dans un groupe ?

[FidjiTiwi]

Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A."


Je ne sais pas si ma question est appropriée, et si je suis dans la bonne rubrique.

J'ai depuis toujours un malaise quand je suis en groupe (à partir de 4 personnes dont moi). Toujours l'impression de ne pas faire comme il faut, d'être toujours à côté de la plaque, toujours la petite dernière arrivée, que les autres créent des liens plus forts dont je ne fais jamais parti. S'il y a un "prof", je vais plutôt essayer de me rapprocher de lui, si c'est moi le prof, je maîtrise l'aspect professionnel, mais il ne faut pas sortir de ce cadre.

Quand on a évoqué la phobie sociale en juin, je me suis dit que ça venait de là. Que les TCC allaient débloquer ça, qu'il fallait que je réussisse à retourner dans des groupes, et que petit à petit ça allait venir.

Mais maintenant que la piste Asperger est évoquée, surtout parce que ces difficultés datent d'avant la phobie (depuis toujours en fait), je me demande comment ça peut évoluer. Est-ce que finalement me confronter aux groupes ça sera pas toujours une source de souffrance ? Dans ce cas, il vaudrait mieux que je continue à éviter les groupes pour me ménager non ?

[Timo]

Bonjour à tous et à toutes,
personnelement je ne sais pas si c'est dans la bonne rubrique mais je vais tout de même essayer de répondre à ta question :3 .

Les personnes restent ensemble car elles ont quelque chose en commun. Faire partie du même établissement, travailler ensemble, partager le même cours de tennis.... Rien que les personnes neurotypiques ont 3-4 vrais amis maximum, alors les personnes différentes neurologiquement parlant ont encore moins de chance . C'est triste mais il ne sert à rien de se mentir, et tenter de faire au mieux pour contre-balancer cette facheuse tendance.

Je pense que l'on fonctionne de la même façon: à partir de 3 personnes dont moi c'est fini je m'efface complétement et je n'arrive pas à créer de liens avec les autres. Après, j'ai été dans une bande de copains au lycée (par un concours de circonstances malgré moi) et je suis toujours en contact avec une de ces personnes, je mange avec elle ce midi d'ailleurs (déjà 7 ans d'amitié... ) . Il y a des NT qui nous acceptent comme on est... A l'époque, j'ai essayé de me fondre dans la masse et faire comme tout le monde, sans avoir la moindre idée que j'ai clairement un profil asperger ou autiste (en tout cas je suis quelque part sur le spectre). Je ne pense pas qu'aujourd'hui les circonstances feraient que je rencontre une bande d'amis, même si on avait des choses en commun.

Bref, pour conclure tu peux toujours essayer par rapport aux critères d'IR et tu vois ce que cela donne
J'espère que j'ai pu t'aider d'une quelque manière que ce soit. A bientôt,

Timo

[Flower]

J'ai beaucoup de mal à gérer les groupes moi aussi. En face à face je peux paraître tout à fait normale ou presque, mais dès que je suis dans un groupe, mes difficultés ont tendance à être un peu plus visibles, en tout cas je parais mal à l'aise. Et c'est vrai. Du coup dans beaucoup de cas, j'ai eu l'impression d'être "à côté", de rester en marge du groupe. Ça c'est un peu amélioré quand j'ai commencé à rencontrer des HQI, mais en gros je reste à discuter avec les 2-3 mêmes personnes pendant la soirée.

Je trouve pourtant que ce n'est pas forcément une raison de se tenir à l'écart des groupes, il faut juste regarder le contexte et l'intérêt que peut avoir le fait de participer à une activité de groupe. Par exemple j'ai toujours apprécié rester avec des cavaliers, même si j'avais plus de mal que les autres on avait quand même un intérêt en commun. J'ai aussi participé à une association d'archéologie et j'ai toujours beaucoup apprécié ces journées, où j'avais à la fois la possibilité de discuter avec des gens et d'être un peu tranquille quand j'en avais besoin. Ce que j'ai "gagné" dans ces expériences valait largement ce malaise.

Puis si on ne s'expose jamais à des situations de groupe, le jour où il y a une obligation, je pense que ça devient encore plus angoissant que si on a l'habitude de le faire de temps en temps. C'est fatiguant et pas forcément le plus plaisant, mais quand on s'entraîne un peu, ça peut dédramatiser la situation. Puis généralement les groupes, surtout quand ils sont importants (au-delà de 9-10 personnes), ne sont pas un ensemble unique, mais il y a des petites conversations à 2-3 qui se créent, ce qui peut être l'occasion de participer aussi aux discussions.

[FidjiTiwi]

Merci, vous m'aidez, oui. Effectivement, je peux peut-être trouver un juste milieu, réussir à être physiquement au milieu d'un groupe sans chercher à l'intégrer complètement et en me rapprochant juste d'une ou deux personnes. En me faisant à l'idée que je ne vais pas être "super pote" avec tout le monde, mais juste une personne qu'on côtoie de temps en temps. Surtout que même quand on m'invite dans un truc plus perso je trouve souvent des prétextes pour ne pas y aller. En gros, accepter qui je suis, tout "simplement"

[mashka]

Je gère très mal la " vie de groupe " et pourtant je fais un travail d'équipe...
Toujours est il que quand l'on dépasse le nombre deux et que l'on sort d'une relation duel je ne suit plus rien. Je n'arrive pas à me concentrer sur plusieurs conversations donc je me déconnecte. Ce qui m'aide parfois à m'affirmer et prendre parole au sein du groupe c'est ma pratique du théâtre.