Etablissements

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#76 Message par Tugdual » samedi 23 novembre 2013 à 21:45

Jean a écrit :Je crains que çà soit plutôt un cas général que l'exception dans le cas d'établissements recevant des autistes et des "polyhandicapés".
:shock: :shock: :shock:

C'est juste ... pas concevable !
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#77 Message par Jean » mercredi 27 novembre 2013 à 10:00

Appel d'Autisme Gers :

MANIFESTATION - Dimanche 8 décembre à 10 h - Devant l'IME MOUSSARON à CONDOM (Gers)

STOP A LA MALTRAITANCE INSTITUTIONNELLE A L’IME MOUSSARON

NOUS EXIGEONS LA NOMINATION IMMEDIATE D’UN ADMINISTRATEUR PROVISOIRE

LE RAPPORT DE L’ARS EST ACCABLANT

NOUS AURONS BESOIN DU SUPPORT ET DE LA PRESENCE DU PLUS GRAND NOMBRE

POUR QUE CESSENT CES DYSFONCTIONNEMENTS GRAVES
Tract IME.pdf
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appel dons comité soutien - V_Def.pdf
(219.65 Kio) Téléchargé 78 fois
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#78 Message par Jean » mercredi 27 novembre 2013 à 23:24

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Gers : la ministre ordonne le placement sous tutelle de l'Etat de l'institut pour handicapés de Condom

Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux personnes handicapés a ordonné ce mercredi le placement sous tutelle du centre pour personnes lourdement handicapées de Condom, dont les dysfonctionnements avaient été épinglés par l'Agence Régionale de Santé.

Par Fabrice Valery Publié le 27/11/2013

La ministre déléguée aux personnes handicapées a ordonné mercredi le placement immédiat sous administration par l'État d'un établissement privé pour enfants lourdement handicapés du Gers à cause des "dysfonctionnements" dont il serait le théâtre, ont annoncé ses services.

Marie-Arlette Carlotti a "jugé qu'il était temps de prendre des mesures d'exception", dit son ministère dans un communiqué.

Nous vous parlions de la situation de cet IME la semaine dernière, après les accusations de plusieurs syndicats et associations, et le rapport de l'ARS qui épinglait les pratiques de ses dirigeants.

Le ministère ne parle pas de maltraitances, comme l'ont fait la semaine passée plusieurs associations d'aide aux handicapés et le syndicat CGT de la santé du Gers quand ils dénonçaient ce qui se passait, selon eux, à l'Institut médico-éducatif (IME) "maison d'enfants de Moussaron", à Condom (Gers).

Mais, malgré une intervention de l'Agence régionale de santé (ARS) et un rapport en juillet 2013, "force est de constater que les dysfonctionnements perdurent et que la situation est encore très insatisfaisante", dit le ministère.

Mme Carlotti demande donc, "sans délai, à la directrice générale de l'Agence régionale de santé de mettre l'IME Moussaron sous administration provisoire".

Mme Carlotti va "confier à l'inspection générale des affaires sociales (Igas) la mission de faire des préconisations de bonne gestion qui constitueront une feuille de route pour une équipe de direction renouvelée".
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#79 Message par Jean » jeudi 5 décembre 2013 à 21:36

Après délibération du Comité de Soutien ce jour, nous avons décidé que la journée d’action du 8 décembre pour l’IME Moussaron serait maintenue. Après avoir pris connaissance des réponses publiques apportées par l’établissement, il nous parait très important de rester vigilants sur l’évolution de la situation.

Nous avons mis en ligne une pétition qui vise à la mise en place de bonnes pratiques dans cet IME : http://www.mesopinions.com/petition/san ... m-32/11067

Nous vous encourageons à la signer et à la diffuser à vos contacts. Et toujours le bulletin d’appel aux dons que vous pouvez aussi distribuer largement. Nous allons en avoir besoin pour les familles qui portent plainte ainsi que pour les employés. De nombreuses familles nous appellent. En vous remerciant tous sincèrement pour les messages de soutien que nous avons reçu. Venez nombreux dimanche à Condom pour faire entendre aux pouvoirs publics que les droits des enfants sont prioritaires.

