Possibilité d'avoir "un TSA très compensé donc pas de diagnostic de TSA"?

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Leanox
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Possibilité d'avoir "un TSA très compensé donc pas de diagnostic de TSA"?

#1 Message par Leanox » vendredi 18 février 2022 à 9:31

Bonjour,

Je me questionne en lien avec une remarque d'une professionnelle (psychologue), je cherche à savoir ce qui est objectif dans les propos qu'elle a tenus, sauriez-vous dire?

Les propos sont les suivants: on peut avoir un TSA mais si on parvient assez à le compenser au quotidien, lors des tests de passation (démarche diag), on n'aura pas de diagnostic de TSA.

Cette professionnelle est une psychologue TCC qui n'est pas du tout spécialiste des TND. Je me questionne donc sur la part de vérité dans ses propos et en attendant de revoir la spécialiste dans plus d'1 mois, j'aurais aimé avoir un peu d'éclairage. Sauriez-vous dire?
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EnHans
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Re: Possibilité d'avoir "un TSA très compensé donc pas de diagnostic de TSA"?

#2 Message par EnHans » vendredi 18 février 2022 à 9:59

Déjà que les tsa clairement visibles ne le sont pas tout le temps, je suppose que oui ! Le binôme (ils partagent le même aesh et ils vont au cdi ensemble à la récré) de mon fils n'est pas diagnostiqué alors qu'il se bouche les oreilles lors d'un bruit fort, se tape (en cours ça arrive), a des attitudes très rigides (m'a fait une crise une fois car je n'avais pas de glace au chocolat) mais pas une crise normale comme on pourrait s'y attendre, sonne parfois jusqu'à 10 fois à la sonnette malgré mes remontrances, répète des phrases, à des intérêts très particulier en histoire notamment et il adore m'en parler)... je ne vais pas tout citer mais il doit y avoir encore d'autres points encore plus criant sachant qu'il ne se dégage pas chez lui une volonté de compenser... mais bon, je suppose qu'il aura envie de le faire, de comprendre pourquoi il est comme ça plus tard...
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Tugdual
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Re: Possibilité d'avoir "un TSA très compensé donc pas de diagnostic de TSA"?

#3 Message par Tugdual » vendredi 18 février 2022 à 10:26

Lors de la passation des tests, on n'est pas sensé faire d'effort pour compenser les difficultés.

J'imagine que les détails dépendent beaucoup des équipes, mais les psys vont chercher à évaluer cela, par l'observation attentive pendant les tests, et éventuellement, lors des entretiens, par des tentatives de déstabilisation (le mot est trop fort, mais je n'en trouve pas d'autre).
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Re: Possibilité d'avoir "un TSA très compensé donc pas de diagnostic de TSA"?

#4 Message par user6375 » vendredi 18 février 2022 à 10:51

sans interet
Modifié en dernier par user6375 le dimanche 27 février 2022 à 17:11, modifié 1 fois.
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Leanox
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Re: Possibilité d'avoir "un TSA très compensé donc pas de diagnostic de TSA"?

#5 Message par Leanox » mercredi 23 février 2022 à 10:09

Bonjour à tous,

Merci déjà pour vos retours, ça m'éclaire sur mon questionnement initial à savoir la gêne de masquage du fct profond que la compensation peut/pourrait occasionner lors des entretiens avec les différents spécialistes.

Depuis mon post, j'ai pu aussi en parler de vive voix avec la psychomot, la discussion m'a fait réaliser qu'ignorant la nature des tests psychomot, le bon côté est que je vais juste "être moi." Comme également il n'y a pas d'objectif clair (quelque chose spécifiquement à "réussir"), cela me permettra d'être plus détendue.

