Ocytocine, la molécule du "bonheur"

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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#226 Message par Mars » lundi 9 juin 2014 à 21:37

Ton attitude me fait penser à celle de ma fille.
Pour les relations avec les étudiants étrangers, je signale qu'outre le désir de les aider, une raison majeure était qu'elle ne reconnaissait pas les étudiants français :?
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.

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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#227 Message par G.O.B. » lundi 9 juin 2014 à 22:03

FloretteRanou a écrit :J'ai remarqué également que parmi les amis que j'ai réussis à me faire depuis l'âge adulte il y a une assez grosse proportion d'étrangers. Alors que les étudiants français avaient tendance à rester entre eux, j'avais naturellement plus envie de faire connaissance avec les étudiants étrangers. De plus, c'était plus facile pour moi car ils étaient souvent plus isolés et donc plus accessibles et parce qu'ils avaient tendance à moins me juger que les français.
J'ai également eu plus de facilité dans les relations avec les NT "étrangers" durant ma scolarité, particulièrement après le BAC, pour les raisons en gras notamment.

Mais pour garder le contact sur le long terme, c'est aussi difficile...
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#228 Message par freeshost » lundi 9 juin 2014 à 22:08

Une certaine dose d'ocytocine serait un facteur favorisant ou encourageant les relations intra-groupe (l'endogroupe) ?

Pour ma part, j'ai aussi tendance à mettre tous les êtres vivants sur un même pied d'égalité (y compris les membres de ma famille). En même temps, je peux aisément couper les ponts avec une personne qui ne me correspond pas (par exemple : une personne qui fume, une personne violente, une personne peu respectueuse, une personne condescendante, etc.).
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#229 Message par FloretteRanou » lundi 9 juin 2014 à 22:21

Mars a écrit :Pour les relations avec les étudiants étrangers, je signale qu'outre le désir de les aider, une raison majeure était qu'elle ne reconnaissait pas les étudiants français :?
Elle ne savait pas lesquels étaient français et lesquels étaient étrangers ? Moi je repérais les étudiants étrangers à l'accent, parfois quelques difficultés à parler français quand ils n'étaient pas francophones ou au moins des tournures de phrases différentes des français et au fait qu'ils étaient un peu isolés.
G.O.B. a écrit :
FloretteRanou a écrit :J'ai remarqué également que parmi les amis que j'ai réussis à me faire depuis l'âge adulte il y a une assez grosse proportion d'étrangers. Alors que les étudiants français avaient tendance à rester entre eux, j'avais naturellement plus envie de faire connaissance avec les étudiants étrangers. De plus, c'était plus facile pour moi car ils étaient souvent plus isolés et donc plus accessibles et parce qu'ils avaient tendance à moins me juger que les français.
J'ai également eu plus de facilité dans les relations avec les NT "étrangers" durant ma scolarité, particulièrement après le BAC, pour les raisons en gras notamment.

Mais pour garder le contact sur le long terme, c'est aussi difficile...
Heureusement que Mark Zuckerberg est venu à la rescousse :lol:
freehost a écrit :En même temps, je peux aisément couper les ponts avec une personne qui ne me correspond pas (par exemple : une personne qui fume, une personne violente, une personne peu respectueuse, une personne condescendante, etc.).
Moi aussi. J'ai souvent coupé les ponts avec des filles qui voulaient me commander tout le temps car elles pensaient que j'étais une petite poupée soumise :roll:.
Elles avaient souvent le même profil : légèrement plus jeunes que moi et de grande taille, je ne sais pas pourquoi :lol: .

Ça ne sert à rien d'entretenir une relation qui nous empoisonne. J'ai aussi vraiment du mal avec les gens dont les comportements vont à l'encontre de mes valeurs.
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#230 Message par G.O.B. » lundi 9 juin 2014 à 22:35

FloretteRanou a écrit :Heureusement que Mark Zuckerberg est venu à la rescousse :lol:
Ce n'est pas si simple, j'ai utilisé facebook que pour retrouver des amis d'enfance perdus de vue suite aux déménagements successifs, pour échanger une ou 2 fois seulement, et non pour maintenir véritablement des relations une fois que je ne les voyais plus IRL.