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#80 Message par Jean » vendredi 6 décembre 2013 à 18:14

Source : http://referentiel-autisme.fr/#e20131206T151621
•Gers : un institut pour handicapes sous tutelle•

«Toulouse, correspondance. Depuis plus de quinze ans, le Moussaron suscite la suspicion. Désormais, on en sait davantage sur ce qui se passe derrière les murs de ce château, près de Condom (Gers), où est établi un institut médico-éducatif (IME). Y résident des enfants, adolescents et jeunes adultes lourdement handicapés ou déficients intellectuels.
Rares sont les lieux adaptés à ce public qui nécessite une prise en charge de tous les instants. Aussi les 80...‰pensionnaires du Moussaron viennent-ils de toute la France, confiés par leur famille.
Le 27...¯novembre, l'IME du Moussaron a été placé sous tutelle par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux Personnes handicapées. Un administrateur provisoire a été nommé. Ces graves décisions font suite à un rapport de l'agence régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées, qui a constaté une «...¯maltraitance institutionnelle...¯» à l'encontre des jeunes pensionnaires de l'IME. Une maltraitance dénoncée il y a une semaine par un collectif regroupant la CGT santé du Gers, l'Association des paralysés de France et Autisme Gers...‰: « Manquements de soins occasionnant une aggravation de la santé...¯», « intoxications médicamenteuses suite à des erreurs ou des surdosages de neuroleptiques...¯», « contention des résidents sans concertation avec les parents...¯»...»

[...]

«Le collectif qui dénonce les pratiques en vigueur au Moussaron se réjouit de la mise sous tutelle mais regrette la présence trop réduite de l’administrateur (un jour toutes les deux semaines). La directrice reste, elle, en fonctions. « Il faut chasser la direction », s’insurge une salariée. Selon le collectif, neuf familles ont retiré leur enfant de l’établissement et s’apprêtent à porter plainte. Une marche silencieuse aura lieu dimanche 8 décembre à 10  heures à proximité du Moussaron, avec le soutien du PCF et du PG. La venue de Jean-Luc Mélenchon, député européen de la circonscription Sud-Ouest, est annoncée.
»...

http://new.humanite.fr/societe/gers-un- ... lle-554616
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#81 Message par Jean » lundi 9 décembre 2013 à 11:34

Moussaron. 150 manifestants devant l’Institut Médico-Educatif
La Dépêche du Midi - 9/12/2013
Publié le 09/12/2013
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Malgré la brume, les manifestants sont venus en nombre, hier matin, devant les grilles de l'IME./Photo DDM Sébastien Lapeyrere

Lancée par le collectif des salariés et anciens salariés de l’Institut Médico-Educatif (IME) Moussaron, la manifestation organisée hier matin devant l’établissement a réuni près de 150 personnes. Parmi elles, des militants syndicaux, associatifs et des familles d’anciens pensionnaires.

Un succès, un triomphe ! Hier matin, devant les grilles de l’Institut Médico-Educatif (IME) Moussaron, les membres du collectif de salariés et anciens salariés de l’établissement condomois ont eu le sourire aux lèvres. Malgré l’épaisse brume automnale dominant le domaine, plus de 150 personnes se sont retrouvées devant les grilles du château afin de dénoncer les dysfonctionnements graves révélés dans le rapport de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Un dossier maintes fois évoqué depuis la mise sous tutelle de l’institut, décidée par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapées, le 26 novembre dernier. «Le collectif veut s’inscrire dans le futur projet, a rappelé Joëlle Rabier, membre d’Autisme Gers. Nous voulons savoir ce que signifie la mise en place d’un administrateur provisoire.»

