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Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A."


Ce message s'adresse aux personnes diagnostiquées. Comment étiez-vous enfant? Aviez-vous déjà des caractéristiques autistes très prononcées ?

Je me pose la question car malgré le fait que je me reconnais énormément dans tout ce que je lis sur Asperger (surtout l'Asperger au féminin) et que je pourrais clairement m'auto-diagnostiquer, j'ai quand même un gros doute à cause d'une seule chose: l'enfance. Tout le monde sait qu'on nait autiste, on ne le devient pas.
Or quand j'étais petite je ne montrais aucun signe. J'étais joyeuse et vivante, j'avais je crois des petits camarades. Certes bébé j'étais hypersensible aux matières (allergies), en classe j'étais effacée et timide, j'étais dans mon monde, j'écrivais des histoires. Mais je n'étais pas autiste.

J'aimerais donc connaitre connaitre vos expériences et avoir votre avis sur la question .

Le DSM-5 pour les TSA dit "Symptoms must be present in the early developmental period but may not become fully manifest until social demands exceed limited capacities" = Les symptômes doivent être présents dès la période précoce de développement, mais peuvent ne se manifester pleinement que lorsque les capacités limitées ne permettent plus de répondre aux exigences sociales.
(oui c'est plus facile de répondre factuellement que de parler de mon enfance)

Nanouille a écrit :Mais je n'étais pas autiste.

Attention à ce genre de raccourci. Il ne faut pas le formuler comme ça, car si effectivement tu n'est pas autiste étant petite, alors tu ne l'es pas non plus aujourd'hui.

Perso, étant bébé, même si mes parents ne se souvenaient plus trop lors de l'ADI, on n'aurait pas dit que j'avais des signes précoces d'autisme : je ne fuyais pas vraiment completement le regard, je pointais du doigt, j'étais très calme... par la suite, j'ai marché et parlé à l'age "normal". Mais au niveau de la socialisation, c'etait pas ça, j'etais très seule, dans mon coin, je faisais des crises au moindre changement de programme, j'ai toujours eu une grosse mémoire etc. Mais en tout cas, je n'avais pas un comportement assez décalé pour que mes parents s'inquietent vraiment de quelque chose. J'ai eu un "diagnostique" de HPI à 4 ans, et les médecins et psy scolaire ont expliquer mes comportements par ce HPI. Mes parents n'ont pas cherché à aller plus loins que ça à l'époque.
Donc si ta question c'est "est ce qu'on peut être autiste alors que personne ne s'est douté de rien dans l'enfance", la réponse est oui.
Après, faut quand même avoir des signes dans le développement précoce, sinon effectivement, c'est pas compatible avec ce que dit le DSM V.

J'ai un vécu comparable à celui de Bézèdach. Apparemment bébé je pleurais beaucoup, puis plus tard j'ai eu des difficultés de socialisation, on me qualifiait de "timide". (Je me souviens que ma mère me répétait régulièrement de regarder les gens dans les yeux, par exemple.) J'ai aussi connu des épisodes de harcèlement à l'école primaire. Mes parents m'ont fait passer un test de QI au début de l'école primaire qui a conclu à un HQI, on a donc expliqué mes particularités par ceci, à une époque où le syndrome d'Asperger était encore quasi inconnu.

bézèdach44 a écrit :

Nanouille a écrit :Mais je n'étais pas autiste.

Attention à ce genre de raccourci. Il ne faut pas le formuler comme ça

Effectivement c'est une maladresse, j'aurais du le formuler différemment. "Il n'y avait aucun signe qui puisse faire penser que j'étais peut-être autiste" .

Donc si je paraphrase bézèdach44 on peut être autiste sans qu'il y ait eu de signes forts dans l'enfance. Au moins c'est clair. Du coup je suis toujours concernée par un diagnostic possible.

bézèdach44 a écrit : Après, faut quand même avoir des signes dans le développement précoce, sinon effectivement, c'est pas compatible avec ce que dit le DSM V.

