À la suite de Tugdual...
Ainsi, on m'a "identifié" comme étant HPI. C'est une forme de neurodiversité (il me semble : pensée en arborescence, notamment, ce qui est vachement visible chez moi), avec ses forces et ses faiblesses, selon les personnes (notamment des problèmes de socialisation pouvant être similaires à ceux de l'autisme de haut niveau) mais ce n'est pas considéré comme un trouble à proprement parler.
Je trouve cela un peu chelou, soit dit en passant, puisque ma dépression-anxieuse chronique semble "directement" venir de mon profil HPI et des difficultés de socialisation que j'ai rencontré. Mais du coup, ce n'est pas comme comorbidité. Ou quelque autre mot technique que l'on pourrait avoir pour dire que les deux sont liés de façon quasi intrinsèque via l'interaction à l'environement social.
Mais bon. La nomenclature actuelle (cf
supra) considère l'autisme comme étant un trouble, ce que je trouve troublant, sans mauvais jeux de mots. Je me demande vraiment quelle est la part de subjectivité qui intervient quand ces braves gens ont du composer les cases.
Tugdual a écrit : ↑samedi 5 février 2022 à 9:27
Attention, HP n'est pas un diagnostic, mais un test psychométrique précis et normalisé. Un diagnostic est posé par un médecin et concerne des pathologies/troubles/etc présents dans des classifications (par exemple DSM ou CIM pour le TSA).
Même si je comprend ça, au CRA, les psychologues et médecins connaissaient le profil HPI aussi bien que celui du TSA. J'ai vraiment du mal à envisager les nuances qui font que HPI n'est pas un catégorie psychologique au même titre que TSA, puisque pour m'identifier HPI, j'ai finalement suivis le même parcours que pour le TSA. Mon cas est sans doute un peu particulier, mais pour supporter l'identification HPI, le CRA à eu a disposition tous les éléments qui auraient été à disposition pour un diagnostic TSA. Si la psychométrie est finalement ce qui compte le plus, certes, ils ont quand même pu comprendre, expliquer et corroborer la psychométrie avec le reste.
SuleSpeck a écrit : ↑samedi 5 février 2022 à 1:13
M'auto-diagnostiquer comme HP a été un début important de découverte de la place bizarre que je prenais dans la société.
J'ajouterai qu'il faut être très prudent avec les auto-diagnostics. Ils permettent de commencer à se poser des questions, mais avant qu'un professionnel de santé, si possible plusieurs (CRA bonjours !) ne posent un diagnostic / identification / [insérer ici la mention utile] il vaut mieux être prudent. Surtout s'il n'y a pas de tests standardisés fais par un professionnels.
Tout le monde me pensait autiste, jusqu'à ce que je passe sérieusement et réellement l'ADOS au CRA et que l'on regarde les images de mon enfance, etc. Si mon comportement est semblable à celui d'un Asperger, je ne le suis cependant pas. Mon psychologue, pourtant spécialisé de l'autisme, n'avait pas accès à ces tests et informations, et il s'est trompé. Les psy du CRA ont trouvé ça compréhensible : mon comportement social est semblable.
Mais il manque les éléments "fondateurs" ainsi que certains intérêts pour certaines matières, etc. Bref, semblable, mais pas pareil. Il y a eu confusion. Ça arrive. Moi aussi je me suis trompé, puisque sur la toute fin du parcours diagnostic, j'avais un peu laissé tombé et accepté le fait que j'étais sans doute, vachement probablement autiste.
Le jour du rendu au CRA a été une sacrée surprise. TSA et TDH, je m'y attendais. Mais HPI ? "Wesh, lol non." comme dirait un jeune du neuf trois. J'ai même explosé de rire quand on m'a dit que j'avais eu tout bon sur les matrices : j'étais persuadé de m'être viandé dans les grandes largeurs et de façon proprement sanglante.
TLDR : L'auto-diagnostic ne doit en aucun cas être définitif ni même considéré comme étant valable ou certain. Il me semble que c'est avant tout un point de départ, un moyen de douter, mais surtout de se questionner, d'aller chercher des informations, mais surtout, SURTOUT, chercher des professionnels de santé compétents sur ces questions. Sur le forum, il y a plein de gens qui sont en contact avec des professionnels de santé, mais qui n'y connaissent rien et font comme s'ils s'y connaissaient, et, [blague]sans vouloir être démodé ou excessif, je pense que la pendaison devrait redevenir à la mode pour les faquins[/blague].
Soit dit en passant, de quel complexe de supériorité parle t-on ? Supériorité morale, intellectuelle, ubiquitaire (dans le sens : les autistes sont justes meilleurs, plus bons, plus beaux, plus grands, plus forts, moins vulnérables (hautement débattable quand on lis ce forum) que le reste de la population ?
Je suis sans doute biaisé par la qualité des gens qui se trouvent sur ce forum, mais je trouve difficile d'imaginer qu'il y a plus de gens autistes avec un complexe de supériorité que dans le "reste de la population", sachant que de le reste de la population, il y a pas de choses, comme des bipolaires, des HPI non TSA (coucou), il y a même, peut-être, l'homme normal par excellence, avec un QI tout pile à 100 et toutes les mesures pile 'au milieu'. Nous appellerons cet homme fantasmagorique normalissimo. Est-ce que normalissimo ne se sent pas supérieur en tout point aux gens qui ne sont pas aussi normaux que lui ?
Ceci pour dire que les gens™ ont pas mal de biais à disposition pour se dire ou se penser supérieur aux autres. Il suffit qu'ils aient un endogroupe. À partir de là, ceux qui ne sont pas dans le groupe sont moins beaux, valeureux, compétents, etc. S'il y a quelque chose qui ressemble vaguement à un biais de supériorité au sein de la communauté autistique, c'est dans le fait (qui le semble tout à fait fondé) que les autistes qui se savent comme tels et qui partagent leurs expériences ont une approche de la vie qui est fondamentalement différente de d'autres groupes. Dans le package, il y a une sensorialité différente, une sensibilité différente (hypersensibilité), et ainsi de suite.
Est-ce qu'à partir de là cet endogroupe autiste se pense nécessairement supérieur au reste de la population ? Je n'en suis pas sûr. Ceci dit, je pense que ce groupe est effectivement plus compétent et mieux placé que d'autres plus évaluer et comprendre certains problèmes sociétaux, comme le seraient certains professionnels, ou d'autres conditions médicalisées.
En bref, l'autisme (comme une infinité d'autres choses) rend "différent™" et cette différence, à mon avis, à une valeur réelle. Plus il y a de paradigmes et de points de vus pour considérer un problème... plus on peut essayer de s'approcher de sa réalité. En cela, les autistes ont, à mon avis, une valeur toute particulière. Comme les aveugles d'ailleurs. Ou les personnes très âgées. Et celles qui sont à mobilité réduite. À mon humble avis, une société qui permet aux groupes pré-cités d'êtres heureux sans stigma, d'accéder aux édifices publics et commerces sans difficultés, de voter sans problèmes aussi, est une société bien meilleure que celle que nous avons actuellement. Moins bruyante, plus réfléchis, plus empathique.
J'espère ne pas avoir trop dévié du sujet et être resté pertinent.