Causes environnementales de l'autisme

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Idée
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#136 Message par Idée » jeudi 12 décembre 2013 à 18:06

charles a écrit :Je n'ai pas "lâcher" le morceau et j'ai obtenu 2 traitements antibiotiques de longue durée prescrit par un médecin qui justement a travaillé avec le Pr Montagné et l'autisme. Les effets ont eu un effet similaire à la vidange et nettoyage du grêle et colon, mais plus définitif. Aujourd'hui, j'ai parfois de courtes périodes de rechute, mais très rarement et très courte. Mais rien à voir avec les crises d'il y a 3 ans.
Est-ce possible de savoir de quels traitements il s'agit ? Et ça a fait effet à partir de combien de temps chez toi ? Y a-t-il eu des effets indésirables à ce traitement ? (les réponses m'intéressent, mais sens toi libre de répondre).
charles a écrit :Je crois que je vais devenir "suspect" quand j'aurai lister tous les problèmes que j'ai eu à gérer et ceux que dois encore gérer :lol:
Non.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#137 Message par charles » jeudi 12 décembre 2013 à 18:23

Le traitement a été simple : azythromicine à forte dose, associée au tetralysal, et divers compléments pour éliminer les toxines, refaire la flore .....
Mais ça n'a pas modifié mon comportement :D

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Re: Causes environnementales de l'autisme

#138 Message par Idée » jeudi 12 décembre 2013 à 19:16

charles a écrit :Le traitement a été simple : azythromicine à forte dose, associée au tetralysal, et divers compléments pour éliminer les toxines, refaire la flore .....
Merci.
charles a écrit :Mais ça n'a pas modifié mon comportement :D
Ça a eu un effet sur la fatigue ? Le niveau d'énergie ? L'humeur (ou l'anxiété) ? (Dans le sens où moins de problèmes digestifs normalement ça aide à de meilleures nuits de sommeil et à ne pas avoir un corps qui est en lutte constante par rapport à la douleur, etc.)
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#139 Message par Jean » samedi 21 décembre 2013 à 19:08

Grossesse : les antidépresseurs n’augmenteraient pas le risque d’autisme
Le 20 décembre 2013 à 09h00 - Mis à jour le 20 décembre 2013 à 10h45 - par Emilie Cailleau

Une étude danoise balaie le risque d'autisme associé à la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse. En revanche le risque serait réel pour le futur enfant quand le traitement est pris avant la grossesse.

Les scientifiques sont divisés sur les risques associés à la prise d'antidépresseurs chez la femme enceinte. Si le risque d'enfant mort-né est officiellement exclu, l'incertitude demeure sur l'impact des antidépresseurs sur le développement cognitif de l'enfant et en particulier sur le risque d'autisme.

Le débat est relancé avec la parution d'une nouvelle étude du Statens Serum Institute à Copenhague au Danemark. La version des Danois est la suivante : rien ne prouve que les antidépresseurs pris pendant la grossesse augmentent le risque d'autisme chez le futur enfant. Néanmoins le risque augmente quand les traitements sont pris avant de tomber enceinte.

Dans le viseur des chercheurs danois, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Cette classe d'antidépresseurs englobe des médicaments Prozac, Zoloft et Paxil habituellement prescrits pour des troubles dépressifs.

Dans la revue scientifique New England Journal of Medicine, les chercheurs expliquent avoir suivi des femmes ayant pris des antidépresseurs avant ou pendant la grossesse. Sur les 626 875 bébés auxquels elles ont donné naissance au Danemark entre 1996 et 2005, 3 892 enfants ont présenté des symptômes d'autisme.

Les calculs des chercheurs ont souligné un risque beaucoup plus important d'autisme chez les enfants dont les mères avaient pris des ISRS quelques mois avant de tomber enceinte. Les enfants avaient en effet 46 % de risques supplémentaires d'être autiste quand leur mère avait pris des antidépresseurs avant la grossesse.

Pas de différence notoire pendant la grossesse

La différence entre les mères sous antidépresseurs pendant la grossesse et celles qui n'en avaient jamais pris (ni avant ni pendant) était en revanche trop minime pour que les chercheurs concluent à une quelconque dangerosité des antidépresseurs pendant la grossesse.

L'étude a également montré que les mères souffrant de schizophrénie avaient trois fois et demi plus de chances d'avoir un enfant autiste.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#140 Message par Jean » lundi 6 janvier 2014 à 9:44

Voir l'interview dans "Books" de Peter Bearman:
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... 26#p114626
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#141 Message par Madu » mardi 14 janvier 2014 à 8:32

Intéressant : http://franck-ramus.blogspot.fr/ post du 27 Décembre 2013
sur le blog on peut télécharger les documents de références de cet article

Au-delà de l'inné et de l'acquis
Article mis à jour et adapté de Ramus, F. (2012).
Au-delà de l'inné et de l'acquis. Hors-série La Recherche - Spécial Logique, Juillet 2012, 18-20.


