Et chez les neurotypiques ?

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BlueFox
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#16 Message par BlueFox » vendredi 30 décembre 2022 à 21:02

Newt a écrit : vendredi 30 décembre 2022 à 20:47 Comme je me retrouve en ces termes !!!
Comme je dis toujours : je suis un excellent caméléon... mais à quel prix !

Et ras le bol de faire semblant ...
Oui, caméléon c'est exactement l'image que j'ai de moi-même :bravo:

Et oui, idem : le prix est trop élevé pour moi :innocent:
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PetitNuage
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#17 Message par PetitNuage » vendredi 30 décembre 2022 à 23:34

Newt a écrit : vendredi 30 décembre 2022 à 19:38 Petit nuage, si ta psy t'a renvoyé cette image c'est que ce n'est peut être pas la bonne psy. Sans vouloir être indiscrète : s'agit-il d'une psy spécialisée TSA ou d'une psy "normale" ?
C'était une psy en CMP qui était plutôt tendance psychanalytique même si les entretiens étaient en face à face
et qu'elle intervenait plus que le psychiatre que je consultais auparavant.

Malheureusement pas de psy spécialisé TSA près de chez moi.

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Eyvor
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#18 Message par Eyvor » samedi 31 décembre 2022 à 0:08

BlueFox a écrit : vendredi 30 décembre 2022 à 19:58
Newt a écrit : vendredi 30 décembre 2022 à 19:38 Je te rejoins donc également, comprendre comment fonctionne un NT nous aiderait à progresser, pas vers un autre, mais vers nous-même.
C'est mon but ultime. Au début, inconsciemment. Mais maintenant je sais que c'est ce qui m'a toujours poussé vers les autres. J'ai toujours considéré l'autre comme un "sujet d'étude".

C'est ce que j'ai essayé d'expliquer au CRA ; si j'ai l'air de si bien fonctionner, extérieurement, c'est parce que toute ma vie j'ai observé les autres, et j'ai appris à copier, à deviner. Mais intérieurement, ça m'a coûté très cher, car ce n'est pas mon fonctionnement :crazy:
J'appelle ça une machine "observation-analyse-synthèse" (je sais, je parle en images, on m'a déjà fait des remarques, mais c'est comme ça que je vois les choses, même si cela peut ressembler à un brouillon... :innocent:). "Input/output" qui fonctionne en continue, cette machine est très énergievore, mais indispensable pour moi. J'ai mis du temps à percevoir l'existence de cette "machine" (au prix de quelques burn-outs...)
Paradoxalement, cela me permet d'envisager d'être moi-même, mais pour cela il faut avoir du courage et ce n'est pas toujours le cas pour moi. Mais j'essaie d'y parvenir. J'avoue que la synthèse n'est pas toujours parfaite et des fois elle est longue à venir... :innocent:
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#19 Message par Lou-2020 » samedi 31 décembre 2022 à 1:29

Spoiler : 
Personnellement, en tant qu'autiste, je sais comment je fonctionne (et je peux le partager avec plaisir si vous le souhaitez). Mais moi ce que je me demande, c'est comment fonctionne un neurotypique.

Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce à quoi je n'ai pas accès, afin d'apprendre à m'en passer : que ressent un neurotypique lorsqu'il regarde quelqu'un dans les yeux, ce qu'il ressent dans la foule, comment une oreille normale entend-elle ? Que ressent un neurotypique lorsqu'il communique avec quelqu'un ? Comment perçoit-il le monde ?

Je ne veux pas devenir ce que je ne suis pas, mais j'aimerais comprendre .... Comprendre en quoi les autres sont différents de moi, et non pas en quoi moi je suis différente d'eux.
Je reprends une partie de la question initiale de Newt, qui me parle complètement...

- Je me demande si les neurotypiques perçoivent et ressentent le monde de manière homogène (et je préssens que non mais je me dis qu'il doit y avoir une sorte de "spectre de la norme").

