Quel est l'intérêt d'être autiste ?

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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#16 Message par Comte_Pseudonyme » mardi 11 janvier 2022 à 11:22

EnHans a écrit : mardi 11 janvier 2022 à 5:18
Tugdual a écrit : lundi 10 janvier 2022 à 10:03
EnHans a écrit : lundi 10 janvier 2022 à 4:07 3.42, c'est pour dire que tu as besoin de recharger tes batteries ?
Ce n'est pas « 3.42 ».

Mais « 3. 42, n'est-ce pas ? ».

:mryellow:
Ça doit être ça !
Qui ne dit mot consent
Je dis mot, je consent, c'est 42, celui-là même dont j'ai lu quelque part que dans un langage informatique de l'époque de l'écriture du livre (Le guide voyageur galactique, pour ceux qui n'ont toujours pas saisi), 42 était le code numérique pour l'astérisque, * , soit "la carte folle" (wild card), la réponse au hasard (dans plusieurs sens du terme je rend compte après relecture). Après tout, Pensée profonde ne répond pas réellement 42, l'ordinateur dit, en substance, que la question telle quelle est formulée n'a aucun sens. "Tant que vous ne comprenez pas la question, vous comprendrez pas la réponse." En conséquence, garbage in, garbage out. On dit parfois qu'il n'y a pas de mauvaises questions, et de manière générale, c'est vrai : il vaut mieux être curieux et mal formuler, être hésitant, qui rester silencieux et ignorant. Mais pour certains sujets, certaines questions, parce que mal formulées, peuvent mener à des culs de sac ou des résultats complètement farfelus.

Une anecdote à ce sujet, c'est l'ingénieur et vulgarisateur (un peu polémique à cause de ses positions pro-nucléaire) Jean Marc Jancovici, qui commence ses conférences "par la conclusion", soit la réponse à la question pour ainsi dire, et qui demande de façon rhétorique à son auditoire s'ils ont compris. En général ils répondent non, et la conférence de deux heures commence pour définir les termes du problème, donner les sources avec plus ou moins de détails (dépend des conférences), définir les enjeux de la question, etc. In fine, même si la question n'est pas toujours clairement formulée, on comprend quand même beaucoup mieux de quoi on parle et à quoi on répond. Pour lui, résoudre un problème, c'est 95% de définition, 5% de réponse. Maintenant que je suis en train d'écrire ces lignes et d'y penser, je me rend compte que oui, totalement. In fine, qu'est-ce que je fais avec mon mémoire ? Je définis surtout les termes. Tout mon développement ne répond pas vraiment à la problématique, pour pertinente (ou non) qu'elle soit, mais continue de travailler cette problématique. Et finalement la réponse est un peu vague, parce que la connaissance que j'ai du sujet l'est, ou trop aigüe, ce qui empêche toute réponse catégorique à une question catégorique (là encore, le catégorique peut être polysémique sans trop de problème... :shock: ).

Si l'histoire est une science, (et je réfléchis à mesure que j'écris ici), ce doit bien être une des seules (edit : ou justement, c'en est une parce qu'elle passe son temps à répondre, comme les autres, que c'est plus compliqué que ça) qui passe son temps à expliquer pourquoi elle ne peut pas répondre aux énoncés tels que la société les lui formule. Exemple : "Est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire de France ?" ou "C'est quoi l'histoire de France ?" le dernier étant un peu plus polysémique. Eh bien pour répondre à cette question, il faut savoir ce qu'on entend par France (institution, les gens, le territoire, etc. à partir de quand : berf, quelle définition en somme, et bon courage parce que tout les historiens admettent que finalement bon c'est compliqué et que finalement chacun fait comme il en a envie et que c'est finalement ça, le consensus de l'histoire de France, avec quand même des trucs potentiellement "bizarres" pour un outsider, du genre, faire de l'histoire, aujourd'hui, sans faire l'histoire des gens, et aussi des femmes, et des classes populaires, les gens trouvent ça cheloue, mais je m'égare dans mon égarement)), qu'on entend par faire l'histoire de, confère la parenthèse, et puis, sois dit en passant, la question d'histoire et de récit est aussi en question. La plupart des historiens admettent être des narrateurs et des raconteurs d'histoire, même s'ils bétonnent vraiment la phase de recherche pour écrire (là où certains écrivains y vont sans préparation, et souvent, sans être méchant, ça se vois...) et qu'en sus, ils rendent accessibles à tous leur "bible" d'écriture, soit ce qu'on appel la bibliographie, qui renvois, via notes de bas de pages (plus ou moins consensuelles dans leurs usages en fonction des auteurs et des traditions nationales ; exemple, un français à un colloque allemand : "Nos collègues d'outre Rhin auraient-ils l'extrême amabilité de mettre un peu plus de texte parmi leurs notes de base de pages ? (ou quelque chose de la sorte)) et index, liste en fin d'ouvrage, etc.