Des familles révoltées

Une interrogation partagée par de nombreux acteurs syndicaux et politiques, sceptiques quant à cette nomination décidée jeudi par l’ARS. À l’instar de Marie-Laure Darrigade, secrétaire nationale à l’Enfance, la Santé et la Protection Sociale du Parti de Gauche, chargée de représenter Jean-Luc Mélenchon. «À la lecture du dossier, beaucoup d’éléments m’ont interpellé, comme de voir les soins réalisés au sein de l’IME financés par les pouvoirs publics. Ce que nous voulons, c’est défendre le bien-être des enfants». Un mot qui revient sur toutes les lèvres. Si dans les rangs, les milieux associatifs du Gers et du Lot-et-Garonne ont répondu présents, des parents ont souhaité évoquer leur expérience. Des tranches de vie parfois difficiles face à de telles institutions. Nicolas Pirczon Du Sel a refusé l’orientation condomois pour son fils, il y a un an et demi. À juste titre selon ses dires. «L’institut a très mauvaise réputation. Moussaron n’est pas un lieu où les parents sont inclus dans le suivi de l’enfant». Au cours du rassemblement, les langues se délient, les témoignages se multiplient. Evelyne Idrac a sorti sa fille de l’IME l’an dernier. D’anciens salariés ont évoqué avec elle les souffrances dont la jeune a fait l’objet. «Au départ, j’étais venu défendre la cause des salariés actuels. Mais là, je tombe des nues.»

Quant au sort réservé au personnel, les manifestants n’y restent pas insensibles. Pour la majorité, les employés sont les victimes d’un système. «Leur travail est compliqué. Ils n’ont pas assez de moyens et ne sont pas tous formés. Il faut vite remplacer cette direction», s’offusque Marc, militant NPA. Une volonté partagée par le collectif de salariés, qui prévoit d’autres actions dans les semaines à venir.

«Patriarcal»

Parmi les manifestants, plusieurs ex-salariés de l’institut avaient fait le déplacement. Une façon pour ces derniers de dénoncer avec virulence les méthodes employées au sein de l’établissement. «Le système de cet IME est très patriarcal, accuse cet ancien psychologue, démissionnaire en 2007. La direction n’a pas l’habitude de travailler avec des méthodes différentes. Du coup, on sent une certaine forme de pression au quotidien.»
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#82 Message par Jean » lundi 9 décembre 2013 à 11:45

Sud-Ouest - Publié le 09/12/2013 - Par Blandine Philippon
Condom : le collectif promet une vigilance maximum sur l'avenir de l'accueil des enfants handicapés à l'IME

Lors d'une manifestation, ce dimanche, devant l'institut médico-éducatif de Moussaron, le collectif de salariés et syndicats a annoncé vouloir regrouper les plaintes des parents.
Image
Ils étaient environ 150 hier matin à avoir bravé le froid pour se réunir devant l’IME du Moussaron.

Ils ne lâchent rien. S’ils ont obtenu la mise sous tutelle de l’institut médico-éducatif du Moussaron, le collectif des salariés et les syndicats n’ont pas l’intention de rester les bras croisés pour autant. « Le rapport de l’agence régionale de santé (l’ARS) nous a donné raison. C’est déjà un grand pas. Mais tout reste à faire. Il faut que des choses concrètes se mettent en place », prévient Barbara, une salariée du Moussaron.

Dimanche matin, réunis devant l’établissement de Condom et rejoints par le Front de gauche et le Parti communiste, les salariés ont même clairement signifié qu’ils seraient « plus vigilants que jamais ». Un administrateur provisoire, fort bien. « Mais encore faut-il connaître précisément sa feuille de route », insiste Danielle Mokkadem de la CGT.

L’agence régionale de santé (ARS) devra donc compter avec les salariés du Moussaron durant la période transitoire qui vient de s’ouvrir, suite à la mise sous tutelle de l’IME décidée par Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux Affaires sociales et de la Santé. L’ARS a désormais six mois pour observer l'IME Moussaron et évaluer si l’établissement est capable d’appliquer les bonnes pratiques, ou si au contraire, l'IME Moussaron est incapable de se mettre en conformité.

Depuis 1970

Mais pour les salariés, la maltraitance institutionnelle ne disparaîtra qu’avec le départ de l’actuelle direction. Non seulement le collectif et les syndicats réclament « un grand service public de l’action sociale », mais ils estiment aussi que « le défaut de prise en charge médicale et la maltraitance institutionnelle existent à Moussaron depuis l’arrivée de monsieur et madame Doazan à la direction de l’établissement, au début des années 1970 ». « D’une manière générale, tous ces types d’établissements devraient être dans le domaine public, estime Danielle Mokkadem. Le Moussaron est l’un des six derniers IME en France à être privé. Il faut espérer que l’ARS prenne par exemple la décision de céder l’établissement à une association ».

