L'empathie

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omega
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Re: Empathie

#226 Message par omega » mercredi 8 février 2012 à 13:41

Murielle a écrit :Question: Comment faire pour savoir si un enfant Aspi s'est fait mal???? Comment le lui demander sans "l'agresser?"?
Vous avez des pistes? Comment auriez-vous aimé (où aimeriez vous ? ) qu'on fasse si c'était vous?
Ben tout bêtement: "ça va? tu t'es fait mal ou bien pas de bobo?" :D
Avec dans l'idée: bon, on peut passer à la suite ou y'a un problème?

Autant si on m'envahit et si on me presse de questions inquiètes, je me bloque tout de suite, autant si on me demande concrètement, je réponds concrètement.

Ce sont surtout les émotions des autres qui m'agressent, pas vraiment les questions en elles-mêmes.

Mais ça ne veut pas dire que ce sera forcément pareil pour ton fils. :?:

Ce qui à la limite peut m'énerver dans ce genre d'émotions, c'est qu'elles se bloquent et s'appesantissent sur le passé récent: tu t'es fait mal, oh la la, mais qu'est-ce que tu as, etc, etc.
Alors que pour moi, quand c'est fait, c'est fait :D et on ne peut rien y changer; ça sert à rien de revenir là-dessus ni d'en rajouter; donc soit on clôt l'événement, soit on répare les conséquences avant de passer à autre chose.
Les contre-coups émotionnels vont à l'encontre de cette réaction de sauvegarde, donc mes réactions sont souvent à contre-courant dans ce type de situation, et j'ai souvent l'impression de passer en force contre les réactions émotionnelles des autres.
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Re: Empathie

#227 Message par Liane » mercredi 8 février 2012 à 14:23

Je comprends bien l'idée de ne pas surcharger en émotions. Il y a aussi les interprétations différentes des expressions du visage ( confondre l'inquiétude et la colère par exemple).
C'est sans doute encore plus complexe que ça mais vos opinions m'aident déjà beaucoup ou me confortent dans l'attitude à adopter. :)
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samoju
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#228 Message par samoju » mercredi 8 février 2012 à 21:51

C'est probablement le "corps qui censure", sous entendu une action d'avant la conscience.
C'est aussi ce que je pense.

Liane, moi j'ai appris à aller au dela de la demande et à observer ce qui est inhabituel parce que mes enfants et mon mari ont un rapport à la douleur trés différent de tout un chacun.

Pour t'en donner un exemple ma fille a fait une invagination sans aucune réaction observable autre que du sang dans les selles.
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manu
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#229 Message par manu » jeudi 9 février 2012 à 10:52

samoju a écrit :Citer:
C'est probablement le "corps qui censure", sous entendu une action d'avant la conscience.


C'est aussi ce que je pense.
D'ailleurs, je sais pas comment j'y ai pas pensé plus tôt, c'est la même chose après la chute dans l'escalier.
omega a écrit :Les contre-coups émotionnels vont à l'encontre de cette réaction de sauvegarde, donc mes réactions sont souvent à contre-courant dans ce type de situation, et j'ai souvent l'impression de passer en force contre les réactions émotionnelles des autres.
Oui, et c'est drôlement comparable. (j'aurais pu citer tout le message)
Je crois qu'on traite en parallèle du même mécanisme de part et d'autre de "la frontière du mot aspie".

Je veux pas l'affirmer (même si mes tournures ou souvent l'aire définitives) mais vraiment le soumettre au regard critique de chacun.


La possibilité de se représenter en interne l'hypothétique état de l'autre submerge, et risque d'entraver les capacité de fonctionnement. En claire l'empathie a un seuil maximum au delà du quel on débranche.
Empathie c'est ce qu'on suppose de l'autre a partir de son expérience de correspondance.


