Traitements médicamenteux

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hazufel
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Re: Traitements médicamenteux

#241 Message par hazufel » mardi 28 mai 2019 à 16:11

@ FreeHost, Alpha :
hazufel a écrit : mardi 28 mai 2019 à 13:22 Lors de l'intervention du Docteur Djéa Saravane, à la conférence femmes avant tout le médecin spécialiste de la douleur a notamment parlé de l'intervention ciblée sur la violence médicale : Intervention Djéa Saravane - violence médicale
Le premier lien renvoie à la page du forum qui mentionne la conférence, le deuxième lien renvoie à la vidéo de son intervention.
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Re: Traitements médicamenteux

#242 Message par freeshost » mardi 28 mai 2019 à 16:12

Cette page, je l'ai lue et en ai téléchargé la vidéo juste maintenant. Il a pointé vers celle-ci juste après.

Aurait-il point deux fois vers la même vidéo ? :mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Re: Traitements médicamenteux

#243 Message par freeshost » mardi 28 mai 2019 à 16:14

Ah ! Tu sembles venir de corriger le lien dans la citation.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Traitements médicamenteux

#244 Message par hazufel » mardi 28 mai 2019 à 16:15

freeshost a écrit : mardi 28 mai 2019 à 16:12 Cette page, je l'ai lue et en ai téléchargé la vidéo juste maintenant. Il a pointé vers celle-ci juste après.

Aurait-il point deux fois vers la même vidéo ? :mrgreen:
Sur la page de la conférence et ici, oui ce sont les mêmes vidéos, si c'est ta question.
Oui, en effet, le premier pointait sur la modification de mon message, mais c'est la vidéo qui est intéressante et le lien était bon :mryellow:
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Re: Traitements médicamenteux

#245 Message par freeshost » mardi 28 mai 2019 à 16:41

Tu as édité ou il y avait un bug ? :lol:
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Re: Traitements médicamenteux

#246 Message par Alpha » mardi 28 mai 2019 à 17:54

Je suis sidérée par ce qu'il dit dans la vidéo.
Comment peut on sciemment ne pas tenir compte des recommandations faites ?
Il y a du boulot pour faire changer les mentalités.
Ils seraient temps qu'ils intègrent le côté "humain" à la faculté de médecine.
Le pire c'est qu'on devient accro à ces médocs. Et après on se dit qu'on peut pas vivre sans. Alors que si bien sûr et en sans effet secondaires..
Bref. J'en perds mes mots.
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Re: Traitements médicamenteux

#247 Message par Kalevipoeg » mardi 28 mai 2019 à 19:47

Toutes les recommandations de la HAS sont des évidences. Je trouve que c'est l'existence même de cet extrait de la HAS qui pose problème. Car cela signifie que ces recommandations ne sont pas appliquées.
Très souvent, les psychiatres ont l'habitude de prescrire comme des robots : un symptôme : hop, une prescription. Un autre symptôme ? Hop, un autre psychotrope.
J'ai vu (malheureusement...) beaucoup, beaucoup de psychiatres avant d'être diagnostiquée autiste. Ils fonctionnent tous exactement de la même manière. Pour moi, ce sont des clones (j'ai enlevé le "w" entre le "o" et le "n"... et j'ai ajouté un "e").

Ils ne cherchent pas la solution au problème du patient, non, pour eux, la solution EST le médicament, la solution EST la prescription.
Et si le symptôme ne disparaît pas avec le traitement, on augmente les doses, et si ça ne s'améliore toujours pas, on ajoute un autre médicament et ça finit avec des ordonnances de dingo, vraiment de dingo...
Et le patient autiste, avec son petit cerveau parfois sensible aux médicaments, va rarement mieux avec tous ces médicaments. Les interactions médicamenteuses ne sont jamais prises en compte, les effets secondaires sont systématiquement attribués à la pathologie du patient et non au médicament lui-même, l'efficacité d'un médicament n'est que rarement remise en question, ils parleront en revanche de "patient résistant au traitement" ou de "dépression résistante", comme si c'était implicitement la faute du patient...

