Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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pimpoline
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Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#1 Message par pimpoline » mardi 2 janvier 2018 à 20:43

Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A."


Voilà, je me demandais si d'autres personnes que moi ici avaient un gros problème de dosage à ce niveau...

Je suis d'ordinaire mutique. Je maîtrise quelques éléments de langage :lol: conventionnels qui font parfois illusion mais ça ne va pas beaucoup plus loin.
Du coup, je suis mal à l'aise quand je suis avec des connaissances qui cherchent à en savoir un peu plus sur moi. Parce que je suis très mal à l'aise aussi dans les (très rares) relations où l'autre commence à se rapprocher de moi et où j'ai le cul entre deux chaises! Je préfère soit tout dire en bloc à quelqu'un que j'estimerais alors comme étant d'emblée un ami fidèle, parfait etc, soit un partenaire amoureux fidèle, parfait, etc. Je ne sais pas me comporter avec les gens qui ne sont ni des inconnus ou de simples connaissances, ni des gens très très proches.

Je vois bien que si je ne dis rien, je finis par passer pour quelqu'un de renfermé et d'égoïste. Le truc c'est que j'estime ne pas être intéressante et je n'ai jamais rien de spécial à dire.

Je vois bien aussi que quand je commence à parler un peu de moi, j'ai de suite peur d'en dire trop. Je ne sais pas où est la limite. Bien sûr, je n'irais pas raconter des détails trop personnels comme ça à n'importe qui, tout d'un coup... mais quand je livre une information sur moi, mon passé ou bien mes projets, alors j'ai souvent peur par la suite de regretter d'en avoir trop dit. Je ne sais pas si c'est forcément par peur qu'on s'en serve contre moi, ou parce que je me demande si j'en ai pas trop dit, si ça se fait ou pas, si je ne me suis pas mise en danger quand même. Des fois je me surprends à commencer à parler et j'ai presque du mal à m'arrêter. Peut-être que j'ai trop perdu l'habitude, du coup je ne sais pas doser? C'est un peu tout ou rien quoi.

Bref, c'est pas très rationnel comme comportement... J'ai une idée de l'origine du symptôme.
Toujours est-il que c'est comme si j'avais tout à apprendre à ce niveau: je ne sais pas ce que je peux livrer de moi en me sentant à l'aise après coup, sans être tracassée par l'idée que c'était trop personnel pour être dit.

Comment vous faites pour vous adapter aux demandes et pour parler de vous un peu plus spontanément?
Est-ce que vous savez parfaitement ce que vous dites à telle ou telle personne selon votre degré de proximité, et comment vous gérez ces périodes où des relations commencent à s'approfondir et où on doit se dévoiler un peu plus?
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#2 Message par 2N3055 » mardi 2 janvier 2018 à 21:01

........
Modifié en dernier par 2N3055 le mardi 2 janvier 2018 à 22:28, modifié 1 fois.
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#3 Message par FidjiTiwi » mardi 2 janvier 2018 à 21:46

Pimpoline, je suis comme ça aussi. Si je suis dans un gros questionnement, je peux en parler à n'importe qui, genre je vais parler de la déscolarisation de mon fils à la boulangère que j'ai jamais croisé... Du coup j'ai appris à ne plus parler, même à mes proches, et mes parents découvrent mes problèmes de couple à l'annonce de mon divorce...

Je m'emballe tout de suite. Une personne avec qui je vais échanger quelque mots devient tout de suite "une super copine" ! Et du coup si cette personne garde des distances, je me sens trahie.
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#4 Message par pimpoline » mercredi 3 janvier 2018 à 10:51

Voilà, je serais peut-être du genre à faire ça moi aussi. Je ne sais pas bien mettre la limite. Parce qu'en fait j'ai toujours été hyper méfiante, à ne rien dire du tout. Sans doute aussi parce que je ne sais pas broder, parler pour ne rien dire, voire mentir ou dire des banalités pendant un certain temps. Du coup je me sens vulnérable face aux personnes qui me tirent les vers du nez, ou bien quand moi-même je ne sais pas quoi dire et qu'on final je parle de moi.
Merci pour ta réponse FidjiTiwi. ;)

@2N3055 dommage que tu aies effacé ton commentaire, ça m'aurait intéressée de le lire.
Sauf si c'était méchant. :mrgreen:
Ou dois-je en conclure que tu en avais écrit trop et que tu as finalement opté pour le "pas assez"? :roll:
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#5 Message par 2N3055 » mercredi 3 janvier 2018 à 11:21