Donc quant la communication a des raté, quant la correspondance empathie laisse ouverte des hypothèses, les risque d'être submergé sont accrus.
Ce que personne n'imagine, c'est que l'état de l'autre, de Murielle qui s'inquiète face au éventuelles conséquence de la gamelle, puisse mettre son fil dans le même état que celui du médecin d’en-temps qui se coupais la perception de la douleur du nourrisson.
(j'ai oublié son prénom, si jamais je l'ai su. J'aime parler de quelqu'un sans en faire un sujet, passer juste pas la filiation beurk, ça fait excroissance, je supporte pas bien, mais bon c'est un autre sujet)


C'est pour ça que la définition par le simple défaut d'empathie c'est une catastrophe. Moi je ressent plus une hyper empathie chez les personnes aspie, si c'était nu organe je ne le vois pas comme manquant, mais comme hypertrophié, par ce que pas bien fonctionnel justement.


Si chacun arrive a voir se seuil de déconnexion chez lui même, des neuro-clones aux neuro-exentriques, on à dans cet chose taboo par ce que lié a un risque de souffrance, un moyen de se comprendre.
L'urgence dont parle Oméga, il faut la transposer a l'impossibilité de percevoir l'état de l'autiste par les autres, pour les comprendre.
L'extrême de percevoir la souffrance d'un nourrisson, il faut la transposer a ce que voit l'autiste de qui on s'approche avec émois.


C'est anne marie qui est une grande fane des indiens d’Amérique qui cite souvent le fait que quant il se rendent visite dans certaine tribus, il ne viennent pas toquer à la tente, mais restent en vue a proximité et attendent d'être invité a s'approcher. Je crois que ça répond aussi à :
Vous avez des pistes? Comment auriez-vous aimé (où aimeriez vous ? ) qu'on fasse si c'était vous?
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#230 Message par Liane » jeudi 9 février 2012 à 18:12

samoju a écrit :j'ai appris à aller au dela de la demande et à observer ce qui est inhabituel parce que mes enfants et mon mari ont un rapport à la douleur trés différent de tout un chacun.
C'est bien ce que j'ai constaté à la maison aussi, ce rapport "différent". Pour mon fils - après je m'arrête ici en ce qui concerne mon expérience personnelle, puiqu'il y a d'autres endroits dans ce forum pour partager- c'est plutôt dans le sens inverse. La moindre égratignure, peut , ou pouvait, être ressentie du bout des orteils à la pointe des cheveux, le plainte est dans ce cas soit diffuse et hyper exprimée , soit non exprimable parce qu'elle "déborde". On le retrouve alors au fond de son lit, porte et volets de la chambre fermés, parfois endormi... ce qui peut mettre la personne en face pour le moins en situation de perplexité, si elle est un peu " au courant" ou tolérante ; ou bien la personne en face est totalement intolérante et ignare, elle peut même être aggressive ce qui ne fait que renforcer le malaise de l'enfant.
En tout cas un medecin y perd vite son latin, s'il veut être efficace sur l'origine de la douleur!!! :mrgreen: :mrgreen:

J'avais lu des chose à ce sujet ( mais je ne note pas hélas !! :roll: ) mais je n'avais jamais eu l'occasion d'en discuter. ça me passionne donc, autant d'un point de vue personnel que professionnel.
Mais je pense qu 'il faudrait qu'il faut que j'étoffe mes observations avant de continuer à en discuter.
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#231 Message par samoju » jeudi 9 février 2012 à 21:33

Je crois qu'on traite en parallèle du même mécanisme de part et d'autre de "la frontière du mot aspie".
La possibilité de se représenter en interne l'hypothétique état de l'autre submerge, et risque d'entraver les capacité de fonctionnement
Manu, c'est exactement comme cela que je le comprend et tu l as trés bien formulé.

Liane mes enfants peuvent " varier " de l hypo à l'hyper selon le contexte et la période.
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#232 Message par manu » vendredi 10 février 2012 à 10:09

Liane a écrit : le plainte est dans ce cas soit diffuse et hyper exprimée , soit non exprimable parce qu'elle "déborde".
Toujours le même sujet du "seuil de déconnexion".

Encore une confirmation d'une sensibilité hypertrophié et non pas atrophié.
(qui rejoint le taper sur le mur pour détourner ou arriver a passer se seuil, ça me fait aussi penser a ceux qui courent, comme Franck ou Lila).