Je comprends tes questionnement sur l'ocytocine et le bumétanide en tout cas :wink:
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#231 Message par Jean » jeudi 23 avril 2015 à 14:05

Entre maître et chien, une dose de chimie
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 20.04.2015 1 | Par Hervé MorinQKmc.99
http://www.lemonde.fr/sciences/article/ ... 50684.html

Le chien, de tous les animaux, est sans doute celui dont les émotions sont le plus en phase avec celles de son maître. Il est aussi celui qui est le plus apte, même encore chiot, à interpréter presque spontanément les gestes humains – alors que les grands singes, nos plus proches cousins, doivent inter­agir longuement avec nous pour acquérir cette connaissance. Des dizaines de milliers d’années d’intime cohabitation ont affermi cette relation entre les deux espèces. Mais quelle est l’essence de son ressort biologique ?

Dans une étude publiée dans Science, vendredi 17 avril, une équipe japonaise pointe le rôle de l’ocytocine, une molécule star des laboratoires, parfois surnommée hormone de l’amour, du plaisir ou de l’attachement. L’ocytocine, produite dans le cerveau, intervient en effet à des moments-clés de la vie humaine – l’accouchement et l’allaitement notamment –, alliant effets physiologiques et comportementaux. Elle serait ainsi essentielle à la formation des liens entre la mère et l’enfant. De nombreux travaux sont en cours pour tenter de l’utiliser pour réduire certaines manifestations des troubles autistiques.

Quel rapport avec Canis lupus familiaris, le meilleur ami de l’homme ? Lui aussi produit de l’ocytocine, qui semble avoir un rôle dans la régulation des interactions entre individus. En 2014, la même équipe japonaise avait ainsi montré que l’administration par spray nasal de l’hormone conduisait les chiens l’ayant sniffée à s’engager dans plus de contacts sociaux avec d’autres chiens, mais aussi avec des humains.

Les regards qu’ils se portent


Cette fois, Takefumi Kikusui (université Azabu, Sagamihara, Japon) et ses collègues se sont concentrés sur l’un des liens les plus forts, mais aussi impalpables, qui puisse exister entre un chien et son maître : les regards qu’ils se portent à chacun, yeux dans les yeux. L’expérience comportait deux phases distinctes. La première a consisté à mesurer les concentrations en ocytocine dans l’urine de 30 maîtres et d’autant de chiens, avant et après qu’ils ont interagi. Les propriétaires dont l’animal avait passé le plus de temps à les regarder montraient la plus grande augmentation de cette concentration. C’était aussi le cas pour leur chien. Quand les mêmes mesures ont été effectuées sur des loups et des humains qui les avaient élevés quand ils n’étaient encore que des louveteaux, l’effet ocytocine n’est pas apparu.

Dans un second dispositif expérimental, une bouffée d’hormone projetée sur la truffe des toutous augmentait les interactions ­visuelles avec le maître, mais en plus, chez ­celui-ci, la concentration d’ocytocine augmentait – un effet d’entraînement qui n’intervenait cependant qu’avec les chiennes. Le parallèle avec une étude de 2012 conduite chez l’homme est frappant : celle-ci avait montré que l’administration de l’hormone chez les ­parents augmentait sa production chez les ­enfants, en raison d’un surcroît de tendresse exprimé par les géniteurs.

Spray d’ocytocine


Se pourrait-il que la relation entre Homo ­sapiens et chien se nourrisse des mêmes ­mécanismes hormonaux, interagissant en parallèle à travers le simple échange de regards ? Jean-Loup Rault (université de Melbourne), qui travaille sur l’ocytocine, n’en serait pas étonné, ni que, au-delà, nombre d’animaux domestiques soient aussi pris dans cette boucle mimétique de production d’ocytocine. « Cette étude japonaise a le mérite de rassembler de nombreuses pièces du puzzle concernant le rôle de l’ocytocine chez le chien », note-t-il. L’une de ces pièces avait été récemment apportée par une de ses étudiantes, qui a montré que le spray d’ocytocine améliorait la capacité du chien à interpréter des signaux d’humains pointant vers de la nourriture – un effet qui perdurait jusqu’à quinze jours.

Au-delà de l’exemple du chien, « qui constitue un très bon modèle pour étudier l’ocytocine », note Jean-Loup Rault, le rôle de cette molécule sur les relations sociales à l’intérieur d’une espèce, ou entre espèces, mérite d’être exploré : lui-même l’étudie chez le porc dans l’espoir de faire de l’hormone un marqueur du bien-être animal en situation d’élevage.

