Re: Autodiagnostic (attention : sujet chaud)
Posté : mercredi 17 juin 2020 à 13:20
Je comprends tout à fait ça...très bien même...
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Je comprends tout à fait ça...très bien même...
Ce sont des choses que tu lis ici ou à d'autres endroits (par curiosité) ?Space a écrit : ↑mercredi 17 juin 2020 à 13:01 Je lis tellement souvent que le CRA serait le seul endroit où il est possible d’avoir un diagnostic sérieux qu’il m’arrive de douter du mien et de me dire « Et si la neuropsychologue m’avait juste diagnostiquée pour me faire plaisir ? Elle a peut être eu pitié après tout... » puis je tombe sur des messages comme le tien qui décrit tellement bien mon quotidien que je me dis « non c’est bien réel, aucun doute ».
Alors j'abonde dans ce que tu as écrit.
Oui c'est ça... Je dirai que d'une manière générale, comme pour tout, si c'est trop beau pour être vrai alors ça l'est sûrement... Un diagnostic libéra, ou CRA, demande du temps, des personnes formées et des bilans pour ne pas risquer les mauvaises interprétations (sinon comment être certain de bien "entrer" dans les critères DSMV par un simple entretien ?). Si quelqu'un propose de régler la situation de façon magique, alors ...méfiance.Loner a écrit :Pour revenir à ta question sur la "valeur", je te dirais que si il n'y a pas de bilans (examens) de demandés en libéral, c'est qu'il y'a peut-être un soucis et qu'il faut chercher ailleurs.
Je vais peut-être être hors sujet, mais il me semble qu'une neuropsychologue ne peut pas donner de diagnostic. Seulement un prédiagnostic. Cela ne met pas en cause ses bilans, mais "officiellement", pour moi une personne ayant un "diagnostic" fait par un neuropsychologue, ou psychologue, est en fait encore dans l'autodiagnostic. Mais peut-être as-tu fait confirmer ce diagnostic par la suite ?Space a écrit : e lis tellement souvent que le CRA serait le seul endroit où il est possible d’avoir un diagnostic sérieux qu’il m’arrive de douter du mien et de me dire « Et si la neuropsychologue m’avait juste diagnostiquée pour me faire plaisir ? Elle a peut être eu pitié après tout... » puis je tombe sur des messages comme le tien qui décrit tellement bien mon quotidien que je me dis « non c’est bien réel, aucun doute ».
Dans mon cas, je ne suis pas énervée parce que les autres ont suivi un autre chemin, plus simple (si quelque chose me hérisse ce sont surtout les soit-disant professionnels sans éthiques) ; je n'ai même pas de problème avec les gens qui s'auto-diagnostiquent. D'une manière générale, je laisse chacun mener sa vie. Je ne condamne pas non plus tout le secteur libéral, d'ailleurs c'est par là que je suis passée... Libéral ou non, il peut y avoir des faux diagnostics dans toutes les branches de la médecine et je ne vois pas pourquoi la psychiatrie y dérogerait. Un psychiatre du CRA ou un libéral peuvent faire des erreurs en toute bonne foi. Un psychiatre libéral peut être parfaitement formé à reconnaître les TSA. Je suis même heureuse qu'en France nous ayons cette liberté de choix. Mais à titre personnel - et c'est peut être cela qui transparaît dans mes messages - j'ai besoin d'être rassurée. j'ai besoin de certitudes, de faits scientifiques, de preuves (c'est comme ça pour tout. Je n'achète même pas un aspirateur sans avoir fait des recherches avant)... Je n'aurai pas pu accepter un diagnostic "comme ça", juste après deux ou trois entretiens avec un psychiatre (toute aussi réputée qu'elle soit). Probablement parce que je sais le caméléon que je suis. Cela fait plus de 30 ans que je fais illusion tant bien que mal ; je sais ce qu'il faut cacher ou non (je pense même le faire parfois de façon totalement inconsciente) et en même temps dans certains domaines je ne comprends pas quelle est la norme, alors je ne comprends pas toujours ce que je dois dire (les séances avec mon psychiatre sont parfois de grands moments de solitude). Ces tests étaient aussi une façon de me situer, de voir plus précisément "ce qui cloche". Comme je le disais plus haut, c'est pour moi indispensable pour comprendre mon fonctionnement. Et oui, je ne voulais pas risquer un diagnostic de complaisance. J'avais besoin d'être certaine de l’honnêteté de la personne en face (si tant est que l'on puisse être certain de ce genre de chose) parce que je suis incapable de me défendre moi-même. je serai incapable de dire si le professionnel me ment, même si c'est pour mon "bien" et je serai incapable de me défendre si ensuite son diagnostic était mis en cause. Donc ces tests (faits par le libéral ou le CRA d'ailleurs) sont sûrement une barrière de sécurité pour moi.lulamae a écrit : est vrai que c'est un parcours long, et que cela peut être énervant de voir que d'autres ont pu faire autrement. Donc, il faut bien quelque part que le temps qu'on y a consacré et la dose d'efforts investis en vaille la peine. Mais entre ce parcours au CRA, tellement long parce que la structure est débordée, et l'extrême inverse (le libéral qui fait ça en deux coups de cuiller à pot et sans examen sérieux), il existe une bonne gamme de diagnostics aussi sérieux et corrects les uns que les autres, réalisés par des médecins formés sinon spécialisés, et il n'y a pas lieu de jeter le discrédit sur tout diagnostic en libéral. En plus de ça, il existe d'autres structures publiques, aussi reconnues que les CRA (hôpitaux), et qui réalisent tous les examens plus rapidement.