L'apprentissage c'est perdre des connexions. C'est créer les raccourcis. On le sait, on l'a observé neurologiquement.
L'incertitude communicationnelle maintiens ouverte les éventualités, les autre voies.


Moi je me demande depuis longtemps si la sensibilité n'est pas lié a ça.
Pour fonctionner comme tout le monde sur les chemins qui pour les autres sont sélectionnées et hypertrophiés, on ne peut compenser que par la quantité, la sur utilisation générale.
Et les asperger sont probablement des champions du moulinage du ciboulot même si c'est en boucle.
Certains déconnectent en courant, d'autre décortiquent des sujets comme celui là pour tenter de donner un ordre de bataille, d'autres trouvent des moyens de laisse s’apaiser de temps a autre le sur-fonctionnement, quitte a plus du tout faire comme tout le monde, et les pauvres a qui on interdit de le faire sous couvert de rectification éducationnelle sont comme par hasard drôlement plus sujet a l’auto-mutilation ...

J'ai encore un peut dérivé, mais pour une fois je crois que j'ai un peut expliqué pourquoi. :oops: :P
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Re: Empathie

#233 Message par nicolew » samedi 11 février 2012 à 14:08

j'ai lu quelque part, mais je ne retrouve plus où que le NT crée des filtres entre le cerveau et les organes des sens. La phrase n'est pas ce que j'ai lu mais refléte la manière dont je l'ai interprétée et retenue. Mon interprétation se rapproche beaucoup de ce qui est dit ici.
Quand manu dessine un chemin privilégié par rapport à d'autres chemins, il s'agit d'une espèce de filtrage crée par les expériences différentes.
L'image que j'en ai s'est renforcée lorque je suis allée écouter une conférence sur les amplificateurs d'oreilles. Le conférencier a parlé avec les mêmes termes que ceux utilisés ici.
En particulier, la personne qui met pour la première fois les amplis après que son ouie ait baissé est très perturbée car elle entend tous les sons, et a du mal à différencier le son de la voix des autres sons. L'exemple donné par le conférencier, c'est moi qui jouait avec des pièces de monnaie dans le fond de ma poche. Ce bruit parasite peut devenir plus important que la voix du conférencier. Il a aussi dit que tout cela faisait que les personnes nouvellement appareillées finissaient par sentir leur ouie complétement saturée et enlèvent les ampli pour trouver du repos. Néanmoins, une fois reposés, ils les remettent.

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Re: Empathie

#234 Message par Liane » samedi 11 février 2012 à 20:39

C'est une bonne comparaison, le filtre.
Il y a beaucoup de choses bien expliquées ici qui m'aident à mieux comprendre le "specimen" qui vit chez moi.
Je pense que quand une personne qui a le même genre de fonctionnement est " saturée" il arrive qu'elle se mette en mode" off" se qui peut faire penser à d'autres qu'elle est vide,creuse, absente,inexistante, froide... Je ne sais pas si je m' explique très bien...pas beaucoup de temps devant moi et je vais être occupée quelques jours...
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Re: Empathie

#235 Message par manu » mardi 14 février 2012 à 13:03

Ce mémoire il c'est des neurones efferant connecté a des neurone afférant.

En décrypté : Des connexions arrivant du cerveau (efferant) servent a moduler l’intensité de la réception par les connexion nerveuses qui arrivent des sens (afférent).

Donc beaucoup de message entrant+beaucoup de message pour dire de calmer le message entrant, ça fait une sur consommation du mécanisme nerveux. De là il semble logique d'y voir peut être une explication de certains déséquilibres observé dans l'autisme, en neurotransmetteur par exemple.
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Re: "Autisme et empathie" - Rachel Cohen-Rottenberg

#236 Message par Jean » lundi 16 avril 2012 à 12:17

Suite :
L'empathie cognitive

L'empathie cognitive est liée au fait d’être capable de lire visuellement et intuitivement des signaux non verbaux subtils pour comprendre ce qui se passe dans l'esprit d'une autre personne. Cela inclut d'être capable de lire les expressions faciales, le langage corporel et les émotions transmises par les yeux.