Tous les concepts du langage courant n'ont pas nécessairement leur place en sciences. Par exemple, le concept d'âme est parfaitement compréhensible, mais ne correspond à rien qui puisse être étudié scientifiquement. D'autres concepts nécessitent d'être redéfinis d'une manière plus précise ou plus générale avant de pouvoir jouer un rôle dans des explications scientifiques. C'est ce qui est arrivé par exemple aux concepts de poids, de force ou de température. L'inné et l'acquis fournissent un exemple édifiant de notions qui semblent avoir un sens clair dans le langage courant, mais qui ont échoué à intégrer le vocabulaire scientifique, même sous réserve de redéfinition.

Une propriété centrale de l'opposition entre l'inné et l'acquis est que ces deux termes sont tenus pour mutuellement exclusifs. Les caractéristiques de l'être humain sont censées être soit innées, soit acquises. Or cette dichotomie est tout simplement incohérente. Si l'on se réfère aux définitions littérales de ces mots, l'inné fait référence à ce qui est présent dès la naissance. L'acquis fait référence à ce qui est acquis par apprentissage, par exposition, et, dans un sens plus général, par interaction avec l'environnement. On voit dès lors que les deux termes ne sont pas mutuellement exclusifs: d'une part le fœtus interagit avec l'environnement et acquiert des expériences bien avant la naissance; d'autre part des propriétés présumées innées peuvent apparaître bien après la naissance (par exemple à la puberté). On voit donc que ni la naissance, ni aucun autre seuil temporel, ne peut servir de critère à ce que l'on considère inné.

On peut donc être tenté de redéfinir le mot inné, par exemple comme étant ce qui est déterminé génétiquement. Le problème est que, dans cette acception forte, la notion d'innéité devient une coquille vide, car tout peut être influencé par certains facteurs environnementaux, et par conséquent rien n'est totalement déterminé génétiquement. Faut-il plutôt le définir comme étant ce qui est simplement influencé génétiquement? Dans ce cas le concept d'innéité devient trivial, car toutes les caractéristiques de l'organisme sont influencées dans une certaine mesure par des facteurs génétiques. Poursuivant ce petit jeu, Matteo Mameli et Patrick Bateson (2006) se sont amusés à recenser toutes les définitions possibles du mot inné, de manière à les analyser suivant deux critères: la capacité du terme ainsi défini à jouer un rôle explicatif dans une théorie scientifique, et son adéquation avec les intuitions courantes sur ce qui est inné et ce qui ne l'est pas. Ils ont ainsi examiné 26 définitions potentielles de l'innéité. Leur bilan est sans appel: aucune définition qu'ils ont pu imaginer n'a donné satisfaction sur leurs deux critères. Ils en concluent que le concept d'innéité a beau avoir un certain attrait intuitif, il n'a aucun rôle à jouer en sciences.

De fait, l'étude scientifique de l'hérédité s'est affranchie des notions d'inné et d'acquis il y a bien longtemps, pour les remplacer par la notion d'héritabilité. Pour toute caractéristique d'un organisme (tout phénotype) qui varie au sein d'une espèce, on peut étudier statistiquement cette variabilité, et la partitionner entre la variabilité attribuable à des variations génétiques (que l'on appelle l'héritabilité), et la variabilité attribuable à des variations non génétiques (environnementales). La définition de l'environnement comme recouvrant toutes les influences non génétiques assure qu'il y a bien complémentarité totale entre les deux sources de variabilité. Les estimations d'héritabilité pour un phénotype donné s'appuient typiquement sur des situations permettant de dissocier au moins partiellement les influences génétiques et environnementales, par exemple les études comparant le phénotype au sein de paires de jumeaux monozygotes (identiques) ou dizygotes (partageant 50% de leurs variations génétiques), ou encore les études comparant les frères et sœurs élevés ensemble (partageant une grande partie de leur environnement) selon qu'ils sont reliés génétiquement (à 50%) ou pas (frères et sœurs d'adoption), et les frères et sœurs adoptés séparément à la naissance (partageant 50% de leurs variations génétiques mais pas de facteurs environnementaux post-nataux).