Je n'étais pas arrivé à écrire ce que je voulais dire, et comme finalement
ça ne donnait qu'un "moi aussi" mal écrit qui aurait pu se résumer par un simple "+1"
sans rien d'intéressant qui aurait pu servir à d'autre, j'ai préféré le supprimer.
Je n'arrive pas à écrire.
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#6 Message par FidjiTiwi » mercredi 3 janvier 2018 à 11:34

Moi je l'ai lu ton commentaire et je le trouvais très bien 2N3055. J'étais d'ailleurs contente que tu l'ais posté ! :D C'est toujours intéressant d'avoir des retours différents, ça ajoute des nuances et permet d'approfondir la réflexion.
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#7 Message par 2N3055 » mercredi 3 janvier 2018 à 15:28

Merci FidjiTiwi À l'avenir, j'essayerai de me retenir de supprimer mes messages.

Je pense que je dois être en train de faire moralement le yoyo
parce que je n'ai pas encore digéré complètement ce très récent pré-diagnostic,
et aussi parce que j'ai plus l'habitude d'employer des termes techniques
sur des forums au sujet de l'informatique, que d'écrire sur moi.

Les seules personnes à qui j'ai pu écrire sur moi, c'était celles dont j'étais amoureux,
et là, aucun problème pour écrire, je m'étonne même, en relisant plus tard mes paquets de pages,
d'avoir si bien trouvé les mots précis qu'il fallait employer.

J'espère, si ça lui est possible, pouvoir travailler ça avec la psychologue comportementaliste
et il me tarde d'enfin pouvoir rencontrer le psychiatre pour qu'il confirme/infirme ce pré-diagnostic.
(bien qu'après avoir lu le compte rendu du pré-diagnostic, je n'ai plus aucun doute.)

Et pour revenir au sujet, je n'ai jamais su quelles sont les limites, et j'ai toujours un peur de trop en dire,
à cause de mauvaises expériences passées et surtout si ça pouvait avoir des conséquences sur mes enfants.
Mais ça m'échappe.
Cet été, dans un café, tout le monde parlait de la chaleur écrasante qu'il faisait,
et je me suis surpris à avoir dit qu'il faisait tellement chaud que chez moi, je me mettais complètement nu.
Vu le silence qu'il y a eu juste après, j'ai compris que ça avait choqué, donc très gêné,
je me suis arrangé pour ne plus revenir dans ce café pendant plus d'un mois.
(c'est le seul où je vais prendre un café quand je m'oblige à sortir de chez moi)
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#8 Message par pimpoline » mercredi 3 janvier 2018 à 18:04

Je comprends tes difficultés actuelles et je ne vois pas de problème à ce que tu aies effacé ton premier message. C'était une réaction purement égoïste de ma part: plus j'ai de réponses plus je peux avoir de nouvelles idées par rapport à mon problème! Donc dommage, mais merci d'avoir fait l'effort d'envoyer un autre message.

Ton anecdote au café me parle, en fait c'est comme un genre de gaffe quoi. Ca pourrait figurer dans les bugs sociaux sans doute, non? Parler de soi pour dire ce qu'il ne faudrait pas... enfin ce que les autres pensent qu'il ne faut pas dire, ou qui les met mal à l'aise. Comme le simple fait de répondre honnêtement "non" au banal "comment ça va?".
Est-ce que tu regrettes d'avoir raconté ça?
Avec le recul, en mettant de côté ta rétroaction d'évitement, tu penses que tu aurais mieux fait de te taire?

Parce que dans cet exemple précis, je ne vois rien de choquant... je suis sûre que d'autres autour de toi auraient pu dire ça aussi. Alors soit ils sont vraiment prudes, soit ils étaient étonnés que tu dises ça. Ou soit... mais ça ne sert à rien de chercher des causes, il vaut mieux savoir ce qu'on a ressenti et si on doit se repositionner par rapport à ce genre de situation, non?
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#9 Message par 2N3055 » mercredi 3 janvier 2018 à 21:02

J'essaye de rester "acceptable" dans ce que je raconte de moi et de ce qui m'est arrivé, sinon, je risquerais de choquer,
et quand il m'est arrivé de reprendre mot pour mot, en voulant être le plus fidèle en répétant ce que l'on m'avait dit
pour raconter ce qui m'est arrivé, j'ai eu comme retour des interprétations complètement folles et des maltraitances graves.
Je ne sais plus du tout comment dire les choses.

Voilà, j'avais écrit plusieurs phrases derrière ça, pensant arriver à résumer ce que je voulais dire,
mais finalement, ça donne un résultat incohérent, alors je reprends des phrases,
puis les supprime, puis essaye encore, et pour finir, je n'envoie rien, ou bien l'efface plus tard.

