L'anorexie au sens commun désigne en fait ce que les psychologues nomment l'anorexie mentale. Cependant, l'anorexie mentale ne doit pas être confondue avec l'anorexie provoquée par certaines maladies physiologiques.
L'anorexie mentale est une conduite dite de restriction alimentaire. Cela signifie que la personne anorexique fait preuve d'une réelle volonté de ne pas se nourrir.
Réelle volonté qui disparait dans la maladie et qui devient - contrairement à ce que l'anorexique pense - totalement hors-contrôle. (s'il suffisait de vouloir manger pour sortir de l'anorexie, ça se saurait -__-)
Du coup, aux vues de tout ce que vous dites concernant vos troubles alimentaires, ceux liés à l'autisme en tout cas, c'est vraiment pas la même chose, et pourtant c'est pas "moins grave" pour autant si ça prend des proportions. Parce que bon, le résultat c'est une sous-alimentation, des carences (même s'il y a aussi des métabolismes différents et certaines personnes pouvant très bien vivre en mangeant peu), et des risques réels pour la santé...
ça pourrait être intéressant, dans l'idée des "groupes d'habileté sociale" et compagnie, d'avoir des espaces de rééducation du comportement alimentaire pour aspies. Parce que les routines/habitudes peuvent être déconstruites et/ou modifiées, en y allant petit à petit, donc pourquoi pas celles liées à l'alimentation ?
Un enfant à qui l'on proposerait de manger dans une pièce en retrait à la cantine serait par exemple peut-être moins sujet à vouloir supprimer ce moment dans sa journée...
Pour l'exemple de l'aversion pour l'amertume, il faut aussi savoir qu'il existe des trucs pour supprimer l'amertume d'aliments (un collègue cuisinier me disait qu'il cuisinait les légumes avec un petit peu de sucre pour ses enfants, ça les caramélisait légèrement et ses gosses mangeaient absolument de tout ainsi... même si en soi le sucre n'est pas une solution, si c'est remplacé par du miel ou du sirop d'agave c'est déjà surement mieux :p et le résultat est le même). La façon dont sont cuisinés un même légume peuvent en changer le goût du tout au tout. L'exemple qui me vient là : celui de l'endive. Cuite, c'est souvent très amer. J'en ai mangé une fois, non sans réticence, et après je voulais me resservir tellement c'était doux. C'est vraiment principalement la façon de cuisiner l'aliment qui détermine son degré final d'amertume, d'acidité, etc.
Faut savoir aussi que manger toujours la même chose favorise la dépression.... Si si ! C'est - entre mille autres choses - une des raisons pour laquelle il est fortement conseillé de manger varié ^^.
J'aimerais beaucoup pouvoir travailler dans ce sens avec des gens qui éprouveraient ce genre de problèmes vis à vis de l'alimentation, pour voir ce qu'il est possible de faire en fonction des habitudes/routines, goûts/dégoûts de chacun etc. Parce que manger varié (mais si possible de saison, ce qui en soi fait que pendant trois mois grosso-modo c'est les mêmes fruits/légumes qui reviendront, donc c'est une semi-routine :p), ne serait-ce que pour éviter les carences, c'est super important. Et manger tout court aussi :/ Se laisser entrainer dans la spirale de l'anorexie est la pire chose qui puisse arriver, vraiment.. parce qu'après pour en sortir, c'est plus d'une vie qu'il faudrait... Si vous avez besoin de raisons claires pour vous motiver à manger en quantité suffisante (vu qu'apparemment les aspies ont besoin d'avoir des raisons argumentées qui justifieraient leurs actions), je peux vous en donner à foison...
Et la phrase "l'appétit vient en mangeant" n'est vraiment pas une connerie.. Tout comme "l'absence d'appétit vient en arrêtant de manger"...