- Je serais très curieuse de comprendre comment le monde s'exprime à leurs yeux : comment leurs sens le leur traduisent, ce qui les fatigue et ce qui les ressource, ce qui est vécu comme important (en termes de valeurs) et épanouissant... Et surtout, comment se passe ce rapport aux autres très instinctif qui serait pour moi encore un mystère total si je n'avais pas passé des années à le décortiquer avant de réussir à acquérir une relative aisance sociale dans des milieux plutôt adaptés à mes spécificités.
Spoiler : 
(Pas plus tard qu'hier, j'ai échangé avec une amie NT qui a du mal à comprendre pourquoi mes loisirs sont exigeants : lecture sur des sujet plutôt pointus, etc. J'ai essayé de lui expliquer que lire n'est pas exigeant pour moi mais qu'aller ne serait-ce que dans un seul magasin à côté de chez moi est une épreuve. Sorte de monde inversé dont il n'est pas toujours évident de rendre compte...).
- Je comprends que certaines expériences de vie puissent amener à une colère parfois forte et justifiée vis-à-vis des personnes que l'on a croisées sur son parcours.
À titre personnel, je n'ai néanmoins pas de colère particulière envers les NT et je suis consciente du fait qu'il y a probablement autant de façon d'être NT que de NT.
Spoiler : 
Globalement, les NT qui m'entourent, et en particuliers mes ami-e-s, sont très attentifs à mon fonctionnement et très bienveillants. Peut-être que j'avais choisi des personnes et un univers un peu atypiques ou sensibilisées à la différence pour diverses raisons, ce qui facilite les choses.
J'ai aussi remarqué (et ce n'est pas un jugement) que le fait que j'explique ma situation sans colère aide à ce qu'elle soit acceptée. Il m'est bien entendu arrivé de me mettre en colère quand une personne dépasse mes limites alors que je les lui ai clairement signifiées, mais j'essaie autant que possible de poser mon cadre sans colère initiale, je pense que c'est très aidant pour l'acceptation et le respect de mon fonctionnement par mon entourage.
Modifié en dernier par Lou-2020 le samedi 31 décembre 2022 à 14:28, modifié 1 fois.
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#20 Message par freeshost » samedi 31 décembre 2022 à 1:57

Les personnes non autistes sont toutes différentes, tout comme les personnes autistes. :mrgreen:

Bon, il me semble que les personnes autistes sont, en général, (surtout après le diagnostic, l'acceptation de celui-ci et les lectures sur l'autisme), moins conformistes que les personnes non autistes. Le conformisme nous fait tendre vers des neurotypicités, des modèles, des standards, des groupes plus homogènes. Ce conformisme, accompagné des catégorisations sociales, peut amener à des généralisations simplistes, voire à des discriminations sociales contre des groupes sociaux (racisme, homophobie, âgisme, sexisme, féminicides, capacitisme, "anti-wokisme", psychophobie, etc.).

Chez les personnes non autistes, divers processus dans le traitement de l'information et dans la communication sont automatiques alors qu'ils ne le sont pas chez les personnes autistes. Certaines choses seront évidentes pour les personnes non autistes en général mais pas du tout évidentes chez les personnes autistes en général, comme le langage non verbal, les implicites, l'interprétation selon le contexte (à l'inverse, la cécité contextuelle) ou selon la relation (cécité sociale), les codes sociaux (d'une culture, d'un groupe social, etc.). L'expression, sous diverses formes (émotions, empathie, langage non verbal, etc.), est moins automatique chez les personnes autistes en général ("tu as le visage inexpressif", "tu as un ton monocorde", "on ne voit pas tes émotions ou ton empathie", etc.).

Les personnes autistes sont en général moins à l'aise pour taper la conversation "apparemment sans but", le small talk, le bavardage : parler du beau temps, "quoi d'neuf ?", "tu fais quoi dans la vie ?", raconter ses anecdotes, etc.

Comme le traitement de l'information chez les personnes autistes est plus lent lors des conversations, une personne autiste aura souvent perdu le fil dans le flux d'une conversation avec des personnes non autistes. Elle aura moins souvent ce problème en discutant avec des personnes autistes. :mrgreen: En plus, les silences autour d'une table sont souvent interprétés négativement par les personnes non autistes. Au contraire, les silences sont considérés comme un moment de repos par les personnes autistes.

En raison de tous ces processus automatiques chez les personnes non autistes mais pas chez les personnes autistes, une personne autiste sera bien plus vite fatiguée qu'une personne non autiste par diverses activités, notamment les interactions sociales. D'autres facteurs de fatigue peuvent s'ajouter : hypersensorialités, anxiété, troubles du sommeil, etc. Le syndrome d'épuisement autistique n'est pas rare. Au contraire, les interactions sociales (positives) sont plutôt revigorantes pour les personnes non autistes. Pour ma part, je milite pour le droit à l'indisponibilité (toutes les notifications désactivées, pas de sonnerie (autre que l'alarme), pas de témoin lumineux, pas de vibration, personne qui ne vienne frapper ou sonner à la porte, etc.), droit moins concrétisable pour les personnes qui ne vivent pas seules ou, surtout, qui ont des personnes sous leur responsabilité (notamment les enfants).