Je ne veux pas verser dans la théorie du complot, mais j'ai le souvenir d'une psychiatre qui s'est rendue au congrès du labo X tous frais payés, et Bim, la semaine suivante, me prescrivait un antidépresseur tout juste commercialisé du même labo X... Je ne dis pas qu'il y a des liens d'intérêt conscients, je dis juste qu'eux aussi ont des cerveaux humains (enfin...je crois...) et qu'ils sont tout autant sensibles aux beaux discours et à l'influence de la publicité, surtout quand un beau discours est associé inconsciemment à un bon repas... Les psychiatres sont des êtres intelligents mais un haut QI ne signifie pas qu'ils sont moins sensibles à la publicité du labo X ou à une belle commerciale ou à un bon repas et à un beau discours.

Alors, je suis peut-être un brin parano mais au vu de mon expérience, sur les dizaines de psychiatres que j'ai vus, je pense qu'ils ne sont plus lucides sur leurs prescriptions, ils sont tellement habitués à prescrire ce qu'on leur conseille de prescrire à longueur d'année pour les patients schizophrènes, bipolaires et dépressifs, ils sont tellement habitués à augmenter les doses, à passer d'un patient à l'autre en 20 minutes, qu'ils n'écoutent plus le patient et se contentent de rédiger une ordonnance sans chercher la cause réelle du comportement problématique ou ce qui pourrait être fait sur le court ou moyen terme pour apaiser le patient autiste (qui n'est pas psychotique, qui ne délire pas, dois-je le rappeler...?). Non, un symptôme : hop, un médicament.
De l'insomnie : Y'a des médicaments pour ça. De l'angoisse : y'a des médicaments pour ça. Des idées noires : etc...

Avec un psychiatre, je n'ai jamais progressé, je n'ai jamais pris conscience de mon fonctionnement, par exemple mon hyperactivité, je n'ai jamais avancé ni trouvé de solutions concrètes à mes angoisses, problèmes relationnels etc. Je n'ai fait qu'aller de mal en pis, mon état empirant sous antidépresseurs, antipsychotiques et anxiolytiques à mesure que l'ordonnance s'allongeait et devenait plus lourde.
Une neuropsychologue connaissant bien l'autisme et une éducatrice m'ont fait avancer, ont pris le temps de m'écouter pour essayer de me connaître et de me comprendre et ainsi, m'ont fait progresser et m'ont permis d'aller mieux (même si bien sûr, rien n'est jamais acquis définitivement). Elles sont non seulement compétentes mais aussi humaines.

Les psychiatres actuels, pour moi, c'est du vent remboursé par la Sécurité Sociale. Quant à l'aspect humain, il s'est envolé lui aussi et il n'en reste presque rien.
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Jean
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Re: Traitements médicamenteux

#248 Message par Jean » mardi 28 mai 2019 à 23:07

spectrumnews.org Traduction de "Signs of psychosis in people with autism warrant serious concern"

Les signes de psychose chez les personnes autistes justifient de sérieuses inquiétudes
par Jennifer Foss-Feig, Eva Velthorst / 28 mai 2019Expert Jennifer Foss-Feig Professeur adjoint, Icahn School of Medicine, Mount Sinai
Expert Eva Velthorst Professeur adjoint, Icahn School of Medicine, Mount Sinai

Quand les gens pensent à la schizophrénie, ils peuvent penser au film "A Beautiful Mind" ou à une femme qu'ils ont croisée sur le trottoir qui semblait se disputer avec des voix en colère dans sa tête. Il est peu probable qu'ils se représentent une personne autiste.

La psychose est définie comme une période de perceptions anormales (hallucinations) et de distorsions de la réalité (délires). Une personne atteinte de schizophrénie connaît des épisodes psychotiques récurrents et un mauvais fonctionnement dans sa vie quotidienne - à l'école ou au travail - entre les deux.

La plupart des jeunes autistes n'ont pas et n'auront pas de psychose ou de schizophrénie. En tant que classe, les troubles psychotiques sont relativement rares dans la population générale ; ils surviennent chez environ une personne sur 100. Mais - et il s'agit d'un important mais - la recherche suggère de plus en plus que la psychose survient chez plus de 3 personnes autistes sur 100, soit plus de trois fois la fréquence dans la population générale 1.

