Specialisterne et Passwerk : entreprises pour autistes
Posté : mercredi 11 novembre 2009 à 23:09
L’entrepreneur Thorkil Sonne : ce que vous pouvez apprendre d'employés atteints d'autisme
Une conversation avec Thorkil Sonne par Susan Donovan
Il y a quatre ans Thorkil Sonne se rendit compte que son jeune fils autiste possédait une mémoire extraordinaire et un œil exercé pour les détails. Ces caractéristiques sont fréquentes chez les personnes autistes, et Sonne vit une occasion d'aider les personnes atteintes de ce trouble à trouver un emploi productif. En tant que directeur technique d'une entreprise danoise de logiciel, il savait ces qualités déterminantes pour les testeurs de logiciels. Il a donc volé de ses propres ailes et a lancé Specialisterne, à Copenhague, entreprise d’essai de logiciels, qui a maintenant 51 employés, dont 37 atteints d'autisme, et des recettes de 2 millions de dollars.
Vous avez démarré votre entreprise pour améliorer la vie des personnes atteintes d'autisme. Pourquoi ne pas avoir créé seulement une entreprise sans but lucratif axée sur la recherche d’emploi ou la formation professionnelle?
J'ai voulu faire plus que fournir un milieu de travail protégé pour personnes handicapées. Mon but est de créer des opportunités pour les personnes atteintes d'autisme à l’échelle internationale. On peut trouver des fonds pour soutenir un travail en milieu protégé en Scandinavie, mais pas en Pologne, en Espagne ou au Brésil. Pour étendre sa portée, notre organisation a besoin du type de financement que seule une entreprise à but lucratif peut générer. Il faut réussir aux conditions du marché.
Est-il difficile de concilier les deux missions - service aux clients et aider les personnes ayant un handicap? On nous demande constamment si nous soutenons les clients ou une cause. Nous voulons faire les deux, bien sûr, mais nous luttons toujours contre le soupçon que nous sommes simplement un organisme de bienfaisance. Notre profil d’entreprise à responsabilité sociale pourrait ouvrir les portes avec les PDG, mais les cadres en charge des tests logiciels ne sont pas évalués sur la RSE (« responsabilité sociale de l’entreprise »), mais seulement sur l’argent qu’ils rapportent à l'entreprise. Pour diminuer leurs doutes, nous devons dépasser les attentes de rendement à chaque fois.
Tous nos contrats proviennent du secteur privé. Parce que le Danemark n'a pas de tradition d'entreprises sociales, le gouvernement ne réserve pas des contrats pour les compagnies comme la nôtre et ne leur donne pas des avantages fiscaux. Nous sommes en concurrence frontale.
Comment l’encadrement de travailleurs autistes diffère de celui d'autres personnes?
La plupart de nos consultants autistes ont une forme bénigne appelée syndrome d'Asperger et sont de haut niveau. Pourtant, parce qu'ils sont souvent hypersensibles aux bruits, ils peuvent être mal à l'aise dans les bureaux open space sans portes ni murs. Ils ont aussi du mal à travailler en équipe et à comprendre les signes sociaux, comme les gestes, les expressions faciales et le ton de la voix. Vous devez être précis et direct avec eux, être très précis sur vos attentes, éviter les sarcasmes et la communication non verbale. Bien que nous attendions des employés qu’ils fassent bien leur travail, nous ne leur demandons pas d'exceller socialement ou d'interagir tout le temps avec les autres. Nous leur trouvons juste un rôle adapté, qui leur convient. Cela leur enlève énormément de stress. Je pense que la normalité est ce que la majorité décide qu'elle sera, et dans notre entreprise, les personnes atteintes d'autisme sont la norme.
