hazufel a écrit :Que conclut ton bilan ?
La version d'origine ne posait aucune conclusion consistante ; ensuite, après avoir posé des questions par courrier, j'ai reçu une seconde version de mon bilan : il conclut principalement à un
trouble de la communication non spécifié, avec des éléments qui selon DSM-5 ne sont pas en faveur d'un TSA.
NB : les troubles de la communication apparaissent dans la nomenclature dans un chapitre parallèle à celui du TSA,
et ça devrait correspondre à un "diagnostic porté par un clinicien ne voulant spécifier en quoi le trouble ne remplit pas tous les critères d’un des (…) diagnostics…" - cf.
ce doc de présentation du manuel.
hazufel a écrit :Pouvez-vous me dire que je ne suis pas autiste ?
Rep : non, mais je ne souhaite pas vous coller d'étiquette
"Étiquette", c'est bien ça
je retrouve là l'idée force de la restitution, et avec la même interrogation ; cela m'avait traversé sous forme d'alternative :
- y-a-t-il ici assez d'éléments pour dire que je n'ai aucun TSA,
- ou bien n'y a-t-il pas suffisamment d'éléments pour affirmer que je suis autiste ?
Merci pour la référence : "les cliniciens francophones y voient souvent un acte 'stigmatisant'" - c'est en effet ce que j'ai vécu lors de la séance de restitution :
"vous savez, c'est une pathologie lourde…".
Et (de mémoire) : "il y a des zones grises où l'on est dans la marge du TSA".
Avec l'impression d'une gêne sous-jacente, impression que le médecin avait hâte de liquider l'affaire, que c'était entendu, merci Monsieur et au-revoir (séance qui fut aussi la seule à commencer avec un retard non négligeable).
À ma décharge - et ne puis toujours analyser l'étrange inspiration qui m'avait alors saisi - j'avais carrément inauguré la deuxième séance par une parole sur la possibilité d'un doute ou d'une incertitude quant à la fiabilité diagnostique, suivie de :
"il vaudrait mieux que ce soit dans le sens d'un faux négatif. Si c'était dans le sens d'un faux positif, je ne m'en remettrais pas."
On fait propos plus rassurants
Mais peut-il y avoir matière à déstabiliser un professionnel qui se présente en expert du diagnostic ?
=> une belle perche en tout cas pour qui tiendrait les "étiquettes" à distance…
Note : mon point de vue personnel est que ce médecin, qui n'est pas dénué de qualités, serait plutôt apte à évaluer des situations qui coïncident avec l'étalonnage des tests, mais ne serait pas à l'aise avec la diversité et les singuliers du spectre autistique (dont les questions de genre - j'ai commencé avec lui en ayant une large barbe, que j'ai perdue en cours de diag. au profit d'un délicat foulard de soie aux teintes bleutées-mauves, et en étant coiffé à la Villani)
- en outre, n'est-il pas plus sûr de distinguer examens pré-diagnostics et entretiens diagnostics, avec des cliniciens spécialisés en chaque étape, et qui ont parfois la possibilité d'échanger entre eux ?
Lors du rendez-vous de restitution, j'avais finalement cru comprendre que le médecin avait trouvé limité le temps de nos séances - mais sans bien saisir à quoi exactement ça faisait allusion.
Ce diagnostic s'était composé de trois entretiens de moins d'une heure, y compris la prise de contact initiale. C'est un peu plus rapide que ce qu'un psychologue seul demande, lui qui ne procède qu'au pré-diagnostic (les tests techniques, d'après ce que j'ai compris), étape qui peut être accompagnée de plusieurs consultations chez un psychiatre pour le diagnostic même.
Temps limité ?
Face à l'alternative qui m'avait traversé
'assez d'éléments contre un TSA'
versus
'pas assez d'éléments pour',
il ne m'a pas été difficile d'opter pour le second terme ; un diagnostic positif pouvait ne pas rester inenvisageable.
Pour sa part, le médecin en fin de restitution avait refusé de m'écrire une lettre de demande à un centre diagnostique, ayant semblé définitivement opter pour le premier terme (à moins que choqué d'un manque de savoir vivre manifesté par ma demande, pourtant protégée de conditionnels ?)
J'ai vu un autre médecin qui m'a écrit la lettre pour le centre expert du Chesnay - qui m'a ainsi répondu que l'ADOS "ne montre pas des scores en faveur d'un diagnostic de TSA" et que par conséquent il ne sera "pas en mesure de faire d'autres investigations."
hazufel a écrit :Après 2 mois de rumination et d'incompréhension qui m’ont empêchée de dormir
hazufel, puis-je te mp pour une adresse ?
Je peux supposer que l'avis second a eu un effet positif, et que l'ADOS est un mauvais prétexte à des "étiquettes" qui n'existent pas ?