Traitements médicamenteux

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Tugdual
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Re: Traitements médicamenteux

#211 Message par Tugdual » dimanche 18 juin 2017 à 11:41

TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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olivierfh
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Re: Traitements médicamenteux

#212 Message par olivierfh » dimanche 18 juin 2017 à 18:14

Le lien qui y est indiqué donne plus de précisions, c'est intéressant même si l'effet est temporaire:
health.ucsd.edu a écrit :a novel double-blind, placebo-controlled safety study involving 10 boys, ages 5 to 14 years, all diagnosed with ASD.
Five of the 10 boys received a single, intravenous infusion of suramin
(...) ADOS-2 scores improved by -1.6 points in the suramin group, but did not change in the placebo. Children who have a score of 6 or lower in ADOS-2 may have milder symptoms but no longer meet the formal diagnostic criteria for ASD. A score of 7 to 8 indicates the child is on the autism spectrum. Nine and above classifies the child as autistic.
(...) Improvements in the treated boys’ cognitive functions and behaviors peaked and then gradually faded after several weeks as the single dose of suramin wore off.
Donc pour le score ADOS social et communication, par rapport à la différence entre la moyenne et le seuil qui est
  • 3 entre la moyenne 10(*) des TED-NS (= TSA pas autistes stricts au sens DSM-IV) et le seuil 7 pour diagnostic de TSA
    (*) ou 11 dans le tableau au-dessus si c'est le module 3 pour des enfants verbaux qui préfèrent jouer que discuter
  • ou 5 entre la moyenne 15 des autistes stricts et le seuil 10 pour diagnostic d'autisme strict,
l'amélioration moyenne 1.6 signifie 1/2 à 1/3 en moins au-delà du seuil de la normalité pendant quelques semaines après l'injection, c'est appréciable mais ce n'est pas non plus rendre non autiste; c'est du même ordre de grandeur qu'avec la bumétanide (par rapport à 34 seuil d'autisme sévère, CARS moyen 41 diminué à 38 avec 1 mg: tableau 2).
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.

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Jean
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Re: Traitements médicamenteux

#213 Message par Jean » dimanche 10 décembre 2017 à 10:55

Cet article est de l'année dernière, mais il retrace une recherche dont a fait mention Thomas Bourgeron lors de sa conférence hiuer au congrès d'Autisme France.

Le lithium potentiellement efficace dans l'autisme
Betty Mamane https://www.lequotidiendumedecin.fr/act ... sme_814181
| 08.06.2016

Une équipe française a mis en évidence le potentiel thérapeutique du lithium chez une patiente atteinte d’un trouble autistique rare associé au gène SHANK3. Cette molécule,
habituellement utilisée pour traiter les troubles bipolaires, a pu être identifiée grâce au criblage à haut débit de composés chimiques sur des neurones humains obtenus à partir de cellules-souches pluripotentes dont celles de la patiente traitée.

Ces travaux, publiés dans la revue « EBioMedicine », constituent une première étape vers une approche médicale plus personnalisée des personnes atteintes de troubles du spectre autistique. Ils ont été menés sous la direction d'Alexandra Benchoua et Marc Peschanski au sein du laboratoire I-STEM (CECS/AFMTéléthon/INSERM), en collaboration avec les Pr Thomas Bourgeron (Institut Pasteur/Université Paris Diderot/CNRS) et Richard Delorme (hôpital Robert-Debré/AP-HP)*.

Une production de neurones humains in vitro

On estime qu’environ 1 à 2 % des enfants avec autisme et retard mental présentent une déficience du gène SHANK3, celle-ci étant responsable du syndrome de Phelan-McDermid (la très grande majorité des patients atteints de ce syndrome ont perdu un fragment du chromosome 22 portant une copie de SHANK3). La perte d’une des deux copies de SHANK3 cause une diminution de la quantité de la protéine SHANK3 et entraîne des atteintes principalement au niveau des synapses. Ces recherches visaient à identifier les médicaments susceptibles d’accroître l’expression du gène en activant la seconde copie toujours fonctionnelle. Toutefois, SHANK3 n’étant exprimé que dans les neurones, il a donc fallu, pour mener cette approche, produire in vitro des neurones humains portant les mutations des patients à traiter.