Traduction Asperansa d'un article paru en anglais :
http://hbr.harvardbusiness.org/2008/09/ ... utism/ar/1
Le site de l'entreprise : http://www.specialisterne.com/[img]http ... rne_03.gif[/img]
Un cours sur l'entreprise : http://cb.hbsp.harvard.edu/cb/product/608109-PDF-ENG
Une conversation avec Thorkil Sonne par Susan Donovan
Il y a quatre ans Thorkil Sonne se rendit compte que son jeune fils autiste possédait une mémoire extraordinaire et un œil exercé pour les détails. Ces caractéristiques sont fréquentes chez les personnes autistes, et Sonne vit une occasion d'aider les personnes atteintes de ce trouble à trouver un emploi productif. En tant que directeur technique d'une entreprise danoise de logiciel, il savait ces qualités déterminantes pour les testeurs de logiciels. Il a donc volé de ses propres ailes et a lancé Specialisterne, à Copenhague, entreprise d’essai de logiciels, qui a maintenant 51 employés, dont 37 atteints d'autisme, et des recettes de 2 millions de dollars.
Vous avez démarré votre entreprise pour améliorer la vie des personnes atteintes d'autisme. Pourquoi ne pas avoir créé seulement une entreprise sans but lucratif axée sur la recherche d’emploi ou la formation professionnelle?
J'ai voulu faire plus que fournir un milieu de travail protégé pour personnes handicapées. Mon but est de créer des opportunités pour les personnes atteintes d'autisme à l’échelle internationale. On peut trouver des fonds pour soutenir un travail en milieu protégé en Scandinavie, mais pas en Pologne, en Espagne ou au Brésil. Pour étendre sa portée, notre organisation a besoin du type de financement que seule une entreprise à but lucratif peut générer. Il faut réussir aux conditions du marché.
Est-il difficile de concilier les deux missions - service aux clients et aider les personnes ayant un handicap? On nous demande constamment si nous soutenons les clients ou une cause. Nous voulons faire les deux, bien sûr, mais nous luttons toujours contre le soupçon que nous sommes simplement un organisme de bienfaisance. Notre profil d’entreprise à responsabilité sociale pourrait ouvrir les portes avec les PDG, mais les cadres en charge des tests logiciels ne sont pas évalués sur la RSE (« responsabilité sociale de l’entreprise »), mais seulement sur l’argent qu’ils rapportent à l'entreprise. Pour diminuer leurs doutes, nous devons dépasser les attentes de rendement à chaque fois.
Tous nos contrats proviennent du secteur privé. Parce que le Danemark n'a pas de tradition d'entreprises sociales, le gouvernement ne réserve pas des contrats pour les compagnies comme la nôtre et ne leur donne pas des avantages fiscaux. Nous sommes en concurrence frontale.
Comment l’encadrement de travailleurs autistes diffère de celui d'autres personnes?
La plupart de nos consultants autistes ont une forme bénigne appelée syndrome d'Asperger et sont de haut niveau. Pourtant, parce qu'ils sont souvent hypersensibles aux bruits, ils peuvent être mal à l'aise dans les bureaux open space sans portes ni murs. Ils ont aussi du mal à travailler en équipe et à comprendre les signes sociaux, comme les gestes, les expressions faciales et le ton de la voix. Vous devez être précis et direct avec eux, être très précis sur vos attentes, éviter les sarcasmes et la communication non verbale. Bien que nous attendions des employés qu’ils fassent bien leur travail, nous ne leur demandons pas d'exceller socialement ou d'interagir tout le temps avec les autres. Nous leur trouvons juste un rôle adapté, qui leur convient. Cela leur enlève énormément de stress. Je pense que la normalité est ce que la majorité décide qu'elle sera, et dans notre entreprise, les personnes atteintes d'autisme sont la norme.
Traduction Asperansa d'un article paru en anglais :
http://hbr.harvardbusiness.org/2008/09/ ... utism/ar/1
Le site de l'entreprise : http://www.specialisterne.com/[img]http ... rne_03.gif[/img]
Un cours sur l'entreprise : http://cb.hbsp.harvard.edu/cb/product/608109-PDF-ENG