Je comprends bien ce que tu évoques, Propane, l'idée de compenser depuis longtemps. Justement c'est mon cas et probablement encore plus extrême que ce que tu décris, de ce que je ressens si je me souviens de l'enfant que j'étais, je n'ai pas appris à être moi, j'ai sauté sur le fait de "me déguiser" socialement comme si c'était une activité à plein temps, quelque chose que j'adorais.
Spoiler : 
J'adorais faire sourire les adultes, j'adorais observer leurs réactions à mes "visages" (expressions faciales que j'apprenais alors à exprimer, tendre les bons muscles etc. comme je sais désormais l'expliquer un peu plus rationnellement avec mon recul d'adulte). Donc je n'ai jamais vraiment trop eu le temps d'enlever les costumes de scène et me poser et me dire,"alors je veux quoi dans la vie? Qui est "moi"?'" (avant plus de 25 ans) D'ailleurs j'ai eu un profond ressenti de n'avoir aucune personnalité tout en ayant paradoxalement la certitude que l'agrégat de mes expériences de vie, de mes connaissances, ma profonde sensibilité humaniste, et ma simple histoire familiale un peu "originale" (sur le point des origines culturelles particulièrmeent) me donnait tout de même de l'unicité (personnalité dans mon langage ado = unicité dans mon langage adulte).
Ainsi si on me demande d'être moi, je suis une "comédienne" défardée et qui a rangé ses costumes de scène, plutôt fatiguée, qui vit dans un petit endroit avec son chat et commence à réaliser qu'il n'est pas possible pour avoir des amitiés d'être ainsi dans la comédie (en 2017).
Spoiler : 
Travaille le truc (s'engouffre dans l'identitication de ses émotions propres, de ses besoins propres, du degré de satisfaction de ces derniers, de comment les investir plus sainement et sereinement, etc.). Et aujourd'hui, en 2022, je suis face au même constat, impossible de faire la comédienne et cette fois sur le lieu de travail. Marre de faire des courbettes devant le chef (je ne sais pas même bien "comment" me comporter devant un sup.hiérarchique entre excès d'intérêt pour sa situation et puis distante froideur de pseudo criante et pseudo respect puisque je ne respecte pas son étiquette mais le fait qu'un boss peut effectivement être pratique pour gérer une équipe, je respecte le fond ... ), simuler que je suis très cadrante devant mes élèves, que je comprends profondément mes collègues car je suis au même statut qu'eux. En vérité, pour moi, tout le monde est pareil, je ne vois que le commun justement d'avoir tous des émotions, des besoins à remplir, un vécu unique, des spécificités physiques, des préférences, des degrés de compétences relationnelles et communicationnelles variés, de la marge pour apprendre qui varie, etc. Alors parfois j'aurais aussi bien envie de demander à mon chef de quoi il y a besoin en ce moment, m'intéresser à sa problématique qu'à celle de mon élève, ma collègue et pareillement, je pense aussi que parfois j'aimerais qu'on s'intéresse à la mienne, aussi bien venant des jeunes, que des collègues, des chefs.


Finalement, désormais, c'est centralement ce qui m'a toujours été le plus dur dans la vie, le code du monde extérieur à la sphère privée, soit le monde du travail ici, qui me pèse beaucoup. Et me questionne donc énormément sur le masking, comment le doser, le gérer, et puis pour pouvoir aussi en profiter autant d'heures à ne pas masquer pour apprendre davantage qui je suis. Et incidemment, je pense, d'autant mieux avoir des bilans qui sont raisonnablement représentatifs de mon fonctionnement réel, mes forces et à ce stade mes difficultés.

Long message un peu personnel, mais parce que je réalise que l'idée de 'être soi' n'est pas évidente du tout dans mon parcours et d'avoir probablement alors trop pris de plaisir et d'amusement longtemps à adopter des masques sans réaliser que d'une aprt les autres ne le voyaient pas comme cela (que je prenais un masque), d'autre part, ce manque finalement probable de reconnaissance de "moi"est aussi probablement ce qui m'occasionne ici et là des chagrins (une impression de n'être pas aimée pour qui je suis) et qui serait logiquement bien le cas.

La seule chose que je peine encore à réaliser aujourd'hui, c'est dans quelle mesure je me suis dissimulée aux autres (j'avoue que la réponse me fait un peu peur). Depuis 1 mois par stress des retours des proches (parents a été un peu le coup de grâce, mère qui pensait que je manipulais pour avoir des choses m'a juste foutu un coup à m'en asseoir sur le canapé l'esprit vide pendant des heures :hotcry: ) Depuis 2 mois, je suis d'ailleurs en train d'activement rétablir la vérité et dans les nouvelles relations que j'initie, je commence tout de suite par là (ce que je veux vraiment, mon intention réelle, mon émotion réelle) - enfin autant que je peux le dire et le savoir déjà moi-même.

Sur ce point aussi de ce qu'est le masking, j'ai encore à lire et comprendre, très occupée aussi à vivre "autre chose" que le diag ces derniers mois (essayer de panacher la vie sociale, le travail quand j'y suis, les hobbies créatifs)
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