En général, les gens tout au long du spectre de l'autisme ont des difficultés avec l'empathie cognitive basée sur des signes visuels nonverbaux. J’en ai certainement. Je peux lire quelques signes nonverbaux, mais les plus subtils m'échappent, sauf quand ils proviennent de
  • a) d'autres personnes sur le spectre, que je ne semble avoir aucun mal à lire du tout, ou
    b) des non-autistes avec qui j'ai une pratique relativement longue.
Avec quelqu'un que je connais bien, je peux voir les signaux subtils, parce que je suis traversé un processus d'apprentissage de la personne et de capacité à associer les signaux aux émotions de la personne.

En ce qui concerne les non-autistes, mon processus n'est pas intuitif, mais après mes 53 ans sur la planète, il est devenu assez réfléchi. Par exemple, je peux lire relativement bien les signaux non verbaux de mon mari. Nous nous connaissons depuis plus de dix ans, et il prend soin de verbaliser ses sentiments autant qu'il le peut. Tant le délai prorogé que nous avons passé ensemble que sa capacité à verbaliser ont pour résultat ma capacité accrue à relier les signaux avec leur source.
En d'autres termes, comme beaucoup de personnes autistes, j'ai grandi et appris au cours de la vie.

Traduction à suivre
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

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Re: "Autisme et empathie" - Rachel Cohen-Rottenberg

#237 Message par samoju » lundi 16 avril 2012 à 21:39

En d'autres termes, comme beaucoup de personnes autistes, j'ai grandi et appris au cours de la vie.
C'est une donnée qui semble trop souvent occultée.

Merci Jean pour ce travail, je trouve cette dernière traduction extrêmement intéréssante.
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Re: "Autisme et empathie" - Rachel Cohen-Rottenberg

#238 Message par Jean » lundi 16 avril 2012 à 23:05

suite :
L'empathie émotionnelle / affective

L'empathie émotionnelle / affective est entièrement différente de l'empathie cognitive. C'est ce que la plupart des gens considèrent comme la véritable empathie.

L'empathie émotionnelle / affective a à voir avec la réponse émotionnelle déclenchée en face de l'expérience d'une autre personne. Selon des études récentes (telles que Markram et Markram en 2007 Le Syndrome du monde intense: une hypothèse alternative pour l'autisme , et d'Adam Smith 2009 L'hypothèse du déséquilibre de l'empathie de l'autisme ), les personnes autistes ont des niveaux extrêmement élevés d'empathie émotionnelle / affective. Dans le monde en ligne, il y a un véritable trésor d’écrits par des personnes autistes et nos proches qui portent sur les conclusions des deux études.

L'étude de Markram et celle de Smith reflètent mon expérience avec beaucoup plus de précision que le prétend le travail de Simon Baron-Cohen, qui n'a jamais donné de crédit à l'idée que l'empathie émotionnelle / affective des personnes autistes pourrait dépasser celle des autres. Comment suis-je sensible ? Si une personne à côté de moi en train de souffrir, je le sens, comme si la souffrance était la mienne. Si la personne à côté de moi est joyeuse, je me sens particulièrement heureuse. Si je vois un film dans lequel une personne reçoit une balle, j'imagine immédiatement les balles déchirer mon propre corps. J'ai lu histoire après histoire par des parents d'autistes qui disent que leurs enfants pleurent quand ils voient des scènes d'animaux qui souffrent ; d'autres disent que leurs enfants peuvent toujours revenir sur toutes les émotions dans une chambre. Je partage ces expériences.

Je peux me sentir absolument baignée dans les émotions des autres personnes, même quand les gens ne sont pas en train d’exprimer leurs sentiments directement, et je ressens ces émotions très intensément. Je peux marcher dans une salle bondée et sentir toutes les émotions des gens là; être empathique peut être absolument écrasant. D'après ce que je comprends, la plupart des non-autistes ne ressentent rien de proche de ce genre d'empathie, mais c'est une expérience commune pour ceux d'entre nous qui sont sur le spectre.