  • L’ocytocine facilite l’apprentissage


    Les souriceaux séparés du nid émettent des ultrasons auxquels leur mère répond pour les ramener au bercail. Mais ce mécanisme n’est pas inné : les jeunes femelles vierges sont d’abord insensibles à ce signal de détresse, auquel elles ne répondent qu’après avoir passé du temps avec une mère et ses petits. A moins que l’on n’injecte de l’ocytocine dans le cortex auditif gauche de ces souris « naïves » : elles se montrent alors plus réactives aux ultrasons. C’est ce que vient de montrer l’équipe de Robert Froemke (université de New York), par une série d’expériences décrites dans Nature le 16 avril. Celles-ci suggèrent que l’ocytocine pourrait faciliter l’apprentissage de la signification de ces appels de détresse. L’intérêt de ce modèle animal, c’est qu’il permet de disséquer finement comment des comportements sociaux sont modulés par l’expérience et cette hormone, dont le rôle chez l’homme est aussi essentiel.
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#232 Message par Lilette » jeudi 23 avril 2015 à 14:18

:bravo: :bravo:
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#233 Message par FloretteRanou » vendredi 19 juin 2015 à 23:52

D'après cette étude, l'ocytocine augmenterait la jalousie et le plaisir devant malheur des autres :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19640508

Cet autre article explique que ces sentiments sont parmis ceux qui sont les moins bien compris par les personnes autistes :
http://neurologicalcorrelates.com/wordp ... in-others/

J'ai toujours remarqué que je ressens très peu la jalousie.
Je connais pas mal de personnes qui envient ceux qui sont plus riches qu'eux, alors qu'eux-mêmes ne sont pas pauvres.
J'ai vraiment du mal à le comprendre.
Je comprends qu'on puisse ressentir ce sentiment quand on a de réels problèmes d'argents mais quand on a un bon salaire pourquoi continuer à envier ceux qui en ont plus.

Quant au plaisir que certains éprouvent dans le malheur d'autrui, c'est quelque chose que je n'ai jamais pu comprendre, qui m'a toujours dégoûté profondément et qui me mets tout le temps en colère.

Parmi les aspies de ce forum, est-ce que vous partagez ce "non-ressenti" et cette incompréhension envers les sentiments de jalousie et de plaisir ressenti dans le malheur des autres ?

Que pensez-vous de l'utilité de ces sentiments ?
D'après ces articles, ils auraient un rôle dans la socialisation, mais de quelle forme de socialisation parle-t-on ?

J'ai l'impression que la socialisation "classique" chez les personnes typiques fait la part belle à des mécanismes tels que la comparaison avec la chance / l'infortune des autres, les phénomènes de clan, l'ethnocentrisme, la vision hiérarchique, les relations dominant/dominé, etc.

Ces mécanismes auraient pour but de maintenir la structure du groupe :
ce type de rapport dominant – dominé est hérité chez l’Homme de comportements archaïques ayant servi à maintenir la structure des communautés.
Source : http://www.leblogdesrapportshumains.fr/ ... nt-domine/
Pleasure over another’s misfortune may be an ancient and evolved aspect of group identity.
Source : http://www.psychologicalscience.org/ind ... reude.html

Si je comprends bien, cela s'explique biologiquement par notre héritage du monde animal et parce que cela avait un rôle dans la survie aux premiers âges de l'humanité.
Mais aujourd'hui avec toutes les technologies dont nous disposons, est-ce que ces "instincts" restent pertinents à cette époque de l'histoire ?

Au lieu de dire que les personnes autistes ont un déficit en socialisation, ne pourrait-on pas plutôt dire qu'ils ont une forme alternative de socialisation indépendante de ces "luttes de pouvoir" ?
C'est en tout cas l'impression que j'en ai eu de part les rencontres que j'ai pu faire avec d'autres aspies.

Existe-t-il une forme de socialisation basée sur la notion de groupe / de tribu et une autre basée sur la sympathie globale envers l'humanité ?
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#234 Message par freeshost » samedi 20 juin 2015 à 15:57

FloretteRanou a écrit :D'après cette étude, l'ocytocine augmenterait la jalousie et le plaisir devant malheur des autres :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19640508

Cet autre article explique que ces sentiments sont parmis ceux qui sont les moins bien compris par les personnes autistes :
http://neurologicalcorrelates.com/wordp ... in-others/