Quels sont ceux qui reviennent très souvent dans les cas d'Asperger?
En te lisant je me souviens qu'à chaque rentrée à l'école primaire (donc chaque grand changement) je pleurais pendant des jours, je trouvais les maitres méchants et je ne voulais pas y aller. J'avais complètement oublié.

moi aussi , il n'y a pas de choses hyper visible pendant l'enfance.

j'ai passé mon enfance dans le brouillard avec un sentiment de décalage par rapport aux autres et aux attentes sur moi.
je me souviens pas d'avoir joué vraiment avec d'autres enfants dans la cour de récré et lorsque c'était le cas c'était avec des garçons pour des jeux aux règles claires : billes, ballon prisoniers...ou alors pour "commander " les filles sur un jeu précis.
les chipotages et cancans de filles étaient (et sont encore!!!) un mystère ininteressant pour moi.

j'étais très bonne élève, effacée et timide, je me souviens que c'était très angoissant (mal au ventre) de répondre devant toute la classe.
adolescence là encore, je comprenais rien aux histoire de filles garçons, de mode et je m'en prenais plein la gueule car j'étais décalée. j'avais aussi du mal à comprendre l'humour et avait toujours l'impression qu'on se moquait de moi ...

mais je n'avais pas de tics ni comportements bizarres, je me fondais dans la masse pour etre comme tout le monde.

après il faut faire attention : tous les timides, introvertis, décalés ne sont pas autistes!!!
il faut d'autres choses quand même . hypersensibilités, interets restreints, pensée visuelle....

Lili brin d'aspie, je me reconnais dans ce que tu dis.
Les jeux avec les garçons avec des règles claires, les minodages des filles qui me semblaient débiles à souhait... L'impression de rester en périphérie des relations avec les autres mais de tout faire pour me fondre dans la masse et ne pas éveiller l'attention...
Pas de mouvement bizarre non plus mais, sur ce sujet, je me rends compte maintenant que je me suis interdite de me balancer ou de tourner sur moi-même parce que je sentais que ce n'était pas dans la norme et que si je faisais ça devant les gens (où même si j'étais toute seule), c'est que j'étais folle.
En primaire, j'avais aussi les genoux souvent écorchés : aujourd'hui je ne me souviens pas si c'est les autres enfants qui me faisaient des croches-pattes ou si je m'enmelais les guiboles par manque de motricité.
Dès la maternelle, mon petit dej prenait le sens inverse de là où il était passé parce que je ne voulais pas y aller... Quant au chemin de l'école primaire, j'avais le malheur de devoir passer devant une boucherie et l'odeur de viande froide qui s'en dégageait me faisait assez souvent vomir (je ne pouvais pas changer de trottoir, la route était très fréquentée par les voitures)

Quand j'étais petit je me souviens que j'avais contredit mes enseignants régulièrement en disant par exemple que le feu pouvait être bleu.
Je répondais trop aux autres quand on me provoquais et du coup on continuait a me provoquer et je disais n'importe quoi jusqua délirer a moitié selon moi...complément selon d'autre. Je me souviens que l'on marnaquair souvent, que l'on voulait me Peter la figure, d périodes d'isolement çar les autres se lassait de mes conneries ou se foutaient de moi, de ma timidité , de mon grand manque d'attention et de mon décalage en cours, des heures de sommeils, du fait que je me demandais si un jour j'allais sortir de l'école et que jamais vivre jusqua 25 ans tellement j'étais fatigue.

Alone 3545, c'est dur ce que tu racontes. J'espère que le temps cicatrise un peu les blessures.

En tant que fille (et à priori les "symptômes" sont moins marqués chez nous) je me reconnais beaucoup dans les discours de Lili Brin d'Aspie et sdraspie ci-dessus.
Manque d'intérêt total pour les préoccupations des filles, très timide et effacée en classe. Grosses angoisses quand il fallait parler devant la classe (réciter des poèmes devant tout le monde était une torture).

