Orientation, formation professionnelle et recrutement

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Jean
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Orientation, formation professionnelle et recrutement

#1 Message par Jean » mercredi 6 mars 2013 à 19:39

Dans le prolongement du sujet "Conseils et ressources pour l'emploi", je lance celui-ci dans le but de parler spécialement des difficultés à avoir une aide concrète en matière d'orientation et de formation, pour aller jusqu'à l'étape du recrutement.

Il y a trois obstacles courants :
  • - des organismes de formation ou d’orientation professionnelle qui refusent d'accueillir des autistes pour des motifs divers (pas d'handicapés mentaux, pas de malades psychiques, "on n'est pas adapté");
    - des organismes qui acceptent les inscriptions, mais connaissent très mal (ou pas du tout) les TED et sont incapables d'assurer correctement leur fonction.
    - des financeurs (comme l'AGEFIPH) qui estiment que les autistes sont trop loin de l'emploi pour financer leur formation.
Au-delà de l'aspect scandaleux du rejet, on se doute bien que c'est par ignorance qu'il a lieu. Cela touche cependant à l'incompétence pour des organismes spécialisés "dans le handicap".

Si l'Education Nationale progresse dans la prise en charge des TED, l’administration absente bien souvent de structures comme les CTRA (comité technique régional autisme) est l’administration du travail et de l'emploi, Pôle Emploi et Cap emploi, sans compter le conseil régional pourtant en charge de la formation professionnelle. Pilotés par les ARS, c'est les représentants des structures sanitaires (hôpitaux) qui y sont puissants, suivis du secteur médico-social.

Pour l'instant, il y a peu de mesures concrètes dans ce qu'on peut savoir du 3ème plan autisme. Voir la réaction d'Autisme France à la "maquette":
La place des adultes est peu évoquée : il faut des SAMSAH ou SAVS dédiés pour permettre le job coaching, valoriser les compétences des adultes (dans d’autres pays, des entreprises font le choix de le faire), former les Pôle Emploi et les DRH des entreprises. A cet égard, l’absence totale de référence aux personnes Asperger est très regrettable.
Meï avait raconté son stage où elle avait été envoyée par Pôle Emploi. Racontez aussi ...
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#2 Message par meï » mercredi 6 mars 2013 à 20:25

oui c'est vrai. (j'ai été envoyée pas cap emploi!..)
et j'ai du apporté un livret de la compagnie des TED /et asperger aide je crois, sur asperger, (très bien fait) pour expliciter mes besoins et demandes ...
les formatrice (une au moins ,l'autre je ne sais pas.) a lu et été interessée d'apprendre!
du coup les 2 m'ont un peu laissé faire le stage "a ma façon" avec des aménagements en quelque sorte.(moins de groupe, etc.)
mais ont aussi avouer, qu'elles n'y connaissaient rien.....et idem au cap emploi, qui nous dit bien ne pas connaitre. :roll:

c'est sur que de ce coté, il y a énormement à faire!
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#3 Message par Etienne » mercredi 6 mars 2013 à 21:53

Je peux aussi vous raconter ma recherche laborieuse d'emploi.

Avant juin 2011,je suis allé démarché cap emploi.Premier bémol en faisant mon dossier,même en spécifiant que l'autisme ne rentrait dans aucune case administrative je suis allé dans les handicaps menteaux.^^

Donc d'un côté je démarchais plusieurs entreprises limousines.De l'autre cap emploi démarchait des partenaires.Résultat:une salve de refus,un parrainage e avec la cgpme qui s'est mal terminné puisque mon parrain m'a complètement négligé et sa femme m'a pas du tout apprécié mon comportement(j'étais juste actif et je respectais ma part de contrats,pas eux..)

Après sur paris ca été différent:je suis passé par apejeh après un passage chez cap g.Des gens on va dire gentils au demeurant qui bien sûr n'hésitent pas ,à vous faire comprendre que ca sert à rien d'insister y'a d'autres candidats donc on arrête.Et bien sûr aucune sensibilisation à 'lautisme.Et la meilleure pour ne pas avoir été recruté chez cap g:la circulaire claude guéant...

Et le meilleur pour la fin:l'adapt.Une association financée par l'état,médiatiquement très puissante,disposant du soutien de grands groupes.

:arrow:
J'ai écrit ce texte pour que les lecteurs sachent toute la pression ressentie quand on va dans un salon avec beaucoup de groupes du CAC40. Surtout quand vous n'avez pas déclaré votre situation réelle de handicap. J'y ai raconté le rôle que j'ai du jouer, a insi que les sensations ressenties.

Ce jour là, les sentiments ont été variable: au début enthousiaste de plaire aux recruteurs présents et puis ensuite la fatigue vient car il faut s'adapter à de multiples visages, et à des attitudes différentes.

Mon ressenti après coup est le suivant:

Depuis la loi de 2005 dite "handicap" obligeant tout établissement public ou privée de plus de vingts salariés à embaucher 6% de travailleurs handicapés à aujourd'hui, du chemin a été fait. Certes, c'est à la mode d'invoquer pour les entreprises, l'éthique, la responsabilité sociale, au sein d'une charte engageant l'entreprise. Mais voilà la morale et les affaires sont deux mondes différents. Qu'il y ai une volonté d'afficher aux yeux du public une image bienfaitrice est une chose, les résultats concrets en sont une autre.

Petit à petit, les choses se sont dessinées: de nombreuses associations ont vu le jour pour faire l'interface entre les candidats handicapés et les entreprises.