J'ai toujours remarqué que je ressens très peu la jalousie.
Bon, alors, je suis bien content de ne pas avoir trop d'ocytocine. :lol:
FloretteRanou a écrit :mais quand on a un bon salaire pourquoi continuer à envier ceux qui en ont plus.
Neuromarketing, joujou avec la dopamine (et autres neurotransmetteurs), fidélisation du client. Nous avons fait de formidables découvertes en psychologie sociale et en neuroscience. Et certaines personnes s'en servent pour affûter la mercatique. "Toujours plus !", ça fait penser aux addictions, au seuil croissant de tolérance (accoutumance), qu'il s'agisse d'opiacées ou de machine à sou.
FloretteRanou a écrit :Quant au plaisir que certains éprouvent dans le malheur d'autrui, c'est quelque chose que je n'ai jamais pu comprendre, qui m'a toujours dégoûté profondément et qui me mets tout le temps en colère.
Heureusement que les personnes sadiques ne représentent qu'un faible pourcentage de la population. [Oups... "sadisme", ça sonne un peu psychanalytique comme terme. Ya pas un autre mot ?]
FloretteRanou a écrit :Parmi les aspies de ce forum, est-ce que vous partagez ce "non-ressenti" et cette incompréhension envers les sentiments de jalousie et de plaisir ressenti dans le malheur des autres ?
Oui, il est vrai que je suis rarement jaloux. Je préfère tendre vers l'ascèse et l'homéostasie plutôt que vers l'insatiabilité (sauf l'insatiabilité intellectuelle, cognitive :mrgreen: ). Pourquoi devrais-je avoir envie d'une voiture qui pollue beaucoup ? Pourquoi devrais-je avoir envie de prendre l'avion pour encore plus polluer ? Mon plaisir n'est qu'un critère parmi tant d'autres.

Peut-être que la jalousie a sa place dans une socialisation de compétition (deux hommes ont des vues sur une même femme, dans une culture monogamique ; deux enfants veulent regarder en même temps l'unique téléviseur de la maison, mais pas la même chaîne), et moins sa place dans une socialisation de coopération (deux hommes veulent boire une bière chacun dans un bistrot ; deux enfants veulent jouer au badminton, en se faisant des passes). Le contexte influe sur la relation win-lose ou la relation win-win.*
FloretteRanou a écrit :Si je comprends bien, cela s'explique biologiquement par notre héritage du monde animal et parce que cela avait un rôle dans la survie aux premiers âges de l'humanité.
Mais aujourd'hui avec toutes les technologies dont nous disposons, est-ce que ces "instincts" restent pertinents à cette époque de l'histoire ?
Oui, notre espèce est devenue de plus en plus sociale. Elle se fait moins la guerre (conflit intra-groupe, intra species) qu'avant. [Bon, malheureusement, elle n'a pas encore arrêté.]

* Prenons l'exemple des ressources naturelles. Soit Q la quantité totale d'une ressource naturelle sur la planète. Tant qu'il y en a à foison, nous pouvons la partager (win-win, coopération). Mais dès qu'elle arrive vers la pénurie, ça se bagarre (win-lose, compétition) pour se la procurer (tant qu'elle reste un besoin, de la demande peu élastique). Plus nous gaspillons rapidement cette ressource, plus nous glissons vers l'entonnoir de la compétition (due à la faible offre par rapport à la demande). Idem pour les règles d'un jeu : jouer au tennis pour faire le point est compétitif, jouer au tennis pour se faire des passes est coopératif.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#235 Message par Lilette » mercredi 28 octobre 2015 à 20:42

Autisme : l'ocytocine testé en spray nasal
Autisme : l'ocytocine testé en spray nasal

L'ocytocine joue un rôle crucial face au développement de l'autisme, ou trouble du spectre autistique (TSA). Un spray nasal d'ocytocine, testé auprès d'enfants autistes, pourrait s'avérer encore plus efficace.
14510997.jpg
Une administration d'ocytocine par voie nasale deux fois par jour a permis d'améliorer les compétences sociales et comportementales d'enfants atteints de troubles du spectre autistique. ©TIM SLOAN / AFP

AUTISME. Un spray nasal d'ocytocine pour réduire les symptômes de l'autisme ? C'est la stratégie thérapeutique testée avec un certain succès par une équipe du Brain and Mind Centre de l'Université de Sydney (Australie) qui publie ses résultats dans la revue Molecular Psychiatry* (groupe Nature). Cela fait plusieurs années que les chercheurs considèrent que les troubles comportementaux qui nuisent aux relations sociales des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) sont en partie dus à un déficit d'ocytocine. Appelée aussi "hormone de l'amour" ou "hormone de l'accouchement", cette hormone sécrétée dans le cerveau par l’hypothalamus, est impliquée dans le déclenchement de l’accouchement (et utilisée pour en faciliter certains) ainsi que dans la régulation des émotions. Ainsi, de précédentes recherches ont montré que l'apparition de l'autisme pouvait être favorisée par un déficit d'ocytocine au moment de la naissance ou encore que ces personnes présentaient des taux de cette hormone anormalement bas dans le sang.

