Question naïve : "précoce et/ou Asperger" ?

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Tania
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Question naïve : "précoce et/ou Asperger" ?

#1 Message par Tania » lundi 22 juin 2009 à 9:32

Bonjour,

Dans l'attente de plus en plus inquiète du compte rendu du CRA de Brest après les 2 jours passés avec l'équipe pour notre fils de 10 ans (il aura lieu fin Aout),Je lis quelques sujets sur votre site...

j'ai du mal à mettre de l'ordre dans ma tête et à répondre aux questions qui nous sont posées (amis, collèges...) ... aussi, juste une question qui va vous paraître bien simpliste : en quelques mots comment définiriez-vous la différence entre "simple" précoce (même si les enfants précoces ne sont jamais simples) et "précoce et Asperger" ?

Merci de vos lumières,

Tania

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bernard
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#2 Message par bernard » lundi 22 juin 2009 à 10:26

Bonjour Tania,
En relisant tes posts, je pense que tu as bien compris la différence, mais que tu demande de l'aide pour concrétiser tes pensées.
Je vais donc essayer de t'aider.

Précocité intellectuelle :
- l'enfant est intéressé par les explications données par les adultes
- il veut en savoir plus, soif d'en appendre plus
- il est vif pour réagir sur les sujets qu'on aborde avec la classe
- l'enfant détonne dans la classe
- le personnel accompagnant et la maitresse remarque l'enfant dès le premier jour par sa vivacité d'esprit
- l'enfant demande toujours plus d'explications
- l'enfant peut avoir des sujets de prédilection
- l'enfant voudra se focaliser sur la connaissance quand ses pairs voudront jouer avec lui à des jeux "de leur âge"
- l'enfant va rechercher la présence d'un adulte pour assouvir son besoin d'apprendre et d'en connaitre encore plus
- la diction est au-dessus de celle de ses pairs, il fait peu d'erreur dans ses explications, il sait plus de choses que ses congénères
- l'enfant crée des méthodes de raisonnement et des façons de calculer qui surprennent son entourage
- les personnels scolaires font la remarque de cette différence aux parents très tôt dans la vie (vers 3-4 ans en moyenne)
- les enfants seront en général performant sur les tests de QI (120-150)

Syndrome d'Asperger :
- plus une différence de comportement avec les autres
- pas obligatoirement un QI très élevé, souvent QI entre 100 et 120
- s'isole plus facilement quand les situations le stressent
- a du mal à comprendre le langage non verbal, les codes sociaux
- a un intérêt spécifique dont il aime parler
- a un sens du détail qui finit par énerver son entourage
- les parents détectent le SA plus tôt que l'EIP (vers 1-2 ans)
- les personnes extérieures mettent le SA sur le compte de la douance vers 5-6 ans
- a une montée d'angoisse qui passe de 0 à 10 sans point intermédiaire
- a une mauvaise estime de soi qui peut l'amener à de la dépression très tôt
- a un comportement qui semble irrationnel aux NT face aux épreuves de la vie
- a des périodes de rejets de l'école pour diverses raisons
- donne des explications qui étonnent son entourage, plus sur des voies non explorées que sur de l'avance sur son âge
- finit par avoir des tics quand le stress le prend
- ne sait pas évacuer le stress
- fait des remarques à des moments que la convention sociale ne prévoit pas
- a du mal à réagir aux expressions faciales, ou les mélange
- ne sait pas s'arrêter quand il parle de son intérêt spécifique, malgré les expressions de lassitude de son interlocuteur
- ne sait pas évaluer le niveau de compréhension de son nterlocuteur
- donne trop d'explications quand il explique ce qui noie le sujet
- pense que tout le monde a le même niveau de connaissance que lui ou peut comprendre tout ce qu'il comprend
- ne se met pas dans la tête de l'autre avec les capacités de l'autre mais avec les siennes
- les tics sont stéréotypés (toupie, agitation des mains, balancements légers, souffle, gestes répétés, yeux tournant, ...)
- a parfois des manies : marche en rond en attendant, marche sur la pointe des orteils, fait la toupie devant son interlocuteur qui le questionne, regard fuyant, évitement du regard dans les yeux, ...
- a des soucis avec le sommeil (trop ou trop peu)
- a des soucis avec les aliments (gout, texture, couleur, ...)
- a des soucis avec le contact (serrer les mains, porter des vêtements, ...)
- développe parfois des capacités cognitives surprenantes
- a souvent une grande mémoire mais ne sait pas toujours comment s'en servir ; s'il le sait, apparait comme un dictionnaire ambulant.

