De mon côté, je pense bien avoir des comportements autistiques (ou comportements incluables dans ceux-ci). Physiquement, il m'arrive d'être nerveux et de ne pas tenir en place, de souvent regarder autour de moi, par exemple regarder un endroit que je connais déjà comme si c'était la première fois que je le découvrais, mais aussi parce que j'ai l'habitude d'observer. Il m'arrive de penser seul, marmonner, rire (un peu) seul, même si je sais que cela peut déranger... Et je remarque aussi que les autres ne se comportent pas avec moi comme ils le feraient avec d'autres (pour des raisons de familiarité, ou même avec d'autres inconnus au hasard...). Je pense que des neurotypiques sont capables de cerner qu'on ne se comporte ou qu'on ne s'exprime pas trop comme eux, mais ça varie encore avec le milieu ambiant, la socio, le cadre, etc. Même chez les neurotypiques on a beaucoup de sphères différentes, même si j'ai quand même l'impression que les neurotypiques sortent moins souvent de leurs "cases et appartenances sociales", ce genre de choses, même si une fois ou l'autre, ça peut toujours arriver (gens qui naviguent entre plusieurs milieux et sphères, par exemple), ça dépend...
Pour les autistes refusant de parler avec d'autres autistes, ça me semblerait aussi étonnant. Ce seraient des autistes n'acceptant pas vraiment de l'être ? Ayant eux-mêmes une image plutôt réticente vis-à-vis des autistes ?
Plus le temps passe, plus je m'entoure d'Asperger, parce qu'ayant déjà pas mal essayé les liens avec d'autres, j'ai constaté que certaines choses n'allaient parfois pas trop sur le long terme des choses, ou que les incompréhensions persistaient. Ou alors je m'entoure de personnes apriori non Aspies, mais originales et bizarres dans un bon sens du terme, assez pour tolérer et même apprécier mes propres étrangetés. Pour que ce soit tout de même fluide et pas trop casse-tête comme relation.
Entre autistes, je dirais qu'on a la même variété de personnalités et différences qu'ailleurs, sauf que la "communauté Asperger" (s'il y en a une) se fonde peut-être sur sa différence avec la population la plus large, donc sur le fait d'être une minorité avec éventuellement des problématiques communes. Le spectre est large, et deux Asperger ne s'entendent pas forcément, mais jusqu'à présent, je trouve aussi qu'en général, il y a moins de problèmes entre Aspies (à part peut-être pour ceux qui ne savent pas encore qu'il le sont, j'en ai déjà repérés
). Et sinon, j'ai aussi remarqué que certains étaient plus verbaux, communicatifs, expressifs, portés sur les relations humaines, etc, comparativement à d'autres, ce qui peut faciliter les choses pour eux aussi, éviter quelques incompréhensions, bien qu'ils soient tout de même autistes. Le défi reste de trouver des interlocuteurs qui les comprennent... Et d'autres qui ont des difficultés à communiquer, ou à maintenir des liens stables ou durables, ou qui disparaissent par désintérêt... Et pour le reste, je crois que c'est une question de manières, de goûts et de couleurs... Vaste question.