Après, les personnes non autistes ne sont pas toutes les mêmes. Elles ont divers degrés de patience, divers degré d'écoute, divers degrés d'acceptation de l'autre. Certaines sont plus humanistes, d'autres plus racistes. Certaines sont plus ouvertes à la non-binarité, d'autres plus fermées. Certaines sont plus conscientes des problèmes environnementaux (accumulation de déchets, épuisement des ressources naturelles, dérèglement climatique, pollutions, etc.) que d'autres (dont certaines s'en foutent). Certaines ont plus développé leur altruisme que d'autres. Certaines veulent une vie bien rangée pendant que d'autres sont plus aventurières. Certaines sont plus pour un minimum d'impôts pour garantir le service public et l'entraide, d'autres plus réduire au maximum les impôts. Certaines sont pour la décroissance, d'autres pour l'amélioration technique. Certaines sont plus sportives que d'autres. Certaines mangent régulièrement de la malbouffe pendant que d'autres cuisinent plutôt sainement. Certaines croient en un dieu, d'autres en plusieurs dieux, d'autres en aucun dieu. Certaines acceptent de ne pas avoir réponse à toutes les questions pendant que d'autres ont un besoin maladif de répondre hâtivement à ces questions. Certaines sont plus humbles que d'autres. Certaines aiment le bullshit. Certaines aiment faire de l'audimat. Certaines ont les théories du complot qui coulent en leurs synapses. Certaines ont des comptes bancaires bien garnis pendant que d'autres manquent d'eau potable...

La diversité est réelle. Mais nos représentations peuvent être simplistes quand on se laisse aller à l'avarice cognitive (paresse intellectuelle). :lol:

Autrement, tu recherches avec Qwant (et non Goût-Gueule) : psychologie sociale De Boeck. C'est depuis que j'ai perçu les personnes comme bizarres et parfois marrantes que je m'y suis intéressé. C'était bien avant de connaître le mot autisme. :lol: [Il y a bien sûr les autres sciences sociales : sociologie, anthropologie, ethnologie, droit, politique, etc.]
Fichiers joints
Cours_De_Psychologie_Sociale_Leyens_Yzerbiyt_00123.pdf
(1.79 Mio) Téléchargé 48 fois
La_Psychologie_Sociale_Denise_Jodelet_Jean_Viet_Philippe_Besnard_1970_00446.pdf
(2.82 Mio) Téléchargé 46 fois
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Et chez les neurotypiques ?

#21 Message par BlueFox » samedi 31 décembre 2022 à 8:00

freeshost a écrit : samedi 31 décembre 2022 à 1:57 En plus, les silences autour d'une table sont souvent interprétés négativement par les personnes non autistes. Au contraire, les silences sont considérés comme un moment de repos par les personnes autistes.
Ah bah ça, les silences, je m'empresse de les combler... Dès qu'il y a un blanc dans une conversation, mon cerveau cherche un truc à dire :lol:

Autrement, le silence m'indiffère si je suis plongé dans une activité. J'aime bien mettre de la musique en fond aussi.

Enfin j'ai remarqué que je ne mets pas le son aussi fort que les autres, ce qui fait que quand ce n'est pas moi qui gère le volume, ça me convient rarement :roll:

Et je ne suis pas toujours "réceptif" pour découvrir de nouveaux morceaux, donc ça m'embête aussi quand ce n'est pas ma playlist et qu'il y a trop de titres inconnus :innocent:
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#22 Message par freeshost » samedi 31 décembre 2022 à 12:58

Ouais, quant au volume de la musique, quand j'invite des Érythréens pour trinquer, il y en a deux qui veulent toujours mettre fort le volume. Je dois leur rappeler sans cesse qu'il y a des voisins, que nous devons en tenir compte.

Autrement, en solo, j'écoute la musique dans les écouteurs, justement pour ne pas déranger les voisins.

