Bonjour,
Ce ne sont pas vraiment des questionnements mais un ressenti de mon vécu qui m'est propre. Donc, j'évite de faire des généralités (même si en me relisant, j'ai peut-être l'impression d'en avoir fait faute de pouvoir apporter certaines précisions).
Il faut comprendre que j'ai vécu un contexte assez différent de pas mal de monde. Je suis né avec une maladie (pas le Syndrome d'Asperger); toute ma vie tourne autour de ma maladie; j'ai eu le plus grand mal à sortir de cette situation. J'ai eu pas mal d'expérience et de recul sur le monde médical.
teardrop a écrit :Selon la personne, les troubles à traiter, la substance prise, la durée du traitement peut être relativement courte.
Je suis tout à fait d'accord mais avec moi ce n'est
jamais du court-terme (peu importe le traitement et le mal à traiter) donc je n'apprécie pas que l'on me rajoute sans arrêt des médicaments. à plusieurs reprises, j'ai eu pris tellement de médicaments que j'ai l'impression que je prenais plus de médicaments que je ne mangeais (je ne suis pas un gros mangeur). J'ai déjà une pathologie assez lourde (je parle pas du SA ou des impacts psychologiques de ma maladie). Depuis que je suis tout gamin, je dois prendre toute sorte de médicaments et c'est à vie. Chaque fois qu'un médecin trouve un truc (sur le plan physique), il veut me prescrire des médicaments pour du court-terme et cela finit par du très long-terme voir à vie. Souvent, j'ai croisé un second médecin qui avait un avis contradictoire du précédent sur un problème qui me touchait.
teardrop a écrit :Syndrome de sevrage, c'est un phénomène normal qu'on retrouve dans toute forme de dépendance, que ce soit des médicaments, pratiques, activités. L'état peut en effet être pire et les relations sociales sont affectées, puis ça s'estompe avec le temps. Si ce phénomène a eu lieu, c'est que le traitement a été interrompu anormalement.
Je confirme sur cet effet mais ce qui m'a inquiété c'est que certains étaient dans un certain effondrement car ils avaient fini leur stock de médicaments et devaient attendre deux ou trois semaines pour voir leur psy (et un renouvellement de leur prescription) et avoir de nouveaux médicaments. C'est très très rapide pour un de mes proches . Ils n'avaient pas fini leur soins (qu'ils continuaient) mais je voyais bien le côté addictif.
teardrop a écrit :Mais je ne comprends pas ta réaction. Ce n'est pas parce que c'est pire qu'avant que la méthode employée est mauvaise, mais ça montre que la façon dont elle a été mise en œuvre n'a pas été respectée.
En réalité, je dis que l'impact de ces médicaments est devenu si importante dans le cas d'un arrêt brutal de quelques jours, que je trouve cela inquiétant. Ma réaction est que même si je fait une dépression, je n'ai pas envie de passer des mois à avaler des médicaments et à craindre des trous entre deux prescriptions. Pour moi, il faut réserver ces médicaments pour les cas beaucoup plus lourd Je pense que cette "méthode" est devenue un peu trop facile à employer.
teardrop a écrit :Il y a des dizaines d'autres formes de thérapies sans médicament. Un médecin traitant a par habitude d'envoyer chez le psychiatre, qui a habitude de prescrire. Alors qu'il y a énormément d'autres solutions potentiellement aidantes, certaines aident en quelques jours, parfois en une séance...
Je suis d'accord et je crois même l'avoir dit dans un autre message.
teardrop a écrit :Seulement les médicaments ou toute substance? Le mot médicament est vague pour moi. Car tu sais bien que tous les jours tu t'alimentes de substances qui altèrent la chimie du cerveau, qui t'aident à réduire l'anxiété, à combattre des états depressifs, qui t'aident à te défendre, à dormir, à avoir de l'énergie... tu sais aussi que chacun n'a pas un équilibre chimique cérébral adéquat correspondant à son propre corps, certains cerveaux ne génèrent pas assez de sérotonine, pas assez de melatonine, récepteurs contenant trop ou pas assez de GABA (neurotransmetteur principal du cerveau), et d'autres particularités provoquant des hypersensibilités, troubles de l'attention, difficulté d'apprentissage...
En général, j'évite un maximum de produits qui affecte le cerveau (des médicaments à l'alcool en passant par des produits homéopathiques). Mais pas mal de ces produits ont aussi un impact néfaste sur ma maladie donc c'est aussi une des raisons de mon envie de contrôle. J'ai un ami qui prenait des somnifères parce qu'il dormait mal. Son médecin généraliste lui avait conseillé d'en prendre. Un jour, en faisant une visite chez un ORL, ce médecin lui explique qu'une partie de ses problèmes venaient sans doute d'un épaississement de la cloison nasale et d'un autre problème (dont je ne me souviens plus). Une intervention chirurgicale après, et il a pu stopper les somnifères après en avoir pris des années.
En plus, comment savoir si on va mieux alors que l'on est sous l'effet de médicaments en permanence et qu'il faut à chaque fois jouer sur les posologies sur des mois pour voir si on va mieux?
teardrop a écrit :La seconde partie de la question répond partiellement à la même question. Mais pour le reste on diminue progressivement ou on fait une fenêtre thérapeutique selon l'effet du traitement.
Ce n'est pas vraiment une question de ma part mais une sorte d'affirmation. Je le sais parfaitement mais je constate que pour certains de mes proches, ils sont presque condamnés à vie à prendre des médicaments car c'est devenu si délicat de savoir quand on trouve la bonne posologie, continuer à la prendre pour se soigner, vérifier si on n'en a plus besoin puis diminuer progressivement[/quote]
Je préfère changer d'environnement ou me consacrer à une de mes passions pour surmonter cela. Je préfère changer d'environnement (longues vacances ou autres) que prendre des antidépresseurs. En général, cela m'aide plus même si le problème persiste (en moins intense) à mon retour de congés.
teardrop a écrit :C'est super que tu aies trouvé ce qui te convient à toi, je le pense sincèrement. Dans chaque conversation que j'ai sur ce sujet, je me réjouis quand quelqu'un trouve ce qui fonctionne pour elle.
Pour d'autres, changer d'environnement ou voyager n'est pas toujours possible (jamais possible pour ma part, pas les moyens et difficulté de me déplacer). Quand c'est possible le mal-être peuvent les suivre, les passions restent inintéressantes et impraticables que ce soit ici ou ailleurs, etc. L'intensité du mal-être est plus importante, gâche le voyage, devient pire.
Mais c'est absolument certain qu'il y a plusieurs autres façons de se soigner qui ne requièrent aucune prise de médicaments ou de substance, juste méconnues et associées à des idées recues.
Je suis d'accord. Par exemple, je suis seul (et c'est bien parti pour je finisse seul), c'est très désagréable pour moi de voyager si je suis seul. Résultat, je rends visite à des proches.
Je suis parfaitement conscient de ma situation et de ma vie (comment elle allait évoluer), cela a pu me rendre dépressif à force d'être trop réaliste. Mais j'ai évité de voir des psy en partie car ils pensaient l'inverse en disant que ma dépression me faisait tout voir en noir. Comme si une dépression empêchait d'être réaliste, selon eux. Sans compter que je me sentais souvent plus mal en sortant du psy qu'en y entrant.