En attendant que le sort de l'IME Moussaron soit fixé, le collectif des salariés va s’employer à obtenir la réhabilitation publique des trois éducateurs qui avaient dénoncé en premier les manquements de l’IME au début des années 2000 et qui, à l’époque, avaient été condamnées pour diffamation. L’autre priorité des salariés, ce sont tous ces parents qui se manifestent peu à peu.

Dimanche matin, parmi les 150 personnes réunies devant le Moussaron, de nouvelles familles avaient fait le déplacement pour raconter qu’elles avaient préféré retirer leur enfant de l’établissement condomois. « Nous allons regrouper toutes les plaintes, y compris celles qui avaient été classées dans suite », promet Danielle Mokkadem.
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#83 Message par Jean » vendredi 17 janvier 2014 à 10:02

•Institut de Moussaron : un collectif denonce des maltraitances sur des enfants handicapes•

«Huit familles se sont regroupées en un collectif pour dénoncer des maltraitances sur enfants handicapés au sein de l'Institut médico-éducatif (IME) de Moussaron à Condom (Gers). Parmi elles, Sabrina Serres porte-parole du collectif.

Elle raconte : «Ma fille Maylis, 10 ans, est atteinte du syndrome d'Angelman (troubles neurologiques). Elle est entrée à Moussaron le 11 juin 2012. En mars 2013, aux urgences, un médecin a extrait un objet de 2 cm de long qui était en train de pourrir dans le nez de ma fille.
A l'IME, on m'a expliqué que «souvent ça redescend du nez, on attendait». En novembre, Sabrina apprend que des associations et un collectif de salariés dénoncent les traitements infligés aux enfants au sein de l'établissement : «Le 22, je vois l'affaire dans les médias.

Le 23, je suis allée récupérer Maylis. J'avais des doutes.» Ils sont rapidement levés. «J'ai fini par me faire confirmer que Maylis dormait avec des chemises de contention sans mon consentement, elle a perdu 4 kg car on refusait qu'elle mange avec les doigts et elle ne voulait pas qu'on lui donne à manger.

Elle a également reçu un traitement pour la faire dormir sans que j'en sois avertie». Il y a aussi Mathilde* dont la soeur est décédée en mars 2009 après avoir fait un malaise au sein de l'IME et dont la prise en charge par les pompiers a tardé... La plainte avait été classée sans suite à l'époque.»...

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01 ... capes.html
Source :
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#84 Message par Murielle » vendredi 17 janvier 2014 à 10:19

C'est vraiment affreux comme reportage.... :hotcry:
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.

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#85 Message par Jean » vendredi 17 janvier 2014 à 21:29

Gers : Philippe Croizon à l'origine de la mise sous tutelle de l'institut d'enfants handicapés de Condom
Publié le 10/01/2014 par Su-Ouest - Gaëlle Richard
L’athlète est celui qui a alerté la ministre et Valérie Trierweiler, sur l’affaire de l’institut médico-éducatif de Moussaron.

Il n'a pas peur des mots, connaît le poids des images et de la médiatisation et a parfaitement conscience de son influence. Philippe Croizon, athlète hors normes (lire par ailleurs), est le lien entre le Gers et le gouvernement. C'est lui qui a alerté la ministre chargée des Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, sur les dysfonctionnement de l'IME de Moussaron.

« Sud Ouest ». Comment connaissez-vous les membres du collectif opposé à la direction de Moussaron ?

Philippe Croizon. Je n'y suis jamais allé. Une salariée du collectif m'avait contacté pour me demander mon aide. On en a parlé. Elle a pris contact avec moi en septembre, j'ai aussitôt demandé un rendez-vous avec Mme Carlotti en septembre et je lui ai remis le dossier. En septembre, j'ai dit tout cela à Valérie Trierweiller et précisé à Mme Carlotti que tous les médias étaient au courant.

Etes-vous déjà venu dans cet IME ?

Non, jamais, mais il n'y a pas de fumée sans feu. J'imagine ce qui peut se passer. J'ai eu des contacts avec des salariés sur place. Sur Twitter, un avocat spécialiste (1) m'a conseillé de « ne pas aller trop vite en besogne ». Je lui ai répondu en demandant qui il était et il ne m'a pas répondu. Si on n'a pas peur, on ne fait pas ce genre de chose, on répond.