Le temps d'écrire les premiers mots d'une phrase, j'ai déjà dans la tête tout le paragraphe dont elle fait partie,
j'arrive à m'exprimer verbalement assez bien, et même très bien à ce qu'on m'a spontanément dit sur SOS amitié,
(on m'a même remercié plusieurs fois d'avoir parlé de l'asperger) mais là, c'est moi qui appelle, quand je suis prêt,
depuis mon environnement silencieux, sans lumière, sans personne à côté.
Mais comme à chaque fois il faut tout recommencer pour expliquer le contexte, au bout d'une heure,
rien que pour expliquer ce qu'est l'aperger à un écoutant qui ne sait pas ce que c'est, il faut bien 15 minutes,
et à chaque appel, je ne peux rien dire de plus que ce que j'ai pu dire durant l'appel précédent.
Et puis de toutes façons, ça ne sert à rien puisqu'ils ne sont là que pour écouter, donc personne n'agit.
Il me faudrait un groupe connaissant l'asperger : psychiatre, médecin, avocat, et surtout qu'ils communiquent.
Mais comme tout est parfaitement segmenté, quand une communication passe de l'un à l'autre,
elle est à chaque fois interprétée, formatée re-formatée, réinterprétée, reformatée, et finalement arrive vide de fond,
voire complètement déformée.
A. Bierce a écrit :Interpreter: One who enables two persons of different languages to understand each other by repeating to each what it would have been to the interpreter's advantage for the other to have said.
J'ai fait un stage à la direction informatique et télécommunication d'un conseil général
je ne pouvais pas être mieux placé pour voir comment l'information circulait.

Alors parler trop, pas assez, ce qu'il faut dire, ce qu'il faut re-formuler pour que ça ne puisse pas être interprété,
à qui le dire, comment, à quel moment il ne faut pas, je ne sais plus du tout, et quand il faudrait ou quand c'est possible,
je ne ne peux plus, d'autant que pour le résultat que ça donne une fois écrit, je ne vois pas qui ça pourrait intéresser,
même pas moi quand je me relis.
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#10 Message par pimpoline » mercredi 3 janvier 2018 à 21:18

Hé bien moi ça m'intéresse au plus haut point, bien plus que tu ne l'imagines, parce que ça ouvre ma question centro-centrée sur la question bien plus large du langage, sa forme, son fond, son rôle...
Et comme c'est un truc qui me passionne, ça me fait du bien d'y réfléchir.

Je suis d'accord, tout porte à interprétation.
Et en ce qui me concerne, écrire est aussi toujours trop long par rapport au débit que j'ai en tête, et ne retranscrit pas assez fidèlement mon intention de départ.
Pour autant à l'oral j'ai encore plus de mal, car l'autre attend toujours que je parle, or j'aime pouvoir prendre le temps de formuler correctement comme à l'écrit.

Je ne suis certes pas diagnostiquée mais j'ai régulièrement des périodes qui pourraient s'apparenter à des shut down. Et dans ces moments-là, une phrase qui revient en boucle dans mes ruminations c'est la suivante: "à quoi ça sert de parler?"
Ou plutôt de discuter. Vraiment il y a des fois où je me sens tellement désespérée, tellement à côté de la plaque, que j'en viens à la conclusion que je ferais mieux de me taire définitivement. Ca fait vraiment mal de se sentir inadapté, d'autant plus quand les autres pensent qu'on est tout à fait """""normal"""".

J'aimerais bien ne rien dire sur moi. Parce que ça n'a pas d'intérêt au fond.
Seulement je vois bien que les autres parlent un peu d'eux... ou de tout et rien, mais ça, ça me semble encore moins digne d'intérêt.
Je pense que j'imagine que les autres attendent de moi en permanence des choses intéressantes, je me sens obligée de raconter des trucs personnels même quand j'ai pas envie, mais je sais jamais quoi dire.

