Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

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lulamae
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#46 Message par lulamae » dimanche 1 mars 2020 à 21:33

TiZ a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 20:32 J'avoue que je me demande ce que ces allusions au sexe viennent faire dans un tel article...
Par contre, je partage complètement son avis sur la recrudescence des autodiagnostics et autres prises de parole "au nom des autistes".

De la façon dont je connais Josef Schovanec, j'ai plutôt l'impression que c'est l'expression d'un ras-le-bol (peut-être dirigé envers certaines personnes qu'il ne veut pas citer explicitement), depuis tout ce temps qu'il parcourt le monde pour défendre "la cause des autistes".

En tout cas, je ne me sens pas du tout attaquée par ses propos, en tant que femme.
Mais @TiZ, on peut trouver ces propos injustes et stigmatisants sans forcément se sentir visé(e)... On peut désapprouver des idées énoncées dans un article sans forcément les prendre pour soi.

Dans la mesure où il met dans le même sac 2/3 de diagnostics adultes immérités, de toute façon, bien des autistes pourront se sentir visés.

Mais comme plusieurs personnes l'ont relevé, c'est surprenant de sa part, il ne donne pas vraiment cette impression d'habitude. Je me souviens d'une de ses émissions de radio où il diagnostiquait même "à la sauvage" l'auteure japonaise de "la Magie du rangement", Marie Kondo, disant qu'elle était "certainement de la famille" - or, je ne pense pas qu'elle ait "demandé" à toute force un tel diagnostic, à ma connaissance !
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#47 Message par Naluirc » dimanche 1 mars 2020 à 21:47

J'ai trouvé ce texte de M Schovanec vraiment choquant. Je ne le connais pas très bien, mais la vision que j'avais de lui vient de complètement changer. Je comprends qu'il décrit quelque chose de réel, et de sensible. La recrudescence des diagnostics peuvent flouer l'accès aux aides pour les profils autistiques plus clairement définie, mais ça c'est un problème systémique, pas un problème de diagnostic, ça sert à rien de vouloir savoir si untel ou untel à une étiquette plus valide que l'autre, in fine c'est toujours une question de ressenti personnel, et en ce sens les soins/aides devraient être adaptés pour répondre à une approche dimensionnelle plutôt que catégorielle. Genre si tu souffre de ça, de ça, et de ça, pas en va t'aider pour ça ça et ça, peu importe que t'aies l'étiquette derrière ou pas. Mais ça c'est pas pour tout de suite...

Et en attendant, ça trouble les gens diagnostiqués TSA qui se sentent comme "volés" une part de leur identité par des diagnostics douteux, mais ça trouble aussi les gens comme moi, qui se posent des questions sur une souffrance, et qui ont juste un pré-diagnostic, ca pose la question de la "légitimité" de la démarche.
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FloretteRanou
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#48 Message par FloretteRanou » dimanche 1 mars 2020 à 22:08

lulamae a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 21:33 Dans la mesure où il met dans le même sac 2/3 de diagnostics adultes immérités, de toute façon, bien des autistes pourront se sentir visés.

Oui, je trouve ça vraiment dangereux qu'il dise que 2/3 des diagnostics adultes sont immérités. C'est une grave accusation concernant le travail des CRA et des psychiatres qui font les diagnostics.
lulamae a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 21:33Mais comme plusieurs personnes l'ont relevé, c'est surprenant de sa part, il ne donne pas vraiment cette impression d'habitude. Je me souviens d'une de ses émissions de radio où il diagnostiquait même "à la sauvage" l'auteure japonaise de "la Magie du rangement", Marie Kondo, disant qu'elle était "certainement de la famille" - or, je ne pense pas qu'elle ait "demandé" à toute force un tel diagnostic, à ma connaissance !
J'ai pensé la même chose ! C'est comme s'il y avait un revirement de sa part. J'avais trouvé son diagnostic de J.K. Rowling très léger. Et maintenant, il va dire que les adultes autistes qui arrivent à s'insérer socialement sont de faux-autistes qui ont manipulé les psy pour avoir un diagnostic :x
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#49 Message par Space » dimanche 1 mars 2020 à 22:23