Après votre alerte, la ministre a-t-elle réagi rapidement ?


Je pense que la ministre a craint l'effet des médias. Elle savait qu'ils étaient tous au courant, donc, oui, elle a réagi très rapidement !

Que pensez-vous de sa réaction ?


Elle a eu du courage car, d'après ce que j'ai compris de la situation politique chez vous (dans le Gers, NDLR), c'est socialiste. Tout est socialiste. Les dirigeants pourraient donc bénéficier de protections, mais elle va à l'encontre de ces protections locales. On peut peut-être penser que, pour la direction, certaines protections sont tombées ou ne sont plus d'actualité.

Ne craignez-vous pas une récupération politique de votre voix puisque seuls le NPA et le Front de gauche soutiennent la position des opposants ?

Si les dirigeants se sont servi d'appuis politiques jusque-là, peut-être que les parents et les salariés peuvent, eux-aussi maintenant, se servir de la politique pour se défendre. Je comprends qu'on manque de places en France pour placer ces enfants mais comment on peut laisser faire ça ? Comment ça a pu durer autant d'années ? Qui a pu les protéger autant d'années ? De toutes façons, l'IME de Moussaron fonctionne sur la base d'un vieux système. Il y aura d'autres affaires comme celle-là. Cette omerta, qui a regné pendant des années à Moussaron, est plus fréquente qu'on ne le croit et des cas de maltraitance ou de décès font régulièrement la une des journaux… En réalité pas assez souvent !

Pensez-vous pouvoir venir à Condom pour vous rendre compte par vous-même de la situation ?


Ah non ! Pas dans l'immédiat car je vais faire la promo de mon troisième bouquin pendant au moins trois semaines. J'ai en plus la chronique sur le blog de France 5 dans « Le Magasine de la santé » et je fais aussi de la radio sur RMC dans l'émission « Les Grandes gueules ».

(1) Me Olivier Poinsot, avocat expert en droit des activités sanitaires, sociales et médico-sociales qui n'est pas l'avocat de la direction de Moussaron.
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#86 Message par Jean » mardi 11 mars 2014 à 10:49

Fourmies : les enfants autistes sont dorénavant accueillis dans une structure spécialisée
PUBLIÉ LE 10/03/2014 - La Voix du Nord

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Le Service d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD), pour autistes âgés de 2 à 20 ans, a officiellement ouvert ses portes, hier à Fourmies, dans l’ancien logement de fonction de l’école maternelle Chaperon rouge. Baptisé « Odyssée », c’est le deuxième accueil, après Aubry-du-Hainaut en 2012, qui est implanté, dans le département du Nord, par l’Association française de gestion de services et établissements pour personnes autistes (AGP), qui en possède 21 en France. Au départ de ce projet, il y a l’association locale « Univers Inverse ». « Elle a été créée en 2005 pour aider, informer et orienter, précise sa présidente, Christelle Calleja. Nous avions recensé 25 enfants autistes dans l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe. Notre but était de soutenir leurs familles ». Et l’association s’est rapidement développée jusqu’à ouvrir une permanence, en 2009, pour proposer divers services (du montage de dossier à la création d’une ludothèque spécialisée). Car la prise en charge de l’autisme était, jusqu’à, il y a peu, presque inexistante. Il fallait déjà que les familles en prennent conscience quand un de leur enfant en était atteint (une naissance sur 150). Et effectuer ensuite le dépistage, pas toujours facile, puisque l’autisme, ces troubles du développement neurologiques d’origine génétiques ou environnementaux, peuvent avoir divers degrés. Sachant néanmoins que ces degrés ont trois constances en commun chez un individu qui en souffre : le déficit de communication, l’incompréhension de l’autre et l’inadaptation sociale. « Ce n’est pas que l’autiste ne veut pas mais il est incapable de comprendre le monde qui l’entoure. C’est un handicap invisible qui entraîne des troubles envahissants du développement. Notre objectif est donc de leur donner autonomie, sociabilité et communication », souligne d’ailleurs Odile de Wever, la directrice de la structure fourmisienne « Odyssée ».