Les chercheurs ont ainsi développé un modèle de production de neurones humains à partir de cellules-souches pluripotentes. Celui-ci a permis de réaliser un criblage à haut débit de composés pharmacologiques afin de choisir ceux augmentant l’expression de SHANK3 dans les neurones et donc ayant le plus de chance d’être efficaces. Les composés identifiés ont ensuite été testés sur des neurones de patients porteurs de mutations SHANK3.

Une diminution encourageante du degré de sévérité de l'autisme

Parmi les 202 composés testés, le lithium et l'acide valproïque ont montré la meilleure efficacité en permettant de rétablir des niveaux corrects de SHANK3 et donc d’améliorer le fonctionnement des cellules neuronales. Une pharmacothérapie au lithium a ensuite été proposée à une des patientes pour laquelle le lithium avait prouvé son efficacité lors des tests in vitro pratiqués sur ses propres neurones. Après un an de traitement, cette étude pilote a permis de mettre en évidence chez la patiente une diminution encourageante du degré de sévérité de l’autisme.

Les chercheurs envisagent aujourd’hui la mise en place d’un essai randomisé en double aveugle pour confirmer ces résultats chez un plus grand nombre de patients atteints de ce trouble autistique lié aux mutations de SHANK3. Plus largement, la méthodologie utilisée pourrait ainsi ouvrir la voie à une médecine de précision pour des maladies psychiatriques ou neurologiques.

* Ces travaux ont été soutenus par le programme Investissements d’avenir, de l’Agence nationale pour la recherche, de la Fondation Bettencourt-Schueller, de la Fondation Conny-Maeva, de la Fondation Cognacq Jay, de la Fondation Orange, de la Fondation Fondamental, des laboratoires Servier ainsi que par l’AFM-Téléthon grâce aux dons du Téléthon.
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Jean
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Re: Traitements médicamenteux

#214 Message par Jean » lundi 11 février 2019 à 23:12

spectrumnews.org
Psychotropic drugs frequently prescribed for autistic people
by Nicholette Zeliadt / 11 February 2019

Environ une personne autiste sur trois au Royaume-Uni se voit prescrire des médicaments conçus pour altérer les fonctions cérébrales, d'après les dossiers de près de 40 000 personnes.

Le nombre d'autistes est presque aussi élevé que celui des personnes atteintes du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), pour qui certains de ces médicaments sont des traitements approuvés.

Selon l'étude, la probabilité d'utilisation de médicaments chez les personnes autistes augmente avec l'âge de la personne et le nombre de troubles psychiatriques concomitants. Pourtant, environ 14 pour cent des personnes autistes sans aucune de ces conditions reçoivent les ordonnances.

La proportion de personnes autistes utilisant les médicaments reflète celle rapportée dans une étude menée en 2014 auprès de 5 651 personnes autistes au Royaume-Uni2. Les personnes autistes aux États-Unis peuvent se faire prescrire des psychotropes à des taux encore plus élevés : Une étude réalisée en 2014 suggère que deux personnes autistes sur trois aux États-Unis prennent ces médicaments

Environ un tiers des personnes atteintes d'autisme ont reçu des ordonnances de psychotropes, comparativement à 6,5 % des témoins et 47,5 % des personnes atteintes de TDAH, selon les chercheurs. Environ 10 % des personnes autistes et 11 % des personnes atteintes de TDAH se sont vus prescrire plus d'un médicament, comparativement à moins de 1 % des témoins.

Les médicaments prescrits aux personnes autistes ne correspondent pas exactement à leur diagnostic psychiatrique ; il s'agit le plus souvent de médicaments contre la dépression et l'anxiété, mais les troubles du sommeil et le TDAH sont les plus fréquents.

Le manque relatif d'ordonnances pour ces affections concomitantes est préoccupant, surtout pour le TDAH, étant donné qu'il s'agit de l'une des comorbidités les plus courantes chez les enfants autistes, affirme Evdokia Anagnostou, clinicienne scientifique principale au Bloorview Research Institute à Toronto, Canada, qui n'a pas participé à cette étude. Cela dit, les spécialistes peuvent traiter certains des enfants autistes et atteints de TDAH, et les pédiatres peuvent parfois recommander des médicaments en vente libre pour les problèmes de sommeil. (L'étude ne tient compte d'aucune de ces possibilités.)

Les garçons et les hommes atteints d'autisme ont environ 26 % moins de chances de prendre un psychotrope que les filles et les femmes atteintes de cette maladie. Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes ont tendance à être plus gravement touchées ou qu'elles sont plus susceptibles de consulter un médecin.