Chose remarquable, ces associations ne publient presque jamais une statistique essentielle: le nombre de personnes embauchés de manière efficace lors de ces évènements.

C'est ainsi que c'est devenu une mode de vouloir montrer, au public, un merveilleux discours de tolérance ou l'entreprise à des actions positives. Positives avez vous dit?

Nous autres aspergers,nous ne sommes pas du tout de cet avis...

Tout le discours de ces entreprises est basé sur la classification administrative du handicap. Et ce n'est pas tout. Ceux qui rédigent les annonces pensent que les handi workers sont capables d'avoir des diplômes comme les autres ainsi que des expériences comme les autres, leur handicap n'étant qu'une simple mention. Mais les choses ne sont pas comme cela.

Dans la population étudiante, moins de 1% sont handicapés. Et ce sont pas les différents salons organisés qui vont y changer quoi que ce soit. Comme je l'ai dit plus haut, la démarche est déjà biaisé. Ceux qui recrutent n'entendent pas adapter leur exigences en fonction du candidat mais demander à tous la même chose avec des exigences très poussés. On renforce donc les préjugés et surtout en se focalisant sur une vision administrative, on exclut d'office tout ceux et celles qui n'ont pas de cases...

Voici mon témoignage de cette dure journée : http://www.martinwinckler.com/article.p ... ticle=1095
La semaine pour l'emloi des personnes handicapés a été un gouffre financier pour mes parents et une perte de temps pour moi:j'ai joué au chat à la souris,je m'y suis suradapté,j'étais fatigué à la sortie...

Bien sûr je pensais pas que c'était volontaire.Et puis en 2012,tout en étant stagiaire dans un aist au service compta,j'ai pu encore suivre quelques entretiens avec arpejeh et bien sûr j'ai fait un handi café à pantin avec l'adapt.Bah pensez vous,y'avais un autre aspie qu'a parlé de troubles envahissant du developpement,celui qui gérait la sessiond e préparation,il a évacué le sujet,il a pas voulu nous dire comment en parler c'est "demerde toi".

Mais le plus horrible c'est que la semaine de l'emploi 2012,s'est tenu en pleine année 22012 :autisme grande cause nationale.Y'avais très souvent des reportages avant le film :ils ne pouvaient pas ne pas savoir.

Une dernière bouchée:
Je rectifie le tir à cause de problèmes logiciels

Cher monsieur, c'est très aimable à vous et à l'ADAPT d'avoir sélectionné mon message.

Celui ci a été envoyé avant la semaine de l'emploi des personnes handicapées et montrait mon enthousiasme car je croyais que l'ADAPT connaît l'autisme et donc les contraintes techniques d'adaptation de poste qui en découlent.

Sans aller dans des débats passionnels et insipides, je voudrais savoir si les équipes de l'ADAPT ont reçu une quelconque information au sujet du trouble envahissant du développement aussi appelé "autisme léger" ou "asperger" durant la période de préparation de votre événement? Car je n'en ai pas eu l'impression au final.

En effet, il me paraît important de sensibiliser les employeurs et, surtout, de leur ôter de la tête que d'avoir un syndrome d'asperger serait synonyme de déficience mentale ou encore de fainéantise voire de problème psychologique.

Pour bien leur faire comprendre qu'il s'agit d'hyper-sensibilité sensorielle consécutive à une forme ciblée de malvoyance et de malentendance d'origine neurologique. (une interview d'une chercheuse en neurologie qui résume très bien la chose : http://www.larecherche.fr/savoirs/dossi ... 1996-88095)
L'action de l'ADAPT a donc été un échec total pour moi : pire une humiliation permanente vu les préjugés rétrogrades et handiphobes qui m'ont été assénés à cette occasion.

Alors même que la large discrimination et les préjugés handiphobes sur l'autisme font encore que les étudiants et diplômés autistes de l'enseignement supérieur sont rares et bien plus pugnaces et motivées que la moyenne même des autres handicapés. Ce ne sont pas des préjugés d'un autre âge qui auraient dû prévaloir à cette semaine de l'emploi mais l'exploit que j'ai accompli sans aide, sans compensation de mon handicap, malgré le harcèlement moral permanent dû à ces préjugés ignobles.

Depuis, j'ai trouvé moi même, donc sans l'aide de l'ADAPT, le contrat d'alternance que je recherchais pour la poursuite de mes études.

Cependant, afin de permettre à l'ADAPT d'améliorer le "traitement" du cas des autres autistes qui pourraient tomber sur eux, je vous communique les mesures simples qui ont permis mon intégration sur mon nouveau lieu de travail:

1° La sensibilisation de mon médecin du travail à ce qu'est le syndrome d'asperger. On peut trouver des ouvrages très complets notamment celui édité par Bernadette ROGER sur l'état des connaissances américaines, anglaises et canadiennes.

2° Le pragmatisme auprès de mon futur employeur. C'est à dire insister sur le savoir faire notamment mes capacités plus développées que la moyenne en analyse financière et sur la recherche du détail (donc démarche qualité...). Et le rassurer sur la question des relations avec les autres.

3° Aller voir directement le poste du travail et les collègues de travail et poser des questions sur les usages du personnel : comment se communiquent les informations, comment l'opérationnel gère ses équipes. Comment se passent les pauses.

Ainsi on peut alors appliquer de manière concrète le respect et l'intégration de mon handicap et non des préjugés humiliants et contre productifs car empêchant tout les aménagements de poste concrets.