Bien sur, pas obligé de tout cumuler.
Et j'en oublie surement, les autres me corrigeront.

Quand on a la douance qui se cumule avec le SA, cela rajoute des éléments :
- une tristesse s'installe, l'enfant est conscient de sa différence
- pose la question pourquoi je n'ai pas de copains, pourquoi ils ne veulent pas jouer avec moi
- quand il a un copain, il ne veut pas le partager
- si le copain veut jouer avec d'autres, c'est source de stress et d'angoisse,
- a une vision négative de l'école : trop lente, moins intéressante que ce qu'il imaginait
- ne comprend pas la fonction "création de relations sociales" de l'école mais ne voit que la partie "apport de connaissances"
- etc etc ...
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)

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Murielle
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#3 Message par Murielle » lundi 22 juin 2009 à 10:30

Bernard, n'est-ce pas le cas de ton fils?Asperger ET précoce?
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
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#4 Message par bernard » lundi 22 juin 2009 à 10:35

oui c'est son cas et celui de son cousin.
Comme son cousin a un QI encore plus haut (145), cela masque le SA au sens où l'entourage met tout sur le compte du haut QI.
Mais récemment, des troubles du comportement ont été signalés à ses parents par le lycée.
J'avais prévenu les parents, car la toupie et les yeux , les mains qui s'agitent, c'est pas à rechercher du côté du haut QI.
Par contre, c'est sur que haut QI et SA en plus, cela isole forcément encore plus l'individu de ses pairs.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)

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#5 Message par Murielle » lundi 22 juin 2009 à 10:57

J'imagine que le cumul des deux ne doit pas être simple durant l'enfance... :?
En revanche, je pense que pour l'avenir c'est probablement une chance, car cette compétence du QI doit aider à trouver des stratégies de contournement qui feront illusion aux yeux des personnes "Lambda"...
A ton avis Bernard, n'étais-tu pas toi aussi un peu les deux?
Il me semble que ces capacités hors normes que tu as à pouvoir comprendre aussi bien les NT en étant SA, pourraient s'expliquer du fait du cumul des deux....qu'en penses-tu?
Personnellement, je suis à chaque fois admirative par ta manière parfaitement claire d'expliquer les deux façons de comprendre les choses du côté NT ou SA.!!!! :D
Pour moi, tu as une "fonction de décodeur" des 2 formes de langage, et ça....c'est précieux et très rare.!
Merci encore.!
Murielle,
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#6 Message par laura » lundi 22 juin 2009 à 11:13

Murielle a écrit :J'imagine que le cumul des deux ne doit pas être simple durant l'enfance... :?
En revanche, je pense que pour l'avenir c'est probablement une chance, car cette compétence du QI doit aider à trouver des stratégies de contournement qui feront illusion aux yeux des personnes "Lambda"...
une chance... ça dépend. Quand on veut passer inapercu oui, quand on cherche à obtenir de l'aide... non, bien au contraire. C'est par les comportements "qui détonnent" que les aspies se font remarquer et donc souvent aider. Le risque quand on trouve des situations de contournements pour tout c'est de gommer ces comportements et de devenir "invisible".
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#7 Message par jakesbian » lundi 22 juin 2009 à 11:29

d'accords avec laura,

en 2nd, si nicolas avait été invisible au fond de la classe, personne ne l'aurait aidé...il aurait simplement été pris pour un feignant;

il a au contraire, pu montrer qu'il était motivé.

par ailleur, il est vrai, qu'il a souvent été pris pour déficient mental, qu'il n'est pas.
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#8 Message par bernard » lundi 22 juin 2009 à 11:30

Laura a raison.

Oui je suis les deux.
Quand ma mère a voulu en savoir plus en 66, on lui a rétorqué qu'avec un haut QI, je n'avais donc pas de problème. Les autres enfants qui défilaient avaient eux de vrais problèmes (au sens faciles à détecter).
Pas faciles = n'existent pas.

J'ai joué du mimétisme toute mon enfance, mais c'est pesant.
Dès qu'on se relâche, on a droit a une remarque désobligeante.