Houghton et ses collègues se sont également penchés sur l'utilisation des thérapies comportementales aux États-Unis. Dans une étude publiée en janvier, ils ont rapporté que 96 % des enfants autistes ont reçu au moins une intervention, le plus souvent l'orthophonie et l'ergothérapie4. Les enfants vivant en milieu rural reçoivent généralement moins de ces thérapies et ont moins d'heures de thérapie que ceux vivant en milieu urbain.
Psych_meds3.5.jpg
Traduit avec www.DeepL.com/Translator
Extraits de : https://www.spectrumnews.org/news/psych ... ic-people/
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Kalevipoeg
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Re: Traitements médicamenteux

#215 Message par Kalevipoeg » mardi 12 février 2019 à 21:12

Tout ça me démoralise...
Une personne autiste sur 3 sous psychotrope.
Pour avoir consommé une quantité incalculable de tout ce que la psychiatrie a à revendre, je peux témoigner en tant qu'aspie, que je n'ai jamais été dans un état aussi lamentable que sous psychotropes...
Quand on est asperger et qu'on ne va pas bien (anxiété, dépression etc.), que nous reste-t-il ? Que nos intérêts spécifiques et nos plaisirs sensoriels.
Le Risperdal , l'Abilify, le Tercian, le Loxapac, le Valium, le Lexomil et toutes ces m...n'ont pas guéri ma dépression, mes angoisses, mes problèmes de communication, mon isolement, mon mutisme... ni mon mauvais caractère !
Ils n'ont rien résolu !! Non seulement ça mais ils m'ont dérobé les ultimes sources de plaisir : les plaisirs sensoriels étaient inexistants, la musique n'était qu'un vague bruit de fond sans intérêt, le parfum d'une rose était juste le parfum d'une rose, et mes intérêts restreints étaient étouffés. Je n'avais plus d'intérêt restreint, je n'avais plus d'intérêt à rien...
Ce qui m'a aidé, ça a été d'arrêter ces m..., ce qui m'a aidé, c'est une perspective professionnelle, ce qui m'a aidé, c'est une aide humaine.
Ce qui m'aide aujourd'hui, c'est un emploi et les apprentissages sociaux qui vont avec, ce qui m'aide aujourd'hui, ce sont des techniques de relaxation qui fonctionnent, pas 100% du temps mais disons 80%, c'est déjà bien, ce qui m'aide aujourd'hui, c'est de mieux me connaître, de savoir que je peux être très déprimée 1 jour, 2 jours, et puis le 3ème jour, ça va mieux et je retrouve mon état normal.
Je ne suis pas contre les psychotropes dans des cas d'autisme sévère ou de comorbidités psychiatriques graves.
Mais il est possible de faire sans médicament, de profiter de la vie et P... ! QUE LA VIE EST BELLE SANS MEDOC !
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Re: Traitements médicamenteux

#216 Message par Jean » dimanche 12 mai 2019 à 22:19

spectrumnews.org Traduction de "Clinicians should consider off-label treatments for autism"

Les cliniciens devraient envisager des traitements non homologués pour l'autisme.

par Maurizio Bonati / 7 mai 2019
Expert - Maurizio Bonati _ Professeur, Istituto di Ricerche Farmacologiche Mario Negri IRCCS

Il n'existe pas de médicaments développés spécifiquement pour l'autisme, mais certains médicaments peuvent modifier les comportements associés à cette maladie. Après les stimulants, les antipsychotiques sont les médicaments les plus souvent prescrits pour soulager les traits qui accompagnent l'autisme, notamment l'irritabilité, l'agressivité, les comportements répétitifs et l'hyperactivité.

Cependant, peu de ces médicaments sont homologués pour le traitement de l'autisme ou pour les enfants ou les adolescents, et leurs indications peuvent varier d'un pays à l'autre. Dans certains pays, ces médicaments sont surprescrits, alors que dans d'autres, notamment en Europe, ils ne sont souvent pas disponibles pour les enfants qui en ont besoin.

Pour combler cet écart - et améliorer les soins - il faut des données montrant si ces médicaments sont efficaces, une meilleure éducation des cliniciens sur l'utilité des médicaments et un meilleur échange d'information entre les organismes de réglementation et les chercheurs et les cliniciens.

Une partie du problème réside dans le statut réglementaire des médicaments. Sur les 67 antipsychotiques sur le marché, seulement 19 sont approuvés pour l'utilisation chez les enfants ou les adolescents aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie, et seulement 3 sont approuvés dans les trois pays 1.