Enfin, l'histoire, si elle est une science, est assez cheloue. Si la pratique des articles se fait (comme ailleurs, comme beaucoup insisté avec raison ici) et que certains historiens s'y adonnent beaucoup... le fait est que, le maître étalon, c'est le livre ; mais dans les deux cas, il y a revue par les pairs, notamment avec les comptes rendus de lecture dans les revues. Ils sont parfois assassins. (Je comprend mieux ce professeur qui m'avait dit, un jour, que ce qui liait les membres si peu d'accords de cette profession, c'était, parfois, la haine (il le disait pour plaisanter et au sens large, au détour de la poire et du fromage dans un TD, et c'est le sens que je lui donne ici). La haine de ceux qui ont mal placé leur virgule, qui ont oublié de citer leurs fichues sources dans une note de bas de page à un moment critique, soit, qui vous intéresse, alors que le reste, vous vous en tamponnez, la haine aussi pour les éditeurs qui décident de foutre les notes de bas de page en fin de livre (nan mais allo quoi, ça s'appel des notes de bas de page) ce qui oblige à faire des aller retours permanent, ce qui est amusant pendant cinq minutes, mais qui devient vite épuisant, un peu comme le coït à seul but reproducteur, pour ainsi dire, sans caresses, sans communication, sans affection, sans retours et échanges de regards langoureux, à ce que j'ai entendu dire, bref, passons pour revenir à la haine, la haine pour ceux qui décident de numéroter les notes de bas de pages en recommençant à partir de 1 au début de chaque page, ou ceux qui utilisent le mot ibid n'importe comment, ce qui rend galère la recherche de la référence quand on est page 102, et que l'ibid fait référence à une note page 33 mais que, évidemment, pour le savoir, il faut limite envoyer un fax via minitel ce qui, oui, était probablement impossible à l'époque et l'est définitivement de nos jours, mais j'avoue que je n'ai pas cherché à savoir; la frustration aussi, devant une erreur de définition, l'exaspération de celui qui a fait un bac scientifique face à celui qui a fait un bac L, et ça se vois, parce que les tableaux de stats de l'un n'ont pas d'erreurs, et ceux de l'autre, non, la haine, enfin, des charlatans et diseurs de bonne aventure, aka, le roman national, (Laurent Deutsch) la haine des haineux aussi (Éric Zemmour), et, enfin, surtout, la profonde confusion devant ceux qui font des phrases à rallonge, sans définitions, avec des tirets, des parenthèses, des virgules, et plein de latin dedans et qui sont vachement compliqués à comprendre. Si vous ne comprenez pas de quoi il retourne, vous sortez de l'exemple de ce qu'on appel un tunnel, sauf qu'on me dit que les miens sont faits à peu près de façon lisible. En général. Mes excuses. (Et le pire, c'est qu'il y en a qui font tout ça, et qui n'ont même pas honte.) NB : oui, je sais qu'un tunnel n'est pas nécessairement en une seule phrase, mais souvent, ça y ressemble.

TLDR et sois dit en passant, l'histoire est une science, parce qu'elle administre la preuve. Si vous ne comprenez pas, confère le pavé compliqué ci-dessus.

