[Index Psy] Vos avis sur la psychanalyse ?

[Jean]

Publié par Sophie Robert :

Extrait d'une conférence de Jean-Robert Rabanel - De quoi parlons-nous quand nous disons "autisme" ? à l'Institut du Travail Social de la Région Auvergne, le 11 avril 2013.
Jean-Robert Rabanel est psychiatre psychanalyste au CTR de Nonette, établissement accueillant des autistes et psychotiques. Nonette appartient au RI3, réseau lacanien qui réunit 3 institutions membres : l'Antenne 110 de Bruxelles, le Courtil de Leers-Nord, le Centre Thérapeutique et de Recherche de Nonette et 5 institutions membres associés : le Prétexte en Belgique ; Podensac, l'Ile verte, la Demi-lune, à Bordeaux ; l'hôpital de jour d'Aubervilliers. Ces institutions ont pour stricte orientation thérapeutique la psychanalyse lacanienne telle que enseignée à l'Ecole de la Cause Freudienne dirigée par Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan.

[Rose]

Je ne peux pas regarder jusqu'au bout. Ce type dit tant de conneries à la minute que c'en est affligeant.
Ce type est un connard arrogant!

[Jean]

Le CTR de Nonette vient d'obtenir de l'ARS une extension de quelques dizaines de places.

[Amarilli]

et il va prêcher auprès de futurs travailleurs sociaux... je ne comprends pas que les responsables de formation fassent ce choix !

[nicolew]

heug, euq, houg, hic hic = my taylor is rich?
plus l'escroquerie est énorme, mieux l'escroc réussit son coup!

[Benoit]

la logique de la maladie c'est d'éviter l'autre. Quand on évite l'autre ça va très bien...

Moi ma logique c'est de distribuer des pains quand les gens racontent des conneries. Il est preneur?

e: c'est quand même très dommage qu'il ait un jugement de valeur et une grosse ignorance, parce que d'une certain façon, il fait la promotion de l'acceptation de l'autre à des soignants, et à mon avis c'est loin d'être inutile.

[Inovo]

Je suis plutôt d'accord, j'aime qu'on me foute la paix, j'aime qu'on n'essaie rien de faire avec moi, j'aime qu'on cesse d'essayer d'intervenir avec moi.
Dans ce sens ce que dit ce type me convient assez. Mais dans mon cas personnel uniquement (je ne suis pas un enfant atteint d'autisme de type Kanner).
"Aller dans [mon] sens", hé bien c'est exactement ce que j'attends des autres dans ma situation. J'aime cette idée de fainéantise appliquée, en l’occurrence. Qu'on aille "dans le sens du poil", oui aussi. J'ai toujours détesté quand on me disait ce que je devais faire, ce que je devais essayer, ce que je devais tester pour m'améliorer, les encouragements à se bouger, à "aller au devant des autres", "oui tu y arriveras", etc. J'ai toujours compris que c'était vain.
Pour qu'on me "fasse ma place", oui (j'écris à mesure que je regarde la vidéo).
Ce qu'il dit à propos de la langue de l'autre, du dialecte particulier, ne me choque pas non plus.
Je ne suis pas pour la psychanalyse, mais ce que raconte ce type, dans cette vidéo précisément, ne me scandalise pas. Je trouve qu'il s'explique d'une façon pragmatique et avec un certain respect.

[Mars]

Dans ce cas-là, les institutions ne servent à rien et contribuent à creuser le trou énorme de la sécu. En réalité, une infime partie d'entre elles fait un travail efficace.
Au-delà d'un discours prétendument respectueux, il s'agit de non assistance à personnes en danger.
Les personnes autistes qui s'expriment ici ne sont, bien entendu, pas "visées" par ce monsieur.
Par contre les autistes lourdement atteints ou bien les aspies qui ont perdu pied et se retrouvent dans ces institutions, n'ont besoin que d'une chose : qu'on leur donne les moyens de se faire comprendre, par des méthodes adaptées qui nécessitent un investissement important de la part des éducateurs.

Inovo, comme moi, tu aimes bien qu'on te fiche la paix . Mais tu es autonome dans la vie quotidienne. Ce n'est pas le cas des personnes qui sont en institution.
Par contre, si dans ton travail, tu rencontres des difficultés, il me semble que l'aide d'un professionnel qui te comprend quand tu exprimes ton mal-être, serait appréciée, non ?
Bref, je ne sais pas si ton post était à prendre au enième degré et si ça se trouve, j'enfonce une porte ouverte...
Mais, fréquentant des autistes très atteints dont les parents se ruinent la santé parce qu'il existe trop peu d'institutions respectueuses des personne autistes et désireuses de les faire évoluer, je ne peux pas me taire.

[meï]

ca met juste en colère.

[Inovo]

Par contre les autistes lourdement atteints ou bien les aspies qui ont perdu pied et se retrouvent dans ces institutions, n'ont besoin que d'une chose : qu'on leur donne les moyens de se faire comprendre, par des méthodes adaptées qui nécessitent un investissement important de la part des éducateurs.