Nous sommes des chercheuses qui étudient la psychose et l'autisme : L'une d'entre nous est une spécialiste de l'autisme qui s'intéresse à la psychose, et l'autre est une spécialiste de la psychose qui s'intéresse à l'autisme. Ensemble, nous visons à sensibiliser le public, et en particulier les cliniciens, au fait que ces affections se produisent simultanément. Ce faisant, nous espérons donner aux personnes autistes qui vivent une psychose l'accès à un diagnostic et à un traitement appropriés.

De nombreux cliniciens des cliniques de psychose précoce ne reconnaissent pas la psychose chez les personnes autistes pour ce qu'elle est. Le plus souvent, ils attribuent leurs hallucinations et leurs délires à leur autisme. Dans le même ordre d'idées, lorsqu'une personne autiste qui vit ces mêmes expériences consulte dans une clinique d'autisme, il est peu probable qu'elle soit transmise à des spécialistes en psychose. Dans l'un ou l'autre scénario, les jeunes autistes présentant des signes de psychose émergente courent le risque de se retrouver sans soins.

Conditions conflictuelles


L'autisme et la schizophrénie partagent une histoire alambiquée. Avant que l'autisme n'ait sa propre entrée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), les personnes autistes recevaient un diagnostic de schizophrénie infantile. Lorsque l'autisme a finalement obtenu sa propre catégorie en 1980, les critères interdisaient le double diagnostic d'autisme et de schizophrénie, peut-être pour éviter la confusion précédente.

L'autisme et la schizophrénie continuent d'être très distincts sur le plan de la recherche et des soins cliniques. Même s'il existe des cliniques spécialisées pour chaque affection, elles sont en grande partie séparées les unes des autres. Les études de cas suivantes illustrent le problème.

Un garçon autiste de 17 ans que nous appellerons Philip a été référé à une clinique de psychose précoce parce qu'il avait fait naître deux conseillers personnels dans sa tête. Lors de sa visite chez l'un d'entre nous, Philippe a relayé les opinions de ses conseillers imaginaires. L'équipe a conclu que Philip risquait de souffrir d'une psychose totale dans un délai d'un an. Cependant, nous avons également conclu que ses symptômes pouvaient être vus à travers le prisme de son autisme. Nous l'avons renvoyé à la clinique d'autisme sans que, malheureusement, nous n'ayons l'intention de faire le suivi de sa psychose.

Dans un autre cas, une jeune fille autiste de 14 ans que nous appellerons Sarah a commencé à exprimer ses craintes d'être empoisonnée. Au cours d'une évaluation dans une clinique d'autisme, elle est devenue paranoïaque et furieuse devant les caméras dans la salle, bien qu'on lui ait dit qu'elles n'enregistraient pas. Après l'évaluation, les cliniciens n'étaient pas certains que les symptômes répondaient aux critères d'un état psychotique, alors elle n'a pas été orientée vers une clinique de psychose précoce. Il n'y a pas eu de suivi auprès d'experts en psychose.

Des signes similaires


Nous voulions voir si la psychose émergente chez une personne autiste est différente de celle de la population générale. Dans des travaux publiés cette année, nous avons recueilli des données auprès des participants à l'Étude longitudinale nord-américaine Prodrome, qui a suivi pendant deux ans des jeunes présentant des signes précoces de psychose 2. Nous avons utilisé l'information provenant d'entrevues cliniques, de questionnaires et de tests cognitifs auprès de 26 personnes autistes et de 738 témoins pour évaluer les signes précoces de psychose, la probabilité de développer un état psychotique complet et les facteurs prédictifs, comme l'âge, les antécédents familiaux de psychose et les événements stressants.

Nos résultats pourraient surprendre ceux qui pensent que les personnes autistes ne développent pas de psychose. Les personnes autistes et les témoins présentaient des caractéristiques psychotiques remarquablement similaires. Ils étaient également tout aussi susceptibles de développer une psychose à part entière en deux ans - environ 20 % dans chaque groupe. Enfin, les facteurs prédictifs du risque de psychose dans la population générale s'appliquent également aux personnes autistes.

Nos résultats suggèrent que les signes émergents de psychose devraient être pris au sérieux chez les personnes autistes.