Tout ceci dit, quand on veut raconter l'histoire d'un, je ne sais pas moi, refuge associatif pour autiste dans les années 90 dans l’Ardèche (sujet totalement inventé hein (sérieusement)), bon, ben, vous voyez bien qu'il faut pas mal de mots. Et genre 40 000 mots plus loin, on est à 100 pages, et on commence à vraiment parler de l'"histoire" du refuge associatif pour autiste dans les années 90 dans l'Ardèche, ou ça se fait en filigrane tout au long d'un livre qui peut aller, fonction du sujet, de 128 (un Que sais-je ? des PUF qui passe son temps à s'excuser d'être trop bref et lacunaire) à un pavé de 800 et quelques pages, voir plus si affinités, ou plusieurs (ou pas) auteurs, parfois en plusieurs volumes, pourquoi pas en papier bible, et avec des bouts de latin partout dedans au point que l'on pense parfois lire un putain de livre d'incantation (expérience, ou, pour le coup, histoire vraie, sans mauvais jeu de mot, allons bon, il est bon mon jeu de mots).

Mais alors, vous me demanderez, quel est le rapport avec le sujet du début ? (Que j’admets avoir mal formulé, et en plus formulé par dessus la jambe, ce qui nous en fait une belle.) Ben, en fait, l'intérêt d'avoir compris que j'étais autiste, en ce qui me concerne, c'est de laisser tomber pour pouvoir en avoir quelque chose à faire, ou en faire quelque chose. Ce que j'étends (edit : ou entend, charmante faute de frappe) par là, c'est que vivre autiste sans le savoir, c'est compliqué. Vivre autiste en le sachant, ça l'est aussi, mais moins. Si je n'avais pas fait le deuil de ma normalité - et en passant, pour reprendre le film H2G2, c'est quoi la normalité ? - je serai là, à m'en vouloir d'avoir fait une énorme digression, d'avoir allumé mon PC en commençant un courrier de questions pour le CRA, pour finalement faire autre chose, pour finalement rédiger ce post, qui est finalement parti dans une direction totalement imprévue, et qui m'a beaucoup fait penser à mon sujet de recherche et mes réflexions dessus, ce qui me donne tout pleins d'idées. Je ne m'en veux pas et ne m'étonne plus d'avoir un langage parfois vulgaire, qui peux parfois rebuter, mais qui est aussi étrangement poli, en tout cas jamais gratuit, tout en étant généreux, et il faut avouer que c'est quand même assez particulier. Bref. Être autiste et le savoir, pour moi, c'est utile, parce que ça aide à savoir qui on est, tout simplement. Difficile de dire si la philosophie est une science, ( c'est son département R&D pour moi et d'autres (je ne sais plus où il le dit, mais je suis assez sûr qu'il le dit (oui, je n'ai rien contre l'humour potache à base de potages))), mais la philosophie à en tout cas quelques "acquis". Certains sont devenus des disciplines scientifiques à part entières (confère la philosophie naturelle qui est devenue... ben, plein de trucs) ou simplement le "connais toi toi-même" que je ne sais plus qui à dit en premier, mais est-ce bien important ?

Ça ne change rien au fait que, être autiste, être sois-même, parfois c'est génial, parfois c'est horrible (souvent d'ailleurs, dans mon expérience personnelle). Et que je n'ai jamais signé pour ça. De manière générale, on vit dans un monde de fous, incohérent, sans but et sans plan, colossal invendu d'un créateur absent (référence à la pièce Diable d'homme), personnages en quête d'auteurs (c'est un vrai livre), etc. etc.

Mais bon. Au moins, à défaut d'arriver à vivre avec quelqu'un - et je doute de pouvoir le faire un jour, mais c'est vraiment un autre sujet - j'arrive au moins à vivre avec moi-même, à comprendre que je ne suis pas haineux, à mieux comprendre ce que je pense et ce que je dis, et les subtilités et inflexions, les chemins de traverse et de travers dans ma façon bien à moi de fonctionner.