D'autres médicaments peuvent avoir été approuvés dans certains pays seulement pour traiter une condition spécifique. L'antipsychotique rispéridone, par exemple, est autorisé aux États-Unis pour traiter la schizophrénie, le trouble bipolaire et l'irritabilité associée à l'autisme. Mais au Royaume-Uni et en Italie, le médicament n'est approuvé que pour le traitement de l'agressivité persistante et des troubles du comportement chez les enfants et les adolescents ayant une déficience intellectuelle.

Deux facteurs peuvent contribuer à ces différences. Il se peut que la société pharmaceutique n'ait pas voulu demander l'approbation de l'Agence européenne des médicaments pour étendre l'utilisation du médicament à une nouvelle population, ou que l'agence n'ait pas jugé que les preuves existantes étaient suffisantes pour l'approuver.

Quoi qu'il en soit, le résultat est le même : les enfants et adolescents autistes dans certains pays peuvent ne pas recevoir le traitement dont ils ont besoin.

Des traitements sûrs et efficaces

Les organismes de réglementation aux États-Unis et en Europe ont établi un système d'obligations, de récompenses et motivations pour les entreprises afin de garantir que les médicaments sont recherchés, développés et autorisés pour répondre aux besoins thérapeutiques des enfants. Malgré cela, le statut réglementaire des antipsychotiques ne reflète pas encore les preuves scientifiques documentant leur innocuité et leur efficacité.

Toutefois, les cliniciens peuvent toujours prescrire les médicaments pour une utilisation non indiquée sur la notice.

Le terme " non inscrit sur la notice " ne signifie pas que le clinicien a prescrit le médicament pour une utilisation inappropriée, illégale ou expérimentale. Cela signifie seulement que la compagnie n'a pas soumis les preuves nécessaires à un organisme de réglementation pour approuver l'utilisation du médicament.

Les cliniciens utilisent souvent des ordonnances non indiquées sur la notice pour mettre ces médicaments à la disposition de leurs patients. Dans une enquête réalisée au Danemark en 2016, un tiers de tous les antipsychotiques prescrits aux enfants et aux adolescents ont été administrés pour un usage non indiqué sur la notice 2. Certains médicaments prescrits en dérogation des indications de la notice pour une affection sont plus efficaces et plus sûrs ou donnent de meilleurs résultats que ceux approuvés pour cette affection 3.

Par exemple, au Royaume-Uni et en Italie, l'halopéridol est autorisé chez les enfants autistes. bien que des essais cliniques démontrent que l'halopéridol atténue l'irritabilité, il est moins efficace et moins bien toléré que la rispéridone 4,5. L'halopéridol peut exposer les enfants à des risques plus grands, comme une déficience cognitive, que l'utilisation non indiquée sur l'étiquette de rispéridone ou de l'aripiprazole antipsychotique.

L'obtention d'une ordonnance non mentionnée sur la notice dépend de la connaissance qu'ont les cliniciens des règles, de leurs préoccupations au sujet des risques pour la santé de leurs patients ou de leurs responsabilités légales, et de la capacité de payer de la famille. Les pays dotés de systèmes de soins de santé universels, comme le Royaume-Uni, offrent rarement le remboursement des ordonnances non conformes à la notice, obligeant les familles à payer de leur poche.

Droit à la santé refusé

Certains cliniciens hésitent à prescrire des médicaments non conformes à leur indication, peut-être parce qu'ils craignent d'enfreindre la loi, mais ils ne le font pas. Leur inaction est inacceptable lorsqu'il existe des preuves d'efficacité et d'innocuité : c'est un droit à la santé bafoué.

Il est clair que les cliniciens ont besoin d'une approche plus cohérente et fondée sur des données probantes pour prescrire des antipsychotiques aux enfants et aux adolescents autistes. Il est urgent de mener de meilleures études à long terme sur l'utilisation et les effets des médicaments chez les enfants et les adolescents autistes, et d'analyser les données accumulées sur l'innocuité et l'efficacité de la prescription non conforme à l'indication dans ces groupes. L'accent étroit mis sur les essais à court terme signifie qu'il y a peu d'information sur les effets indésirables peu fréquents, mais potentiellement graves, sur le développement de l'enfant pour les médicaments psychotropes couramment prescrits.