Ca m'aide de lire vos souvenirs d'enfance car ça réveille un peu les miens. Mon problème est que j'en ai très peu. Je ne me revois même pas dans la cour de maternelle ou de primaire. Je ne sais pas comment ça se passait. Bizarre non?

Je me permets de repondre au post malgres que je n ai pas encore ma restitution, mais je voulais reagir a ton commentaire

Alone3545 a écrit :Quand j'étais petit je me souviens que j'avais contredit mes enseignants régulièrement en disant par exemple que le feu pouvait être bleu.
Je répondais trop aux autres quand on me provoquais et du coup on continuait a me provoquer et je disais n'importe quoi jusqua délirer a moitié selon moi...complément selon d'autre. Je me souviens que l'on marnaquair souvent, que l'on voulait me Peter la figure, d périodes d'isolement çar les autres se lassait de mes conneries ou se foutaient de moi, de ma timidité , de mon grand manque d'attention et de mon décalage en cours, des heures de sommeils, du fait que je me demandais si un jour j'allais sortir de l'école et que jamais vivre jusqua 25 ans tellement j'étais fatigue.

Punaise! On dirait moi....encore maintenant... mais un peu moin vu que je travaille mon côté réactionnaire.

Mon enfance ? Que dire ?
Je me souviens de moi comme d'une gamine qui n'avait pas d'amis, qui restait dans la cour de recre assise sur le même muret à chaque fois, dans sa vie imaginaire... Chez moi je lisais, il paraît que dès que j'ai su lire, on n'a jamais pu m'enlever un livre des mains... Et que si quelqu'un modifiait l'ordre dans lequel je les avait rangés, je me mettais dans une colère noire... Obnubilée par les chevaux, je lisais des romans sur les chevaux, des encyclopédies...
À l'école, que ce soit en primaire, au collège ou au lycée, j'ai subi le harcèlement scolaire... Bien sûr, je n'en ai jamais parlé à mes parents et j'ai tout subi sans rien dire, ne sachant me défendre...
Récemment je viens d'apprendre par ma mère qui vient de passer l'adi-r que déjà bébé je restais dans mon coin et n'allait pas vers mes sœurs, que pour attirer l'attention je criais... Je refusais toute forme de contact physique et que je ne pleurais jamais même quand j'avais mal...

Donc il y avait déjà des signes bien marqués quand tu étais bébé. Comme quoi les parents peuvent complètement passer à côté.

Nanouille a écrit :Donc il y avait déjà des signes bien marqués quand tu étais bébé. Comme quoi les parents peuvent complètement passer à côté.

Mais il y a 30ans... L'autisme est méconnu... Tout juste évoqué sous forme de psychose

Nanouille a écrit :Ce message s'adresse aux personnes diagnostiquées. Comment étiez-vous enfant ? Aviez-vous déjà des caractéristiques autistes très prononcées ?

Au cas où cela pourrait intéresser, voici trois anciens topics qui parlent bien de ce sujet :

• Pas/peu de symptômes visibles durant l'enfance?
• Femmes Asperger, vous étiez comment étant enfant ?
• Hommes Asperger, comment étiez-vous durant votre enfance ?

Bonjour,

Pourriez-vous m'informer svp.
Donc, le SA serait d'origine génétique, donc iné dès la naissance d'après ce que j'en lis.
Pourtant bon nombre de personnes, ici même ou dans des discussions se font soit diagnostiquer adulte, soit pensent qu'ils sont SA adulte, et aimeraient en parler à leur parents.

Pour ces personnes, comment ont-ils alors vécu les 12 premières années de leur vie ?
Comment avez-vous vécu non pas tellement votre adolescence mais votre enfance, loin d'un diag. ou d'une suspicion ?!


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