PS : mes excuses pour l’orthographe, mais comme je l'ai dis, j'ai d'autres documents sur le feu.
Fichiers joints
Tunnel, mais sans tchou tchou.mp3
Exemple de ce que donne un tunnel passable. Je pense que mon tunnel est passable. J'aime les jeux de mots.
(3.07 Mio) Téléchargé 37 fois
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#17 Message par Brettzeal » mardi 11 janvier 2022 à 14:37

Bonjour,

Le besoin de se comprendre et celui de comprendre les autres peut justifier la curiosité.
Se comprendre soi même, ses besoins, ses tendances et ses instincts, c'est pas évident pour tout le monde (particulièrement lorsque l'on est entouré de personnes auxquelles on arrive pas à s'identifier). Un diagnostic peut représenter une base pour orienter ses recherches, parfois c'est utile pour renforcer le sentiment de légitimité, la confirmation des autres que ce que l'on ressent ou ce que l'on vit est une réalité biologique et pas une construction de l'esprit.

Certaines personnes trouvent d'autres moyens de s'accepter elles-mêmes et de s'affirmer. Certaines refusent de légitimer leurs propres besoins, parce que leur environnement ne les légitime pas et qu'elles ne sont pas en capacité de le faire toute seules. Jusqu'au jour ou la réalité les rattrape et qu'elles s'effondrent (ou pas).
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#18 Message par Dehlynah » mercredi 12 janvier 2022 à 14:26

la formulation de la question est troublante
tu veux dire : quel est l'intérêt d'avoir un diagnostic d'autisme??
quel est l'intérêt et le but de tout diagnostic ?
Définir des problématiques, des difficultés, reconnaître des dysfonctionnements mais aussi des forces pour trouver des solutions adaptées et des pistes pour que la vie soit moins douloureuse, voire moins invivable.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs

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#19 Message par Comte_Pseudonyme » mercredi 12 janvier 2022 à 15:00

Dehlynah a écrit : mercredi 12 janvier 2022 à 14:26 la formulation de la question est troublante
tu veux dire : quel est l'intérêt d'avoir un diagnostic d'autisme??
quel est l'intérêt et le but de tout diagnostic ?
Définir des problématiques, des difficultés, reconnaître des dysfonctionnements mais aussi des forces pour trouver des solutions adaptées et des pistes pour que la vie soit moins douloureuse, voire moins invivable.
Je suis assez conscient que la formulation de la question est un peu étrange. Mais certaines personnes sont fières d'êtres autistes. La plupart des gens que je rencontre, notamment sur ce forum, sont dans la démarche que tu décris. Mais il y a aussi ceux qui ont envie d'être autistes, ou de voir leurs enfants diagnostiqués autistes. Mon psychologue m'a évoqué des gens qui... entraînaient leur enfant à passer l'ADOS, par exemple. Donc bon, la question est étrange, mais la situation l'est aussi.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#20 Message par Brettzeal » jeudi 13 janvier 2022 à 12:30

Comte_Pseudonyme a écrit : mercredi 12 janvier 2022 à 15:00
Je suis assez conscient que la formulation de la question est un peu étrange. Mais certaines personnes sont fières d'êtres autistes. La plupart des gens que je rencontre, notamment sur ce forum, sont dans la démarche que tu décris. Mais il y a aussi ceux qui ont envie d'être autistes, ou de voir leurs enfants diagnostiqués autistes. Mon psychologue m'a évoqué des gens qui... entraînaient leur enfant à passer l'ADOS, par exemple. Donc bon, la question est étrange, mais la situation l'est aussi.
Il est tout à fait envisageable que certaines personnes considèrent l'autisme sans déficience intellectuelle comme un "autisme sans les défauts de l'autisme".
Outre le simple fait d'être différent et de revendiquer une individualité forte pour s'attribuer de la valeur.
Les personnes autistes ont des qualités (évidemment) et puisque certaines d'entre elles sont atypiques, elles peuvent apparaitre comme rares et exceptionnelles.
Et puisque l'herbe est toujours plus verte ailleurs, il est commun d'envier des qualités en négligeant ce qu'elles impliquent directement ou indirectement, notamment les difficultés.