Comment puis-je ramasser toutes ces émotions en l'absence de lecture des signaux non verbaux? À un certain niveau, je enregistre probablement tous les signes visuels non-verbaux, mais je ne peux pas les analyser individuellement ou y répondre de la manière dont une personne non-autiste le ferait. En d'autres termes, je peux littéralement les voir tous - et ils ont un impact émotif évident - mais je ne peux pas les lire en temps réel.

J'ai aussi une sorte d'intuition, un sixième sens à propos des gens qui ne peut jamais être mesuré de façon objective. Comme je l'ai appris par la difficile expérience, la seule fois où mon intuition me manque, c'est quand je l'ignore.

Je suis aussi venue à reconnaître que j'utilise un autre sens, celui qui est suraigu et entièrement négligé dans les études de la façon dont les personnes autistes perçoivent le monde: mon audition. Je peux déchiffrer les détails subtils des tons vocaux très, très bien, surtout quand les gens utilisent des tons vocaux qui ne correspondent pas au contenu de leurs paroles. Si une personne est triste ou en colère, mais qu’elle utilise des mots qui cherchent à en quelque sorte le masquer, je peux le dire tout de suite. C'est comme si j’entends des brins de musique qui ne sont pas en harmonie.

Mon expérience en tant que musicienne, dans laquelle je me ressens à l'intérieur de l'émotion de la musique et je ressens la puissance de la musique en moi, s'étend à l'audition des signaux tels que des tonalités vocales, ou la force relative avec laquelle quelqu'un abat sa main sur une table, ou avec quelle rapidité une personne marche, ou avec quelle détermination les pieds d'un individu frappent le sol. C'est un moyen intuitif pour moi de juger ce qui se passe dans mon environnement, en particulier concernant les humeurs des autres personnes. Et parce que je ne filtre pas bien le son, et ait très peu de capacité à mettre tous les sons à l’arrière-plan, je ne rate rien quand il s'agit de mon expérience auditive.

Je suis certaine que mon ouïe me permet de déchiffrer les subtilités des états émotionnels chez les autres, parce que quand je sors dans le monde et que j’évite la surcharge auditive par le port de bouchons d'oreille, j’évite une surcharge émotionnelle ainsi. C'est un soulagement béni d’être en mesure de sortir en public et de tenir les émotions des gens à distance, laissez-moi vous le dire.

L'empathie exprimée

L'empathie exprimée a trait à la réponse aux sentiments et aux pensées d'une autre personne. Manifestement, il ne suffit pas d'éprouver de l'empathie. Elle doit être exprimée de telle sorte que l'autre personne sait que vous comprenez et que vous ressentez de la compassion.

A suivre
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Re: "Autisme et empathie" - Rachel Cohen-Rottenberg

#239 Message par meï » lundi 16 avril 2012 à 23:10

ce que je ne comprends pas ttou a fait c'ets pourquoi certaines situations me laissent perplexes voir paniquée de l'interieur( "autre" qui pleure, qui a besoid 'aide morale, etc..) et d'autre plus simplette me font "pleurer."(injusticeflagrante ds un film. souffrance animale...)
c'est quand meme assez paradoxale.
moi aussi j'ai ttou appris je crois mais je ressens des choses comme un animal.j'en suis sure aujourd'hui.(je ne sais pas si c'est en rapport avc l'empathie.mais ce que je ressens provient en general d'une masse, les individualités me touchent peu...)
mais je ne susi pas du ttou insensible. jai une autre manière de ressentir .je crois.... :roll:
si je susi HS pardon.(j'ai du mal a le voir en ce moment.)
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Re: "Autisme et empathie" - Rachel Cohen-Rottenberg

#240 Message par meï » lundi 16 avril 2012 à 23:11

Jean a écrit : Je peux me sentir absolument baignée dans les émotions des autres personnes, même quand les gens ne sont pas en train d’exprimer leurs sentiments directement, et je ressens ces émotions très intensément. Je peux marcher dans une salle bondée et sentir toutes les émotions des gens là; être empathique peut être absolument écrasant. D'après ce que je comprends, la plupart des non-autistes ne ressentent rien de proche de ce genre d'empathie, mais c'est une expérience commune pour ceux d'entre nous qui sont sur le spectre.
c'est exactement ca.
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