Des centaines d'études de jumeaux et d'adoption ont été conduites au cours des dernières décennies sur tous les phénotypes possibles et imaginables, y compris sur la plupart des capacités cognitives, ainsi que sur les principaux troubles cognitifs et psychiatriques. Sans rentrer dans le détail des chiffres, ces études permettent de conclure que la plupart des caractéristiques humaines cognitives ou comportementales, normales ou pathologiques, ont une héritabilité significative (McGuffin, Riley, & Plomin, 2001). Bien que les études de jumeaux aient mauvaise presse (surtout en France) et que certaines de leurs hypothèses aient été critiquées, elles sont en fait largement corroborées par les études familiales et les études d'adoption qui ne font pas les mêmes hypothèses. Plus récemment, les études d'analyse génomique de traits complexes (genome-wide complex trait analysis, GCTA) ont en grande partie confirmé les estimations antérieures d'héritabilité, bien que basées sur des hypothèses et des méthodes totalement différentes (Davies et al. 2011; Lee et al. 2012; Lubke et al. 2012; Plomin et al. 2013; Vinkhuizen et al. 2012; cf. aussi Trzaskowski et al. 2013 pour une synthèse et des divergences intéressantes).

Les résultats des études d'héritabilité sont souvent mal interprétés dans les médias et le grand public comme arguant que les caractéristiques étudiées sont innées. Or dire par exemple que le quotient intellectuel ou que la dyslexie a une héritabilité de 50%, c'est tout simplement dire que les différences individuelles dans ces domaines sont attribuables pour moitié à des différences génétiques. Étant entendu que l'autre moitié de la variabilité est attribuable à des facteurs environnementaux. Dire qu'un phénotype est héritable est donc très différent de la notion intuitive de quelque chose d'inné. Et ce d'autant plus qu'aucun phénotype connu n'a une héritabilité de 100%. Mais il faut croire que la notion d'innéité est fortement ancrée dans les esprits pour qu'elle continue ainsi à être invoquée à tort.

Si l'on veut réfléchir plus sereinement à ces questions, il peut être utile de penser à la taille, dont il est incontestable qu'elle est influencée à la fois par des facteurs génétiques (et personne ne trouve cela controversé ou de mauvais goût), et par des facteurs environnementaux comme la nutrition. On ne peut pas dire que la taille soit innée, et on ne peut pas dire non plus qu'elle soit acquise. On voit bien qu'elle est un peu des deux, mais dans ce cas ces mots ne peuvent pas avoir le sens qu'on leur accorde. Il est donc plus juste de dire qu'elle a une héritabilité d'environ 80%, en tous cas dans des populations où la malnutrition n'existe presque plus, où la nutrition est relativement homogène (notamment concernant la consommation de produits laitiers) et explique donc une faible part relative des différences de taille. En revanche si l'on estime l'héritabilité de la taille dans certains pays où la malnutrition des enfants reste fréquente, le chiffre sera plus faible du fait du rôle relatif plus important joué par les facteurs environnementaux, quand bien même les facteurs génétiques sont tout autant à l’œuvre dans ces populations (car l'héritabilité est une proportion). Cet exemple a l'intérêt de montrer que les estimations d'héritabilité ne sont pas des nombres absolus vrais en tous lieux et en tous temps, mais dépendent de la population d'étude, c'est-à-dire de l'ensemble des génotypes et des environnements considérés. Ils n'en sont pas pour autant sans intérêt ou pertinence. Les raisonnements tenus ici pour la taille peuvent se tenir à l'identique pour les caractéristiques psychologiques et cognitives des individus, et de fait les résultats sont assez voisins (avec généralement des estimations d'héritabilité comprises entre 20 et 70% selon les caractéristiques).

Bien sûr, le fait que les fonctions cognitives et leurs dysfonctionnements soient dans une certaine mesure héritables est un résultat assez abstrait: cela ne nous renseigne ni sur les facteurs génétiques qui en sont responsables, ni sur les mécanismes par lesquels ils peuvent influencer le développement et le fonctionnement cérébral. De telles recherches ne sont devenues possibles que depuis les années 2000, grâce aux progrès des techniques de génétique moléculaire et au séquençage du génome humain. Aujourd'hui de nombreuses études explorent le génome à la recherche de variations génétiques responsables de variations cognitives chez l'humain. Des succès notables ont été obtenus dans l'étude des bases génétiques de fonctions cognitives comme l'attention, la mémoire ou le traitement des émotions, et de troubles comme l'autisme ou la dyslexie. En même temps, ces résultats mettent en évidence l'extrême complexité des mécanismes mis en jeu et le fait que les effets des variations génétiques les plus fréquentes sur les phénotypes cognitifs sont très ténus et indirects.

