Re: Prévalence des troubles du spectre autistique
Posté : vendredi 10 mai 2019 à 16:37
Des chiffres élevés ressortent de la première estimation sur la prévalence de l'autisme au Qatar
Par Hannah FURFARO / 4 Mai 2019
Parmi les enfants d'âge scolaire au Qatar, la prévalence de l'autisme atteint 1,4 %, plus que la moyenne mondiale, mais moins que le pourcentage des Etats-Unis.
Ces résultats proviennent de la première étude épidémiologique fiable sur la prévalence de l'autisme au Qatar.
Les chercheurs présentaient les résultats inédits de cette étude aujourd'hui, au congrès annuel 2019 de l'International Society for Autism Research, à Montréal.
Les estimations précédentes évaluaient la proportion d'enfants autistes au Qatar à 5 pour 10 000, raconte Fouad Alshaban, scientifique principal au Biomedical Research Institute de Doha, au Qatar, avant d'ajouter que ces estimations reposaient sur des méthodes d'enquête peu fiables, et l'on considère qu'elles manquent de précision.
Alshaban confie : « Ces nouveaux résultats ont agi comme une sonnette d'alarme pour les autorités gouvernementales du Qatar ».
« C'est une situation qui préoccupe beaucoup les autorités », nous dit-il, « ils font de gros efforts pour mettre en place les infrastructures permettant de répondre à ces besoins [des personnes autistes]. »
Alshaban et ses collègues ont d'abord traduit en Arabe, puis validé un outil de dépistage couramment utilisé, appelé le Social Communication Questionnaire (SQC – Questionnaire sur la Communication Sociale). Ils ont également formé des médecins du Qatar à utiliser les outils diagnostiques qui constituent la référence absolue, tels que l'Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS).
L'équipe a fait parvenir le questionnaire SCQ traduit en arabe aux parents de plus de 62 000 enfants, âgés de 5 à 12 ans. Le questionnaire a été retourné rempli par les parents de 9 074 enfants. Des 773 enfants qui obtenaient des scores positifs pour l'autisme, 163 se sont présentés pour une évaluation diagnostique. Enfin, les cliniciens ont diagnostiqué l'autisme pour 14 de ces enfants, y compris 5 d'entre eux, pour qui cela était évoqué pour la toute première fois.
Sur les quelques 8 000 enfants qui ont obtenu des scores négatifs pour l'autisme, 760 ont été testés pour vérifier l'absence du trouble autistique, soit à la clinique soit par le biais d'un entretien au téléphone avec les parents. Pour 3 enfants, les chercheurs ont confirmé les diagnostics d'autisme posés antérieurement, mais ils n'ont pas découvert de nouveaux cas.
Il est probable que les parents soucieux de leurs enfants aient davantage pris la peine de répondre à l'enquête, ce qui pourrait avoir majoré le taux de prévalence obtenu. Toutefois, le dr Alshaban explique que cet effet devrait être normalement « dilué dans le très vaste échantillon consulté ».
Biais de sexe :
1,5 % des enfants de 8 ans sont autistes – ce qui rejoint quasiment la prévalence pour ce groupe d'âge aux Etats-Unis.
En outre, les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de 839 autres enfants, qui consultaient dans des cliniques spécialisées, en vue de calculer le ratio garçon/fille pour le diagnostic d'autisme ; par ailleurs, ils ont examiné des caractéristiques familiales telles que le lien de parenté des parents.
Les résultats obtenus établissent que l'autisme est diagnostiqué chez quatre garçons pour une fille, conformément au ratio calculé dans d'autres pays. Ils n'ont trouvé aucun rapport entre la prévalence de l'autisme et une possible consanguinité – à savoir, lorsque les parents sont cousins au premier ou au second degré. Cependant, lorsque les parents sont ainsi issus de la même famille, les enfants sont plus susceptibles de déclarer des caractéristiques autistiques plus marquées.