Notre étude n'est cependant pas définitive. Il ne comprenait qu'un nombre modeste de personnes autistes et se limitait à celles dont les soignants avaient des préoccupations qui ont donné lieu à une évaluation de la psychose. Tous nos participants ont été assez verbaux pour rapporter ce qu'ils vivaient. Pour mieux comprendre comment la psychose se développe dans l'autisme, nous avons besoin de vastes études dans lesquelles les personnes autistes sont suivies dans le temps, et nous devons inclure les personnes autistes qui parlent le moins.

Nous pourrions également avoir besoin de meilleurs outils pour évaluer la psychose chez les personnes autistes et pour comprendre si les traitements traditionnels de la psychose - médicaments, interventions cognitives et soutien psychosocial - sont également efficaces pour ces personnes. La liste des choses à faire est longue, mais le besoin est immédiat.

Le mois dernier, nous avons reçu un courriel d'une mère qui cherchait de l'aide pour son fils de 15 ans. Diagnostiqué autiste à l'école maternelle, il s'était de plus en plus désengagé, pris dans ses propres pensées et paranoïaque. Bien qu'il ait toujours eu des difficultés sociales et de conversation, ses verbalisations avaient de moins en moins de sens. Il parlait tout seul, criant aux voix apparentes dans sa tête. Il était constamment agité. La mère nous a demandé ce que nous savions sur le traitement de la psychose autistique.

Malheureusement, la recherche limitée a fait en sorte que nous n'avions pas une bonne réponse pour elle, bien que nous l'ayons encouragée à faire évaluer son fils et à envisager la médication. Malgré l'absence de plans d'action éprouvés, il est crucial que les symptômes émergents de la psychose soient pris au sérieux. Les enfants comme Philip et Sarah en ont besoin maintenant.

Jennifer Foss-Feig et Eva Velthorst sont professeures adjointes de psychiatrie à l'Icahn School of Medicine à Mount Sinai et professeures au Seaver Autism Center for Research and Treatment à New York.
_______________________________________________________________________________________

Il y a quelques années, je croyais que des diagnostics de schizophrénie résultaient de l'incapacité des professionnels à reconnaître l'autisme. C'est sans doute toujours vrai (un tel est autiste à Paris, et schizophrène à Rennes), mais il n'empêche qu'il y a une surreprésentation de la schizophrénie dans l'autisme. Dans cet article, il est question de 3%, mais il est aussi régulièrement question de 6% (au lieu de 1% dans la population générale).

Il y a une origine génétique commune dans certains cas.

J'ai été marqué par la situation d'un adolescent pour lequel les psychiatres ont longtemps hésité entre schizophrénie infantile et syndrome d'Asperger. En fait, il était "atteint" des deux. Curieusement, cela s'est confirmé quand son entourage s'est aperçu qu'il avait arrêté de prendre du bumétanide pour retrouver ses hallucinations. Ci-dessous, deux articles qui s'appuient sur ce cas.

Traduction d'un article :

Schizophrénie


Il n'existe pas de modèle animal acceptable de schizophrénie, d'où la difficulté de déterminer l'équilibre en chlorure et les taux intracellulaires. Mais il y a des preuves indirectes que les co-transporteurs de chlorure pourraient être touchés. Ainsi, dans les modèles humains et animaux, on observe une réduction de l'expression des co-transporteurs de chlorure (Arion et Lewis, 2011 ; Hyde et al., 2011 ; Kalkman, 2011). De plus, les médicaments connus pour réduire les taux de (Cl-)I, notamment l'oxytocine, atténuent les symptômes de schizophrénie (Cacciotti-Saija et al., 2015 ; Strauss et al., 2015). Dans une étude de cas pilote, nous avons testé les effets du bumétanide chez un patient souffrant d'hallucinations et de schizophrénie. Nous avons constaté une réduction significative et durable des hallucinations ; celles-ci réapparaissent lorsque le traitement est arrêté (Lemonnier et al., 2016).