Une vertu inattendue des recherches récentes est néanmoins de montrer que les facteurs génétiques et environnementaux ont d'autant moins lieu d'être opposés qu'ils interagissent intimement. Les prédispositions génétiques poussent les organismes à rechercher ou à sélectionner des environnements leur permettant d'exercer ces prédispositions. A l'inverse, certains facteurs environnementaux, en étant perçus et internalisés par la personne, agissent sur l'expression de certains gènes dans ses neurones, par le biais de mécanismes dits épigénétiques. Les effets de certains facteurs génétiques dépendent de l'environnement auquel l'organisme est confronté. Et réciproquement, les effets de certains facteurs environnementaux sur un individu dépendent de ses prédispositions génétiques. Ainsi, même s'il reste possible de distinguer conceptuellement les facteurs génétiques et environnementaux, il devient de moins en moins pertinent de les analyser séparément les uns des autres. L'opposition entre inné et acquis est bel et bien révolue.
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
"By giving away what we want most (love, money, gratitude), we create a greater abundance of the very commodity we seek. What goes around comes around." ~ Barry Neil Kaufman

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Re: Causes environnementales de l'autisme

#142 Message par Benoit » jeudi 27 mars 2014 à 21:11

Nouvelle étude du CDC (USA), on est maintenant à un sur soixante huit:
Un enfant américain sur 68 est autiste, soit 30 % de plus qu'en 2012

Un enfant sur 68 est autiste aux Etats-Unis, selon la dernière estimation des autorités sanitaires.

Selon la dernière estimation des autorités sanitaires, rendue publique jeudi 27 mars, 1 enfant sur 68 est autiste aux Etats-Unis, un chiffre qui a augmenté de 30 % par rapport à 2012.

Il y a deux ans, 1 enfant sur 88 souffrait de troubles du spectre autistique (TSA), rappelle le rapport des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC). L'estimation de jeudi fait état de 14,7 enfants de 8 ans atteints de ce syndrome pour 1 000 enfants, précisent les CDC.

CINQ FOIS PLUS FRÉQUENT CHEZ LES GARÇONS

La répartition géographique du nombre d'enfants autistes est irrégulière, allant de 1 enfant sur 175 en Alabama (sud), à 1 sur 45 dans {NDB certains secteurs du} New Jersey (nord-est). Ces chiffres continuent à montrer que l'autisme est près de cinq fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles, avec 1 garçon sur 42, contre 1 fille sur 189. Il y a également plus d'enfants blancs que d'enfants noirs ou hispaniques atteints d'autisme, dit le rapport des CDC.

Les capacités intellectuelles sont très variables parmi ces enfants, allant d'un handicap lourd à une intelligence moyenne et au-delà. L'étude montre que la proportion d'enfants autistes avec un quotient intellectuel plus élevé augmente.

LA DÉTECTION PRÉCOCE FAIT LA DIFFÉRENCE

Ainsi, près de 50 % des jeunes autistes ont un quotient intellectuel moyen (85) ou au-dessus. Ils n'étaient que 30 % il y a dix ans. Le rapport révèle aussi que la plupart des enfants autistes sont diagnostiqués après l'âge de 4 ans, et ce malgré le fait que ce syndrome peut être détecté dès 2 ans.

« Nous devons faire davantage pour diagnostiquer les enfants plus tôt », a souligné Dr Coleen Boyle, directrice du Centre national des défauts de naissance et des handicaps du développement des CDC. « Une détection précoce de l'autisme est l'outil le plus efficace dont nous disposons actuellement pour faire une différence dans la vie de ces enfants », a-t-elle insisté.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html

L'article complet sur le site de la CDC explique qu'il y a de gros soucis de "représentativité statistique" des mesures réalisées ici (= les résultats ne peuvent pas être transposés pour toute la population) et semble très instructif dans le détail.
http://www.cdc.gov/features/dsautismdata/


Mon avis :
On se rapproche d'un sur quarante (un par classe).
Amis étudiants, lycéens et écoliers, si dans votre classe vous ne parvenez pas à identifier d'autiste, méfiez vous, il y a de grandes chances que ce soit vous. :mrgreen:
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#143 Message par Jean » lundi 31 mars 2014 à 23:48

Jean a écrit :Voir le site de l'association APESAC
Association d'Aide aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant[/b

Lundi 31 mars 2014 - Ouest-France
Manche : Un traitement contre l'épilepsie à l'origine de cas d'autisme?

Image
Les membres du bureau de l'association Apesac. A droite, Aurélie Dufour, déléguée Normandie.© DR
Enceintes, des femmes étaient traitées contre l'épilepsie et la bipolarité; leurs enfants souffrent d'une maladie rare. L'association Apesac dénonce un manque d'information.

L'Apesac (Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant) participera à un rassemblement organisé dans le cadre de la journée mondiale de l'autisme, mercredi 2 avril à 19h à Cherbourg.

Cette association, née en 2011, concerne des enfants touchés par une maladie rare, l'embryofoetopathie au Valproate. Selon Aurélie Dufour, déléguée Normandie de l'Apesac, cette maladie est "liée à la prise, pendant la grossesse, de médicaments contre l'épilepsie et les troubles bipolaires (Dépakine, Dépakote, Dépamide). Cela a entraîné chez les enfants des troubles du comportement ou des troubles autistiques, voire des malformations."