Le dr Alshaban estime que ces résultats devraient pousser le gouvernement du Qatar à privilégier l'offre de soins aux autistes. Le gouvernement participe de manière importante aux dépenses de santé du pays.
https://www.spectrumnews.org/news/first ... h-numbers/
Par Hannah FURFARO / 4 Mai 2019
Parmi les enfants d'âge scolaire au Qatar, la prévalence de l'autisme atteint 1,4 %, plus que la moyenne mondiale, mais moins que le pourcentage des Etats-Unis.
Ces résultats proviennent de la première étude épidémiologique fiable sur la prévalence de l'autisme au Qatar.
Les chercheurs présentaient les résultats inédits de cette étude aujourd'hui, au congrès annuel 2019 de l'International Society for Autism Research, à Montréal.
Les estimations précédentes évaluaient la proportion d'enfants autistes au Qatar à 5 pour 10 000, raconte Fouad Alshaban, scientifique principal au Biomedical Research Institute de Doha, au Qatar, avant d'ajouter que ces estimations reposaient sur des méthodes d'enquête peu fiables, et l'on considère qu'elles manquent de précision.
Alshaban confie : « Ces nouveaux résultats ont agi comme une sonnette d'alarme pour les autorités gouvernementales du Qatar ».
« C'est une situation qui préoccupe beaucoup les autorités », nous dit-il, « ils font de gros efforts pour mettre en place les infrastructures permettant de répondre à ces besoins [des personnes autistes]. »
Alshaban et ses collègues ont d'abord traduit en Arabe, puis validé un outil de dépistage couramment utilisé, appelé le Social Communication Questionnaire (SQC – Questionnaire sur la Communication Sociale). Ils ont également formé des médecins du Qatar à utiliser les outils diagnostiques qui constituent la référence absolue, tels que l'Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS).
L'équipe a fait parvenir le questionnaire SCQ traduit en arabe aux parents de plus de 62 000 enfants, âgés de 5 à 12 ans. Le questionnaire a été retourné rempli par les parents de 9 074 enfants. Des 773 enfants qui obtenaient des scores positifs pour l'autisme, 163 se sont présentés pour une évaluation diagnostique. Enfin, les cliniciens ont diagnostiqué l'autisme pour 14 de ces enfants, y compris 5 d'entre eux, pour qui cela était évoqué pour la toute première fois.
Sur les quelques 8 000 enfants qui ont obtenu des scores négatifs pour l'autisme, 760 ont été testés pour vérifier l'absence du trouble autistique, soit à la clinique soit par le biais d'un entretien au téléphone avec les parents. Pour 3 enfants, les chercheurs ont confirmé les diagnostics d'autisme posés antérieurement, mais ils n'ont pas découvert de nouveaux cas.
Il est probable que les parents soucieux de leurs enfants aient davantage pris la peine de répondre à l'enquête, ce qui pourrait avoir majoré le taux de prévalence obtenu. Toutefois, le dr Alshaban explique que cet effet devrait être normalement « dilué dans le très vaste échantillon consulté ».
Biais de sexe :
1,5 % des enfants de 8 ans sont autistes – ce qui rejoint quasiment la prévalence pour ce groupe d'âge aux Etats-Unis.
En outre, les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de 839 autres enfants, qui consultaient dans des cliniques spécialisées, en vue de calculer le ratio garçon/fille pour le diagnostic d'autisme ; par ailleurs, ils ont examiné des caractéristiques familiales telles que le lien de parenté des parents.
Les résultats obtenus établissent que l'autisme est diagnostiqué chez quatre garçons pour une fille, conformément au ratio calculé dans d'autres pays. Ils n'ont trouvé aucun rapport entre la prévalence de l'autisme et une possible consanguinité – à savoir, lorsque les parents sont cousins au premier ou au second degré. Cependant, lorsque les parents sont ainsi issus de la même famille, les enfants sont plus susceptibles de déclarer des caractéristiques autistiques plus marquées.
Le dr Alshaban estime que ces résultats devraient pousser le gouvernement du Qatar à privilégier l'offre de soins aux autistes. Le gouvernement participe de manière importante aux dépenses de santé du pays.
https://www.spectrumnews.org/news/first ... h-numbers/