Des professionnels

Et l’agence régionale de santé (ARS) a mis les moyens pour accueillir ces autistes, après diagnostic hospitalier, grâce à une prise en charge à 100 % et ouverte à tous. « Dix personnes ont été recrutées pour s’occuper de ce SESSAD, ajoute Mme De Wever : outre une directrice et une secrétaire, trois éducateurs, un médecin, un orthophoniste, un psychomoteur, une coordinatrice et un ergothérapeute. Dans un premier temps, nous allons recevoir 16 enfants ». Des professionnels qui interviendront pour séances de travail avec les enfants autistes, sur place, à domicile, voire à l’école. Et si « Univers Inverse » continue d’apporter son soutien aux familles, « Odyssée » s’agrandira, dès l’année prochaine, en construisant un bâtiment neuf, dans le cadre d’un Institut médico-éducatif (IME), pour les cas les plus lourds. LIONEL MARÉCHAL
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#87 Message par Jean » jeudi 13 mars 2014 à 14:54

Condamnés pour avoir dénoncé des maltraitances
LE MONDE | 13.03.2014 - Par Pascale Krémer (Condom, Gers, envoyée spéciale)

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L'institut médico-éducatif de Condom (Gers).

Les mots figurent page 7 du rapport de l'Agence régionale de santé Midi-Pyrénées daté d'octobre 2013. « Maltraitances institutionnelles ». Deux mots qui valent réhabilitation pour un homme dont la vie a basculé parce qu'il avait osé briser le silence. Didier Borgeaud a eu le courage, et le malheur, d'être le premier, en 1995, à dénoncer les mauvais traitements infligés aux jeunes handicapés pensionnaires de l'institut médico-éducatif de Condom (Gers), placé en novembre 2013 sous administration provisoire après ce constat accablant de l'ARS.

Se remet-on jamais d'avoir été le lanceur d'alerte que personne ne croit ? Devant les grilles de fer forgé du château qui abrite la maison d'enfants de Moussaron, le quadragénaire en costume, si maître de lui, ne tient que quelques minutes avant de retourner dans sa voiture pour chercher l'apaisement au son d'un concerto de Bach. La « boule à l'estomac ». « Ça a été un tel cataclysme. Je n'avais plus aucun contrôle sur ce qui m'arrivait… »

En 1995, Didier Borgeaud, 28 ans, achève sa formation d'éducateur spécialisé dans cet établissement privé pour enfants lourdement handicapés que possède et gère un couple de médecins, Marie-Joëlle et Alain Doazan. La pédopsychiatre et son époux généraliste lui offrent vite des responsabilités et une rémunération confortable. Mais il voit « des gifles, tous les jours ».

« Une violence permanente de presque tous les personnels, qui s'expliquait, dit-il. De 8 heures à 20 heures, nous étions seuls avec huit ou neuf enfants qu'on disait “grabataires” à l'époque. Seuls pour tout : lever, toilette, habillage, repas, déshabillage, coucher, ménage… Nous étions dans l'impossibilité matérielle d'accomplir ces tâches. »

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Didier Borgeaud a été le premier, en 1995, à signaler les mauvais traitements infligés aux enfants à l'institut médico-éducatif de Condom (Gers).

Des professionnels épuisés, insuffisamment formés, trop peu nombreux. Des enfants attachés à leur lit à barreaux trop petit, d'autres enfermés dans des box, la nuit. Puis assis sur le pot une grande partie de la journée. Les costauds qui frappent ceux qui le sont moins. Didier Borgeaud interpelle la direction, avant de craquer, deux ans après son arrivée. « J'aurais dû aller chez le procureur dès la première semaine. Mais on se trouve toujours de bonnes raisons… » Il signale les faits aux directions départementale et régionale des affaires sanitaires et sociales (Ddass et Drass), au procureur de la République.

« En quelques mois, j'ai tout perdu. » Son emploi. Son épouse, qui travaille à l'institut, comme ses parents avant elle, et ne supporte pas l'opprobre jeté sur la famille – elle part avec leur fille de 3 mois qu'il n'a jamais revue.