Les cliniciens qui traitent les enfants et les adolescents autistes ont besoin de renseignements à jour provenant d'essais cliniques de grande qualité et d'examens systématiques des médicaments antipsychotiques. Les organismes internationaux de réglementation devraient constituer une base de données sur l'utilisation des antipsychotiques chez les enfants et les adolescents. Cela rendrait la réglementation, la disponibilité et la prescription des médicaments plus uniformes à l'échelle mondiale.

Maurizio Bonati est professeur de santé publique à l'Istituto di Ricerche Farmacologiche Mario Negri IRCCS à Milan, Italie.

Références:

Putignano D. et al. Eur. J. Clin. Pharmacol. Epub ahead of print (2019) PubMed
Braüner J.V. et al. J. Clin. Psychopharmacol. 36, 500-507 (2016) PubMed
Bonati M. et al. Dis. Child 102, 53-54 (2017) PubMed
Miral S. et al. Eur. Child. Adolesc. Psychiatry 17, 1-8 (2008) PubMed
Solmi M. et al. Ther. Clin. Risk Manag. 13, 757-777 (2017) PubMed
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Re: Traitements médicamenteux

#217 Message par lulamae » lundi 13 mai 2019 à 7:09

Ah tu l'as traduit alors :bravo:
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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hazufel
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Re: Traitements médicamenteux

#218 Message par hazufel » lundi 13 mai 2019 à 16:58

Je trouve quand même cet article très problématique. On encourage la médication par des substances très fortes, pour remédier à des troubles de comportement.
Pourquoi ne réfléchit-on pas davantage aux causes plutôt qu’à éteindre les symptômes ?
L'irritabilité ne naît pas de rien dans l’autisme, je suis assez choquée par ce genre d’articles (mais c’est bien de pouvoir les lire, pour savoir...)
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Re: Traitements médicamenteux

#219 Message par isra » lundi 13 mai 2019 à 19:32

Je trouve aussi, et je n’aime pas le ton de l’article :?

Si des traitements de ce genre sont parfois nécessaires dans certains cas, je trouve que c’est plutôt un constat d’échec de devoir opter pour cette alternative que de l’accès à la santé :crazy:
Diagnostiquée SA en janvier 2015

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hazufel
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Re: Traitements médicamenteux

#220 Message par hazufel » lundi 13 mai 2019 à 20:27

Je suis pleinement d’accord avec ton constat Isra.
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Re: Traitements médicamenteux

#221 Message par Siobhan » mardi 14 mai 2019 à 2:34

Les "psychoses" n'étant plus, à ce qu'il me semble, une catégorie psychiatrique de consensus, personne ne devrait plus appeler ces médicament des "anti-psychotiques"


Aussi : J'espère que dans certains pays les formes "retard" par injection de produit comme la risperidone sont interdits ou lourdement encadré, parce que ces formes retards sont des saloperies (sauf cas très exceptionnel, comme des décisions de justice de type castration chimique).

En gros vous avez des neuroleptiques dans le corps pendant un mois, sans que vous puissiez y faire quelque chose, et le seul moment où vous pouvez en parler au psychiatre, c'est lors de la séance où il va vous faire la prochaine injection planifiée (je caricature à peine).
homme, diagnostic TSA.

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Re: Traitements médicamenteux

#222 Message par Jean » dimanche 26 mai 2019 à 13:53

L'ectasy facilite les interactions sociales chez la souris adulte

Un traitement à l'ectasy permet , chez la souris adulte, de rouvrir la période d'apprentissage social, de rendre plus aisées les interactions sociales. On essaye ?

Le collectif CLE-Autistes a fait paraître des informations très intéressantes sur le congrès INSAR 2019. Il écrit cependant : "Nous ne vous rapporterons pas comme Spectrum News, les résultats sur les souris et poissons autistes, mais sur les conférences minoritaires portant sur notre fonctionnement et notre qualité de vie. "

Cette condescendance envers les "souris et poissons autistes" m'interroge. On sait bien que la recherche fondamentale ou les essais concernant les médicaments se font sur des animaux. A moins que les personnes autistes soient une catégorie particulière du genre humain, qui serait au-dessus de tout çà...

Le dénigrement des recherches sur les souris, je l'entends aussi du côté du psychanalyste, qui ne veut pas d'essais sur l'émergence du désir chez la souris autiste, puisque la souris psychanalyste et le sujet souris n'ont pas encore été génétiquement déterminés.

