Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

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Tugdual
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

#16 Message par Tugdual » vendredi 8 avril 2022 à 13:01

Comte_Pseudonyme a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 11:33 Tu connais la bibliographie de Ramus bien mieux que moi. Tu as un article en tête ? Je peux sans doute en trouver moi-même, mais si ça se passe comme chez les historiens, il a du pondre quelques articles sur le sujet, peut-être que l'un d'eux est plus abouti ou saillant que les autres.
Parmi tous les articles dédiés sur son blog, un article récent et constituant une petite synthèse du problème est :
Mais selon ton psy (que tu connais forcément un peu), il est peut-être judicieux d'attaquer le problème, non par une synthèse, mais par un point en particulier : autisme, trouble dys, etc, ou encore un documentaire comme « Le Mur »...
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

#17 Message par Curiouser » vendredi 8 avril 2022 à 14:39

Flower a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 11:11 Le diagnostic, c'est une chose. Les outils qui te facilitent la vie, c'est autre chose. Si tu trouves des outils conçus pour autistes qui t'aident, ça ne prouve qu'une chose finalement: l'outil est efficace aussi chez des personnes non autistes. Donc je pense qu'il ne faut pas te fermer aux propositions de ton psychologue juste pour cette raison, mais essayer et voir si ça aide ou pas.
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Comte_Pseudonyme a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 11:33 S'il est tenté de me proposer des outils à destination des autistes parce qu'il pense que je le suis plus ou moins, cela peut, plus tard, poser des problèmes. En revanche, s'il me propose ces outils, ces idées, parce que les situations sont similaires et que c'est opérant, là, je trouve ça sain. C'est subtil, je l'avoue.
Le mieux serait peut-être de lui soumettre ce point-là, tel que tu l'as écrit ci-dessus - en remplaçant éventuellement le "que je le suis plus au moins" qui demeure trop vague par "que j'appartiens potentiellement à un phénotype élargi". Parce que "plus ou moins", ça ne veut pas dire grand chose... -
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#18 Message par Comte_Pseudonyme » vendredi 8 avril 2022 à 18:39

Attendez, attendez... je crois qu'on est passé à côté d'une information cruciale.
Spoiler : Je pars dans une tangente supra cosmique : 
Tugdual a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 13:01
Comte_Pseudonyme a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 11:33 Tu connais la bibliographie de Ramus bien mieux que moi. Tu as un article en tête ? Je peux sans doute en trouver moi-même, mais si ça se passe comme chez les historiens, il a du pondre quelques articles sur le sujet, peut-être que l'un d'eux est plus abouti ou saillant que les autres.
Parmi tous les articles dédiés sur son blog, un article récent et constituant une petite synthèse du problème est :
Mais selon ton psy (que tu connais forcément un peu), il est peut-être judicieux d'attaquer le problème, non par une synthèse, mais par un point en particulier : autisme, trouble dys, etc, ou encore un documentaire comme « Le Mur »...
Merci. Je pense que je vais devoir attendre une opportunité pour faire comme ça.

Le Mur, je pense qu'il l'a déjà vu. Il m'a franchement dit, dans un mail, ce matin, qu'il à 35 ans de métier, qu'il a peur des lynchages publiques de professionnels de santé liés à la psychanalyse, tout ça parce que des gens minoritaires font n'importe quoi ont eu beaucoup de presse. En plus, pour lui encore une fois, ces pratiques ont disparues. J'espère qu'il à raison. Mais j'en doute un peu. Il n'est pas impossible qu'il ait raison. Mais il n'est pas non plus impossible que ce soit un bon praticien pris dans un système de formation il y a longtemps, qui a fait de son mieux pour éviter tous les écarts et les dérives, et qui se retrouve dans une profession avec des casseroles pas possibles. Je trouve ça tragique comme histoire.