Traitement de la schizophrénie avec le bumétanide diurétique : Un rapport d'étude de cas.
Lemonnier E1, Lazartigues A, Ben-Ari Y.
L'administration du bumétanide, un diurétique et un antagoniste du chlorure de NKCC1 cotransporteur, réduit la gravité des troubles du spectre autistique chez les enfants, et cet effet est médié par une réduction des concentrations élevées de chlorure intracellulaire et un renforcement de l'inhibition GABAergic (Lemonnier et al Transl Psychiatry. 2012;2:e202 ; Tyzio et al Science. 2014;343:675-679). Nous signalons ici que ce traitement réduit également la gravité des symptômes chez un adolescent schizophrène. Le traitement à long terme a permis de réduire considérablement les hallucinations, ce qui donne à penser que ce traitement peut également être utile pour traiter la schizophrénie. D'autres essais cliniques et études expérimentales sont justifiés pour vérifier cette hypothèse.
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Re: Traitements médicamenteux

#249 Message par lulamae » mardi 28 mai 2019 à 23:18

Ah tiens, je venais de le copier pour le traduire, celui-là. :)
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Re: Traitements médicamenteux

#250 Message par freeshost » mercredi 29 mai 2019 à 10:55

Faudra vous concerter pour éviter du travail à double. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Traitements médicamenteux

#251 Message par lulamae » mercredi 29 mai 2019 à 11:11

freeshost a écrit : mercredi 29 mai 2019 à 10:55 Faudra vous concerter pour éviter du travail à double. :lol:
Ca va, je n'avais pas commencé. J'avais proposé un autre article à @Jean (qu'il avait pensé faire aussi d'ailleurs, mais qu'il m'a cédé :lol: ) et je le traduis en ce moment, mais j'avais envie de faire celui-là aussi, et un autre, et un autre...
Je sais quand je commence, mais pas quand je finis ! :lol:
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Re: Traitements médicamenteux

#252 Message par Alpha » mercredi 29 mai 2019 à 11:18

Kalevipoeg a écrit : mardi 28 mai 2019 à 19:47 Les psychiatres actuels, pour moi, c'est du vent remboursé par la Sécurité Sociale. Quant à l'aspect humain, il s'est envolé lui aussi et il n'en reste presque rien.
Je pense qu'il ne faut mettre tout le monde dans le même panier.. J'ai aussi une bonne expérience de l'HP et des psy en tout genre et oui, je suis d'accord, beaucoup ne songent qu'à la médication, et rajoutent molécule après molécule pour palier à tous tes symptômes.
Mais parmi ce troupeau d'incompétents se trouve aussi des gens bien, qui sont axés sur l'humain et ne conçoivent pas qu'on puisse se détruire les méninges en avalant un cocktail de médicaments..
A la fin de ma dernière HP, je pensais réellement que je serai incapable de vivre sans médicaments (neuroleptiques + anxiolytiques). Au final c'est grâce à mon psychiatre actuel que je m'en tiens "juste" à mon traitement contre l'épilepsie. D'ailleurs, c'est grâce à lui que j'ai réellement été diagnostiqué épileptique (et non pas juste angoissée comme me disait 1 neuro sur 2 :shock: --> épilepsie non visible sur EEG standard..)
Donc, oui, il y a des abrutis partout (psy ou pas d'ailleurs), mais c'est un peu rapide de mettre tout le monde dans le même sac, tu ne crois pas ?

Merci Jean pour l'article !
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Re: Traitements médicamenteux

#253 Message par Kalevipoeg » mercredi 29 mai 2019 à 19:29

Oui, bien sûr Alpha, je sais bien qu'il ne faut pas généraliser, mais il m'est difficile de faire autrement

Il en existe peut-être qui ne fonctionnent pas de la même façon, qui ont un peu de recul quant à leur pratique, mais je n'en ai pas connu...

Sur le lien entre schizophrénie et autisme, oui, j'en ai entendu parler en effet. On peut être autiste ET schizophrène. Mais il s'agit encore de bien former le personnel médical : une personne autiste peut en apparence tenir des propos incohérents alors qu'en fait, elle est très angoissée et ses pensées manquent de rationalité (même si pour elle, c'est cohérent) et qu'elle a du mal à tenir une conversation tout à fait intelligible. Le discours d'une personne schizophrène qui délire n'est pas cohérent quand on prend le temps de l'écouter, il est décousu. Il ne faudrait pas qu'à chaque fois qu'un autiste dit quelque chose de bizarre, il passe pour un autiste-schizophrène parce que les médecins connaissent la prévalence du double diagnostic... parce que des autistes qui disent des trucs bizarres, ça arrive quand même fréquemment... :D