Si les risques sont indiqués sur la notice des médicaments, "les femmes devraient être mieux informées des risques qu'elles courent".

Contact: Apesac, tél. 06 43 10 11 53, www.apesac.org.
Ouest-France
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#144 Message par G.O.B. » dimanche 4 mai 2014 à 17:35

Les causes de l'autisme à moitié génétiques et à moitié environnementales - 04.05.2014

Une grande étude conduite en Suède indique que les gènes sont aussi importants que les facteurs environnementaux parmi les causes de l'autisme, alors que des études précédentes leur donnaient beaucoup plus d'importance.

Les chercheurs disent avoir été surpris de découvrir que l'hérédité pesait pour environ 50 %, beaucoup moins que des estimations précédentes de 80 à 90 %, selon un article publié dans le Journal of the American Medical Association.

L'hérédité est néanmoins bel et bien présente : l'étude montre que les enfants ayant un frère ou une sœur atteint d'autisme sont dix fois plus susceptibles de développer eux-mêmes l'autisme ; trois fois s'ils ont un demi-frère ou une demi-sœur ; et deux fois s'ils ont un cousin atteint d'autisme.

LA PLUS VASTE ÉTUDE SUR LES ORIGINES GÉNÉTIQUES DE L'AUTISME

Ces résultats proviennent de l'analyse de données de plus de deux millions de personnes nées en Suède entre 1982 et 2006, dont plus de 14 000 étaient atteintes d'autisme. Il s'agit de la plus grande étude réalisée à ce jour sur les origines génétiques de l'autisme, qui affecte environ une personne sur 100 dans le monde. Des statistiques américaines récentes ont estimé qu'une personne sur 68 était autiste aux Etats-Unis.

« Nous sommes surpris par nos résultats, car nous ne nous attendions pas à ce que les facteurs environnementaux soient aussi importants dans l'autisme », a expliqué Avi Reichenberg, chercheur au Mount Sinai Seaver Center for Autism Research, à New York – dont les coauteurs sont au King's College, à Londres, et au Karolinska Institutet, à Stockholm.

MÉDICAMENTS PRIS AVANT ET PENDANT LA GROSSESSE

Ces facteurs, non disséqués par l'étude, pourraient inclure selon les auteurs le statut socio-économique du foyer, des complications à la naissance, des infections maternelles et les médicaments pris avant et pendant la grossesse.

Les scientifiques comprennent encore mal les origines de l'autisme, et plus de recherche est nécessaire dans ce domaine. Des études récentes se sont notamment penchées sur l'origine prénatale, pendant la grossesse, de ce trouble du développement.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#145 Message par Benoit » mardi 6 mai 2014 à 13:18

Si j'ai bien suivi, il s'agit d'une étude purement statistique basées sur "les diagnostics dans les familles" et non sur des bases de données génétiques.
Ces facteurs, non disséqués par l'étude, pourraient inclure selon les auteurs le statut socio-économique du foyer, des complications à la naissance, des infections maternelles et les médicaments pris avant et pendant la grossesse.
Pourquoi introduire des hypothèses qui ne font pas partie de l'étude dans l'article? Par rigueur scientifique et honnêteté intellectuelle ?

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Re: Causes environnementales de l'autisme

#146 Message par G.O.B. » mardi 6 mai 2014 à 14:19

La phrase que tu cites a été ajoutée par le journaliste de l'AFP, elle n'est pas présente dans la dépêche Reuters.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#147 Message par laurent » mardi 6 mai 2014 à 14:44

Si l'on pars du principe qu'il y a plus de cas d'autisme, d'année en année, quelle peuvent être les part respectives de l'environnement (au sens large) et celle du facteur génétique ?

Que peut on faire rentrer dans le concept environnement : la cellule familiale, ou à l'inverse, son éclatement plus fréquent, mais aussi, le risque chimique, alimentaire, mais également le mode de vie de plus en plus individualiste, l'addiction aux médias de tout poils, notamment les jeux vidéos, qui ne sont pas vraiment réputés pour être socialisants, même s'ils favorisent des échanges (dématérialisés), par internet ?

Faut il inclure, si l'on poursuit dans cette logique, le stress exponentiel du mode de vie occidental ( à ce sujet, il serait intéressant de connaître la proportion d'autistes chez les indiens Yanomamis, ou plus prés de nous, chez les Samis ), qui efface la part de l'humain au fur et à mesure que le progrès matériel et la rationalisation se répandent ?

Quid de la proportion de cas d'autisme (ou comportements « déviants » pour les mentalités de l'époque), dans le passé ? ( peu d'archives, ni de connaissance du concept, je sais^^)

Quand à la génétique, si l'on admet que les principes étudiés sont une des composantes de l'évolution, peut on extrapoler vers une définition (en partie) de l'autisme, comme une « réponse » de l'environnement (notre terre, pour faire simple), visant à atténuer l'emprise et la multiplication effrénée de l’espèce humaine ? (attention, je ne suis pas eugéniste).