Une autre piste de travail que je suggère à l'ADAPT pour faire cesser les préjugés et l'absence d'intégration professionnelle adaptée qui en découle, est de cesser de classer l'autisme en handicap mental, cognitif voire psychiatrique, pour le placer dans la catégorie "handicap sensoriel"... Ce qu'il est !

Toute autre classification relevant de fait de l'handiphobie (un a priori de tels déficits sans même d'évaluation) sauf si existence d'un poly-handicap (à évaluer avant toute classification).

Je vous remercie encore de votre souhait de me citer, j'en suis sincèrement très flatté, mais vous comprendrez que cela ne me parait pas possible et que j'attendrais pour vous donner la moindre autorisation en ce sens d'avoir la preuve incontestable que vous avez préalablement réformées vos pratiques rétrogrades et handiphobes vis à vis des personnes autistes.
:bravo: :mryellow:

Fin de l'histoire:médeçin du travail de l'AISt + contact personnel à la banque de france= contrat pro pour 2012-2013.Donc les cap emploi,adapt,arpêjeh,y peuvent aller se faire voir.

Cette situation c'est clairement de nous envoyer comme de la chair à canon.

Tient je serais bien curieux de savoir ce que les syndicats de patrons en pensent...

:mryellow:
Modifié en dernier par Etienne le jeudi 7 mars 2013 à 7:20, modifié 1 fois.
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#4 Message par Jean » mercredi 6 mars 2013 à 23:21

Lien complet à rétablir
(une interview d'une chercheuse en neurologie qui résume très bien la chose : http://www.larecherche.fr/actu...-10-2004-70194)
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#5 Message par Laura Ingalls » jeudi 7 mars 2013 à 13:29

il ne marche pas le lien! "La page demandée n'a pas pu être trouvée."
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec

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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#6 Message par Jean » jeudi 7 mars 2013 à 20:01

C'est normal, il n'est pas complet.
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#7 Message par Laura Ingalls » jeudi 7 mars 2013 à 20:41

et comment on fait pour lire l'interview?
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec

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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#8 Message par Etienne » jeudi 7 mars 2013 à 20:44

J'ai modifié le lien,tu peux retrouver l'interwiew en tapant le nom de la chercheuse Monica zilbovicius

En fait l'article dit en gros que l'autisme est dû à des neuronnes "morts"(les neuronnes qui commandent la sociabilisation".

Bon sinon si on parlait du sujet initial?

Un pauvre petit bug va quand même pas empe^cher les autres de réagir sur le sujet initial si?

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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#9 Message par Etienne » samedi 9 mars 2013 à 8:33

A la demande de jean,je vais vous raconter le plus précisement mon année de recherche en alternance:

-quels démarches précise entreprises?

-Comment ensuite je l'ai ressenti?

-Quels actions ont été faite ensuite?

Mars 2011-Juin 2011

Nous sommes en pleine période poste examen:la dernière ligne droite pour mes dernières uv.Tout en ayant la tête dans le management,contrôle de gestion,relations professionnelles,droit social,j'anticipe la recherche.Je vais donc à cap emploi pour remplir mon dossier .J'ai même une matinée spéciale ou je suis avec d'autres th pour nous expliquer comment rechercher un emploi.Bon je sais déjà rédiger un cv et une lettre,et à vraie dire dans ma branche ce n'est pas un manque de ressources:je trouve sur cadre emploi,le figaro des blogs ou justement on m'e'xplique le parcours d'un jeune diplomé de la fillière d'expert comptable ainsi que des modèles de cv .Ce qui me gêne à cette étape:bah qu'on me mette dans une case administrative ou je n'ai rien à faire"handicap mental",malgré des précisions donnés sur l'autisme.

Le mois de juin est là je passe mes derniers examens.Trois jours après,en plein feuilleton médiatique,je commence ma recherche.Je vais d'abord démarcher l'administration fiscale pour leur proposer ma candidature:manque de peau,ils prennent que des stagiaires et la drh me dit "j'ai pas l'habitude d'accepter leur candidatures,je els refuse systématiquement,mais essayez quand même...".Cette réponse m'est donné bien sûr plus tard:entre temps mon dossier est renvoyé de services en services .

Je re recontre mon conseiller cap emploi.Je lui précise que je cherche un contrat de professionnalisation en entreprise ou en cabinet comptable à temps partiel(par nécessité,même que ca été évoqué entre mes parents,mon responsable de formation et docteur macé) pour préparer un DSCG.Je pensais qu'il serait possible de faire valoir à des grandes entreprises ayant une politique rh favorable ma candidature et de m'affecter au sein de leur service.J'étais loin d'imaginer recevoir des réponses défavorables automatiques"malgré tout l'intérêt de votre candidature,nous ne pouvons pas lui donner une suite favorable.Nous vous souhaitons bon courage dans vos recherches".Ni même d'imaginer une faiblesse de coopération par l'ordre des experts comptables:on met mon cv en ligne sur le site(ironie du sort pour vérifier,j'ai jamais vu mon annonce) mais c'est selon le bon vouloir des cabinets.

Je suis bien sur revenu vers mes anciens maîtres de stages:le 1er a pris un jeune en contrat d'apprentissage,il avait 22 ans,il suivait comme moi sa formation à limoges mais pour un DCG.

J'ai aussi essayé à KPMG:là aussi il a pris un contrat de professionnalisation :un ancien de ma promotion,stagiaire dans la même entreprise,pas TH..