TiZ a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 20:32 J'avoue que je me demande ce que ces allusions au sexe viennent faire dans un tel article...
« Or, les autistes sont généralement franchement monogames; la grande majorité d'eux ont eu une vie amoureuse tardive (plus tard que la moyenne); ils s'investissent dans une seule relation, cela dans une perspective de long terme. Les personnes autistes étant souvent mal-à-l'aise d'être touchées par autrui, elles sont rarement enclines à multiplier les «expériences» sexuelles. »

De façon schématique, s'agissant uniquement des adultes dont la demande est personnelle, au sens où elle n'émane pas d'un tiers, on peut raisonnablement estimer que les deux tiers des nouveaux diagnostics sont faux ou douteux.
La demande ne peut être que personnelle dans la plupart des régions de France puisque la grande majorité des (neuro)psychologues et psychiatres ne connaissent pas l’autisme. Dans ma région ils le disent eux même.

Je ne me suis pas battue pour obtenir à tout prix le diagnostic de l’autisme, je me suis battue pour rencontrer à tout prix un professionnel compétant capable de valider ou non le diagnostic de l’autisme.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#50 Message par misty » dimanche 1 mars 2020 à 22:40

FloretteRanou a écrit :J'ai peur qu'avec l'influence qu'il a, cela ait des impacts négatifs sur les adultes autistes "insérés socialement" mais en sur-compensation et dont les difficultés sont réelles bien que peu visibles.
Si ça arrive, ce sera surtout parce que ces histoires de sur-compensation et de difficultés peu visibles amènent concrètement tout le monde et n'importe qui à revendiquer et à exiger tout et n'importe quoi, que plus personne ne s'y retrouve, que certains diagnostics TSA masquent des troubles tout autres ce qui met un bazar monstrueux un peu partout (y compris sur des espaces de discussion comme celui-ci, et là en l'occurrence il manque beaucoup d'éléments à beaucoup de gens), et que l'autisme est devenu une vaste comédie qui coûte très très cher pour absolument rien de solide au bout.
Franchement renseignez-vous un peu sérieusement, histoire de savoir ce qui est vraiment effrayant dans l'histoire.

Si jamais J.Schovanec devait avoir un rôle là-dedans ce serait surtout celui de fusible, et ce n'est pas à lui souhaiter vu la configuration.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#51 Message par nouvo » dimanche 1 mars 2020 à 22:44

Bonsoir, tout d'abord un élément un peu en décalé et qui va se rapprocher de remarques précédemment formulées par Antigone concernant le/la journaliste.
Antigone a écrit :Après, il faut peut-être replacer le contexte : l'article n'est pas un article de presse (le fait que l'interviewer n'ait pas de nom me laisse supposer qu'il n'est ni journaliste, ni encore moins un médecin quelconque). Les questions semblent s'enchainer très (trop) facilement en mettant en exergue uniquement ce que M. Schovanec veut dire. A aucun moment on ne lui demande d'où il tient toutes ces certitudes, il ne cite aucune source non plus.
Il se trouve que suite à la parution de la méta-analyse (en aout 2019) dont il fut sommairement question (rajout initial dans ce topic) et qui était menée par Mottron et dont Misty a eu l'amabilité de rapprocher un lien, le site handicap.fr avec en mentions : 23 août 2019 • Par Handicap.fr / E. Dal'Secco

a publié un article : «  Trop de diagnostics : des autistes qui n'en sont pas ? »
https://informations.handicap.fr/a-trop ... -12139.php

