Idjene a écrit : ↑samedi 18 mars 2023 à 17:47
j''avoue que j'ai eu connaissance de résultats de tests passés il y a quasi 20 ans.. J'en suis pas bien fière, au ras des pâquerettes..
Je viens de relire tout ton message sur le HPI/HQI, et plus généralement sur l'intelligence et la cognition.
Ce passage, entre autre, m'interpelle. Quels que soient ses "résultats" (un test de QI n'est pas un examen, c'est une photographie de tes capacités cognitives au moment où tu le passes), on devrait toujours les relativiser : je veux dire qu'il n'y a pas à être fier de quoi que ce soit, ni à avoir honte de quoi que ce soit. La valeur d'un être humain en tant qu'être humain, elle, ne pourra jamais être "évaluée" par aucun test, car elle est infinie. On est tous égaux à ce niveau, et on est tous précieux. Je le crois fermement.
J'ai fréquenté une jeune femme déficiente intellectuellement et cumulant plusieurs handicaps moteurs dans un groupe de prière œcuménique, elle était bouleversante. Je pense avoir autant appris, sinon plus, à son contact, que lors de mes études à l'université. Une grande leçon de vie et d'humilité. On n'en reçoit jamais assez.
Idjene a écrit : ↑samedi 18 mars 2023 à 17:47
La psychologue a gentiment conclus que mes difficultés à me concentrer, ma dépression entrainant un inquiétant ralentissement cognitif.. (Et un écart trop important entre le truc verbal et l'autre).. Mais même s'ils me l'avaient fait passé hors dépression profonde, hors traitements neuroleptiques et autre.. Bref. Je ne suis pas HPI du tout, en revanche je trouve que ce serait vraiment intéressant de mettre en place un test permettant d'évaluer le schéma/mode de réflexion des individus
Oui, c'est vrai, la dépression (profonde et/ou chronique) peut faire chuter les résultats, et il n'est pas forcément conseillé de passer un test de QI dans ces conditions. Surtout si tu avais en plus un traitement neuroleptique, un traitement psychotrope tout court. La psychologue n'a pas été "gentille" en te disant qu'il ne fallait pas te dévaloriser à la suite des résultats de ce test, elle a été correcte et professionnelle.
Peut-être que même si tu avais été dans des conditions "optimales", il n'aurait pas été question de HPI/HQI en ce qui te concerne, et j'ai envie de dire : et alors ?!? C'est le cas de la majorité de ceux qui passent un test de QI, puisque (si j'ai bien compris), il est conçu de telle façon que seulement environ 2% de la population qui le passe franchisse la barre des 130. Entre "dans la norme" quant aux résultats du test de QI ne veut rien dire, j'insiste, sur ta valeur en tant qu'être humain, et ne veut pas dire que tu n'es pas unique et intéressante à ta manière. Cela ne pourrait même pas expliquer ton mal-être, et je suppose que, comme tout le monde ici, tu cherchais d'abord une explication à ce dernier.
De plus, normalement, le test de QI permet d'évaluer le schéma/mode de réflexion de chacun, contrairement à l'impression que tu en as eue lors du bilan (c'est la "restitution", je crois). Je vois deux explications à cela : soit tu étais trop ralentie cognitivement par ta dépression et ton traitement médicamenteux pour que la neuropsychologue qui te l'a fait passer puisse te faire part de conclusions pertinentes à cet égard, soit tu n'es pas tombée sur la bonne personne - Chloé Romengas l'explique très bien dans son article sur les tests de QI sur son blog "Rayures et Ratures", les tests de QI sont aussi devenus un vrai business : elle-même en a eu une expérience très positive, et recommandait fortement aux personnes en questionnement de le passer... jusqu'à ce qu'elle découvre que certaines personnes ne s'étaient retrouvées qu'avec un chiffre, et non des clefs de compréhension de soi ; parce qu'il n'y a pas que le résultat brut qui est évalué, normalement : il y a aussi toutes les stratégies de raisonnement que tu mets en œuvre, tes réactions face à tel ou tel type de question etc (je n'ai jamais passé de test de QI et je n'ai pas étudié le sujet à fond, j'invite ceux qui en ont une expérience concrète et positive à me corriger le cas échéant). C'est tout cela qui est censé apparaître dans le bilan/la restitution, avant même les chiffres (c'est en tout cas l'expérience de Chloé Romengas)...
Je te conseille de faire un petit tour sur le blog Rayures et Ratures, à l'occasion. Chloé Romengas a été détectée HPI. Je sais que certains passages de son blog sont susceptibles d'en faire hurler certains car l'appellation "zèbre" lui a parlé un bon moment (elle semble avoir évolué à ce sujet, bien qu'elle considère que le HPI ne peut pas se réduire la définition "QIT supérieur ou égal à 130", mais elle a le mérite d'expliquer et d'assumer son choix, et d'accepter que d'autres ne fassent pas le même), et surtout, elle s'intéresse surtout désormais à l'humain derrière le HPI, et à l'humain en général, quelles que soient ses particularités et/ou ses difficultés. Elle est allée jusqu'à écrire des articles sur des personnes qui ont cru être concernées par le HPI, et découvert qu'elles ne l'étaient finalement pas, parce qu'elle pense que c'est en définitive tout aussi important d'en parler.
Maintenant, après un petit détour du côté de l'intelligence émotionnelle, elle s'intéresse beaucoup à la double exceptionalité (cumul du HPI et d'un ou de plusieurs trouble(s) neuro-développemental/développementaux, dont le combo HPI/TSA), mais c'est en stand-by, car elle est devenue maman depuis peu, et elle est sans aucun doute très occupée
Ce que j'aime beaucoup dans le blog de Chloé Romengas, c'est qu'il est centré sur l'humain, et empreint de bienveillance. On peut ne pas être d'accord avec tout (et tant mieux), mais il me semble qu'il faut reconnaître l'authenticité et le sérieux de sa démarche, ainsi que de ses prises de positions.
Bon courage à toi, je te souhaite de tout cœur d'aller mieux.