La maison tout juste achetée est saisie. Il mène une grève de la faim, « perd pied », raison, et toute autorité parentale sur sa fille et deux garçons d'une union précédente, le jugement s'appuyant sur une expertise psychologique fournie par Mme Doazan qui, pour ce faire, ne le rencontre pas. Pas plus que la presse locale, qui le dépeint comme mythomane.

Christine Lajous, une collègue de l'époque, aussi choquée que lui par ce qu'elle voit chaque jour, est auditionnée par les gendarmes qui l'avertissent : « Si je témoignais sans apporter de preuves, je risquais d'être attaquée en diffamation par mon employeur… » Comme Didier Borgeaud, condamné en 1997 à six mois de prison avec sursis par la cour d'appel d'Agen.

« ON NE SORT PAS PIMPANTE D'UN TRUC PAREIL »

Dix-sept ans plus tard, c'est un chef d'entreprise sans colère que nous rencontrons. Joaillier en Espagne, il s'est reconstruit une jolie vie, avec une compagne, deux petites filles, et ses deux aînés qu'il voit de nouveau. Aucune animosité chez lui, mais une incompréhension partagée par trois femmes qu'il rejoint à Auch, mi-février. A se voir réunis pour la première fois autour d'une même table, l'émotion les gagne. Car ils sont en fait quatre lanceurs d'alerte successifs à avoir subi les mêmes avanies.

Bernadette Colignon, 66 ans, et Chrystelle (qui souhaite rester anonyme), 43 ans, étaient monitrices depuis moins d'un an à l'institut Moussaron lorsqu'en 1999 elles ont signalé les mêmes faits que Didier Borgeaud – dont elles n'avaient jamais entendu parler. Les mêmes gifles, sanitaires insuffisants, produits de toilette rationnés, réduits fermés où dorment les enfants, les mêmes défauts de soin, d'intimité, de surveillance, d'aliments frais… Mais elles sont deux, qui ont fait des photos, recueilli des témoignages de collègues, de parents.

Après un licenciement pour faute lourde, les voilà pourtant condamnées en diffamation par la cour d'appel d'Agen, en 2002. « Je n'ai toujours pas compris », lâche Bernadette Colignon, encore bouleversée. « On ne sort pas pimpante d'un truc pareil. » Jamais elle n'a retrouvé de travail. Chrystelle n'y est parvenue qu'après une dépression et un changement de région.

A leur gauche est assise Barbara (un pseudonyme), l'air éreinté, encore salariée de l'IME Moussaron, et désormais en arrêt-maladie. A son arrivée à l'institut, en 2009, la jeune femme découvre « la déshumanisation des polyhandicapés, les dix enfants dont on devait s'occuper seule ». « Où étaient les bonnes pratiques recommandées par la Haute Autorité de santé ? »

Porté par un collectif d'associations d'aide aux handicapés et par la CGT-santé du Gers, son signalement, au printemps 2013, conduit à une inspection de l'ARS, dont le rapport final, à l'automne, fait état de « graves dysfonctionnements susceptibles d'affecter la santé, la sécurité, le bien-être physique et moral, le respect de la dignité des jeunes accueillis ». Fin novembre 2013, la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, place l'établissement sous administration provisoire.

1995-2013. Près de deux décennies pour que réagissent des pouvoirs publics qui financent cet établissement privé à but lucratif par le biais de l'assurance-maladie. Comment les autorités de tutelle, Ddass du Gers et, depuis 2010, ARS Midi-Pyrénées, ont-elles pu ne rien entendre des signalements répétés, ne rien lire d'alarmant dans les rapports successifs ? En 1997, année de la condamnation de M. Borgeaud, un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) décrit déjà la pénurie et le manque de qualification du personnel, les défauts de surveillance, de suivi médical, l'absence de prise en charge éducative. « Les lits à barreaux et les box peuvent choquer, est-il écrit, mais ils protègent les enfants et pallient la pénurie de personnel. »

Ce qui n'empêche pas le directeur de la Ddass du Gers (jusqu'en 2003), Gilles May-Carles, de déclarer en 1999 qu'il n'y a pas de maltraitance à Moussaron. « Tous les rapports et enquêtes de l'époque concordaient », assume celui qui est désormais préfet délégué à l'égalité des chances dans le Rhône.

