Du coup à ce niveau là effectivement c'est plus de la rééducation (à la faim, à l'acte de manger, aux horaires, à la sensation de satiété etc) que de la thérapie psy
C'est effectivement tout cela qui fait sens pour moi, c'est de cela dont j'ai vraiment besoin. Ce sont des comportements routiniers que j'ai "oublié" depuis très longtemps, et avant c'était tout de même bancal. Ma mère s'est battue à partir de mes 11/12 ans (où j'ai cessé de petit déjeuner... préférant dormir et où j'ai été libérée de la contrainte sociale de la cantine pour être libre de manger seule chez moi) pour que je mange suffisamment (sinon que l'on doive hurler des dizaines de fois pour que je daigne passer à table je pense que cela date de bien avant, et cela perdure).
J'ajouterai que ce qui joue dans le cas des aspie aussi c'est la rigidité, les tocs et routines et les hypersensations. Par exemple si je m'écoute, je mange une fois par jour à partir de 18h, tout le temps la même chose et très peu. Manger plus souvent est un gros effort, manger diversifié est une horreur. J'ai le goût développé et il y de nombreuses épices ou légumes que je n'aime pas, je n'aime pas les trucs mijotés où tous les goûts se mélangent. Il y a des textures que j'ai du mal à faire passer, des odeurs que je ne supportent pas, des aliments que je digère mal etc. J'ai une aversion pour l'amertume par exemple et après une analyse nutritionnelle approfondie il y a plusieurs années il s'est avérés que j'avais des carences, dont par exemple des éléments que l'on trouve essentiellement dans les trucs amers...
Et puis aussi je mange mal, l'acte lui même : j'avale, je mâche très peu, l'une de mes caractéristiques depuis toujours c'est que je mange hyper vite j'ai toujours finit avant tout le monde. C'est expédié. Bref il y a tant de chose à travailler
Du coup, la façon d'en sortir n'est pas forcément identique, ce qui n'exclue pas la possibilité pour des aspies d'avoir des TCA pour les mêmes raisons que des non-aspies (mal-être, besoin de contrôle, dégoût de soi etc)...
Je le pense aussi.
Pour ce qu est du dégoût de soi, je ne me dégoute pas et n'ai pas eu ce genre de problème là. Mais à ma première grosse chute de poids il y a quelques années (qui est venue progressivement), je me suis vue un jour nue en entier dans le miroir et cela m'a fait un choc. Mon corps m'a fait pitié. Et c'est là que je me suis dit que j'avais vraiment un problème alimentaire. Je me trouve clairement maigre et je n'aime clairement pas ça, cela fait partie des raisons pour lesquels je me bas pour manger depuis.
Ne peut-il pas y avoir du coup parfois des confusions entre par exemple anorexie mentale et "maigreur maladive d'une perso aspie qui manquerait de sensation de faim, oublierait de manger etc" ?
l'anorexie simple c'est la perte d'appétit, qui peut devenir chronique. Je pense qu'il y des degrés divers effectivement. Les personnes que je pense aspie autour de moi ont aussi des problèmes de ce genre. Mon homme mange aussi tout le temps la même chose, se force à faire à manger une fois par jour parce qu'il le faut et a passé de nombreuses années a très mal et peu s'alimenter. (aussi un choc à fait le déclic : son poids et la lecture attentive de la composition des quelques trucs qu'il mangeait à l'époque
). La différence c'est que lui il a faim (et grignote).
j'évite même de regarder le frigo ou de l'ouvrir...
Je n'ai pas de frigo
La nourriture ne m'intéresse pas
Voilà. En théorie cela touche au vivant cela reste passionnant, en pratique aucun intérêt.