je ressors un passage « particulier » car non sourcé (et ne figurant pas dans le rapport d'étude) donc peut-être une possible origine d'une autre expression ?? :
extrait a écrit :Une véritable épidémie ?
Ses conclusions ? Le diagnostic d'autisme a tellement dérivé depuis 50 ans qu'il se fait maintenant sur la base de signes de moins en moins marqués, avec, pour conséquences, l'impression que ce trouble est devenu « épidémique ». « On dit que c'est un autiste parce qu'il n'a pas beaucoup d'amis ou alors qu'il n'aime pas qu'on lui coupe les cheveux ou alors que les étiquettes le gênent… », explique le chercheur. Il poursuit : « Actuellement, dans les classes de TSA (troubles du spectre de l'autisme), vous avez probablement un enfant sur deux qui ne justifie pas ce diagnostic ». 
En restant ici sur un aspect d'ordre journalistique, dans l'emploi des mots, ici c'est « épidémie », peut-être une intention palpable dans l'article et son ensemble, en débutant par son titre ?? (selon la lecture de chacun)
Et voir si de cette ou ces éventuelles intentions n'auraient pas pris un peu de place dans l'interview, dans son déroulé, dans le choix de certains mots.
Je rejoins la réponse précédemment reprise de Antigone.


--


Sur la globalité de la lecture de l'article, n'ai je pas été choqué vis à vis d'un ensemble et du fondement global perçu. Certains endroits et passages m'ont gênés, mais surtout du fait de leur approximation et notamment ce qui a été largement relevé par plusieurs personnes : « l'absence de statistiques » et l'absence de justification argumentée. J'essaierai de développer plus au-delà d'autres éléments.

Je ressors par après 2 chiffrages ou estimations rapportés au diagnostique :
JS a écrit :De façon schématique, s'agissant uniquement des adultes dont la demande est personnelle, au sens où elle n'émane pas d'un tiers, on peut raisonnablement estimer que les deux tiers des nouveaux diagnostics sont faux ou douteux. Le phénomène est assez nouveau, il y a encore dix, voire cinq ans, ce taux était négligeable. S'agissant des enfants, au contraire, je crois que la plupart des diagnostics sont plutôt fiables.

Par exemple, pour n'en citer que cinq : quand le médecin en question ne refuse jamais de diagnostic, sachant que d'autres en refusent les neuf dixièmes ;
Sur un ordre de grandeur générale et peut-être de manière très précise sur ce 9/10 de refus, je transmets des contenus dont l'auteure originale est le Dr Hélène Vulser - responsable du centre de diagnostic et d'évaluation adultes de la Pitié Salpêtrière et dont Jean a fait un retour intéressant dans ce message : viewtopic.php?f=9&t=688&start=30#p448263

en ressortant qq éléments :
Jean a écrit :Elle a développé le fait que le diagnostic à cet âge est plus difficile, à cause l'histoire du développement plus difficile (absence des parents, non coopération, biais de la mémorisation dans l'ADI), des comorbidités fréquentes pouvant masquer l'autisme, et des symptômes similaires, notamment les troubles de la personnalité ou les troubles des interactions sociales.

Pour ces derniers, j'ai été scotché d'entendre qu'ils concernaient 15 à 20% de la population générale. M^me çà, ce n'est pas un monopole des autistes !

Dans le diagnostic différentiel, il faut tenir compte du fait que l'ADOS le permet difficilement. Ainsi, dans la schizophrénie, il n'y a que 3 items différents de ceux ayant le diagnostic de TSA. Dans l'anorexie, 20% dépassent le seuil des TSA, mais c'est ramené à 8% après prise en compte de l'histoire développementale.

En fin de compte, dans son centre, 50% des adultes n'ont pas de TSA (cela peut monter à 90% dans d'autres centres).

Elle explique cela par la médiatisation du syndrome d'Asperger (explosion des demandes de diagnostic après émission en traitant), et par les tests sur Internet.