Explication plus détaillée de cette dernière question.

Il faut, pour me suivre dans mon raisonnement, intégrer, au moins provisoirement, le fait que la terre est un organisme vivant (théorie Gaïa, pour être plus précis) et qu'elle se défend, comme tout être vivant, des agressions qui lui sont portées.

Dans le monde « neurotypique », le développement est horizontal : la diffusion de l'information, des cultures, des civilisations et de leurs techniques, se fait uniquement sur ce plan là.
Dans le même mouvement, les sols, les écosystèmes, sont irrémédiablement transformés, souillés par les déchets ; produits de l'activité humaine.

La terre, pour résister (sans forcément y appliquer une notion de conscience, ou d'intentionnalité : disons plutôt, dans sa programmation originelle...), utilise des moyens variés, qui peuvent prendre la forme d'épidémies, de virus dormants réveillés lors de bouleversements majeurs dans la structure terrestre, etc.
On pourrait aussi parler en terme de causalité, tout simplement.

Dans tout les cas de figure, il y a un processus à l’œuvre visant à ralentir, sinon éradiquer une menace et à la multiplication des agressions peuvent s'opposer une variété de réponses.

L'autisme, comme composante d'une résistance à l'expansion humaine ?

Énoncée comme cela, la phrase va faire sourire, voire irriter, mais posons nous quand même la question : puisqu'à l'inverse du monde, l'autisme évolue plutôt en verticalité, à la fois refuge et prison intérieure, ceux qui sont sous son emprise, se comportent en observateurs, plutôt qu'en colons. (Rien de péjoratif, of course, même si j'ai beaucoup réduit la définition de l'autisme : c'est l'effet Jivaro du réducteur de texte...).


Donc, en poursuivant sur ma ligne directrice, le facteur génétique, contrôlé en partie dans la réponse causale de la terre, vise à réduire, au sein de l'espèce humaine, le genre « chariot bâchés, fusils pointés et pelle et hache arrimés sur les flancs » et , pour ce faire, favorise un nouveau genre, « l'homo autistic », plus sage à son encontre et moins pléthorique, plus réfléchi, moins propice à creuser partout sans reboucher, puisque déjà fort affairé à sonder ses propres puits intérieurs.

Une sorte de virus Ebola en moins violent, mais devenu émergent, lui aussi, à la suite de bouleversements environnementaux.

Bon, c'est sans doute un gros délire de ma part, mais je le partage avec vous.

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Re: Causes environnementales de l'autisme

#148 Message par Benoit » mardi 6 mai 2014 à 14:53

Par rapport à la question de l"épidémie d'autisme", il y a un point dans la publication qui n'a pas été relayé dans les dépêches:

La valeur de contribution "génétique" au risque autistique (RRR) est restée stable sur toute la durée de l'étude en question, donc il n'y a pas eu d'explosion (en tout cas pas observable) de risques environnementaux dits modernes (polluants, etc...)

Ça apparait dans la deuxième colonne de l'article en anglais.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

話したい誰かがいるってしあわせだ

Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.

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G.O.B.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#149 Message par G.O.B. » lundi 26 mai 2014 à 22:51

Autisme et génétique : je t’aime, moi non plus - 26.05.2014

Après avoir été longtemps considéré comme une maladie de la relation mère-enfant, l’autisme est aujourd’hui régulièrement présenté comme une maladie « génétique ». Voici qu’un article paru récemment dans la très sérieuse revue de l’Association américaine de médecine, JAMA, revient sur le sujet et présente des résultats qui suscitent un écho inhabituel. Une bonne occasion pour faire le point sur une question si sensible.

CE QUE DIT L’ARTICLE

Les auteurs s’intéressent aux naissances qui ont eu lieu en Suède entre 1982 et 2006. En croisant un nombre impressionnant de données administratives et médicales (de quoi faire frémir notre Commission nationale de l’informatique et des libertés), ils obtiennent un fichier de près de deux millions d’individus apparentés, atteints ou non d’autisme.

Ils retrouvent un résultat bien connu : en matière d’autisme, les vrais jumeaux présentent simultanément la maladie bien plus souvent que les faux jumeaux. Or qu’est-ce qui différencie les vrais jumeaux des faux jumeaux ? Leur degré de similitude génétique. Conclusion : les gènes jouent un rôle dans la survenue de l’autisme.