Il n'existe pas plus de poisson autiste. Par contre, le poisson-zèbre sert de sujet d'étude :

"Le poisson zèbre peut sembler au premier abord un substitut improbable pour analyser les causes de l'autisme, dans la mesure où le poisson ne fait pas preuve des fonctionnements sociaux complexes qui sont atypiques chez les personnes autistes. Cependant, les gènes du poisson et de l'homme sont très proches, avec environ 85% de tous les gènes humains qui ont un équivalent, ou homologue, chez le poisson. Les gènes contrôlent aussi les voies moléculaires, et là où on les a observés, ils sont semblables chez le poisson et chez l'homme.

Ces gènes et voies partagés sont le point de départ justifiant de se servir du poisson pour comprendre quels gènes dysfonctionnent dans de nombreux troubles, y compris l'autisme. Nous appelons le poisson un "outil" plutôt qu'un "modèle", pour faire comprendre que même s'il ne développe pas de symptômes comme les humains, il est utile pour étudier des aspects du trouble autistique." Traduction de lulamae de "How fish can help find causes of autism"

Pour en revenir aux souris autistes (avec une grande diversité, 92 modèles de souris autistes, je crois), si les études permettent de légaliser l'ectasy et le cannabis pour les personnes autistes, où serait le problème ? Suite aux essais menés à l'origine au CRA de Bretagne par le Dr Eric Lemonnier, de nombreux adultes autistes prennent - ou prennent, puis arrêtent - du bumétanide, qui est commercialisé sous la marque Burinex - et qui est donc légal. S'ils estiment que çà leur assure un meilleur confort de vie, où est le problème ? Si ce n'est l'inconvénient mineur d'avoir à pisser sur le mur d'un Ministère, le plan Vigipirate ne permettant pas d'accéder rapidement aux toilettes.

spectrumnews.org Traduction de "Drug tested in mice may deliver ‘ecstasy’ of social interactions to autistic people"

La drogue testée chez la souris peut procurer de l'" euphorie " pour les interactions sociales chez les personnes autistes.
par Nicholette Zeliadt / 23 mai 2019

Des animaux en fête : Les jeunes souris préfèrent passer du temps avec d'autres souris plutôt que d'être seules. © Igor Stramyk / Shutterstock

La capacité d'apprendre à partir des expériences sociales diminue à l'âge adulte, selon une étude chez la souris, mais l'ecstasy, une drogue récréative, peut la ramener 1.

La perte de cette capacité semble provenir des neurones d'un centre de récompense dans le cerveau, selon l'étude.

Des changements similaires pourraient expliquer pourquoi certaines personnes autistes trouvent les interactions sociales moins agréables que les personnes typiques.

"Ce circuit que nous commençons à définir comme important pour les comportements sociaux liés à l'autisme pourrait être celui que nous voulons le plus étudier", explique Gül Dölen, chercheur principal et professeur assistant en neuroscience à Johns Hopkins University à Baltimore.

Les travaux laissent également entendre que l'ingrédient actif de l'ecstasy - la 3,4-méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA) - pourrait atténuer les difficultés sociales des personnes autistes.

Chez la souris, le médicament rouvre la " période critique " - la période pendant laquelle le cerveau est suffisamment souple pour apprendre - à l'apprentissage social et gratifiant, grâce à l'hormone sociale ocytocine. Chez les adultes autistes également, les thérapies comportementales pourraient être plus efficaces si la MDMA pouvait rouvrir la fenêtre critique de l'apprentissage social, affirme Elizabeth Berry-Kravis, professeure de neurologie infantile au Rush University Medical Center à Chicago, qui n'a pas participé à l'étude.

Ce scénario est théorique pour l'instant : personne ne sait si la même période critique existe chez les gens, et encore moins si elle joue un rôle dans l'autisme.

Néanmoins, les résultats donnent un premier aperçu de la façon dont le cerveau réagit aux interactions sociales au cours d'une vie.

"Les propriétés gratifiantes de l'interaction sociale n'ont reçu que très peu d'attention ", déclare H. Elliott Albers, professeur de neurosciences Regents à la Georgia State University à Atlanta, qui n'a pas participé à l'étude. "Personne ne s'est vraiment penché sur sa durée de développement, sur la façon dont elle change au cours de sa vie ; c'est la première indication réelle qu'elle change."