La demande de diagnostic exprime une revendication identitaire très forte. Cela se traduit par des inscriptions pour le diagnostic dans plusieurs centres et dans le privé, mais aussi dans le fait que certains apprennent les symptômes sur internet, qu'ils vont réciter ensuite lors de l’évaluation.
Jean : je n'aurai pas été scotché des chiffrages
il fait pas mal de temps avais-je suggéré de mettre un post-it sur le forum, pour transmettre de ce type d'informations et de connaissances au préalable pour prévenir les personnes.
Je pense que tous les supports / médias / communicants ont une part de responsabilité dans certaines évolutions et situations actuelles par défaut d'information, de prévention ou défaut de mise en garde – ici sera surtout le public adulte visé.
Les confusions sont connues, de la littérature en psychiatrie comme des professionnels comme ici, le savent ou l'écrivent et des chiffrages existent.
J'ai depuis un certain temps déjà chiffré tout ça.
Je ne suis aucunement surpris de données dans la tranche 50 à 90 % de non TSA parmi des personnes qui le penseraient, c'est la tranche qui corrobore avec les statistiques individualisées des confusions, minorées des cumuls.
Pendant des années avez-vous soutenu un peu le contraire Jean, me semble-t-il, penchant et partant du fait que si des personnes s'étaient pensées autistes alors elles l'étaient très probablement. Est-ce peut-être le fait d'être très très penché sur ce sujet de l'autisme qui peut déséquilibrer le regard. Ce serait compréhensible.

--

De telles données infondent aussi les revendications de celles/ceux qui valorisent l'autodiagnostique (et dont l'article de réponse a été transmis).
S'y trouvait-il qq éléments pertinents et argumentés néanmoins dans cette réponse. L'ensemble s'étant valu argumenté, c'est très saluable à cet égard. Je ne rentre dans trop de détails ^





Retour sur l'interview,

il est plusieurs endroits qui posent problème dans cette interview qui concerneront l'implication des propos sur les gens (et ai-je été lire par ailleurs d'autres réactions) non essentiellement sur un fond de pensée (des éléments sont très discutables) mais un déséquilibre d'expression / de formulation selon mon avis.

Par exemple et cette partie qui fait réagir :
H.fr : Comment peut-on identifier un diagnostic abusif ?
JS : Un certain nombre d'éléments sont clairement indicateurs d'abus. Par exemple, pour n'en citer que cinq : quand le médecin en question ne refuse jamais de diagnostic, sachant que d'autres en refusent les neuf dixièmes ; quand le sex-ratio des personnes diagnostiquées est manifestement déséquilibré (j'y reviens) ; quand la catégorie d'autisme phagocyte les autres diagnostics tels que la schizophrénie ou la dépression ; quand des personnes sont en situation de « sur-cumul » de diagnostics (Ehlers-Danlos, double exceptionnalité HQI et multi-dys, non-binaire, TDAH, etc) et, enfin, lorsque la personne présente ce que j'appellerais le « carré magique de l'inclusion sociale », à savoir emploi-logement-famille-voiture, avec une mention particulière pour les personnes ayant eu un nombre important de partenaires sexuels. Autant de signes qui doivent inciter à la plus grande prudence. »
autant J.Schovanec invite à la prudence sur ces paramètres, autant faut-il être prudent quand on le lit présentement à mon avis.

Par exemple, une personne autiste qui se serait vue diagnostiquée par un professionnel remis en cause ou pointé du doigt vis à vis de ratio d'acceptation singulièrement élevés n'en sera pas moins autiste ! Et à décliner sur les autres paramètres, bcp de personnes peuvent être et se sentir ciblées – alors que la connaissance indique la concomitance possible avec un SED, un HQI, des troubles dys (même multi) et surtout TDAH !

C'est désolant que des personnes autistes s'en trouvent brusquées. Ce fut le cas en outre pour JusteMoi qui s'est exprimée par ailleurs. J'espère qu'elle parviendra à prendre le recul nécessaire et la respiration nécessaire prochainement. C'est le cas pour d'autres.