Un autre résultat, plus délicat à interpréter, compare la concordance en termes de trouble autistique des paires de demi-frères/sœurs de même mère aux paires de demi-frères/sœurs de même père. En général, les demi-frères/sœurs de même mère ont un environnement familial plus proche que celui des demi-frères/sœurs de même père (les enfants de parents séparés vivent plus souvent avec leur mère qu’avec leur père). Par ailleurs, le degré de similitude génétique des demi-frères ou sœurs est identique, qu’ils soient de même mère ou de même père. Si l’environnement familial jouait dans la survenue de l’autisme, alors on devrait trouver une concordance de diagnostic plus élevé chez les paires de demi-frères/sœurs de même mère que chez les paires de demi-frères/sœurs de même père. Or ce n’est pas le cas.

Conclusion : l’environnement familial ne joue pas dans la survenue de l’autisme.

Ces résultats sont accompagnés de nombreuses analyses statistiques, qui permettent en particulier d’estimer ce que l’on appelle l’« héritabilité » (génétique) de l’autisme. Si ces travaux ont trouvé un tel écho, c’est que l’héritabilité, qui était voisine de 90 % dans les anciennes études, est ici égale à seulement 50 %.

CE QUE NE DIT PAS L’ARTICLE

L’article ne revient pas sur les critiques habituellement formulées à l’encontre des études d’agrégation familiale. Par exemple, la différence qui existe entre une paire de vrais jumeaux et une paire de faux jumeaux n’est pas seulement génétique. Il est possible que les parents n’élèvent pas les uns de la même façon que les autres. Il est également possible que les jumeaux eux-mêmes ne vivent pas leur relation à deux de la même façon selon qu’ils sont monozygotes ou dizygotes. Par ailleurs, on considère souvent que l’environnement familial joue à l’identique pour des jumeaux (qu’ils soient vrais ou faux), or ce n’est pas toujours le cas. Lors d’une séparation parentale, par exemple, l’un des deux jumeaux peut être très affecté et l’autre moins. Ces critiques sont sérieuses, mais il semble peu probable qu’elles puissent expliquer à elles seules les résultats trouvés tant ils sont probants.

Plus gênant, l’article ne rappelle pas que le modèle statistique utilisé dans l’étude considère que les facteurs génétiques s’ajoutent simplement aux facteurs environnementaux pour expliquer la survenue de l’autisme. On peut imaginer au contraire que l’autisme ne se déclare qu’en présence d’un certain profil génétique et environnemental. Dans ce cas, un modèle additif ne tient pas et fournit des estimations d’héritabilité ininterprétables.

Enfin, ce que ne dit malheureusement pas l’article, c’est que la notion même d’héritabilité est problématique. L’héritabilité est un paramètre statistique abstrait et délicat à calculer. Or le mot « héritabilité » sonne bien, tellement bien qu’il est souvent interprété en fonction de son sens littéral, c’est-à-dire comme la part de l’origine, de la cause génétique de la maladie. Rien n’autorise en fait à faire une telle interprétation.

Si l’on cumule l’ensemble de ces limites, bien qu’il ne soit raisonnablement pas question de remettre en cause l’implication de facteurs génétiques dans l’autisme, on est obligé d’être particulièrement réservé sur le sens à donner à l’héritabilité de 50 % proposée dans l’article.

CE QUE L’ARTICLE INCITE À PENSER

La génétique a un statut particulier au sein de la biologie. En génétique il y a des lois, un code, et même une véritable combinatoire algébrique dans l’évolution de l’ADN d’une génération à l’autre. De ce fait il y a la possibilité, en génétique, d’avoir un discours de vérité. Dans le domaine des maladies psychiatriques, la génétique a été reçue de ce fait avec une certaine ambivalence. D’une part elle fascine en apportant des réponses apparemment simples à des questions compliquées. D’autre part elle fait froid dans le dos : si notre fonctionnement psychique est déterminé par nos gènes, où est notre liberté de sujet pensant ? Il y a ici tous les ingrédients pour que la génétique apparaisse pour certains comme le Graal, et pour d’autres comme un faux messie.

A y regarder de plus près, tout cela n’a aucun sens. Certes, notre cerveau se construit progressivement pendant la grossesse (et bien après), et nos gènes sont les ordonnateurs de cette construction. Mais, en permanence, des centaines de petites molécules, certaines toxiques, d’autres indispensables, des agents infectieux, anodins ou dangereux, inondent notre circulation sanguine, arrivent dans le cerveau du fœtus et interagissent avec lui, pour le meilleur ou pour le pire. Plus tard, à la naissance, la sécurité de notre environnement jouera également un rôle essentiel dans la maturation de ce cerveau ; plus tard encore il y aura l’école, les médias, la religion. La survenue d’une maladie comme l’autisme est vraisemblablement la résultante d’interactions réciproques subtiles entre un nombre considérable de facteurs, les uns génétiques, les autres métaboliques, infectieux, traumatiques, brefs environnementaux. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le niveau de complexité potentiel de ce déterminisme soit tel que, même en incluant dans une étude l’ensemble des êtres humains de la planète, on manque encore d’informations pour estimer les paramètres des modèles.