Quoi qu'il en soit, je pense qu'il vaut mieux voir où nos discussions vont nous amener, et proposer des articles au cas par cas. Son honnêteté intellectuelle fera le reste. Avec de la chance. Sinon ? Tant pis.
Curiouser a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 14:39
Flower a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 11:11 Le diagnostic, c'est une chose. Les outils qui te facilitent la vie, c'est autre chose. Si tu trouves des outils conçus pour autistes qui t'aident, ça ne prouve qu'une chose finalement: l'outil est efficace aussi chez des personnes non autistes. Donc je pense qu'il ne faut pas te fermer aux propositions de ton psychologue juste pour cette raison, mais essayer et voir si ça aide ou pas.
+1
Comte_Pseudonyme a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 11:33 S'il est tenté de me proposer des outils à destination des autistes parce qu'il pense que je le suis plus ou moins, cela peut, plus tard, poser des problèmes. En revanche, s'il me propose ces outils, ces idées, parce que les situations sont similaires et que c'est opérant, là, je trouve ça sain. C'est subtil, je l'avoue.
Le mieux serait peut-être de lui soumettre ce point-là, tel que tu l'as écrit ci-dessus - en remplaçant éventuellement le "que je le suis plus au moins" qui demeure trop vague par "que j'appartiens potentiellement à un phénotype élargi". Parce que "plus ou moins", ça ne veut pas dire grand chose... -
Je ne veux pas être aussi rigide, borné, toussa, que le dit le CR du TVA CRA. (Fin, en le lisant, j'ai vraiment l'impression d'être décrit comme étant psychorigide : le mot rigide revient 5 fois, j'ai des besoins de contrôle, je suis obsessionnel, j'ai du mal à prendre en compte les autres, ah mais en fait si, mais en fait pas totalement... :crazy: ).Je vais essayer, en espérant ne pas l'avoir mal compris, et en évitant les faux pas. Ils (CRA) ont beau dire que j'ai une théorie de l'esprit très capable, du haut de mes 139 de QI sous estimés, je me sens vachement con et incompétent pour approcher quelque chose d'aussi subtil et compliqué.

Vous êtes sûr de pas vouloir faire de moi un secrétaire d'État à la Question du Séparatisme Corse et de l'Intégration de l'île de Beauté dans la République ?
Ça a l'air plus simple et moins prise de tête que parler autisme et psychanalyse avec un brave homme qui à peur qu'on l'emmène au bûcher parce que des gars de sa promotion se sont pris pour des sorciers. :|

Pardon pour mes problèmes de riche (comparé à la moyenne mondiale), mais c'est vraiment épuisant cette histoire.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

#19 Message par Comte_Pseudonyme » vendredi 15 avril 2022 à 4:03

Bon, suite et fin de cette histoire de CR du CRA.

Les erreurs factuelles seront corrigées et un livret mis-à-jour me sera envoyé.

L'absence de données chiffrées pour l'ADOS et l'ADI-R sont liées au port du masque, qui brouille le test. Ces données, en temps normal, auraient figurées dans le CR. En outre, ce n'est pas un problème pour moi, puisque les marqueurs de la petite enfance sont absents. J'ai évoqué l'ambivalence de mon psychologue, elle (la psychologue du CRA) m'a simplement dit de lui en parler.

Le test de Rorschach est placé dans la démarche dans le cadre d'une méthode étendu, large, je ne sais plus comment c'était formulé. Grosso modo, puisqu'ils vous tiennent, autant essayer de voir si vous n'avez pas de problèmes psychotiques en passant, ce qui ce test serait censé aider à déterminer. C'est la même logique que le test psychométrique en fait. Il contribue également à ajouter des interactions.

Pour les questions plus avancées concernant les sens - ais-je vraiment une hyperacousie quelconque ? ou une oreille absolue comme le suggérait un prof de musique ? - il faudra que je passe par mon médecin traitant pour être orienté vers les spécialistes appropriés.

Enfin, pour ce qui concerne la dépression-anxieuse et chronique, elle pense que j'ai bien des problèmes de fond liés à ma petite enfance et mon histoire qui renforcent mes traits "obsessionnels" et "névrotiques" de façons qui me sont préjudiciables, et rendent plus difficile pour moi la socialisation. TLDR : faut que j'en parle avec mon psychologue/psychanalyste pour découvrir le péché originel qui à gripper ma jolie machine.