J'ai ratissé également dans le département ou vivait mes parents:j'ai été voir l'anpe mais là pareil des refus,même pour un pauvre cdd en intérim.

Même dans le département de mes grands parents:non.

Arriva ce qu'il devra arriver:un ras le bol,une bonne crise de nerf avec une remis en question de tout ce qui a été fait" vous n'auriez jamais du me faire diagnostiqué,c'est à cause de ça que personne veut de moi au boulot;Et les autres trouvent,moi j'ai rien,je suis là comme un pauvre con.mais qu'es ce que j'ai demandé pour avoir ça? Rien! J'ai rien demandé d'autre que de travailler,je demande quand même pas des prétentions extravaguantes!"

Je cherche un coupable,je comprends pas pourquoi c'est comme ça.Et après bah je vais chez mes grands parents.Entre temps,on m'a parlé d'un parrainage avec la cgpme,d'autres candidatures sont en attente.Jour par jour je suis dans l'attente frénétique d'un entetien.Je me dit que je vais m'en sortir en même temps l'incertitude plane,ca me ronge....

Je cherche frénétiquement sur tout les sites ou on parle de handicap:je veux savoir,avoir une raison rationnelle de pourquoi je ne suis pas retenu et mes petits camarades si et en cabinet.C'est le plus rageant:j'ai eut des stages,pas de contrat.Fallait me le dire plus tôt que les cabinets comptables étaient si obtus!
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#10 Message par Rose » samedi 9 mars 2013 à 8:45

Si tu leur fais ressortir tous les avantages financiers: exonérations de charges sociales, aide financière de l'état, peut-être que certains seraient OK?
Ceci dit il faut savoir que quand une entreprise embauche une personne avec une rth importante, cela lui donne beaucoup d'avantages financiers, mais lui interdit ensuite de licencier la personne dans les mêmes conditions que le citoyen lambda, donc oui, il faut être réaliste, certains, la majorité, préfèrent ne pas embaucher.
Pourquoi écris-tu systématiquement que tu es autiste sur ton CV? Et de quelle case parles-tu?
"Ne le secouez pas, cet homme est plein de larmes." Charles Dickens.

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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#11 Message par Etienne » samedi 9 mars 2013 à 10:36

Rose:A l'époque ,je mettais jamais que j'étais autiste , j'ai davantage employé des tournures généralistes:" séquelles légères liée a la naissance prématurée "

J'avais systématiquement indique dans ma lettre les aides de l'ajhefip proposes a l'époque :1600 euros pendant six mois pour une embauche de jeune en alternance de 18 a 20 ans en alternance + les crédits d'impôts de pôle emploi.

Même en le mettant en avant ,je n'ai jamais été convoque dans ma région pour un entretien sauf pour deux cabinets.La majeur partie de mes entretiens je les ai eu a Paris via l'ajhefip ,l'adapt,en ne parlant jamais d'autisme.

La suite a venir: cet après midi.
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#12 Message par meï » samedi 9 mars 2013 à 12:08

j'espère que ça s'arrangera Etienne..pour la recherche d'emploi et le travail.

moi aussi je mets aujourd'hui un indice sur l'autisme asperger ds mon CV. en tout cas je l'avais fais la fois dernière quand j'ai été recrutée pour le dernier DD, et le recruteur l'a vu ca il me l'a dit.(bon..;apres, il s'en est vraiment fichu, donc, pas non plus une victoire...)

je ne sais pas si je serai capable de travailler de nouveau sans une véritable prise en compte de mon syndrome.non je crois.donc autant le mettre noir sur blanc (ou de la couleur qu'on desire... :mryellow: )sur el CV; avec petite touche d'humour ou autre...un indice.si le recruteur est intelligent...ou curieux..il devine.
e après, le plus dur c'est d'expliquer lors de l'entretien, qu'on ne sera ps un poids, ni une gene, mais un atout. :wink:

bref..c'est très personnel la façon de dire ou non son handicap..mais quand on a été maintes fois mal compris on en a marre. :roll:
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#13 Message par Etienne » samedi 9 mars 2013 à 14:15

j'espère que ça s'arrangera Etienne..pour la recherche d'emploi et le travail.

moi aussi je mets aujourd'hui un indice sur l'autisme asperger ds mon CV. en tout cas je l'avais fais la fois dernière quand j'ai été recrutée pour le dernier DD, et le recruteur l'a vu ca il me l'a dit.(bon..;apres, il s'en est vraiment fichu, donc, pas non plus une victoire...)

je ne sais pas si je serai capable de travailler de nouveau sans une véritable prise en compte de mon syndrome.non je crois.donc autant le mettre noir sur blanc (ou de la couleur qu'on desire... :mryellow: )sur el CV; avec petite touche d'humour ou autre...un indice.si le recruteur est intelligent...ou curieux..il devine.
Si on l'ouvre davantage et que autisme france,satedi,asperansa,deescaa et cie agissent de concert pour faire changer de position le monde de la recherche d'emploi et le travail ca ira.En tant qu'associatio,asperansa est dans son bon droit d'agir.Je doit demain soir,remettre à jean un fichier de noms que j'ai receuillis pour qu'il puisse commencer la machine à lobbyng...

Deescaa à défaut d'être écouté par les décideurs,peut servir d'électro choc...