Le problème est le poids des mots et la caractérisation de « abusif » du journaliste à laquelle J. Schovanec répond.
Si l'orientation aurait été par exemple de redoubler de minutie d'analyse dans les cas multiples et donc d'autant complexes au lieu de coller des « abusifs » accusateurs, suspicieux et assez condamnant pour des gens, la lecture et l'accueil auraient pu être autres.

Je passe assez sur le « non-binaire » - déjà initialement, je ne connaissais pas la terminologie ..
il serait des éléments de réponse à apporter.

Je clos ici.

--

Je rajoute juste que dans un ensemble, c'est assez la suspicion qui est gênante.

Par exemple :
H.fr : Quel impact sur les personnes autistes qui sont vraiment « en situation de handicap » ? Délais de prise en charge, amalgames, dilution des moyens financiers... ?
JS : Exactement. On pourrait y ajouter un discrédit croissant de la notion même d'autisme. Les gens ne sont pas dupes, quand des personnes non-autistes n'ayant pas le moindre signe de handicap sont médiatisées, ils le remarquent, bien qu'ils n'osent, en général, rien dire publiquement.
Si c'est pour formuler des choses pareilles, mieux vaut se taire – car l'on ne sait de qui il s'agit – du coup ça jette la suspicion.


Il est des éléments en « avocat du diable » du moment peut-être ?? qui m'étaient apparus d'intérêt et ouvrant à la réflexion :


- le « carré magique de l'inclusion sociale », à savoir emploi-logement-famille-voiture.
Qn sur le topic a parlé de la famille, je pense que ici dans son propos s'agira-t-il de fonder une famille.
Sur la voiture et conduite, Autrey a apporté une précision me semble-t-il, c'est effectivement sous fréquent dans l'autisme – et des particularités autistiques vont le sous-tendre : coordination / gestion de l'espace et des mouvements, autres sans doute.
A rajouter que c'est corroborant avec les critères diag : il doit y avoir un impact dans un des domaines majeurs.
J'en perçois autant une certaine validité autistique que des limites atteignables.
Là encore, le cadre suspicieux plombe largement le propos.

Un autre sujet que je souhaitais relever est « l'éviction des autistes » :
JS a écrit :Pour avoir promptement un diagnostic d'autisme, il faut détenir des compétences sociales majeures, ce qui est assez paradoxal. C'est ce que j'appellerais l'effet d'éviction des autistes réels.
Cela m’apparaît très pertinent.
JS a écrit : Il y a quelques années encore, le monde des autistes était harmonieux et le lien se faisait par les centres d'intérêt. De nos jours, les deux seuls sujets de discussion possibles sont, en caricaturant à peine, le sexe et l'autisme lui-même. Or, les personnes réellement autistes ne s'intéressent qu'exceptionnellement à l'autisme. De ce fait, les autistes véritables fuient le monde censé être créé pour eux. De même, rares sont les autistes véritables à entamer et mener à son terme le parcours du combattant du diagnostic ; c'est encore un exemple de ce que j'appelle l'effet d'éviction.
Complété ici.
Je ne m'embarquerai pas dans des évaluations quantitatives ici, est-ce rare, moins rare ??
a priori la population concernée reste restreinte car il s'agirait d'adultes autonomes (sinon les parents aideront possiblement) et suffisamment en difficulté vis à vis de la planification, prise de rdv, déplacements et sans doute seul(e)s. Au delà d'une approche quantitative, c'est un élément qui me semble très intéressant à considérer.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#52 Message par FloretteRanou » dimanche 1 mars 2020 à 22:49

Space a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 22:23 Je me suis pas battue pour obtenir à tout prix le diagnostic de l’autisme, je me suis battue pour rencontrer à tout prix un professionnel compétant capable de valider ou non le diagnostic de l’autisme.
:bravo:
Je pense que bon nombre de personnes aurait accepté un diagnostic ne confirmant pas l'autisme si celui-ci avait été fait par des personnes compétentes. Les adultes autistes entreprennent les démarches de diagnostic seuls parce qu'ils n'ont pas le choix et c'est extrêmement difficile pour eux.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#53 Message par Determe » dimanche 1 mars 2020 à 23:12