Comme Leo, ma mère a essayé de voir orthophoniste, car je ne répondais pas toujours à mon prénom mais le médecin a dit 10/10 des 2 oreilles.
Puis un peu de dyspraxie, car j'étais gauche dans ma démarche et en motricité fine. On m'a prescrit des séances de kiné et des cours d'expression corporelle que j'ai fui rapidement.
J'ai utilisé ensuite le QI pour masquer les différences et qu'on ne me fasse plus de reproches. Pas facile la vie ...
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#9 Message par Murielle » lundi 22 juin 2009 à 11:44

Oui, Laura et Bernard...je comprends ce que vous voulez dire....

Mais en fait, la question probablement mal posée à la base, est:

Est-ce plus difficile d'être SA "uniquement"? Ou SA avec "précocité" ?

Quant à Léo, comme toi Bernard, il a subit un test pour savoir s'il n'était pas sourd, car c'est ce que craignait le médecin de l'époque.!Moi, j'étais sûre que non, car il était capable de percevoir un "tout" petit bruit si celui-ci avait un intérêt pour lui.!!!! :wink:

Merci pour vos réponses à tous car je trouve cela intéressant pour toujours mieux comprendre nos enfants.

Jacqueline, c'est vrai ce que tu dis, pour Léo aussi, si personne n'avait fait attention à lui, il serait passé inaperçu car il faisait son "petit traffic" tout seul, sans ennuyer personne.! :?
Murielle,
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#10 Message par Clovis » lundi 22 juin 2009 à 11:48

Être toujours passé inaperçu, à travers les mailles du filet, c'est ce qui provoque le plus d'interrogations chez moi quant à la pertinence d'un TED...

Je n'ai jamais consulté pour des problèmes particuliers comme tous les enfants je présentais mes difficultés mais ça n'a jamais trop marqué les esprits. En maternelle on a signalé mon désintérêt pour mes camarades mais "il ne faut pas s'inquiéter, il y en a des comme ça". Plus tard on a parlé plusieurs fois de me faire consulter un psychologue mais j'étais tellement terrorisé par cette idée que j'ai beaucoup contribué à ce que ça n'aboutisse jamais.

Je me souviens qu'on m'a reproché des tics par exemple mais je me suis efforcé de les maitriser très vite ou à les cacher,etc. Je me souviens aussi qu'à une période j'applaudissais à tout bout de champ, j'ai fini par arrêter...

Apparemment j'étais un bébé qui ne pleurait presque pas - c'était reposant - un enfant qui ne se plaignait jamais et restait tranquillement dans son coin, un écolier qu'on pouvait placer entre deux cancres parce qu'il ne se souciait absolument pas d'eux, un adolescent qui n'a pas connu de crise...

En résumé je n'ai presque jamais posé de problèmes qu'à moi même - j'en ai d'ailleurs été conscient assez tôt je crois - je vivais en quasi-permanence dans l'angoisse, la culpabilité, avec un sentiment constant de différence mais j'étais le seul à vraiment m'en rendre compte (avec les autres enfants assez forts pour sentir les faiblesses des autres...). Pour les adultes j'étais simplement timide, un peu indifférent, solitaire, intelligent, pas toujours très motivé ou que sais-je encore...

'Mais pourquoi tu ne nous dis jamais rien ?"
(si je savais...)
Modifié en dernier par Clovis le lundi 22 juin 2009 à 11:52, modifié 2 fois.

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#11 Message par laura » lundi 22 juin 2009 à 11:48

bernard a écrit : J'ai utilisé ensuite le QI pour masquer les différences et qu'on ne me fasse plus de reproches. Pas facile la vie ...
Quant à moi je crois que c'est ma tendance à rester dans mon coin et à ne pas faire de vagues qui m'a permis de "passer entre les gouttes". Dans les situations difficiles j'ai toujours préféré ne rien dire et donner le change.

Aujourd'hui je ne me cache plus. J'ai compris que le proverbe "pour vivre heureux, vivons cachés" ne s'appliquait qu'aux NTs et aspirants NTs.
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#12 Message par laura » lundi 22 juin 2009 à 11:55

Clovis, dans mon cas je peux comprendre que personne n'ai fait sufisamment attention à moi mais dans le tiens je trouve ça inquiétant (et triste). Je pensai vraiment que grandir avec ses parents apportait un vrai plus de ce côté là :( or tu semble en être à peu près au même point que moi :?
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#13 Message par laura » lundi 22 juin 2009 à 11:57

Murielle a écrit : Est-ce plus difficile d'être SA "uniquement"? Ou SA avec "précocité" ?
Je crois que la précocité apporte son lot de problèmes en plus mais permet aussi de mieux s'en sortir dans pas mal de situations... difficile de trancher.
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#14 Message par alexis » lundi 22 juin 2009 à 15:42

Tania, les spécialistes qui donnent "asperger et surdoué" comme diagnostic donnent ça parce qu'il ne savent pas trancher pour l'un ou l'autre et qu'ils ne veulent pas amputer l'enfant d'éventuelles réussites.