J'ai connu des personnes qui se reprochent de ne "jamais finir ce qu'elles commencent", et elles sont en admiration devant la persévérance et la patience des personnes autistes dans leurs intérêts restreints.
Aussi, puisque la pensée rationnelle est souvent considérée comme une grande qualité (en opposition aux viles émotions animales :lol: ), l'approche intellectuelle d'une personne autiste peut apparaitre comme plus sage et donc enviable.
Sans parler des représentations culturelles du génie savant.

Il est donc cohérent de rencontrer des personnes qui aimeraient bien être différentes et spéciales, déterminées dans ce qu'elles entreprennent, capables d'une approche rationnelle et d'une intelligence verbale développée, tout en conservant bien sur leurs comportements prosociaux, leurs capacités d'empathie cognitive, leur rapport à leur corps, leur capacité à effectuer des tâches de façon mécanique et sans trop se fatiguer le cerveau...etc
Le beurre et l'argent du beurre quoi, un grand classique non? :naugty:
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#21 Message par Comte_Pseudonyme » jeudi 13 janvier 2022 à 13:12

J'entends ce que tu dis, mais je pense que ces personnes pensent effectivement que l'herbe est plus verte de l'autre côté et ont une certaine pensée magique. Autiste ou non, nous restons des humains. Terminer ou non ce que nous faisons, être discipliné ou non, c'est aussi une question d'habitude. Il y a de nombreux ouvrages et vidéos sur le sujet qui circulent, sur comment construire des habitudes. Fantasmer avoir une cognition différente sans envisager une seconde s'éduquer, c'est un peu fort de café je trouve. Ou alors ils ont échoué, renoncé un peu vite, ce qui est un peu ironique vue le sujet, auquel cas ça arrive, mais ils devraient lire / écouter Asimov. L'éducation, ça se fait tout au long de sa vie.
Brettzeal a écrit : jeudi 13 janvier 2022 à 12:30 Il est donc cohérent de rencontrer des personnes qui aimeraient bien être différentes et spéciales, déterminées dans ce qu'elles entreprennent, capables d'une approche rationnelle et d'une intelligence verbale développée, tout en conservant bien sur leurs comportements prosociaux, leurs capacités d'empathie cognitive, leur rapport à leur corps, leur capacité à effectuer des tâches de façon mécanique et sans trop se fatiguer le cerveau...etc
Le beurre et l'argent du beurre quoi, un grand classique non? :naugty:
S'imaginer qu'il y a des solutions parfaites alors que la vie est faite de contreparties...

Après, si je comprend bien le fond du problème, pour ainsi dire, c'est que la plupart des gens se font des idées sur l'autisme sans déficience intellectuelle, le besoin de se démarquer, etc. Mais quand même, être autiste, ce n'est pas un hobby ou je ne sais quoi, c'est une condition médicale. Il y a une certaine part de déni, ou, encore une fois, de pensée magique, à s'imaginer qu'entraîner son gamin à passer l'ADOS fait de lui un autiste. C'est délirant, ou même du déni de réalité, (pour reprendre une des marottes du moment de freeshost), je trouve.
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#22 Message par Zuflane » jeudi 13 janvier 2022 à 13:48

J'ai l'impression que l'étiquette "autiste", surtout "Asperger" ou de "haut niveau" serait comme un certificat de qualité pour une personne ! Ou peut-être un prétexte...
Comme si c'était une garantie d'être différent mais en mieux. Comme le dit Brettzeal d'ailleurs.
Je me souviens il y a 5 ans, au tout début de ma démarche diagnostique, une psychiatre que j'avais été voir munie de mon pré-diag , m'avait envoyée bouler en me disant que l'autisme est à la mode, que tout le monde veut être différent et qu'elle-même avait appris à écrire à 4 ans. Paf.
Bon, c'est un cas particulier certes, mais c'est vrai que l’autisme sans DI a une forme d'aura un peu mystérieuse pour certaines personnes.
Quant aux personnes qui entraînent leur enfant à passer l'ADOS, je ne vois pas bien ce que ça peut donner :roll:
Diagnostic posé par le CRA de ma région: TSA sans déficience intellectuelle (novembre 2021)
HPI (octobre 2016)