Je suis sceptique. Parce que ce qui me déprime, ce sont surtout des évènements contemporains et très contemporains. Je suis très sceptique sur l'idée que j'aurai du mal à envisager des relations pères fils, ou qu'il y ait "quelque chose" qui pose réellement problème avec ma petite enfance. Est-ce que j'ai pris des habitudes particulières ? Oui et non. Je suis à la foi méfiant et bienveillant, je réserve beaucoup mon jugement. Ceci m'attire parfois des problèmes, puisque là où certains se contentent de leurs aprioris pour avoir une opinion sur un sujet donné, je suis un peu en mode "Pensée profonde" et demande plus de données, pour parfois répondre 42 et arguant que la question mérite d'être reformulée. J'aime bien Jean Marc Jancovici, notamment parce qu'il est patient et franc. Mais aussi parce qu'il dit que pour résoudre un problème, 95% du temps devrait être affecté à la compréhension et la formulation du problème (ou quelque chose de la sorte). Ce que j'aime beaucoup et que j'applique... presque tout le temps ?
Spoiler : Un exemple récent, douloureux et concret : 
Comte_Pseudonyme a écrit : mardi 12 avril 2022 à 16:03 Sur le chemin du retour de la faculté, je me suis fait une promesse. Rédiger un post concis et complet, bien relu, de mes tribulations de ces derniers jours.

Je suis dans une situation excessivement paradoxale. Je suis heureux, mais triste. J'ai fais le bien, mais ais l'impression d'avoir mal fait. J'explique.

Depuis quelques mois, je suis sur la liste des Secrétaires d'Examens pour mon Université. Concrètement, le travail d'un SE est de faire ce qu'un étudiant handicapé ne peut pas lors d'un examen écrit. Souvent, c'est être sa plume. J'avais été recruté, sans contrôle outre le fait que je sois en Master, la veille pour le lendemain, pour une urgence. Curieux, dans tous les sens du termes, comme je l'ai indiqué dans mon premier post, j'ai posé de nombreuses questions. J'ai même eu un rendez-vous avec ce que je suppose être la patronne du pôle handicap de mon université. On m'a expliqué la réalité de la chose. 1300 dossiers d'aménagements, 20 secrétaires. Tous les dossiers n'ont pas besoin de secrétaire, mais ça reste très précaire. Je fais pars de ma surprise : pas de maquette pour indiquer en quoi consiste mon travail, puisque je suis bel et bien salarié.

Hier, lundi, c'est mon premier grand "secrétariat". Je vais suivre une étudiante de L2 pour toute une semaine d'épreuve. Du moins, c'est ce que je pensais. Elle ne vient pas. Je comprend que j'ai une collègue dans la salle d'à côté : même chemise en carton, elle surveille et aide matériellement à passer une épreuve, une secrétaire d'examen. Je lui fais part de ma situation. Avec un peu de morgue, elle me dit "Ah oui : elle. Tu as pas de chance." Je ne me souviens plus des termes exacts, mais ils étaient un peu méprisants. L'étudiante à l'habitude de poser des lapins. Elle s'est faite une réputation. On me donne son numéro. J'appelle l'étudiante. Elle à une maladie chronique qui cause une immunodépression. Je suppose qu'il n'y a pas que son système immunitaire qui est déprimé. Je la rassure, lui dis que l'important est sa santé. Je garde l'information qu'elle me confie pour moi. Ça ne regarde personne d'autre quelle et ceux à qui elle veut confier l'information.

À la scolarité aussi, elle à une réputation. Celle qui ne vient pas et ne préviens pas. Je ne sais pas trop quoi dire, et je ne dis rien. Aujourd'hui, ce matin, rebelote. Je regarde le sujet en attendant : je ne comprend pas le système d'anonymisation. Il est différent de celui de ma faculté. Je demande à un collègue, à nouveau. J'attends. 10h01, j'appelle l'étudiante. J'essaie d'être rassurant tout en transmettant poliment les propos et l'exaspération du reste du personnel. Je vais ramener le sujet. Cet après midi, pour 14h30, je me présente à nouveau, avec une dizaine de minutes d'avance, encore. À nouveau, je suis accueils avec un peu de mépris et de morgue pour l'étudiante que je m'apprête à accompagner. Je doute fortement qu'elle se présente, mais je préfère réserver mon jugement. Je ne suis pas là pour la juger. Et j'essaie de le rappeler au personnel de la scolarité : si ça se trouve, elle à un TAG. J'argue que j'étais de l'autre côté il n'y a pas si longtemps. Je sais ce que c'est de ne pas pouvoir faire le plus simple. Il y a comme un recul de la part des deux administratives. Elles se rendent comptent qu'elles ont peut-être versé du venin non pas sur une tire-au-flanc, mais sur une étudiante handicapée. Vous savez, du genre prise en charge par la Mission handicap ? La morgue s'en va, le professionnalisme revient. On me dit qu'on va l'appeler. Je vais en salle. Je désinfecte la table et les chaises, comme les deux fois d'avant. Prépare le plan de travail. Fenêtres, etc.