Pour la manière dont en parle,tant que rien de claire se dégage,il vaut mieux trouver une feinte habile...
e après, le plus dur c'est d'expliquer lors de l'entretien, qu'on ne sera ps un poids, ni une gene, mais un atout. :wink:


Dans l'entretien effectivement insister qu'on sera vecteur d'efficacité économique et d'effiscience:c'est tout à fait dans l'air du temps.
bref..c'est très personnel la façon de dire ou non son handicap..mais quand on a été maintes fois mal compris on en a marre. :roll:
Quand on a conscience que ceux qui nous comprennent mal ont aussi des reponsabilités importantes, on a encore plus la rage .Ils sont censés savoir et ne savent pas.

Période août 2011-octobre 2011

J'ai franchit le pas.Après mes vacances dans le lot et en bretagne,je me suis décidé à chercher sur paris.Psychologiquement j'étais prêt.Je suis allé voir le directeur d'un centre de formation préparant le dscg en apprentissage et en professionalisation,j'ai été contraint de lacher le mot syndrome d'asperger.Heureusement,il a compris,il a coopérer un peu en me mettant en relation avec cap g.La boite m'a ensuite renvoyé vers arpejeh.

La machine a entretien s'est bien emballé lors du mois de septembre pusique je suis allé à suresnes,à tulle,à toulouse,à la défense.A chaque fois j'ai pu me restaurer correctement.Et d'ailleurs à toulouse,j'ai reperé une bd qui m'a inspiré après pour la suite des évènements.

Dans le même temps,didier cros diffusait sur france 2 un documentaire "la gueule de l'emploi".Documentaire choc ou dix candidats s'affrontent pour un poste de commercial chez gan prévoyance payé au smic...Je cherchais de l'alternance mais bon je me suis pas fais d'illusions.

AU gré des incertitudes,avant que les refus arrivent,je lisais attentivement la presse économique sur le monde en étant détaché tout de même.Chaque jour on avait une salve de mauvaises nouvelles sur l'intérim,le chômage des jeunes.J'ai même vu un reportage "un monde si jeune avec stéphane hessel"..

Malheureusement la tempête arrive:ma formation débute,je n'ai rien.On me trouve trop qualifié pour le poste,trop diplomé ou même que mes qualifications ne sont pas adaptés au poste.

Et moi dans tout ça? frustré.J'avais lu des bouquins sur l'entretien pour me former,j'avais compris le système et trouvé de bonnes parades:insuffisant.Je cherche alors un coupable:pourquoi c'est comme ça...

Et je met la main sur le livre de louis chauvel "le destin des générations".Je l'ai lu,relu.Alors à ce qui semble,c'est la galère pour la jeunesse née après 1960 depuis maintenant trente ans,ca a commencé après le 1er choc pétrolier,aggravé sous la mandature de mr mitterand et 1er mandat chirac.Le pain blanc de 2000 à 2007 et en 2008:rien.

Maintenant que je sais pourquoi c'est comme ça et surtout qui est responsable,je m'indigne plus silencieusement.Je lis plus les médias officiel,je rentre d'ailleurs dans le monde d'un certain "Mr Mondialisation"....

:roll: Quand les mauvais rêves ,mauvais scénarios,se réalisent,on a plus envie de croire mais que ca s'arrête.

Mais un espoir revient...:un poste de comptable chez edf en région parisienne...

La suite probablement quand j'aurais le temps. :bravo:
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#14 Message par Etienne » mardi 12 mars 2013 à 6:46

octobre 2011-Février 2011

En ayant lu les travaux de louis chauvel je me dit une chose:Bon alors vu que les français ne raisonne qu'en place,il faut m'en trouver une ou je puisse m'y nicher.C'est là qu'on voit un poste d'edf.J'y postule quand même,malgré les désaccrods du papa.Il voulait que je continue,s'il vous plaît sans rien dire.Mais non on peut pas rien dire quand la confiance est perdu,c'est même pire.Toutes les fausses croyances qu'on nous a rabaché étudiants se retrouvent brûlés.Et après on est traité comme du bétail,de la variable d'ajustement,en nous sommant de rentrer dans le moule.Ca suffit!

Dans le même temps,ma soeur digère très mal son échec en bureau d'études.Une ancienne bachelière s,mention très bien,qui a enchainné math sup,physique puis est allé en école d'ingénieur à Toulouse,sans jamais se demander "qu'es ce que je veux faire".Pour finallement se rendre compte que sa fillière,c'est pas son truc.Cinqs ans pour ça...

Et j'en rajoute une couche puisque visiblement ma motivation est au plus bas.Je suis obcédé par l'emploi,je ne vois plus que ça.Le reste je m'en fiche.Je suis devenu accro à mes bouquins sur le recrutement,la moindre enws sur ma fillière ets vu,revu,même si c'est vieux,pour être sur que je fais pas de bêtise.J'ai envoyé ma candidature.Après ça je me dit "boarf,j'en sais rien comment ca ve se faire".j'hésite entre scénarios optimiste et pessimiste:je n'en sais rien!

Deux semaines passe quand je reçois un coup de téléphone.On me pose deux questions bêtes:qu'es qu'un compte de résultat,qu'es ce qu'un bilan?

Ca je réponds aisement.A force d'avoir fait 300 h de compta,150 h de finance,150 h de fisca,ect..Je connais ç par coeur,c'est même du petit lait.

Après il me faut préparer l'entretien à neuilly.J'y vais en fin octobre.En même temps je programme une venue à la semaine pour l'emploi des personnes handicapés.

Neuilly le QG des riches.C'est là ou notre président a commencé sa carrière politique.Toujours aussi riche.J'ai vu aussi des gens,j'aurais dit des types à l'ump.On aurait dit eric woerth ou mr coppé...