Ocytocine : Deux doses quotidiennes

Le test mené en Australie par l'équipe du Pr Adam Guastella est l'un des premiers à explorer la pertinence et la sécurité d'un traitement quotidien à base d'ocytocine dans le cadre d'un essai clinique. Ainsi, 31 enfants de 3 à 8 ans atteints du trouble du spectre autistique ont reçu par voie nasale deux doses quotidiennes soit de cette hormone, soit d'un placebo. Deux phases de l'essai espacées de 4 à 5 semaines afin que l'hormone ne risque pas d'interférer avec le placebo, et vice versa.

"Nous avons observé qu'à la suite de ce traitement à l'ocytocine, les parents des enfants testés rapportaient que leur enfant faisait preuve d'une meilleure sensibilité sociale à la maison." Un sentiment validé par les observations et tests effectués dans le cadre de cet essai au Brain and Mind Centre, explique le Pr Guastella dans un communiqué de l'Université de Sydney. À l'heure actuelle, il n'existe aucun autre traitement que la thérapie comportementale qui permet de "rééduquer" les enfants sur le plan social. Mais en plus de leur coût parfois important, ces consultations demandent beaucoup de temps (jusqu'à 40 heures par semaine) pour des résultats incertains.

Stimuler les liens sociaux grâce à l'ocytocine

Le Dr Andrew Adesman, chef du service Développement et comportement pédiatrique au Cohen Children's Medical Center de New York, n'ayant pas participé à l'étude, salue dans un communiqué une méthodologie qui illustre le rôle de l'ocytocine pour améliorer la communication. Pour lui, il s'agit de"la plus solide preuve que l'ocytocine peut conduire à des améliorations rapides et significatives des aptitudes sociales chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique". Le Dr Adesman met toutefois en garde : "Si certains parents d'enfants atteints de TSA peuvent être tentés de demander à leur médecin de prescrire un spray nasal à l'ocytocine, il faut rappeler que certains pourraient ne pas tolérer ce traitement. Nous avons besoin de rassembler beaucoup plus de données autour des bénéfices et de la sécurité sur le long terme avant qu'il ne soit recommandé comme traitement de choix", précise-t-il.

Reste que "la possibilité d'utiliser ce type de traitement simple pour améliorer les bénéfices sur le long terme, que ce soit d'un point de vu comportemental ou éducatif est très excitante", s'enthousiasme le Pr Ian Hickie, co-auteur de l'étude. C'est en tout cas un motif d'espoir alors que le nombre de cas d'autisme a explosé ces dernières années.


Modération (Tugdual) : Intégration de l'image au forum, pour plus de lisibilité de l'article.
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#236 Message par Jean » mercredi 18 novembre 2015 à 18:59

L’ocytocine en pulvérisation nasale améliore le lien social chez de jeunes autistes

Medscape - Stéphanie Lavaud -17 'novembre 2015


Sydney, Australie – Une étude australienne montre pour la première fois que la pulvérisation nasale d’ocytocine dans une petite cohorte d’enfants autistes âgés de 3 à 8 ans améliore leurs symptômes d’un point de vue comportemental, émotionnel et en termes de sociabilité [1]. « Après traitement par ocytocine, les parents ont rapporté de meilleures interactions avec leurs enfants, et l’évaluation par des cliniciens indépendants (en aveugle) a confirmé cette amélioration de la réponse sociale au Centre de suivi » explique le chercheur Adam Guastella (Autism Clinic for Translational Research, Brain and Mind Centre, University of Sydney) [2].

Pour le Pr Ian Hickie, co-auteur de l’étude et co-directeur du Brain and Mind Centre, « ces nouveaux résultats constituent une première avancée notable dans le développement de traitements médicaux dans les pathologies qui relèvent d’un déficit en interactions sociales comme l’autisme » [2]. Ils ont été publiés dans Molecular Psychiatry.