Mais oui Alpha, rien que pour retrouver espoir, j'aimerais rencontrer dans ma vie 1 ou 2 psychiatres qui me paraissent des êtres raisonnables dans leur pratique afin de ne pas généraliser comme je le fais. Mais je n'en vois plus depuis plusieurs années donc je risque bien de conserver mes opinions encore quelque temps...
Modifié en dernier par Kalevipoeg le samedi 10 août 2019 à 11:25, modifié 1 fois.
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Re: Traitements médicamenteux

#254 Message par Alpha » mercredi 29 mai 2019 à 19:41

Oui je comprends.
Moi aussi je prenais de la risperidone. Après avoir testé Abilify, Xeroquel et autres molécules sympathiques..
Ca marque les ordonnances à rallonge et l'HP. J'espère que tu trouveras quelqu'un de bien un jour si tu en as besoin :kiss:
Un jour, pendant la semaine d'une handicap au boulot, un gars avec le SA est venu témoigner. J'ai beaucoup aimé sa présentation. Par contre il ne cessait de dire qu'il ne fallait surtout pas utiliser la psychanalyse avec un autiste et se méfier des psychiatres qui avaient du Freud sur leur table de chevet. Ca m'a marqué parce qu'il le répétait vraiment souvent, il avait l'air d'avoir vécu pas mal de mauvais moments avec les psy aussi :(
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Re: Traitements médicamenteux

#255 Message par Siobhan » mercredi 29 mai 2019 à 21:26

Spoiler : 
Jean a écrit : mardi 28 mai 2019 à 23:07 spectrumnews.org Traduction de "Signs of psychosis in people with autism warrant serious concern"

Les signes de psychose chez les personnes autistes justifient de sérieuses inquiétudes
par Jennifer Foss-Feig, Eva Velthorst / 28 mai 2019Expert Jennifer Foss-Feig Professeur adjoint, Icahn School of Medicine, Mount Sinai
Expert Eva Velthorst Professeur adjoint, Icahn School of Medicine, Mount Sinai

Quand les gens pensent à la schizophrénie, ils peuvent penser au film "A Beautiful Mind" ou à une femme qu'ils ont croisée sur le trottoir qui semblait se disputer avec des voix en colère dans sa tête. Il est peu probable qu'ils se représentent une personne autiste.

La psychose est définie comme une période de perceptions anormales (hallucinations) et de distorsions de la réalité (délires). Une personne atteinte de schizophrénie connaît des épisodes psychotiques récurrents et un mauvais fonctionnement dans sa vie quotidienne - à l'école ou au travail - entre les deux.

La plupart des jeunes autistes n'ont pas et n'auront pas de psychose ou de schizophrénie. En tant que classe, les troubles psychotiques sont relativement rares dans la population générale ; ils surviennent chez environ une personne sur 100. Mais - et il s'agit d'un important mais - la recherche suggère de plus en plus que la psychose survient chez plus de 3 personnes autistes sur 100, soit plus de trois fois la fréquence dans la population générale 1.

Nous sommes des chercheuses qui étudient la psychose et l'autisme : L'une d'entre nous est une spécialiste de l'autisme qui s'intéresse à la psychose, et l'autre est une spécialiste de la psychose qui s'intéresse à l'autisme. Ensemble, nous visons à sensibiliser le public, et en particulier les cliniciens, au fait que ces affections se produisent simultanément. Ce faisant, nous espérons donner aux personnes autistes qui vivent une psychose l'accès à un diagnostic et à un traitement appropriés.

De nombreux cliniciens des cliniques de psychose précoce ne reconnaissent pas la psychose chez les personnes autistes pour ce qu'elle est. Le plus souvent, ils attribuent leurs hallucinations et leurs délires à leur autisme. Dans le même ordre d'idées, lorsqu'une personne autiste qui vit ces mêmes expériences consulte dans une clinique d'autisme, il est peu probable qu'elle soit transmise à des spécialistes en psychose. Dans l'un ou l'autre scénario, les jeunes autistes présentant des signes de psychose émergente courent le risque de se retrouver sans soins.