Je suis habillé comme il se doit.Chemisette +costume + parka.Je vais toujours prendre un cappucino avant.J'entre dans les bureaux.Je m'étais renseigné sur le cabinet et aussi l'entreprise.

Adepte du pragmatisme "pas d'autisme".Bon la consultante arrive.Gentille,j'ai apporté toutc e qu'il fallait.

Je réponds aux questions assez aisément.Et pour la question sur le handicap? Bah comme d'hab,mon speech sur la prématruité,en insistant sur mon parcours,mes expériences et qu'il faut juste un job coaching + de la bienveillance.

Et pour la question sur le management? JE dis que dans un premier temps je préfère faire mes preuves en technique,rien n'interdit ensuite selon les besoins et les résultats envers l'entreprise de l'envisager.

J'ai même demandé à la consultante pourquoi ma candidature était intéressante selon elle?

J'ai fais ensuite des tests de logique sur ordinateur et un test de personnalité sur ordinateur.

En sortant j'étais bien sûr lessivé,les yeux étaient bien fatigués.Bien sûr personne voyait rien du tout:la fatigue nerveuse c'est pour ma pomme,on dit rien,tant pis...

Je repensais à une phrase type du héros de deus ex human révolution " I won't stop to check ".

Et en novembre?

Bah ma foie,je suis venu la veille le 15 novembre 2011 au quartier latin.On m'a dit de y aller.Je vais alors aux halles carpenter.J'attends il y'a foule.On me donne un badge "engagé".Youpi ca commence...

J'espère juste que personne se rendra compte que je suis spécial et que le coup de bluff va marcher.Je suis tellement habitué à l'absence de formation des recruteurs que maintenant,je joue au poker.Bah oui,mon interlocuteur ne sait rien sur le SA,,pour avoir un emploi c'est permis de bluffer,puisqu'il sait rien...

Super...

Dans le stand je regarde un peu ce qu'il y'a.J'avais fais une pré sélection au préalable...

J'ai croisé de tout:des banquiers,des industriels,des assureurs et des administrations dont la banque de france.

Mais j'ai aussi recroisé d'ex contacts.Dont une qui m'a gentilment en s'agaçant incité à aller voir d'autres boîtes,et à me parler comme le dernier des defiscients.Je l'ai laisser faire,je suis partit.Dans ma tête,c'était terminén ce contact ne faisais plus partie de mon réseau.Je n'avais plus de raisons de postuler.

Une autre au départ n'a pas trop bien compris le truc et a commencé à hausser le ton.Quand je lui invoque naissance préméaturé",elle comprend.Elle non plus je ne la reconcterais pas.

Ma petite amie était présente ce jour là.Y'avais un peu de doux ce jour là.J'avais en prospectant plus de vingts personnes trouver deux pistes....

Une entreprise de prévoyance à Vincennes.Poste en CDI en compta analytique.Quatres candidats.Un entretien enchainné.Même en faisant bien,je ne suis pas retenu.Parce que le candidat interne connaissait mieux l'entreprise.J'étais le seul externe th.Bien pratique ça.Et pour un cdd,bah je pouvais toujours attendre,y'a rien eut.

Dans le même temps via handi 2 day,un entretien dans une banque,à levallois.test de comportement,un questionnaire et une dernière question " en d'autres termes qui êtes vous"?

Lors de l'entretien ca se passe bien mais en parlant du handicap ca bloque.Et on me dit que je suis pas obligé de répondre...

Bah tient comme pour le film dans la gueule de l'emploi ou on demande à la seule candidate si elle a des enfants et après "vous n'êtes pas obligés de répondre à cette question"..

Bref perdu du temps à me sur adapter sans avoir aucune aide.Et les parents qui commencent à rechigner car je trouve rien.Bah oui..

Dernier acte:contrat en alternance à lille.J'arrive la veille de noêl avec une réponse positif du daf.Et je revennais le soir même annoncer la bonne nouvelle.Toujours sceptique papa me dit de faire gaffe.

Effectivement...L'alternance ne se fera pas à cause d'un report de l'âge en retraite...

Donc je suis ans rien...

Maman arrive à me trouver un stage au service compta.Je suis peut êtyre un peu surdimensionné mais je peux souffler enfin...

Et me donner à fond après tant de mal.Pour un stage conventionnée de deux mois.

La suite plus tard
http://aspitoyendefrance.over-blog.com/

Mon blog personnel

je fais mon nid petit à petit...

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Jean
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Re: Orientation, formation professionnelle et recrutement

#15 Message par Jean » mardi 2 avril 2013 à 16:44

ImageJean-François Amadieu – « DRH, le livre noir »
pp.100-105

La triche lors des recrutements

Les candidats qui répondent à des tests de personnalité sont assez intelligents pour savoir quelles réponses satisferont les employeurs. Puisque les résultats des tests de personnalité vont avoir un effet sur leurs chances d'être embauchés, ils mentent; c'est bien compréhensible. Il suffit en effet de comparer les scores de personnalité de personnes qui répondent sans véritable enjeu et les scores de ceux qui cherchent à obtenir un emploi pour constater la manipulation des tests (11). Pour tous les types d'emplois, les candidats sont plus extravertis, beaucoup plus stables émotionnellement, nettement plus consciencieux et plus ouverts. Les réponses sont évidemment orientées selon les postes: on n'attend pas les mêmes qualités d'un vendeur que d'un comptable.