Plus une personne va être surdouée, plus elle va monter des signes de décalage par rapport aux conventions et développer des symptômes qui ressemblent à ceux de l'autisme. Le + des surdoués, est qu'ils sont capables de déployer des moyens considérables pour parvenir à leurs fins, ils peuvent réussir tout ce qu'ils tentent à partir du moment où ils ont "la motivation".

Or le risque principal d'un diagnostic asperger est d'entraîner une démotivation, un laisser aller, voir une dépression à partir du moment où on se rend compte qu'on n'est pas comme les autres, ou quand on pense avoir des capacité moindre.

********

Bernard, ta liste de symptômes "précocité intellectuelle" est très caricaturale. Le premier truc, est qu'il ne s'agit pas d'une "supériorité", mais d'un fonctionnement qualitativement différent.
Les surdoués que je connais, ont une pensée en arborescence et en image (en comparaison à la pensée linéaire qui représente la norme). Ils détestent tout ce qui est listing, règles à respecter, les conventions. Ils trouvent complètement con de faire des test QI, car l'intelligence ce n'est une question de performance, de quantité, mais plutôt de sens, de qualité. + la moitié de ta liste de symptôme asperger fait partie de celle des surdoués, notamment tout ce qui touche à l'hypersensibilité physique, l'excès dans le vécu du stresse, des joies, des déprimes, etc.

********

Une notion importante qui permet de montrer la différence entre surdoué et asperger est "l'empathie", càd la capacité à ressentir l'émotion chez l'autre et à lui montrer en retour qu'on le comprend.

Chez les surdoués, l'empathie est innée et très développée, tandis que chez l'asperger, elle est acquise et souvent maladroite car elle est limitée par sa culture (environnement social, parcours scolaire, expériences emmagasinées …).

Par approximation et simplification, la société va percevoir les surdoués comme "sympathiques" et les autistes comme "apathiques".

Parce qu'il va dire une parole de compréhension de l'autre, de soutien ou de réconfort de manière très spontanée souvent sans même sans rendre compte, le surdoué va vite être perçu comme quelqu'un de sympa. Sous-entendu, il partage l'émotion, il est sincère, mais la réalité est autre : celui-ci s'en fout, c'est juste un réflexe. Mais la conséquence, est qu'il va quand même développer un réseau social autour de lui et étendre son influence assez rapidement.

De l'autres côté, l'asperger va être plus lent pour réagir et exprimer une réaction d'empathie, parce qu'il doit chercher comment réagir, il doit aller trouver dans sa mémoire un événement similaire dans son passé, dans un film qu'il a vu, ou dans un enseignement qu'on lui a appris. Son empathie va paraître moins naturelle, artificielle, plus manipulatrice. L'asperger va paraître moins agréable à l'autre qui aime qu'on le flatte, qui préfère qu'on soit sincère avec lui. La combinaison du SA avec une précocité peut aider à réduire le temps de réaction, à augmenter le catalogue de réaction apprises en mémoire, à paraître plus naturel.

En exemple :

Beaucoup de surdoués deviennent aigris à cause de leur apparence "sympathique". Parce qu'ils ont autour d'eux plein de gens tels des lèche-bottes qui les regardent avec admiration persuadés d'être ses amis. Ils se sentent envahis et cherchent à s'isoler pour fuir ces gens.

Du côté des asperger, la tendance est je crois plus dans la détresse. Parce que quand ils essaient de faire attention aux autres, ils ne sont jamais récompensés de leur efforts. Alors qu'ils peuvent rechercher le contact, ils n'ont au final aucun ami.

Surdoué ou asperger, les 2 vivent seuls mais pas pour la même raison. C'est difficile de déterminer chez un jeune enfant qui n'a pas encore eu beaucoup d'occasion de se confronter à ce genre de situation.

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Jonquille57
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#15 Message par Jonquille57 » lundi 22 juin 2009 à 17:30

laura a écrit : C'est par les comportements "qui détonnent" que les aspies se font remarquer et donc souvent aider.

..... ou souvent rejetés... ( ce qui a été le cas pour Florent ! ) :?

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