« UN PENSIONNAIRE ENFERMÉ, AVEC MATELAS À MÊME LE SOL »

En novembre 2002, il est toujours en poste lorsqu'un autre rapport de la Ddass pointe des « problèmes de violence entre les pensionnaires », de « surveillance », « un pensionnaire enfermé la nuit dans une pièce nue, avec matelas à même le sol », « certaines pratiques d'isolement qui ne peuvent être acceptées »… Mais continuent de l'être, comme s'en étonne l'ARS, dans son rapport 2013 : « La majorité des dysfonctionnements graves relevés par la mission se retrouve dans les précédents rapports d'inspection (1997, 2001, 2002) sans que la plupart des mesures correctives correspondantes aient été apportées. »

« Pourquoi ? », interrogent aujourd'hui les trois générations de lanceurs d'alerte. Certes, le docteur Alain Doazan, maire (divers droite) de Villariès (Haute-Garonne) durant trente et un ans, vice-président du club de bridge, est un notable issu d'une vieille famille de la région, doté d'un solide réseau.

Certes, la mobilisation de certains parents de pensionnaires comme de la majorité des salariés en défense de l'institut a compté. Qu'il se soit agi, pour ces parents, d'une forme de déni, ou de la crainte de ne pas trouver d'autre place ailleurs s'il fermait. L'IGAS, d'ailleurs, en 1997, ne cache pas son embarras : malgré les dysfonctionnements, il est impensable de se passer de cet « établissement de repli » pour « pathologies lourdes ». Il en existe si peu… L'institut médico-éducatif Moussaron, ce sont aussi 80 emplois dans une zone qui en offre peu.

LONGUE INACTION DES POUVOIRS PUBLICS

Révélateur : ni le maire (PS) de Condom, Bernard Gallardo, ni son opposant (UMP), Gérard Dubrac, maire à l'époque des dénonciations, ni la députée (PS) de la circonscription, Gisèle Biémouret, ne souhaitent rencontrer Le Monde. Quand l'établissement a été placé sous administration provisoire, M. Dubrac a déclaré qu'il resterait « vigilant sur l'emploi », Mme Biémouret s'est « étonnée », la direction s'orientant, selon elle, dans le sens des recommandations de l'ARS.

Trop lentement, mais dans la bonne direction : c'est aussi ce que croit Alain Dewerdt, l'administrateur provisoire. Il ne note « aucun refus de coopérer » de la part de la nouvelle directrice, Aurélie Doazan, qui a succédé en novembre 2013 à son père.

Cette dernière « refuse de commenter le passé » : « Je suis la fille des propriétaires, mais j'ai obtenu le certificat pour diriger ce genre d'établissements et je suis consciente des évolutions nécessaires. Elles sont accélérées par l'administration provisoire, ce qui est une bonne chose. » Qu'en est-il de la direction médicale, toujours assurée par sa mère ? « Le docteur Doazan va prendre sa retraite. Rapidement. Sûrement. »

Son père demeure également pour l'instant président de la société anonyme gestionnaire de l'établissement. Ce qui interroge le collectif à l'origine du dernier signalement. Une dizaine de familles s'apprêtent à porter plainte contre l'institut – dont trois après des décès qu'elles estiment liés à un manque de soins. La justice administrative pourrait aussi être saisie pour comprendre la longue inaction des pouvoirs publics.

A la maison d'enfants de Moussaron, de gros réaménagements sont en cours, les jeunes majeurs partent, ce qui augmente le budget consacré aux enfants restants, plaide l'administrateur. Didier Borgeaud voudrait le croire, éviter d'avoir à soutenir un prochain lanceur d'alerte en perdition. Lui, qui disait vrai, espère peut-être, aussi, revoir un jour sa fille de 3 mois perdue de vue. Il y a dix-huit ans.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

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Jean
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Re: Etablissements

#88 Message par Jean » mardi 21 novembre 2017 à 15:03

Relaxe de Céline Boussié, qui avait dénoncé les mauvais traitements à Moussaron.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

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olivierfh
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Re: Etablissements

#89 Message par olivierfh » mardi 21 novembre 2017 à 15:55

Jean a écrit :Relaxe de Céline Boussié, qui avait dénoncé les mauvais traitements à Moussaron.
La même nouvelle avec quelques explications: https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 70015.html
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.

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