Lafilleavecsonchat a écrit :Je voudrais savoir s'il existait des groupes d’entraide, un peu à la manière des alcooliques anonymes, pour les personnes diagnostiquées asperger ou qui se reconnaissent dans le fonctionnement
C'est déjà un malentendu important de partir du principe que les 2 se valent, d'un point de vue thérapeutique. On peut tout à fait être diag TSA sans se reconnaître là-dedans (surtout en ce moment, où c'est le carnaval total), et on peut se reconnaître dedans sans l'être. Du coup, si la majorité des groupes nécessitent d'être diag ou en cours de diag c'est qu'il y a une raison.
Pragmatiquement, il y a plein de façons d'être autiste et de manifester ses symptômes. Quelqu'un qui n'a pas évalué les difficultés qui lui sont propres à l'aide de pros et d'échelles standardisées ne peut pas avoir ciblé sa manière à lui d'être autiste (en partant du principe qu'il l'est), ce qui lui convient ou pas, les problématiques majeures et les habiletés qui sont à travailler
chez lui. Dans un groupe tu as des profils extrêmement variés, et les personnes autistes sont souvent les dernières à pouvoir évaluer leurs difficultés (surtout concernant des codes et contextes sociaux censés leur échapper sans quoi elles ne seraient pas autistes).
Je pense qu'en fait si jamais tu trouvais un groupe acceptant les individus auto-diagnostiqués et/ou sans aucune intention de confirmer un éventuel autisme chez eux il faudrait même t'en méfier. Il y a actuellement un nombre incalculable de gens qui se réclament de l'autisme, se rendent très visibles, vendent du rêve et revendiquent avec un aplomb phénoménal des choses qui ne tiennent sur rien. Un oeil éclairé les repère tout de suite, et constate rapidement que leur manière de faire et de communiquer n'a
absolument rien d'autistique: compétences évidentes en communication, facilités à "se placer" et s'intégrer rapidement un peu partout, aptitudes flagrantes à s'adapter à son interlocuteur, à contextualiser efficacement des propos, à tenir des discours jouant sur l'émotionnel... Même si des personnes autistes sont désormais rompues à l'exercice de tri, elles n'ont pas forcément les compétences sociales ni l'énergie pour se battre contre tout ça (phénomène évident sur lequel comptent ces gens qui s'affichent partout et se mettent en avant en prétextant "être la voix des sans-voix").
Résultat: c'est très compliqué, il y a des gens de confiance aussi mais vraiment pas que ça, et il y a moyen d'y laisser beaucoup de plumes, beaucoup d'argent ou les 2, et surtout d'aggraver ses difficultés +++ en pensant travailler dessus ou "s'entourer de pairs".
Faire appel au corps médical peut aider à se tenir loin de tout ça, et surtout à apprendre à détecter des manières et discours incohérents et contre-productifs sur le sujet (c'est d'une facilité déconcertante ensuite). Trouver un pro de confiance permet d'évoluer de façon un peu plus éclairée dans ce panier de crabes qu'est devenu le milieu TSA.
Plein de membres du forum ont eu des expériences très difficiles avec des psys, et même si le type d'échanges et l'ambiance ont beaucoup changé je suis persuadée que tu pourras trouver des personnes ici pour t'accompagner et te soutenir dans une démarche diagnostique. C'est un processus certes compliqué, mais il t'ouvrira les portes de dispositifs adaptés à
ton cas (et pas à un code DSM qui aujourd'hui ne veut plus rien dire en soi, et qui ne sert plus à rien sinon à fanfaronner 5 minutes sur les réseaux nombrilisto-sociaux).