Une des administratives vient me voir. "Vous aviez raison. Elle n'a pas l'air bien." Elle ne viendra pas de la semaine. Je suis un peu atterré. Un peu révolté. Un peu triste. Un peu triomphant aussi. Face à la médiocrité, j'ai remporté une petite victoire tranquille.

Je me dis que je vais faire un détour par la mission handicap au lieu de simplement laisser un mail. Je quitte le bâtiment droit lettre et me rend à la Maison de l'Université. Je quitte un bâtiment de béton plaqué pierre avec des arches métalliques qui rouillent (et de l'amiante) pour aller au cœur de l'Université, son cœur administratif. Je me dirige en disant bonjour vers les bureaux de la maison handicap. Trop habitué aux scolarités, je toque et entre sans attendre. Personne. Beau symbole. Une dame un peu affolée se précipite du bout du couloir dans ma direction.

Elle à la lippe molle et presque aussi tremblotante que son gobelet de café vide. Qu'est-ce qui me prend de faire ça ? Qui suis-je ? Ah, vous ! Je dis que je viens signaler quelque chose. Elle me dit que je signal beaucoup de choses, l'air entendu et irrité. Je demande si c'est un mal. Elle ne répond pas et me parle de mes heures. Sous entendues, celles que je n'ai pas faites à cause de l'absence de l'étudiante mais qui me seront quand même payées ? Je ne viens pas pour ça, mais c'est trop tard. J'ai mis mon nez masqué de son FFP2 dans SES affaires, dans SON bureau, et elle semble gorgée d'adrénaline, et puis, elle à lu le mail. Ah, les gens qui lisent mes mails mais ne répondent qu'à la moitié des trois questions ! Comme j'aime quand ils font comme s'ils savaient exactement de quoi je parle.

Elle dit savoir très bien pourquoi je viens d'ailleurs. Elle déballe ce qu'elle dit savoir devant moi. Je ne sais pas si j'avais l'air médusé, ou avec des envies de meurtres, parce qu'une tierce partie finira par intervenir. Je demande à madame lippe molle tremblante la permission de parler. Je lui explique ce dont je viens être témoin : des déficiences de système, manque de formation. "Oui, mais pour ça il faut voir avec Madame P. et elle n'est pas là..." Bref. Médiocrité absolue. Pas prendre de notes, pas de compréhension, pas de compétence humaine. Pas d'humain en face ceci dit. Juste une lippe qui tremble accrochée à son gobelet, comme une moule dans une coquille fade et molle, accrochée à un mug à caféine, en hypothermie. Pas assez de chaleur humaine. Peut-être que c'est pour ça qu'elle s'accroche aussi fort à son gobelet de café en carton. La chaleur ?

Le genre de personne si pitoyable et médiocre qu'elle peuvent vous donner l'impression que c'est vous qui faites mal, juste parce qu'elles ont un aplomb incroyable pour faire leur travail, mal, en toute confiance.

Je sais que c'est culotté de venir dans des bureaux sans rendez-vous. Mais je sais aussi qu'il faut parfois être culotté pour avoir des résultats. Il fallait que je sois culotté pour demander pourquoi on n'avait pas de formation, ou pour demander pourquoi il n'y avait même pas d'entretien d'embauche. Une collègue de la médiocre m'extrait d'une conversation stérile avec une chicote affolée. Je bloque sur cette gratte papier. Tout est navrant chez elle. Le souffle court, comme la peur qu'elle à devant moi qui écoute poliment. Mais rien. Elle pense que je suis là pour une affaire d'argent. Je m'en fous, des tunes (payé au SMIC pour moins de 20h par semestre, ça change ma vie), duconne ! Je suis boursier et ne vais pas cracher dessus, mais c'est pas le sujet. Si tu avais été à ma rencontre sans putain d'apriori, tu n'aurai pas paniqué et m'aurai entendu. On aurait pu discuter. Mais non. Il fallait que tu sois la sachante, et moi l'emmerdeur.