Étonnant de voir autant de personnes se sentir visées par les propos de Schovanec. Cela serait presque un argument en faveur de son plaidoyer.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#54 Message par Lilette » dimanche 1 mars 2020 à 23:22

Franchement renseignez-vous un peu sérieusement, histoire de savoir ce qui est vraiment effrayant dans l'histoire.
Mais oui enfin, mécréants !
On est totalement ignorants, seuls certains élus ayant la science infuse peuvent se permettre d'avoir raison, et l'on n'a pas à se sentir visés/blessés par certains des propos tenus par Schovanec.
Tout le monde n'a pas toute la connaissance du monde & des professionnels du secteur, mille pardons.
Désolé.é (ou pas) de l'ironie, mais sérieusement, ras le bol de ce ton condescendant à chaque post, cet étalement de "science", et de rabaissement des avis d'autres personnes.

"Franchement, allez vous plaindre & vous sentir blessés ailleurs quoi".

_________________
lulamae a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 21:33
TiZ a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 20:32 J'avoue que je me demande ce que ces allusions au sexe viennent faire dans un tel article...
Par contre, je partage complètement son avis sur la recrudescence des autodiagnostics et autres prises de parole "au nom des autistes".

De la façon dont je connais Josef Schovanec, j'ai plutôt l'impression que c'est l'expression d'un ras-le-bol (peut-être dirigé envers certaines personnes qu'il ne veut pas citer explicitement), depuis tout ce temps qu'il parcourt le monde pour défendre "la cause des autistes".

En tout cas, je ne me sens pas du tout attaquée par ses propos, en tant que femme.
Mais @TiZ, on peut trouver ces propos injustes et stigmatisants sans forcément se sentir visé(e)... On peut désapprouver des idées énoncées dans un article sans forcément les prendre pour soi.
Tout à fait.
Je ne comprends pas non plus quel intérêt de tout (ou presque) rapporter au sexe, enfin pus exactement je ne comprends pas le rapport.
Je ne comprends pas non plus ce qu'il a contre les personnes nnon-binaires, alors qu'iels non rien contre lui que je sache.
Je ne vois pas ce que ça vient fiche là-dedans, je suis NB & donc ?
J'ai un diagnostic d'autisme ne lui en déplaise, je suis même ace (asexuel.le), j'ai toujours un diag, et ne lui en déplaise toujours, il y'a beaucoup de personnes ace autistes, tout comme l'inverse est vrai également.
Je ne sais pas d'où il sort tout cela, ce n'est pourtant pas la canicule, le soleil ne lui a pas tapé trop fort sur la tête.

Comme dit plus haut, c'est tout de même risible de la part de quelqu'un qui possède ou (ou plusieurs ? sais plus) doctorats, parle plusieurs langues, dont des langues mortes, voyage régulièrement, participe à de
Modifié en dernier par Lilette le dimanche 1 mars 2020 à 23:38, modifié 1 fois.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#55 Message par Lilette » dimanche 1 mars 2020 à 23:29

Determe a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 23:12 Étonnant de voir autant de personnes se sentir visées par les propos de Schovanec. Cela serait presque un argument en faveur de son plaidoyer.
Je ne vois pas le rapport.
tu n'es peut-être pas concerné.e par certaines catégories de personnes qu'il dénonce, tant mieux pour toi, ce n'est pas forcément le cas de tout le monde, je ne vois pas en quoi le fait d'être touché plaide en sa faveur.
Au contraire.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#56 Message par EnHans » lundi 2 mars 2020 à 7:46