Mais alors, pourquoi cette vision parfois caricaturale de la génétique dans l’autisme ? Peut-être parce qu’après des décennies de pensée unique psychologisante, il était besoin d’un « tout génétique » pour jouer le rôle de contre-pouvoir émancipateur. Finalement, l’article du JAMA a peut-être un tel écho parce qu’il permet de tourner la page du choc des visions simplistes de l’autisme.

Comment profiter maintenant de cette dynamique positive ? Peut-être en s’éloignant un peu des grandes considérations théoriques pour revenir vers des questions plus concrètes, plus proches de la vie de tous les jours des patients et de leur famille. Dans ce domaine, il y a tellement de retard à rattraper.


Le professeur Bruno Falissard est pédopsychiatre, professeur de biostatistique à la faculté de médecine Paris-Sud, directeur de l’unité Inserm Santé mentale et santé publique.

Falissard, ce nom me dit quelque chose, mais je n'ai pas envie de creuser...
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#150 Message par normal » mardi 10 juin 2014 à 14:18

Jean a écrit :AUTISME: Pas de lien avec l'exposition au mercure?
http://www.santelog.com/news/environnem ... asuite.htm

Une bonne nouvelle pour les parents? L'impact de l'exposition à de faibles niveaux de mercure sur le cerveau en développement de l’enfant, par exemple par la consommation de poisson de la mère, durant la grossesse, ne semble pas être responsable de troubles du comportement comme l'autisme, si l’on en croit les conclusions de cette étude de l'Université de Rochester. Cette analyse basée sur plus de 30 années de recherche et aux Seychelles, zone particulièrement exposée, conclut, dans la revue Epidemiology, à l’absence d'association entre l'exposition prénatale au mercure et les troubles du spectre autistique (TSA).

L’auteur principal, le Pr Edwin van Wijngaarden, professeur agrégé de santé publique à l'Université de Rochester, conclut : « Cette étude n’apporte aucune preuve d'une corrélation entre une faible exposition au mercure et l'autisme chez les enfants dont les mères mangeaient en moyenne, jusqu'à 12 repas de poisson par semaine durant leur grossesse». Des résultats rassurants et qui peuvent être ajoutés aux données sur l’impact de l'exposition alimentaire au mercure, au moment où notre agence et d’autres institutions plafonnent, dans leurs nouvelles recommandations, la consommation de poisson.

Le débat sur la consommation de poisson reste ainsi un dilemme pour les futures mamans et les médecins. Les poissons sont riches en nutriments bénéfiques, tels que le sélénium, la vitamine E, des protéines maigres, et les acides gras oméga-3, restent essentiels au développement du cerveau. Mais, dans le même temps, l'exposition à des niveaux élevés de mercure peut conduire à des troubles du développement. Les mères craignent ainsi d’exposer leurs enfants à naître à des troubles neurologiques graves en consommant du poisson pendant la grossesse.

La République des Seychelles est un terrain d’étude idéal pour étudier l'impact potentiel de l'exposition de faible niveau au mercure. Si la présence de mercure dans l'environnement est très répandue, partout dans le monde, aux Seychelles, les habitants consomment du poisson à un taux 10 fois plus élevé que les populations européennes. L’étude, Seychelles Child Development Study, a été conçu suivi une population sur une très longue période de temps et, concernant l’autisme, 1.784 enfants, adolescents, jeunes adultes et leurs mères. Les niveaux de l'exposition prénatale au mercure ont été mesurés par l'analyse d’échantillons de cheveux recueillis auprès des mères au moment de la naissance, puis par un test des niveaux approximatifs de mercure trouvés dans le reste du corps. Les enfants ont subi 2 tests reconnus afin de dépister d’éventuels troubles autistiques et du comportement. Les niveaux de mercure des mères ont ensuite été rapprochés des résultats des tests des enfants.

Les chercheurs concluent à l’absence de corrélation entre l'exposition prénatale et des scores de comportements autistes. Les bénéfices pourraient donc l’emporter sur les risques, à condition d’une consommation « raisonnable » telle que recommandée par les dernières lignes directrices.

Source: Epidemiology 18 July 2013 doi: 10.1097/EDE.0b013e31829d2651 Autism Spectrum Disorder Phenotypes and Prenatal Exposure to Methylmercury
ma mere , quelques années avant ma naissance , a reçu une centaine de piqures au mercure pour soigner de graves problemes aux yeux ( dans les années 50 ) Peut on y voir une relation de cause à effet ?
(J'ai un frere , mais il n'est pas autiste .)
mieux vaut un qui sait que dix qui cherchent, et je suis celui là

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