Et même si les candidats sont prévenus de l'importance de ne pas fausser les résultats, cela ne change pas grand-chose. On a fait le test pour des recrutements de conducteurs de bus. Alors que 57 % des candidats trichent au test de personnalité, si on attire leur attention sur le fait qu'il ne faut pas mentir, la triche diminue, mais peu (39%).

La manipulation est telle - 50 % des candidats ont amélioré leurs traits de personnalité pour décrocher le job recherché (12) - que le véritable classement des candidats aurait été bien différent si ces derniers avaient sincèrement répondu (13). Parmi les candidats finalement retenus, beaucoup n'ont pas la personnalité que l'on croit. Les plus grands et les meilleurs menteurs figurent en effet immanquablement parmi ceux qui ont les meilleurs scores de personnalité : ils donnent l'illusion d'être plus consciencieux ou plus extravertis. Plusieurs études montrent que lors d'un test de recrutement ou d'un test de personnalité, entre 90 et 100% des candidats ayant les meilleurs résultats sont des menteurs (14).

Une évidence ressort : les candidats les moins honnêtes sont favorisés dans les tests de personnalité. Donc, plus le recrutement est sélectif, plus les tricheurs ont de chances d'être recrutés. En période de chômage, si une entreprise ne retient que 5 % des candidats qui se présentent, alors elle a de fortes chances que ce soient les falsificateurs, les moins honnêtes des candidats, qui soient retenus.

Après tout, peu importe que les candidats recrutés n'aient pas les caractéristiques requises, s'ils sont performants, pourrait-on se dire. Mais il n'en est rien : les menteurs ne sont pas aussi performants que prévu. En revanche, ceux qui ont répondu sincèrement aux questions révèlent une personnalité qui peut être réellement source de performance dans le travail. Mais ceux-là, moins attractifs au vu des tests, ne sont pas recrutés.

Les vendeurs de tests expliquent que tous les participants ont tendance à enjoliver un peu leur présentation d'eux-mêmes, de sorte que finalement la comparaison entre les candidats reste valable. Or ce n'est pas le cas. Tous les candidats n'ont pas la même propension à mentir et la même habileté dans la manipulation de leurs réponses (15). Certaisn rougissent en mentant et ne savent pas le faire quand d'autres ont un aplomb extraordinaire. Supposer, comme le font les concepteurs de test et les recruteurs, que tout le monde donne le change, c'est écarter les plus sincères et pousser chacun au mensonge.

Lorsque le test concerne l'intégrité des personnes - souvent quand l'entreprise confiera de l'argent à ses salariés -, le mensonge des candidats devient un problème encore plus aigu. Car ces tests, censés écarter les personnes malhonnêtes, produisent l'effet inverse. Une étude réalisée auprès de prisonniers a montré qu'ils étaient tout à fait capables de fausser les résultats de tests destinés à mesurer la confiance que l'on pouvait leur accorder (16). Les escrocs, c'est bien connu, sont maîtres dans l'art de la dissimulation de leur véritable dessein.

La triche lors du recrutement porte également sur l'expérience professionnelle des candidats. Des universitaires(17) ont voulu mesurer a part de tromperie dans les réponses à des questionnaires de recrutement de type bio data (18), utilisés pour la sélection de plus de dix sept mille candidats à des emplois du gouvernement fédéral am »ricain. Ils ont eu l'idée de se livrer à une petite expérience en introduisant trois questions-pièges dans le questionnaire :
•• « L’année dernière, combien de fois avez-vous demandé des informations au gouvernement concernant un pays étranger au moyen du formulaire INTL-453 ? » (le formulaire n'existe pas) ;
•• « Avez-vous souvent utilisé la technique Wentzel pour résoudre un problème budgétaire?» (la technique a été inventée pour les besoins de l'expérience);
•• « Dans quelle mesure avez-vous utilisé l'approche dyadique de Johnson pour éviter les conflits au sein des équipes de travail?» (cette approche est fictive).

Les candidats ont été informés que leurs réponses seraient peut-être vérifiées et qu'en cas de fraude ils pourraient être ultérieurement licenciés. Malgré ces mises en garde et l'enjeu - il s'agit de décrocher un emploi -, 24% des candidats ont menti au moins une fois, 7% deux fois et 1 % aux trois questions.

Les candidats ont surtout triché pour la question 3, pensant ne pas pouvoir être démasqués. Ils ont moins menti sur la question 1, parce qu’elle est a priori facile à vérifier par le gouvernement, qui peut examiner les demandes officielles faites avec le prétendu formulaire INTL-453. Quant à la question 2, les mensonges sont moins fréquents, parce qu'il était demandé aux candidats pour cette question d'en dire un peu plus sur ce qu'ils avaient fait, ce qui était évidemment plus difficile s'agissant d'une pure invention. Les tricheurs sont donc manifestement nombreux, mais sont-ils par ailleurs de bons ou de mauvais candidats? Les chercheurs ont donc regardé quelles étaient les performances aux différentes épreuves des candidats. En effet, le gouvernement américain ne recrute pas seulement en faisant remplir un questionnaire bio data sur les expériences professionnelles. Un test mesurant les connaissances techniques (en sciences politiques, économie, histoire, géographie, etc.) et un test d'habileté verbale (un aspect important de l'intelligence) sont aussi passés par les candidats. Il est évidemment bien difficile de tricher pour ce dernier test, à la différence des récits de l'expérience professionnelle pour lesquels l'exagération, l'embellissement et le mensonge sont moins détectables. Que constate-t-on ?