Je suis donc extrait de cette médiocre et tout à fait banale interaction sociale pour arriver au bureau de madame P. "Mes excuses pour arriver à l'improviste, mais..." Et je vide mon sac à nouveau. Elle me fait savoir que je fais bien et que je suis utile : une maquette pour les Secrétaires d'Examens est faite, il faut juste qu'elle soit validée par la hiérarchie. La conversation est bien moins fluide que ça, mais elle se passe bien mieux. Je suis un peu tendu, anxieux. Mais elle, au moins, elle écoute et comprend le problème. Le papier qui à été enfanté par mes questions tournera auprès de tout le personnel concerné, j'espère. Je n'ai pas encore pris le temps de lire la copie qu'elle m'a donnée en douce, parce que je suis épuisé. Mais on discute un peu. Je parle du manque d'empathie. Je parle de l'affiche université inclusive que j'ai vue dans le couloir de son bureau : ça ne se voit pas beaucoup. Manque de formation, de sensibilisation. Elle me dit qu'elle est d'accord, qu'encore une fois, nos premiers échanges ont été productifs. Au passage je ne peux pas m'empêcher de dire que j'étais de l'autre côté de la barrière, que je sais ce que c'est, que je veux faire bien. Empathie et boule de gomme. Etc.

Je fatigue vraiment. Me relire. C'est potable.

Je trouve ça paradoxal. Je suis épuisé et en train de faire une demande d'ALD, et je suis secrétaire pour des gens en ALD. Il faut des gens cassés pour comprendre le bonheur de la complémentarité. Pour le reste, je ne sais pas. Je suis partagé. L'impression d'avoir été pertinent, impertinent. Malpoli, tout en étant très poli. (J'ai même le réflexe de m'incliner un peu pour dire au revoir. Très XIXe siècle dans la façon de faire...)

Et tout ça, sans les bouchons d'oreille. Le tram, le bruit de la fontaine, des couloirs de la fac, sans les bouchons. Maintenant que je sais que ma semaine est terminée, je suis en pleine descente. Rincé. Grande fatigue. Manque de sommeil, sans doute. J'ai essayé de veiller sur mes pensées automatiques pour mon psy TCC, mais rien, nada. Je suis trop occupé à me concentrer sur ce que je fais. Et j'ai oublié de dire à madame P, que, du coup, j'étais bien évidemment disponible en remplacement, en cas de pépin. Mais bon. Je suppose qu'elle s'en doute. Je ne sais pas ce qu'elles pensent de moi, ces dames. Je ne sais pas si c'est important. Mais je ressens, douloureusement, le fait de ne pas être normal. Et je me sens seul. Et j'ai froid. Et je suis en train de pleurer.

J'ai vraiment besoin dormir.
Enfin voilà. Pour moi, le sujet du CR du CRA est clos. Je ne suis pas beaucoup plus avancé, je ne sais pas vraiment qui je suis ni s'il y a vraiment un problème avec moi, d'où il vient, etc.

Je ne sais juste pas.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

#20 Message par Cardamome » vendredi 15 avril 2022 à 19:11

L'absence de données chiffrées pour l'ADOS et l'ADI-R sont liées au port du masque, qui brouille le test. Ces données, en temps normal, auraient figurées dans le CR.
Je ne comprends pas très bien.
Ils t'ont fait passer ces deux tests, mais ils n'ont pas indiqué les résultats, car comme tu avais un masque, ça biaise les tests?
Heu... Depuis combien de temps le port du masque est il en place ? N'avaient ils pas le temps de trouver une parade?
Par exemple faire passer le test séparé par une très grande vitre, du plexiglas ?
Ou autre?

Et surtout, du coup, il y a quand même des valeurs pour les parties où ton expression du visage n'entrent pas en jeu... Enfin je ne me souviens plus, l'un de ces tests pour mon fils était une sorte d'entretien très naturel, la psychiatre notait des choses de temps en temps. Mon fils n'était pas présent mais je suppose qu'il existe une version du test destiné aux parents pour les enfants... Et une version destinée directement aux concernés ?
Bref... Tu as bien dû "marquer des points"?!