Il m'arrive plutôt d'aimer découvrir de nouvelles chansons comme de nouveaux plats (néophilie vs néophobie :mrgreen: ), de divers pays, alors que les Érythréens que je connais ont tendance à n'écouter que de la musique érythréenne (éventuellement éthiopienne). Be curious, like Curiouser. :P
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#23 Message par Cécile75 » samedi 31 décembre 2022 à 14:33

Newt a écrit : vendredi 30 décembre 2022 à 19:38
Cécile75 je comprends ce que vous voulez dire. Mais l'Asperger d'avant, qui avait, comme vous le dites toute sa place, à quel prix personnel l'avait-il, cette fameuse place ? Sans comprendre pourquoi il en bavait autant, sans comprendre pourquoi il finissait sa journée plus que vidé de toute énergie, stressé et angoissé ... Ne vaut-il mieux pas comprendre d'où vient cette différence ? (après je parle peut-être trop avec mon propre ressenti, pour qui le diagnostique a été un soulagement immense).
Si je ne me trompe pas, et n'hésitez pas à me corriger si besoin, vous pensez que la société aujourd'hui ne nous inclue pas suffisamment. Elle a conscience qu'il y a un décalage, mais faute de mieux savoir faire, parfois ils nous enferment dans des cases, quitte à mettre ces cases dans des "parcours parallèles handicapants".

Je suis parfaitement d'accord avec vous : le seul et unique endroit parfait pour les autistes c'est tout simplement la vie parmi les autres, et une vie libre : libre d'être ce que l'on est vraiment avec toutes nos différences et sans que certains ne reproche quoi que ce soit à qui que ce soit.

(oui oui je vis chez les Bisounours moi :wink: mais je continue à y croire)

D'où encore une fois, l'importance de s'exprimer pour expliquer.
Je pense qu'avant, la vie était beaucoup moins stressante.
On était bcp plus proches les uns des autres, les villes étaient à taille humaine. Les centres commerciaux et leur bouillie musicale n'existaient pas. D'ailleurs, le bruit n'était pas omniprésent et recherché comme un besoin de "fête" permanent.
Le silence était valorisé, les efforts aussi.
C'est notre société qui s'est fortement dégradée, et c'est pour cela que les Asperger ont plus de mal de nos jours.
Et je ne parle même pas de l'insécurité physique et économique.
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#24 Message par Lilas » samedi 31 décembre 2022 à 14:43

Cécile75 a écrit : samedi 31 décembre 2022 à 14:33 les villes étaient à taille humaine.
Pourtant, il y a 2000 ans, sous le règne de l'empereur Auguste (27 av. J.-C.-14 ap. J.-C), Rome comptait un million d'habitants - estimation la plus plausible, d'après les témoignages de Suétone, Dion Cassius ou Auguste dans les Res Gestae. La capitale de l'empire a donc eu une densité moyenne d'environ 1000 habitants à l'hectare, bien supérieure à celle des grandes villes actuelles des pays développés.

Source : https://www.lhistoire.fr/un-million-de- ... -à-nourrir
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)

Mes romans :

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Re: Et chez les neurotypiques ?

#25 Message par Cécile75 » samedi 31 décembre 2022 à 15:02

Lilas a écrit : samedi 31 décembre 2022 à 14:43
Cécile75 a écrit : samedi 31 décembre 2022 à 14:33 les villes étaient à taille humaine.
Pourtant, il y a 2000 ans, sous le règne de l'empereur Auguste (27 av. J.-C.-14 ap. J.-C), Rome comptait un million d'habitants - estimation la plus plausible, d'après les témoignages de Suétone, Dion Cassius ou Auguste dans les Res Gestae. La capitale de l'empire a donc eu une densité moyenne d'environ 1000 habitants à l'hectare, bien supérieure à celle des grandes villes actuelles des pays développés.

Source : https://www.lhistoire.fr/un-million-de- ... -à-nourrir
Une exception.
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#26 Message par Curiouser » samedi 31 décembre 2022 à 15:30

Cécile75 a écrit : samedi 31 décembre 2022 à 14:33 Je pense qu'avant, la vie était beaucoup moins stressante.
On était bcp plus proches les uns des autres, les villes étaient à taille humaine. Les centres commerciaux et leur bouillie musicale n'existaient pas. D'ailleurs, le bruit n'était pas omniprésent et recherché comme un besoin de "fête" permanent.
Le silence était valorisé, les efforts aussi.
Sans nier du tout que le bruit type bouillie musicale dans les magasins est un fléau de la société moderne (avec tant d'autres choses hélas), je dirais que l'aspect "le bruit n'était pas omniprésent" serait sans doute à nuancer, tant au niveau des périodes ("avant", c'est difficile à évaluer, selon l'axe pris, à savoir, quelques décennies en arrière, ou plusieurs siècles en arrière ?) qu'aux niveaux géographique et socio-culturel.

Pour donner un exemple qui me revient en tête, le Paris du XVIIIe siècle était très tumultueux aussi, même si la ville n'était pas du tout aussi étendue qu'aux XIXe puis XXe siècles. Des chercheurs en avaient fait une reconstitution visuelle et sonore - d'un quartier certes très animé -.