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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#23 Message par Brettzeal » jeudi 13 janvier 2022 à 13:53

Comte_Pseudonyme a écrit : jeudi 13 janvier 2022 à 13:12
Après, si je comprend bien le fond du problème, pour ainsi dire, c'est que la plupart des gens se font des idées sur l'autisme sans déficience intellectuelle, le besoin de se démarquer, etc. Mais quand même, être autiste, ce n'est pas un hobby ou je ne sais quoi, c'est une condition médicale. Il y a une certaine part de déni, ou, encore une fois, de pensée magique, à s'imaginer qu'entraîner son gamin à passer l'ADOS fait de lui un autiste. C'est délirant, ou même du déni de réalité, (pour reprendre une des marottes du moment de freeshost), je trouve.
Un déni de la réalité, effectivement. Un déni de la réalité biologique, c'est à dire de nos déterminismes.
Mon frère à longuement étudié le libre arbitre en philosophie, il m'a expliqué que tous les philosophes (même les plus réputés) qu'il a lu sur le sujet semblaient ressentir un besoin profond de justifier l'existence du libre arbitre, quitte à poser des postulats fragiles sans les spécifier ou sans les considérer comme tels. La rhétorique au service de la fuite en avant.

Je ne leur jetterais pas la pierre puisque j'ai moi même volontairement nié mes déterminismes biologiques. Je l'ai fait consciemment certes, mais simplement parce que je ne suis pas capable de prendre de telles décisions inconsciemment, que je m'en suis rendu compte malgré moi et que j'ai du prendre une décision.
Dans le fond j'ai ressenti le même besoin. Pour des raisons de survie, parce que je devais répondre à des impératifs imminents, et parce que je savais à quel point ce serait dur, il était évident pour moi que je devais continuer à éviter de regarder cette réalité tant que je n'aurais pas sécurisé la possibilité de répondre à mes besoins primordiaux.

Je ne me suis autorisé à accepter cette réalité, que parce qu'elle s'est imposée comme un besoin de survie supérieur, j'ai toujours beaucoup de difficultés à satisfaire mes besoins primaires (nourriture, santé, sécurité), mais mon corps m'a indiqué qu'il était temps de le faire, que continuer à nier mes déterminisme me précipitais dorénavant vers une mort certaine.

Bref ça m'énerve mais je comprends :roll:
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#24 Message par Comte_Pseudonyme » jeudi 13 janvier 2022 à 14:46

Brettzeal a écrit : jeudi 13 janvier 2022 à 13:53 Mon frère à longuement étudié le libre arbitre en philosophie, il m'a expliqué que tous les philosophes (même les plus réputés) qu'il a lu sur le sujet semblaient ressentir un besoin profond de justifier l'existence du libre arbitre, quitte à poser des postulats fragiles sans les spécifier ou sans les considérer comme tels. La rhétorique au service de la fuite en avant.
Diantre ! Des sources à proposer ? :)

Pour le reste du message... pfiou. C'est difficile à lire, parce que je pense comprendre de façon très, trop aiguë ce que tu décris. Mais enfin. Nous avons appris. Sourions, apprenons, lisons, grandissons.