  • Ocytocine, l’hormone du lien social
    L’ocytocine est connue pour avoir un rôle dans différents comportements, comme la reconnaissance sociale, l'empathie, l’anxiété ou encore l’attachement maternel. Chez l'être humain, l'inhalation d'ocytocine permettrait de majorer un état de confiance vis-à-vis d'autrui, elle aurait aussi un effet facilitateur de l’extinction de la peur (voir notre article). En mesurant le taux de cette hormone dans le sang des patients, les chercheurs se sont aperçus qu'elle était déficitaire chez les patients atteints d'autisme. En 2010, l’équipe du Centre de neuroscience cognitive (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1), dirigée par Angela Sirigu, a montré que l'administration intranasale d'ocytocine pourrait améliorer le comportement social de patients adultes souffrant d’autisme de haut niveau (HFA) ou du syndrome d’Asperger (SA) [3]. Une étude a également suggéré l'efficacité de tels vaporisateurs sur les symptômes de la schizophrénie en association avec un traitement antipsychotique [4]. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’avait été menée chez des autistes aussi jeunes.


Des améliorations mais un effet placebo non négligeable

Sur les 64 enfants initialement contactés, l’étude en a finalement gardé 31, âgés de 3 et 8 ans, répondant au diagnostic d’autisme tel que défini par le DSM IV, syndrome d’Asperger compris. L’étude était randomisée, en double aveugle et contre placebo. Les enfants ont été répartis en deux groupes, l’un recevant l’ocytocine en spray pendant 5 semaines à dose pleine de 12 IU matin et soir, pendant que l’autre groupe recevait le placebo (tous les composants inhalés étaient identiques à l’exception du produit actif). Puis après une période de wash-out de 4 semaines, les groupes étaient inversés (cross-over). Les évaluations ont eu lieu à la semaine 5 pour la phase 1, puis à la semaine 9 et 14 pour la phase 2.

Comparé au placebo, l’ocytocine a entrainé des améliorations significatives sur l’un des deux critères primaires, à savoir l’interaction sociale évaluée par les professionnels de santé (p<0,01). De façon intéressante, quand le placebo a été administré en premier, une analyse statistique complémentaire a montré une relation linéaire de l’amélioration au cours du temps. Dans la discussion, les auteurs interprètent cette linéarité comme un réel effet placebo – un effet bénéfique déclenché par les seules attentes du patient quant à l’action d’une prise en charge spécifique. Dans une récente méta-analyse, cette équipe australienne a d’ailleurs montré que l’effet placebo pouvait compter pour 47% de la réponse dans les études d’intervention pharmacologique et alimentaire dans l’autisme pédiatrique [5].

Les difficultés comportementales et émotionnelles des enfants (critère secondaire) ont, elles aussi, été améliorées de façon importante et significatives (p<0,001), d’après les professionnels de santé. Quant à l’appréciation clinique globale des expérimentateurs, elle a été significativement supérieure pour le groupe ocytocine vers placebo (72% vs 41%, P < 0,05).

En revanche, l'impact du traitement n’a été observé sur le deuxième critère primaire, à savoir la sévérité des gestes répétitifs.

De façon générale, le spray d’ocytocine a été bien toléré. Les effets secondaires les plus fréquents étant la soif, et une plus grande propension à uriner de nuit comme de jour et la constipation. Ils ont été retrouvés chez deux fois plus d’enfants recevant l’ocytocine (10 mentions) que sous placebo (5 mentions). Deux réactions sévères ont toutefois été rapportées en termes d’hyperactivité et d’agressivité chez 3 enfants, chez lesquels l’étude a été stoppée, tout comme ces comportements inhabituels.

Prise en charge multidisciplinaire

Il va de soi que « ces résultats demandent à être confirmés dans des études plus larges » notent les auteurs. La prochaine étape de leurs recherches sera de comprendre comment agit l’ocytocine au niveau des circuits cérébraux pour booster les comportements sociaux.

Car, aussi prometteuse soit-elle, l’ocytocine n’a pas vocation à être le traitement unique de l’autisme. Pour le Pr Ian Hickie, ces travaux sont compatibles avec une prise en charge multidisciplinaire. « L’idée de pouvoir utiliser des traitements aussi simples pour potentialiser les effets bénéfiques à long terme d’autres modes de prise en charge (éducatifs, comportementaux ou faisant appel à la technologie) est très stimulant » a-t-il commenté [2].