Je ne dis pas que c'est "aussi pire" que le tumulte terrible de Paris ou d'autres villes à l'heure actuelle, mais ça reste très peu tranquille quand même à mon sens - et ça ne fera qu'augmenter au XIXe siècle puis au XXe (cf. ce qu'en écrit Alain Corbin par exemple dans son Histoire du silence, ou certains ouvrages d'Arlette Farge - il y a ce podcast intéressant par exemple sur les bruits et les voix au XVIIIe -).
(et c'était sans compter la promiscuité importante, les odeurs, etc. :mrgreen: - cf. Alain Corbin toujours dans Le miasme et la jonquille -)
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#27 Message par PetitNuage » samedi 31 décembre 2022 à 18:15

En Grande Bretagne, j'ai déjà visité des musées qui tentent de reconstituer des ambiances historiques.( dont le Le Jorving Viking Center à York)
Et effectivement, cela ne donne pas trop envie de revenir dans le passé. (ambiances sonores très fortes et odeurs particulièrement marquées)

Ceci étant, qu'est ce que je suis contente d'habiter dans un village très calme. :mryellow:

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Re: Et chez les neurotypiques ?

#28 Message par PetitNuage » dimanche 22 janvier 2023 à 20:20

Dans le cadre du Mooc, je viens de découvrir un document très intéressant "TSA et neurotypique: mieux se comprendre".
Cela compare les perceptions, réactions des uns et des autres dans des situations identiques.

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Re: Et chez les neurotypiques ?

#29 Message par Newt » vendredi 27 janvier 2023 à 20:39

Oh mais c'est génial ça ! Ça m'a l'air d'être un excellent support !

Je vais lire tout cela :)

Merci PetitNuage :D
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Re: Et chez les neurotypiques ?

#30 Message par Neverland » vendredi 21 avril 2023 à 11:54

Eyvor a écrit : samedi 31 décembre 2022 à 0:08
BlueFox a écrit : vendredi 30 décembre 2022 à 19:58
Newt a écrit : vendredi 30 décembre 2022 à 19:38 Je te rejoins donc également, comprendre comment fonctionne un NT nous aiderait à progresser, pas vers un autre, mais vers nous-même.
C'est mon but ultime. Au début, inconsciemment. Mais maintenant je sais que c'est ce qui m'a toujours poussé vers les autres. J'ai toujours considéré l'autre comme un "sujet d'étude".

C'est ce que j'ai essayé d'expliquer au CRA ; si j'ai l'air de si bien fonctionner, extérieurement, c'est parce que toute ma vie j'ai observé les autres, et j'ai appris à copier, à deviner. Mais intérieurement, ça m'a coûté très cher, car ce n'est pas mon fonctionnement :crazy:
J'appelle ça une machine "observation-analyse-synthèse" (je sais, je parle en images, on m'a déjà fait des remarques, mais c'est comme ça que je vois les choses, même si cela peut ressembler à un brouillon... :innocent:). "Input/output" qui fonctionne en continue, cette machine est très énergievore, mais indispensable pour moi. J'ai mis du temps à percevoir l'existence de cette "machine" (au prix de quelques burn-outs...)
Paradoxalement, cela me permet d'envisager d'être moi-même, mais pour cela il faut avoir du courage et ce n'est pas toujours le cas pour moi. Mais j'essaie d'y parvenir. J'avoue que la synthèse n'est pas toujours parfaite et des fois elle est longue à venir... :innocent:
BlueFox et Eyvor, je suis exactement comme ça aussi !

Parfois, je vais faire quelque chose qui me rebute +++ juste parce que je veux comprendre ce qu'il s'est passé / pas terminé d'analyser le comportement d'une personne :shock:

Bah aujourd'hui, j'ai un rendez-vous en physique avec mon "conseiller bancaire" (que je n'ai jamais vu) parce que je trouve qu'il m'a manqué de respect virtuellement. Je veux voir comment il se présente. Alors que ça va potentiellement me vider de mon énergie, parce que je n'ai vraiment pas envie d'être confrontée à lui, mais c'est comme ça, je veux en avoir le coeur net.
Neverland - TCS 16/02/2024
Suspicion SAMA - SED
Piste TSA écartée

L’intelligence qui ne sait que séparer brise le complexe du monde […] Il faut distinguer, séparer, mais il faut aussi tout autant relier et rassembler. Edgar Morin

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