Conditions conflictuelles


L'autisme et la schizophrénie partagent une histoire alambiquée. Avant que l'autisme n'ait sa propre entrée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), les personnes autistes recevaient un diagnostic de schizophrénie infantile. Lorsque l'autisme a finalement obtenu sa propre catégorie en 1980, les critères interdisaient le double diagnostic d'autisme et de schizophrénie, peut-être pour éviter la confusion précédente.

L'autisme et la schizophrénie continuent d'être très distincts sur le plan de la recherche et des soins cliniques. Même s'il existe des cliniques spécialisées pour chaque affection, elles sont en grande partie séparées les unes des autres. Les études de cas suivantes illustrent le problème.

Un garçon autiste de 17 ans que nous appellerons Philip a été référé à une clinique de psychose précoce parce qu'il avait fait naître deux conseillers personnels dans sa tête. Lors de sa visite chez l'un d'entre nous, Philippe a relayé les opinions de ses conseillers imaginaires. L'équipe a conclu que Philip risquait de souffrir d'une psychose totale dans un délai d'un an. Cependant, nous avons également conclu que ses symptômes pouvaient être vus à travers le prisme de son autisme. Nous l'avons renvoyé à la clinique d'autisme sans que, malheureusement, nous n'ayons l'intention de faire le suivi de sa psychose.

Dans un autre cas, une jeune fille autiste de 14 ans que nous appellerons Sarah a commencé à exprimer ses craintes d'être empoisonnée. Au cours d'une évaluation dans une clinique d'autisme, elle est devenue paranoïaque et furieuse devant les caméras dans la salle, bien qu'on lui ait dit qu'elles n'enregistraient pas. Après l'évaluation, les cliniciens n'étaient pas certains que les symptômes répondaient aux critères d'un état psychotique, alors elle n'a pas été orientée vers une clinique de psychose précoce. Il n'y a pas eu de suivi auprès d'experts en psychose.

Des signes similaires


Nous voulions voir si la psychose émergente chez une personne autiste est différente de celle de la population générale. Dans des travaux publiés cette année, nous avons recueilli des données auprès des participants à l'Étude longitudinale nord-américaine Prodrome, qui a suivi pendant deux ans des jeunes présentant des signes précoces de psychose 2. Nous avons utilisé l'information provenant d'entrevues cliniques, de questionnaires et de tests cognitifs auprès de 26 personnes autistes et de 738 témoins pour évaluer les signes précoces de psychose, la probabilité de développer un état psychotique complet et les facteurs prédictifs, comme l'âge, les antécédents familiaux de psychose et les événements stressants.

Nos résultats pourraient surprendre ceux qui pensent que les personnes autistes ne développent pas de psychose. Les personnes autistes et les témoins présentaient des caractéristiques psychotiques remarquablement similaires. Ils étaient également tout aussi susceptibles de développer une psychose à part entière en deux ans - environ 20 % dans chaque groupe. Enfin, les facteurs prédictifs du risque de psychose dans la population générale s'appliquent également aux personnes autistes.

Nos résultats suggèrent que les signes émergents de psychose devraient être pris au sérieux chez les personnes autistes.

Notre étude n'est cependant pas définitive. Il ne comprenait qu'un nombre modeste de personnes autistes et se limitait à celles dont les soignants avaient des préoccupations qui ont donné lieu à une évaluation de la psychose. Tous nos participants ont été assez verbaux pour rapporter ce qu'ils vivaient. Pour mieux comprendre comment la psychose se développe dans l'autisme, nous avons besoin de vastes études dans lesquelles les personnes autistes sont suivies dans le temps, et nous devons inclure les personnes autistes qui parlent le moins.

Nous pourrions également avoir besoin de meilleurs outils pour évaluer la psychose chez les personnes autistes et pour comprendre si les traitements traditionnels de la psychose - médicaments, interventions cognitives et soutien psychosocial - sont également efficaces pour ces personnes. La liste des choses à faire est longue, mais le besoin est immédiat.