Quant au test de la tâche d'encre, je ne sais pas, ça me met toujours mal à l'aise. Je n'imagine pas cela valable pour déceler un souci psychiatrique quelconque. C'est très bizarre.
Je veux bien comprendre qu'il y ait certains tests pour voir si déficit de l'attention ou autre (et ils sont du peu qu'on m'a raconté lors des bilans de mon fils, fondés sur des choses concrètes) mais ça, les tâches, ça ne fait pas très sérieux, pas très professionnel. Je ne sais pas bien comment exprimer mon ressenti. :oops:
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

#21 Message par Tugdual » vendredi 15 avril 2022 à 19:42

Cardamome a écrit : vendredi 15 avril 2022 à 19:11 [...] mais ça, les tâches, ça ne fait pas très sérieux, pas très professionnel. Je ne sais pas bien comment exprimer mon ressenti. :oops:
Ce n'est effectivement pas sérieux, c'est un relent psychanalytique.

Le test des taches d’encre de Rorschach : Extrait :
À la fin des années 1990, James Wood (université du Texas, El Paso) a été consulté pour la décision d’une garde d’enfant. Il avait recueilli des témoignages affirmant que la mère était saine d’esprit, honnête et affectueuse. Le psychologue qui avait fait passer le Rorschach avait conclu que cette femme était gravement perturbée, menteuse et incapable d’exprimer de l’affection. Cette divergence de diagnostics a conduit Wood à examiner de près la pratique du Rorschach. Après avoir écrit plusieurs articles dans les meilleures revues de psychologie scientifique, il a publié en 2003 avec trois collègues, M. Nezworski, S. Lilienfeld et H. Garb, un livre qui a fait date : What’s wrong with the Rorschach ? (Jossey-Bass, 446 p.). À la suite d’un grand nombre de chercheurs, ils ont confirmé que le Rorschach manque de « fidélité » (les évaluateurs font des diagnostics différents), qu’il a très peu de validité (les diagnostics ne correspondent pas ou peu à ce qui apparaît de façon observable) et n’a guère d’utilité (on peut certes constater dans les réponses au Rorschach des indices de graves troubles mentaux comme la schizophrénie, mais tout psy compétent diagnostique aisément ces troubles sans ce test).
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

#22 Message par Curiouser » vendredi 15 avril 2022 à 22:44

Comte_Pseudonyme a écrit : vendredi 15 avril 2022 à 4:03 L'absence de données chiffrées pour l'ADOS et l'ADI-R sont liées au port du masque, qui brouille le test.
Je suis assez navrée que l'on t'ait servi ce type d'excuses qui sont à mes yeux de fausses excuses...

Pour l'ADOS, oui, en effet, le masque est contre-indiqué. Mais, comme le souligne Cardamome, ils auraient pu trouver une parade.
Spoiler : 
Ou, sinon, faire comme l'a fait la spécialiste qui nous a diagnostiqués, la Souris et moi, et prévenir en avance qu'il faudra exceptionnellement ôter le masque pour ce moment - la bonne aération était assurée, et même la Souris qui est extrêmement stressé au niveau covid et très scrupuleux sur le fait de garder le masque, a accepté, parce que c'était bien justifié et prévu -.
Pour l'ADI-R, ça n'a rien à voir, enfin, c'est principalement le contenu de ce que dit le parent interrogé qui est important ("votre enfant faisait-il telle chose vers tel âge ?", etc.), que le parent ait un masque ou pas ne change rien... D'ailleurs, l'ADI-R peut se faire à distance (par visio ou téléphone) quand le(s) parent(s) sont trop loin et/ou ne peuvent se déplacer.
Que tu n'aies pas atteint les seuils, d'accord, mais, je ne comprends toujours pas pourquoi ils ne les ont pas indiqués... :innocent:
Comte_Pseudonyme a écrit : vendredi 15 avril 2022 à 4:03 Pour moi, le sujet du CR du CRA est clos. Je ne suis pas beaucoup plus avancé, je ne sais pas vraiment qui je suis ni s'il y a vraiment un problème avec moi, d'où il vient, etc.
J'espère qu'en reparler à ton psychologue permettra de mieux cerner et comprendre certaines choses, parce qu'il est vraiment dommage qu'un bilan de CRA laisse de telles incertitudes très inconfortables...
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