J'ai tout de même lourdement appuyé sur le fait que je n'évaluais ce que dit ce monsieur que par rapport à ma propre personne : adulte Asperger intégré, marié et professionnellement actif, etc. Je le répète, s'agissant d'un autiste lourd, ma position serait tout autre, mais je n'ai réagi que par rapport à moi-même. Il m'était difficile d'être plus clair.

Personnellement, je suis pour une intégration totale de tous les autistes : école pour tout le monde et immersion accomplie.

[Inovo]

Je complète : intégration totale en école pour tous les autistes, mais en ayant pris soin auparavant d'y rétablir une discipline et un respect qui n'y existent plus.

Des milliers d'enfants "normaux" ou simplement un peu fragiles se font chaque jour harceler, voler, agresser, racketter, battre, humilier, lors de jeux barbares décidés collectivement par certains groupes ou lancés d'une façon improvisée un peu animale.

Les autistes seront à leur place dans les écoles quand cette barbarie aura disparu.

Quant aux thérapies cognitivo-comportementales, je suis évidemment favorable.

[Benoit]

Je pense qu'on ne parle pas du même volet du problème.

Par contre les autistes lourdement atteints ou bien les aspies qui ont perdu pied et se retrouvent dans ces institutions, n'ont besoin que d'une chose : qu'on leur donne les moyens de se faire comprendre, par des méthodes adaptées qui nécessitent un investissement important de la part des éducateurs.

On a eu dans un livre cette année un exemple de ce que pouvait donner le traitement d'un Aspi même pas lourdement atteint ni n'ayant perdu pied dans une telle institution (même si ça datait de quelques années). Pour rejoindre ce qu'exprime Inovo c'est la société dans son ensemble qui exclue, envoie ceux et celles dont elle ne veut pas là où elle ne les verra plus.
A mon avis, la question de sortir les autistes asperger (dans un premier temps...) de ces trucs ne doit pas être traité au niveau des personnels de ces institutions, mais bien au dessus. C'est très rare de voir des gens s'exprimer pour dire qu'ils ne servent à rien ou pire font du mal aux gens qu'ils ont en charge.
Quant à la question de faire évoluer la société, les précédents ne donnent pas forcément envie d'être optimiste.

Ça n'empêche qu'en attendant, il y a des gens en institution qui n'y ont rien à faire, des personnels pas du tout formés qui avec la meilleure volonté du monde croient que les autistes (et les autres...) fonctionnent comme eux et doivent être forcés physiquement à le faire (ou se voir administrer des substances débilitantes).
Pour ces gens là, une intervention qui mette en avant le respect à l'individu, sa différence, me semble nécessaire et positive. Ce serait évidemment mieux si elle n'était pas remplie de jugements de valeurs et de préjugés de supériorité.
De plus, étant donné qu'il est "dans l'air du temps" de recycler ces personnels vers les "nouvelles" méthodes plutôt que de les forcer à changer de métier, ça pourrait contribuer à ce nécessaire recyclage intellectuel.

[Mars]

J'ai tout de même lourdement appuyé sur le fait que je n'évaluais ce que dit ce monsieur que par rapport à ma propre personne : adulte Asperger intégré, marié et professionnellement actif, etc. Je le répète, s'agissant d'un autiste lourd, ma position serait tout autre, mais je n'ai réagi que par rapport à moi-même. Il m'était difficile d'être plus clair.

Désolée Inovo, j'ai été très impulsive sur ce mail

[nicolew]

C'est caractéristique des fausses sciences : mettre un petit peu de vrai pour faire passer la conclusion.
Si le besoin d'avoir un endroit où l'on peut s'isoler est indéniable, cela ne veut pas dire qu'il faut isoler la personne en permanence, la priver de stimulations, de compagnie et d'occupations. C'est là que ça devient criminel.
Une personne qui ne parle pas peut s'exprimer par onomatopées et par gestes. Tous ceux qui vivent avec elle sont habitués et la comprennent. Ici, ce n'est pas un talent spécial qu'a le psychiatre, c'est une porte ouverte qu'il enfonce. Je pense aussi qu'avec cette personne, il faut exprimer clairement en français ce que l'on a compris de ce qu'elle voulait dire.

[Idée]

Aujourd'hui, en lisant un article, je suis tombée sur une page intéressante sur le site d'un ordre professionnel reconnu (Ordre des psychologue du Québec). Cela m'a fait penser à certaines discussions qui ont eu cours ici.

Parmi les indices qui permettent de tirer l'alarme concernant une fausse psychothérapie :

"Les « fausses » psychothérapies sont parfois difficiles à reconnaître. Cependant, méfiez-vous si la personne que vous consultez : [...] parle, entre autres, de chakras, d’astrologie, d’ésotérisme, de chamanisme, de rééquilibrement énergétique comme moyens magiques pour traiter un trouble psychologique"

L'autisme n'est pas un trouble psychologique, mais je trouve tout de même le conseil avisé.

Un autre extrait :
"Croyances versus connaissances : attention!
L’expérience a démontré que plusieurs personnes qui s’improvisent psychothérapeutes s’appuient davantage sur des croyances que sur des connaissances éprouvées. Elles tentent d’imposer ces croyances aux personnes qui les consultent, ce qui peut être troublant et engendrer [différents] problèmes [...]"

La description des risques ici : http://www.votretete.ca/#risques