Plus un candidat obtient un score élevé au test relatant les expériences professionnelles, plus il s'avère aussi avoir été un menteur pour les trois questions-pièges (qui ne sont pas comptabilisées dans le score au test bio data). Par contre, les menteurs sont beaucoup moins compétents techniquement et moins intelligents, comme l'attestent leurs mauvais résultats aux autres tests. En somme, les plus honnêtes des candidats n'en rajoutent pas sur leurs succès passés et sont également plus qualifiés pour le poste.

En faisant passer questionnaires ou entretiens dans lesquels on demande aux candidats de raconter et détailler ce qu'ils ont fait par le passé, est-on certain de recruter les meilleurs ? Tout porte à penser que cette façon de faire, pourtant si fréquente en France, aboutit à recruter des candidats plus malhonnêtes et de surcroît moins compétents. Car les menteurs se révèlent les plus attractifs lorsqu'ils racontent leur vie professionnelle. Ce problème ne peut être évité qu'en utilisant d'autres tests professionnels ou d'aptitudes.

Pour recruter, la méthode la plus utilisée en France est l'entretien. Or cette technique incite tout naturellement les candidats à se présenter sous leur meilleur jour, donc souvent à mentir. Les candidats omettent certains détails peu flatteurs et en inventent d'autres pour faire bonne impression. Jusqu'à 43 % des candidats utilisent des tactiques pour influencer les impressions du recruteur et 28 à 75 % des candidats reconnaissent mentir durant l'entretien (19).

Les mensonges sur les CV, dans les réponses aux tests et lors des entretiens sont de plus en plus courants. Cette dérive doit être enrayée et les entreprises s'y attachent, par exemple en vérifiant désormais mieux la réalité des diplômes. Mais peut-on reprocher à certains candidats, désarmés par l'ampleur des discriminations, découragés par le piston et conscients d'être face a une loterie, de chercher à enjoliver leur candidature? Il n'est pas étonnant que certains mentent allègrement, puisque, ne l'oublions pas, les questions posées aux candidats sont fréquemment illégales et visent délibérément à les écarter. Pourquoi une femme avouerait-elle songer à avoir des enfants et résider loin de son lieu de travail, chez son concubin? Pourquoi la photo jointe au dossier ainsi que la taille et le poids déclarés seraient-ils fidèles à la réalité pour décrocher un job de standardiste-accueil? Pourquoi un candidat avouerait-il qu'il est divorcé ou qu'il fume? Sommé de répondre à ces questions illégitimes, quiconque aurait la tentation de tordre la réalité.

Un des inconvénients croissants de l'a peu près dans le recrutement, c'est que les menteurs et les fraudeurs passent au travers des mailles du filet et sortent même gagnants des sélections, au détriment de ceux qui sont compétents, mais - malheureusement pour eux - plus honnêtes. Si le recrutement était plus objectif, par exemple avec des tests professionnels, cela arriverait peu. Mais les tris de CV et les entretiens permettent aux candidats malhonnêtes et menteurs d'exceller, montrant ainsi sinon leurs réelles compétences, du moins leur bagout, leur malice ou leur audace. Hélas, les dysfonctionnements des ressources humaines ne se limitent pas au recrutement.
Les déroulements de carrière n'échappent pas à ce sombre bilan . En particulier, la fixation de salaires paraît obéir à une logique bien éloignée des principes méritocratiques.

11 . Scott A. Birkeland et al., «A meta-analytic investigation of job applicant faking on personality measures». International Journal of Selection and Assessment, n" 14(4), 2006, p. 317-335.
12. Chet Robie, Douglas J. Brown et James C. Beaty, «Do people fake on personality inventories? A verbal protocol analysis», Journal of Business and Psychology, volume 21, n° 4, 2007, p. 489-509.
13. Richard L. Griffith, Tom Chmielowski et Yukiko Yoshita, «Do applicants fake ? An examination of the frequency of applicant faking behavior», Personnel Review, n° 36 (3), 2007, p. 341-355.
14. Joseph G. Rosse et al, « Assessing the impact of faking on job performance and counter-productive job behaviors », dans Paul Sackett, New Empirical Research on Social Desirability in Personality Measurement for the I4th Annual Meeting of the Society for Industrial and Organizational Psychology, Atlanta, 1998 ; John J. Donovan, Stephen A. Dwight et Gregory M. Hurtz, «An assessment of the prevalence, severity, and veriability of entry-level applicant faking using the randomized response», Human Performance, n" 16, 2003, p. 81-106.
15. Christopher Winkelspecht, Philip Lewis et Adrian Thomas, «Potential effects of faking on the NEO-PI-R : willingness and ability to fake changes who gets hired in simulated selection decisions », Journal of Business and Psychology, n° 21 (2), 2006, p. 243-259.
16. Steven G. LoBello et Benjamin N. Sims, «Fakability of a commercially produced pre-employment integrity test», Journal of Business and Psychology n° 8 (2), 1993, p. 265-273.
17. Julia Luvashina, Frederick P. Morgeson el Michael A. Campion, «They don't do it often, but they do it well : exploring the relationship beetween applicant mental abilities and faking», International Journal of Selection and Assesment, n° 17 (3) 2009, p. 271 -2X0.
18. Cette technique consiste à poser des questions précises sur les expériences, les compétences et diverses caractéristiques personnelles du candidat.
19. Julia Luvashina et Michael A. Campion, « Measuring faking in the employment interview : development and validation of an interview faking behavior scale », Journal of applied psychology, n° 92 (6). 2006. p. 1638-1656.
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