Pour avoir promptement un diagnostic d'autisme, il faut détenir des compétences sociales majeures, ce qui est assez paradoxal. C'est ce que j'appellerais l'effet d'éviction des autistes réels.
Cela m’apparaît très pertinent.
Je partage également son avis. Après je pense qu'une fois que la machine est lancée, un autiste peut se se montrer tenace mais ça reste une énorme galère... Les démarches, les entretiens, les rv... ça rebute, c'est évident...
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#57 Message par olivierfh » lundi 2 mars 2020 à 8:18

Controleur a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 19:19
olivierfh a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 18:04 Sur réseaux sociaux certains attribuent cette position de Josef Schovanec à sa proximité avec Natalia Pedemonte (alias Paz Sofia), qui en avait déjà parlé au colloque "La diversité dans l'autisme" de septembre 2018: voir ce passage de l'interview de Josef et elle par Jean.
:arrow: Vraiment?
Je veux dire quels éléments permettraient de savoir si cela est vraie ou non?
À part ce colloque où ils avaient répondu à des questions à ce sujet, sur Facebook ce qui semble être un signe de proximité d'idées est qu'il la laisse gérer sa page (page "dédiée" comme celle d'un artiste, en l'absence de page personnelle).
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.

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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#58 Message par EnHans » lundi 2 mars 2020 à 8:35

sous cette page https://informations.handicap.fr/a-trop ... -12139.php un commentaire "je comprends le but de l'avertissement mais je suis inquiète des conséquences. Personne ne les maitrisera."
Et moi aussi, je comprends qu'on puisse s'inquiéter mais absolument rien ne justifie qu'on se taise sur aucune problématique, peu (m')importe les conséquences. Fermer les yeux sur quoi que ce soit étant déjà un problème.
De toute façon, je suis persuadé que rien ne se passera, ce n'est qu'un coup d'épée dans l'eau... comme d'hab on va attendre d'être dans une situation inextricable pour réagir... ou pas... C'est pas le tout de mettre le doigt sur un problème, il faut apporter des possibilités de solution et pour l'instant, je n'en vois pas. Hormis celle de demander aux gens d'être raisonnable ? :lol: :lol: :lol: Inéluctablement, les Hommes abusent... tout le temps...
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#59 Message par misty » lundi 2 mars 2020 à 11:51

Determe a écrit : dimanche 1 mars 2020 à 23:12 Étonnant de voir autant de personnes se sentir visées par les propos de Schovanec. Cela serait presque un argument en faveur de son plaidoyer.
Complètement d'accord avec ça. Je ne comprends pas. A titre perso, je suis peut-être visée, ou peut-être pas: en fait je m'en fous. Ca fait longtemps que l'autisme ne signifie vraiment plus rien pour moi, je ne sais pas ce que c'est réellement, je ne l'ai jamais su et plus j'avance moins je comprends.
Quasiment 100% détaché de considérations médicales strictes et définies, c 'est devenu juste une sorte de catégorie complètement bâtarde, abstraite et modelable à volonté, de case qui matérialiserait comme un "concept social" pour amuser les non-autistes avec leurs chères cases et permettre à ceux qui en ont besoin de se sentir un peu plus "spéciaux" que d'autres.
=>Vraiment aucun intérêt à mes yeux sur le principe.
Les aides et accompagnements dont je bénéficie tiennent plus aux difficultés factuelles et récurrentes et au handicap concret quotidien qu'à autre chose, je le sais parce que j'ai obtenu tout ça avant d'être officiellement diagnostiquée TSA.