Possibilités d'apprentissage

Dölen et ses collègues ont appris aux souris à associer une situation sociale - cohabiter avec des compagnons de portée - à un type de litière et être seules avec un autre type. Ils ont ensuite donné aux souris un choix de chambres contenant l'un ou l'autre des types de litière et ont mesuré le temps qu'elles y ont passé. Les chercheurs ont testé des souris à plusieurs âges, afin de trouver des équivalents humains de l'enfance à la fin de l'âge adulte.

Les souris les plus jeunes, âgées d'environ 21 jours, préfèrent la chambre avec la literie sociale. Cette préférence est plus élevée chez les souris plus âgées jusqu'à l'" adolescence " à 42 jours, puis plus faible ; elle est absente chez les souris " adultes " qui ont 98 jours ou plus.

Les résultats suggèrent que les souris adultes ne peuvent plus apprendre à associer le contact social à un stimulus, disent les chercheurs. "C'est peut-être parce que les interactions sociales sont moins agréables à cet âge et sont donc moins susceptibles de favoriser les comportements acquis ", explique Dölen.

Toutefois, les souris adultes préfèrent la literie d'une pièce où on leur a donné de la cocaïne, ce qui laisse entendre que l'effet de l'âge est propre à la récompense sociale.

On croit que l'apprentissage socialement gratifiant exige la libération de l'hormone ocytocine dans le noyau accumbens, une région du cerveau impliquée dans la récompense. L'ocytocine modifie la force des connexions neuronales dans le noyau accumbens - un phénomène appelé plasticité synaptique.

L'équipe de Dölen a baigné des tranches du noyau accumbens dans une solution ocytocine. Les tranches de souris adultes présentaient moins de plasticité que celles des souris adolescentes.

"Le comportement et la plasticité synaptique atteignent leur apogée à l'adolescence et disparaissent à l'âge adulte ", dit Dölen.

Les chercheurs ont ensuite injecté de la MDMA à des souris adultes, ce qui déclenche la libération d'ocytocine, et ont testé l'apprentissage social et gratifiant deux jours plus tard. Ces adultes ont maintenant montré une forte préférence pour les contacts sociaux, et les synapses étaient également sensibles à l'ocytocine. Le blocage des récepteurs de l'ocytocine empêche ces changements, ont rapporté les chercheurs en avril dans Nature.

Tous ces résultats suggèrent que la signalisation de l'ocytocine dans le noyau accumbens contrôle la période critique de l'apprentissage social et de la récompense.

Dölen et ses collègues étudient l'apprentissage social et gratifiant dans un modèle murin du syndrome de l'X fragile, une pathologie liée à l'autisme.

Références:

Nardou R. et al. Nature 569, 116-120 (2019) PubMed
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Re: Traitements médicamenteux

#223 Message par Kalevipoeg » dimanche 26 mai 2019 à 14:06

Question cruciale : est-ce que les souris autistes sous ecstasy dansent plus longtemps en boîte de nuit ?
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Re: Traitements médicamenteux

#224 Message par Lilas » dimanche 26 mai 2019 à 19:21

Elles sont finalement très intéressantes ces "souris autistes".
Jean a écrit : dimanche 26 mai 2019 à 13:53 "Les propriétés gratifiantes de l'interaction sociale n'ont reçu que très peu d'attention "
En fait, c'est exactement ce que je reprochais hier encore aux ateliers d'habiletés sociales : on y apprend comment mais jamais pourquoi. Pourquoi se donner tout ce mal et faire tous ces efforts pour quelque chose qui va convenir aux autres mais ne rien nous apporter à nous-même ?

Du coup, cet article m'a éclairée : je crois que ce processus d'apprentissage social gratifiant ne s' est jamais enclenché chez moi.
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Re: Traitements médicamenteux

#225 Message par Carapa » dimanche 26 mai 2019 à 20:06

Jean a écrit : dimanche 10 décembre 2017 à 10:55 Le lithium potentiellement efficace dans l'autisme
Betty Mamane https://www.lequotidiendumedecin.fr/act ... sme_814181
| 08.06.2016
Parmi les 202 composés testés, le lithium et l'acide valproïque ont montré la meilleure efficacité en permettant de rétablir des niveaux corrects de SHANK3 et donc d’améliorer le fonctionnement des cellules neuronales.[/size]
A première vue, c'est un résultat extrêmement bizarre, l'acide valproïque étant connu pour être associé à un risque accru d'autisme...
Diagnostiqué SA (septembre 2016).

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