Le mois dernier, nous avons reçu un courriel d'une mère qui cherchait de l'aide pour son fils de 15 ans. Diagnostiqué autiste à l'école maternelle, il s'était de plus en plus désengagé, pris dans ses propres pensées et paranoïaque. Bien qu'il ait toujours eu des difficultés sociales et de conversation, ses verbalisations avaient de moins en moins de sens. Il parlait tout seul, criant aux voix apparentes dans sa tête. Il était constamment agité. La mère nous a demandé ce que nous savions sur le traitement de la psychose autistique.

Malheureusement, la recherche limitée a fait en sorte que nous n'avions pas une bonne réponse pour elle, bien que nous l'ayons encouragée à faire évaluer son fils et à envisager la médication. Malgré l'absence de plans d'action éprouvés, il est crucial que les symptômes émergents de la psychose soient pris au sérieux. Les enfants comme Philip et Sarah en ont besoin maintenant.

Jennifer Foss-Feig et Eva Velthorst sont professeures adjointes de psychiatrie à l'Icahn School of Medicine à Mount Sinai et professeures au Seaver Autism Center for Research and Treatment à New York.
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Il y a quelques années, je croyais que des diagnostics de schizophrénie résultaient de l'incapacité des professionnels à reconnaître l'autisme. C'est sans doute toujours vrai (un tel est autiste à Paris, et schizophrène à Rennes), mais il n'empêche qu'il y a une surreprésentation de la schizophrénie dans l'autisme. Dans cet article, il est question de 3%, mais il est aussi régulièrement question de 6% (au lieu de 1% dans la population générale).

Il y a une origine génétique commune dans certains cas.

J'ai été marqué par la situation d'un adolescent pour lequel les psychiatres ont longtemps hésité entre schizophrénie infantile et syndrome d'Asperger. En fait, il était "atteint" des deux. Curieusement, cela s'est confirmé quand son entourage s'est aperçu qu'il avait arrêté de prendre du bumétanide pour retrouver ses hallucinations. Ci-dessous, deux articles qui s'appuient sur ce cas.

Traduction d'un article :

Schizophrénie


Il n'existe pas de modèle animal acceptable de schizophrénie, d'où la difficulté de déterminer l'équilibre en chlorure et les taux intracellulaires. Mais il y a des preuves indirectes que les co-transporteurs de chlorure pourraient être touchés. Ainsi, dans les modèles humains et animaux, on observe une réduction de l'expression des co-transporteurs de chlorure (Arion et Lewis, 2011 ; Hyde et al., 2011 ; Kalkman, 2011). De plus, les médicaments connus pour réduire les taux de (Cl-)I, notamment l'oxytocine, atténuent les symptômes de schizophrénie (Cacciotti-Saija et al., 2015 ; Strauss et al., 2015). Dans une étude de cas pilote, nous avons testé les effets du bumétanide chez un patient souffrant d'hallucinations et de schizophrénie. Nous avons constaté une réduction significative et durable des hallucinations ; celles-ci réapparaissent lorsque le traitement est arrêté (Lemonnier et al., 2016).


Traitement de la schizophrénie avec le bumétanide diurétique : Un rapport d'étude de cas.
Lemonnier E1, Lazartigues A, Ben-Ari Y.
L'administration du bumétanide, un diurétique et un antagoniste du chlorure de NKCC1 cotransporteur, réduit la gravité des troubles du spectre autistique chez les enfants, et cet effet est médié par une réduction des concentrations élevées de chlorure intracellulaire et un renforcement de l'inhibition GABAergic (Lemonnier et al Transl Psychiatry. 2012;2:e202 ; Tyzio et al Science. 2014;343:675-679). Nous signalons ici que ce traitement réduit également la gravité des symptômes chez un adolescent schizophrène. Le traitement à long terme a permis de réduire considérablement les hallucinations, ce qui donne à penser que ce traitement peut également être utile pour traiter la schizophrénie. D'autres essais cliniques et études expérimentales sont justifiés pour vérifier cette hypothèse.
Il me semble important de préciser que le premier article sur la schizophrénie et l'autisme, semble avoir été écrit par des scientifiques de pays où il semble courant dans la population scientifique spécialisée de considerer qu'il y au moins quelques différences fondamentales entre les deux.

En rappellant que le terme de "psychose infantile" pour qualifier un tableau d'autisme "cas d'école", est encore très souvent utilisé en France.
homme, diagnostic TSA.

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