La recherche a été principalement financée sur des fonds privés (issus de fondations) et partiellement sur des bourses du NHMRC et de la BUPA Health Foundation.

REFERENCES:

Yatawara CJ, Einfeld SL, Hickie IB et al. The effect of oxytocin nasal spray on social interaction deficits observed in young children with autism: a randomized clinical crossover trial. Molecular Psychiatry advance online publication 27 October 2015; doi: 10.1038/mp.2015.162

'Bonding' hormone benefits children with autism , University of Sydney, 27/10/2015.

Autisme : l'administration d'ocytocine améliore le comportement social des patients, CNRS, 15 février 2010.

Feifel Dl, K. Macdonald, A. Nguyen A et al., « Adjunctive intranasal oxytocin reduces symptoms in schizophrenia patients »,Biol Psychiatry 2010, vol. 68, no 7,‎ p. 678-80 (PMID 20615494).

Masi A, Lampit A, Glozier N et al. Predictors of placebo response in pharmacological and dietary supplement treatment trials in pediatric autism spectrum disorder: a meta-analysis. Transl Psychiatry2015 Sep 22;5:e640. doi: 10.1038/tp.2015.14
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#237 Message par Ixy » mercredi 18 novembre 2015 à 19:02

Une avancée qui se confirme :bravo:
Je n'ai pas de diagnostic /!\
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meï
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#238 Message par meï » jeudi 19 novembre 2015 à 13:23

je 'nai pas d'avis sur l'ocytocine tout ce que je sais que c'est que me concernant, si je suis autiste, je n'ai aucun manque d'ocyticine concernant mes propres enfants.(mais alors même à l'inverse je crois.je les couve, comme une louve.)
j'ai un rapport fusionnel avec ma fille tout en lui laissant son espace.mais je ne ressens aucun souçis aucunes difficulté d'attachement avec mes propres enfants.
par contre dès qu'il s'agit d'autrui, de personnes non proches, (et pour les proches il faut vraiment qu'elles soient très proches et le lien met du temps des années à se construire) alors là en effet je ressens une sorte de "vide" (?) affectif.
du coup c'est très curieux.je crois que on est pas tous pareils, autistes ou pas, (et surtout qu'il ne faut pas trop généraliser )mais si ça aide des enfants alors tant mieux!!
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#239 Message par bidouille » jeudi 19 novembre 2015 à 13:57

quant je lit cela
http://www.famili.fr/,a-quoi-sert-l-ocy ... ,71129.asp

je me pose des question me concernant et le lien qu'il pourrait y avoir avec l'autisme de mon loulou.
J'ai des accouchement sans douleur
Rapide mais avec stagnation du travail
Je fais des hémorragies avec rétention du placenta
J'avais comme un "manque de lait" lorsque j'ai allaité mon premier. (enfant qui pleure de faim constament, qui ne parviens pas a teter le lait...)

Est ce possible que j'ai manqué d'ocytocine et que ca ai joué sur le fait que mon loulou soit aspie?

Est ce possible que l'ocytocine hormone féminine, permette aux aspies femmes d'être moins facilement détectable?
Maman bizarroïde d'un grand ado de 16 ans (EIP TDA) et d'un ado de 14 ans Asperger TDAH.

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Manichéenne
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Re: Ocytocine, la molécule du "bonheur"

#240 Message par Manichéenne » jeudi 19 novembre 2015 à 16:02

L'article est vraiment basique, pour ne pas dire partial.
L'ocytocine artificielle pendant l'accouchement bloque la production d'ocytocine naturelle. Les perfusions d'ocytocine artificielle sont quasi-systématiques pendant les accouchements en France, et sont la cause de nombreuses hémorragies et complications (contractions moins efficaces, ou trop fortes sur un col pas prêt, souffrance fœtale, hémorragie dès que la perf ne fait plus effet puisque les hormones naturelles ne prennent pas le relais, augmentation des douleurs qui augmentent donc le recours à la péridurale, etc).

Ce que tu décris peu avoir de multiples causes, sans lien avec l'ocytocine, ou en lien avec une perf d'hormones artificielles, etc.

Je ne vois pas en quoi l'ocytocine de la mère jouerait un rôle dans l'autisme de l'enfant, sauf à reprendre des théories psychanalytiques et tenter de les prouver par le défaut d'attachement à la naissance, ou à faire un lien indirect passant par les complications de l'accouchement.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA, cadet TSA de type Asperger.

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