Typiquement, quand on me demande des nouvelles (chose rarissime mais qui survient parfois), je ne sais jamais, mais jamais, quoi répondre. :innocent:
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#11 Message par 2N3055 » jeudi 4 janvier 2018 à 8:54

…j'ai régulièrement des périodes qui pourraient s'apparenter à des shut down. Et dans ces moments-là, une phrase qui revient en boucle dans mes ruminations c'est la suivante: "à quoi ça sert de parler?"
Ou plutôt de discuter. …
Ça m'arrive aussi très très souvent, mais comme il m'arrive aussi de rencontrer parfois des personnes avec qui les dialogues sont complètement différents,
je pense (et ceux qui me connaissent vraiment aussi) que à ces moments là, c'est que je suis entouré de personnes qui échangent entre elles des banalités convenues
et comme je suis nul dans ce domaine je préfère me taire plutôt que de risquer le bug social que je provoquerais,
ou des réactions du genre "mais on ne t'a rien demandé…"
…J'aimerais bien ne rien dire sur moi. Parce que ça n'a pas d'intérêt au fond.…
C'est aussi ce que j'aimerais bien souvent pouvoir faire, et l'impression que j'ai,
même si certains me surprennent finalement en me disant qu'il ont trouvé la discussion intéressante.
…Typiquement, quand on me demande des nouvelles (chose rarissime mais qui survient parfois), je ne sais jamais, mais jamais, quoi répondre.
Je m'en sors habituellement en parlant du beau temps,
mais ça bugue parfois, parce que ces jours là, malheureusement, il pleut et il fait froid :lol:
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Re: Parler de soi: en dire trop ou pas assez?

#12 Message par Presci1508 » jeudi 4 janvier 2018 à 20:05

J'ai aussi beaucoup de mal avec ça, tu n'es pas la seule ! Quand je suis dans une discussion de groupe, en général, je ne dis tout simplement rien, soit parce que ça ne m'intéresse pas, soit parce que je suis fatiguée et/ou sur stimulée, soit (souvent) parce que je ne sais tout simplement pas quoi (et quand) dire. D'autant que j'ai remarqué que j'ai tendance à dire toujours la même chose (celle qui a été bien reçue auparavant) et donc, à provoquer un gros blanc dans la discussion avec les autres personnes qui me regardent toutes l'air de dire "mais ce qu'elle est bizarre celle là".
L'exemple typique est celui de la fameuse question : "Qu'est-ce que tu deviens ?" ou, peut-être encore pire : "Qu'est-ce que tu as fait ce week-end ?", ou je ne sais absolument pas quoi dire puisque je ne vois pas du tout ce qu'il y a d'intéressant à savoir ça et je ne sais pas ce qui intéresse l'autre dans ce que je fais (à moins qu'il veuille entendre un monologue sur ce que j'ai lu dans mes encyclopédies dernièrement; j'en serais ravie, mais ça, je ne suis pas sure que ce soit une bonne idée pour une intégration minimale dans la société. A chaque fois que je le fais, je finis par parler toute seule :lol: ). Alors ma parade, c'est la grosse réponse bien stéréotypée que je répète à chaque fois sans même chercher à faire d'efforts : "Rien.".
Certes, c'est pas très coopérant, mais c'est mieux que le blanc ou le bug. Et puis ça correspond à ce que je pense : je ne deviens rien d'autre que ce que j'ai toujours été, et je n'ai rien fait qui t'intéresse. Je ne parle jamais de mes problèmes spontanément, je me confie très rarement, en fait, j'ai du mal à voir l'intérêt de parler de soi à quelqu'un si c'est juste pour "socialiser".
En revanche, quand je décide de faire confiance et que je sens le besoin de parler un peu plus, souvent après des années, je fais trop confiance. C'est à ce moment que je suis le plus susceptible de dire plus que ce que je devrais.

J'ai tendance aussi à avoir du mal avec la limite de ce que je dois dire ou pas, on me l'a déjà dit, que je dis trop de choses, que ça ne regarde pas les gens, que je dois faire plus attention, on m'a dit aussi : "tu imagines si untel sait ça, ce que ça fera!" sauf que non, je n'imagine pas. Je n'envisage pas tout ce qu'on peut faire avec une information personnelle, alors si quelqu'un est un peu gentil avec moi, je vais trop loin... J'ai du mal à placer le curseur au bon endroit, avec moi c'est tout, ou c'est rien.

Le pire est, pour moi, les relations "entre deux" ni très proches, ni d'inconnues, comme la famille élargie, les amis des amis, les connaissances, les camarades, les collègues, tout ça... J'ai alors énormément de mal à me situer dans ce que je dois faire. Avec des inconnus, je ne parle pas et ça me va, avec des très proches, j'ai confiance en leur capacité à accepter mes petites bizarreries, mais entre les deux, c'est très, très difficile. Et malheureusement, c'est exactement ce type de relation qu'on croise tous les jours et desquelles dépendent notre intégration...
Février 2016 : Pré-diagnostic de Syndrome d'Asperger (psychiatre libéral)
Diagnostic officiel de TSA (version DSM-V) et de Syndrome d'Asperger (version CIM-10) confirmé par le CRA le 05/12/2017

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