Pas grand chose d'autre à faire en attendant la mort, comme dirait le Pierrot Desproges.
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#25 Message par Brettzeal » jeudi 13 janvier 2022 à 14:56

Comte_Pseudonyme a écrit : jeudi 13 janvier 2022 à 14:46
Brettzeal a écrit : jeudi 13 janvier 2022 à 13:53 Mon frère à longuement étudié le libre arbitre en philosophie, il m'a expliqué que tous les philosophes (même les plus réputés) qu'il a lu sur le sujet semblaient ressentir un besoin profond de justifier l'existence du libre arbitre, quitte à poser des postulats fragiles sans les spécifier ou sans les considérer comme tels. La rhétorique au service de la fuite en avant.
Diantre ! Des sources à proposer ? :)
Pas vraiment :innocent: juste mon frère :lol: , quelqu'un d'un peu trop rationnel, passionné et obsédé par tout ce qu'il entreprend, expert dans le camouflage social, qui préfère la solitude à une mauvaise compagnie, préoccupé par les comportements sociaux et les biais cognitifs des humains, qui ne mémorise bien que ce qui lui semble logique. Bref quelqu'un de normal quoi :roll:
Je ne suis personnellement pas un fan de philosophie, je ne fais que rapporter un avis sans l'argumentation qui m'en a convaincu, un point de vue qui me semble pertinent pour introduire mon propos.
Ceci-dit, une autre personne aussi normale que lui m'a évoqué Spinoza, un philosophe qui a une approche un peu trop rationnelle pour être apprécié par nombre de ses pairs. Et qui traite justement du libre arbitre de façon un peu sèche.
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#26 Message par David68 » samedi 16 avril 2022 à 9:05

Bonjour

Pour moi c est une façon de se rassurer.
J ai cru que les autres étaient dans le même fonctionnement social que moi.
Mais en fait je me trompais. Pourtant je voyais bien des différences..
En fait je ne sais pas comment dire.
Parce que en fait je suis en perpétuel effort d adaptation sociale.
Bref et finalement je ne vis pas comme tout le monde
- pas les mêmes centres d intérêts
- impossible de trouver une compagne et fonder un foyer
- une relation à l école cahotique
- une inquiétude permanente d échouer
- une vision du monde marginale
- ....
Aussi savoir dans quelle case on est est rassurant. Ca classe et ça range les choses.
Ca aide à mieux s adapter
Ca aide à mieux se comprendre et s assumer
....
Voilà mon avis
Modifié en dernier par David68 le lundi 18 avril 2022 à 9:18, modifié 2 fois.
diagnostiqué TSA et suivi régulièrement par le CRA
Ados et Adi... et le reste... TSA confirmé ++

Et aussi HP posé.
:D
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#27 Message par Comte_Pseudonyme » samedi 16 avril 2022 à 9:19

Hum. Je pensais avoir trouvé ma case (TSA), mais le CRA m'a finalement laissé dans le méandre nébuleux du quelque part, avec 139 de QI et, oui, vous avez des soucis à cause de votre parcours de vie. M'avance pas beaucoup. Mais au fond, je suppose que je n'ai pas l'angoisse ou les interrogations de "si quelque chose ne colle pas à la case.

Hum. Je suis SCNF. Sans Case Normée Fixe. :D

(Parce que soyons franc, HQI, c'est bien gentil, mais ça avance pas de beaucoup, je trouve. En tout cas ça m'aide pas spécialement.)
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Re: Quel est l'intérêt d'être autiste ?

#28 Message par Bubu » samedi 7 mai 2022 à 20:12

Je bats des sentiers battus,.... et je sais que la question est plus profonde que ça.
Le seul "intérêt", c'est qu'on ne nous gave pas de neuroleptiques.
Car l'autisme n'est pas une maladie, mais une condition neurologique. Donc ça ne se soigne pas. Malgré le fait qu'il y a souvent des comorbidités à traiter, comme la dépression chronique.
Les neurotypiques doivent faire avec nous.

Je ne connais rien sur la façon de se comporter en société.
Par contre j'étais doué pendant mes études.
Du coup les gens, les étudiants et les profs me prenaient pour un OVNI. J'en ai beaucoup souffert. Etre inadapté en société, ça fait mal. Et encore aujourd'hui, je ne sais toujours pas me comporter en société. Je suis bizarre aux yeux des autres ... :hotcry: . J'en ai fait le deuil. Je n'ai plus de vie sociale car ça me fait trop souffrir.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"

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