .

maintenant, au quotidien, on reconnait tous qu'être autiste est compliqué...
... pourquoi, manque t'il certaines connexions neurologique aux NT, qui leur permettrais de comprendre l'autisme :roll: .
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")

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#24 Message par Jonquille57 » dimanche 17 mai 2009 à 17:43

Si l'on part sur la définition de la normalité, il y aurait des tonnes de choses à dire..... :roll:

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Re: différence dans l'évolution ?

#25 Message par luciole80 » lundi 13 février 2012 à 9:48

intéressant.j'ai entendu quelque part,mais ne sait plus ou,qu'on faisait une légère différence entre asperger et autiste de haut niveau. après cela dépend
du degré(élevé ou pas) d'atteinte,qu on soit autiste ou asperger.
pour moi,"la norme",ne me parle pas car dans le fond"qu est ce que sait que "d’être normal" comme l'on déjà dit certain

luciole80
sur le même monde,mais pas sur la même longueur d'onde

luciole80(Ted diagnostiqué)

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Re: différence dans l'évolution ?

#26 Message par belzebuth23 » lundi 13 février 2012 à 13:24

Je me retrouve totalement dans ce que dit Olivier, avec 10 an de moins et côté fille.....
Pour moi c'est une évidence qu'il y a des différences "enfant" entre les jeunes adultes présents sur le forum et diagnostiqués, et des adultes récemment diagnostiqués comme moi, qui sont passés à travers toutes les mailles du filet pendant des années...

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