Je ne saisis pas comment on peut s'accrocher autant à une "représentation sociale" en étant autiste. C'est comme ces "spécificités" dont il est question dans l'interview au sujet du cumul (les conditions médicales associées étant encore autre chose). Il se peut que je corresponde factuellement à la catégorie non-binaire, queer, asexuelle, bisexuelle, trisexuelle ou je ne sais quoi... A moins d'avoir besoin d'informations concrètes sur les techniques de non-binarité, de bisexualité ou autre, je ne saisis pas du tout la finalité de communiquer là-dessus, et encore moins de se décorer de tout un tas de guirlandes de spécificités, d'autant plus qu'elles n'ont pour la plupart aucun sens en dehors d'une perspective non-autiste. Je trouve tous ces concepts complètement liés à l'image sociale, chose dont je me contrefous absolument.
Je pense que ma situation rapport à mon propre genre, identité sexuelle ou autre n'intéresse personne (même pas moi, en fait), que c'est très bien comme ça, et que chercher à s'attribuer x ou y définition purement sociale a quelque chose d'absurde d'un point de vue autistique.
Pour moi c'est ce que signifiait cette partie (qui n'a rien à voir avec le rejet de tel ou tel truc sur le principe). Juste que chez les personnes qui tiennent à aligner ostensiblement plus de "guirlandes de spécificités" qu'un arbre de Noël on est en droit de se questionner sur un handicap lié au déficit de considération/compréhension des codes sociaux.
Répondre à des questions précises liées à la perception de genre et/ou aux tendances sexuelles dans le cadre d'un protocole de recherche donné est une chose, aller claironner partout qu'on est ci ou ça alors que personne ne nous a rien demandé en est une autre.

Je trouve que c'est vraiment un grand service rendu aux autistes cette interview, en particulier parce que je nous pense nombreux à saturer de tous ces profils (en grande partie féminins, c'est un fait) qui prétextent l'autisme pour s'étaler de manière très vulgaire, absurde et gratuite, et en associant ça à la majorité voire l'ensemble de la population TSA.

J'ai commencé donc je vais finir et tant pis pour la déflagration: contrairement à la plupart des réactions au dessus j'en suis limite à espérer qu'on finisse par me retirer mon diagnostic TSA (j'ai d'ailleurs un peu manoeuvré en ce sens de manière infructueuse). Très sincèrement, j'en suis rendue à avoir tellement mais tellement honte de ce cirque perpétuel et de toutes ces jérémiades nombrilistes qui collent au diagnostic TSA que si demain on me disait que je ne suis plus considérée comme autiste ce serait un soulagement.

Si le sujet me tient à coeur, c'est uniquement parce que la recherche a démontré l'importance de l'environnement et des adaptations pertinentes pour soulager un peu la détresse induite par l'autisme, que j'ai envie et besoin que ça avance pour les enfants et les familles en souffrance, et qu'à ce train-là d'ici 5 ans toutes les avancées majeures de ces dernières années concernant les prises en charge auront été enterrées à cause d'âneries et de simagrées grotesques.
*Diag TSA*

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lulamae
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

#60 Message par lulamae » lundi 2 mars 2020 à 14:42

C'est peut-être un peu exagéré, non ?

S'il y a une leçon à tirer des réactions à cet article, c'est que des personnes qui s'expriment très rarement sur le forum ont fait entendre leur voix, et ça n'allait pas dans le sens de ce rejet, voire cet anathème, qui s'exprime de plus en plus sur Asperansa (mais qui ne se limite pas à l'autisme, ce que soulignait l'article de "Ta Psychophobie m'envahit").
Ta Psychophobie m'envahit a écrit : Ce paragraphe, en plus d’être erroné, est très dangereux car Shovanec y cite tout ce qu’il considère comme suspect et permettant d’identifier les soi-disant « faux autistes » ce qui ne peut conduire qu’à une « chasse aux fakes ». Ce problème n’est pas propre à la communauté autiste d’ailleurs et on a même vu récemment dans les médias des exemples de gens qui cherchent à savoir si une personne fait semblant d’être handicapée.
Et rien que pour ça, il était bon d'aller à contre-courant, tant pis pour ce qu'on peut lire comme "agréables" commentaires destinés aux personnes qui ne sont pas d'accord avec cette vision des choses - comme l'argument "vous réagissez, donc vous vous sentez visé(e)s, donc vous êtes vous-même un(e) faux autiste". Wouaouh ! :bravo: (ironie)
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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