Pour le coup, nous ne sommes plus seulement dans le sujet auto-diagnostic, mais aussi diagnostics abusifs (encore et toujours).
Je me suis mal exprimée, @Antigone, je ne pensais pas à tes messages, qui sont justes et mesurés, mais à cette tendance récente (à dominante idéologique) qui ressort dans l'article de Schovanec, que j'ai recité ci-dessus, à la demande de @Loner, qui est un discours (ça devient presque un lieu commun) relayé par différents professionnels. Il y a peut-être des querelles d'école, ou des luttes de pouvoir en dessous de ça.Antigone a écrit : Dans mon cas, je ne suis pas énervée parce que les autres ont suivi un autre chemin, plus simple (si quelque chose me hérisse ce sont surtout les soit-disant professionnels sans éthiques) ; je n'ai même pas de problème avec les gens qui s'auto-diagnostiquent. D'une manière générale, je laisse chacun mener sa vie. Je ne condamne pas non plus tout le secteur libéral, d'ailleurs c'est par là que je suis passée... Libéral ou non, il peut y avoir des faux diagnostics dans toutes les branches de la médecine et je ne vois pas pourquoi la psychiatrie y dérogerait. Un psychiatre du CRA ou un libéral peuvent faire des erreurs en toute bonne foi. Un psychiatre libéral peut être parfaitement formé à reconnaître les TSA. Je suis même heureuse qu'en France nous ayons cette liberté de choix. Mais à titre personnel - et c'est peut être cela qui transparaît dans mes messages - j'ai besoin d'être rassurée. j'ai besoin de certitudes, de faits scientifiques, de preuves (c'est comme ça pour tout. Je n'achète même pas un aspirateur sans avoir fait des recherches avant)...
Il faudrait faire un sondage chez les diagnostiqués en libéral pour connaître les délais, du moins se faire une idée.
Mais je n'oppose pas le parcours en libéral en général au passage par le CRA. Personnellement pour faire tout le parcours en libéral cela m'a pris 1 an et demi plus encore 9 mois (environ parce que le covid a un peu bousculé les choses) pour le faire valider par le CRA.Loner a écrit :Il faudrait faire un sondage chez les diagnostiqués en libéral pour connaître les délais, du moins se faire une idée.
Ah oui effectivement. J'avoue ne pas connaitre ce type d'association..
Herlock Martin a écrit : ↑jeudi 18 juin 2020 à 14:40 l' Autodiagnostic, c'est pour moi un passage obligé, on l'a tous pratiqué, il ne faut pas se mentir...si un jour on s'est retrouvé à rentrer chez soi en attente d'une restitution de bilan diagnostique, on a forcément une part de nous qui a pensé, je suis donc autiste alors...avec ou sans point d'interrogation, cette éventualité s'est faite jour à notre esprit...
Ton exemple montre bien que les apparences peuvent tromper, et il semble bien que les professionnels qui ont établi ton diagnostic l'ont fait sérieusement. J'aurais même tendance à penser que du moment que les tests comprennent l'ADI-R, on est dans quelque chose de sérieux (si toutefois il y a possibilité de le faire, je ne dis pas que les personnes qui ne l'ont pas eu ne sont pas autistes, bien sûr !).Herlock Martin a écrit : temps passé au CRA : 40 minutes d'entretien préalable (un psychiatre), 4 heures d'ados,faux pas et évaluation des hypersensiblités(une ES, une psychologue et une psychomot), 20 minutes de restitution(tous présent.e.s)... donc allez 5 heures (sur moins de trois mois)
En libéral : passation et restitution QI et entretien préalables et post passations plus de 10 heures (deux psychologues, voyant TSA possibles), démarches prédiag plus de 15 heures avec pour certains entretiens la présence de ma compagne et de ma mère (une psychiatre, une psychologue enseignante-chercheuse), validation par psychiatre après 5 entretiens, donc on est à plus de 6 fois le temps passé en CRA (sur presque 5 années de temps), et seulement dans ce parcours ma mère est intervenue. Je crois qu'on est loin de la complaisance et que l'on peut voir quel parcours a investigué sérieusement...
A plus de trois ans de ce diagnostic, malgré des relents de doutes installés par la violence des commentaires de l'époque, la mise en place de mesures et de suivis (encore en deçà de mes besoins réels) en lien avec une prise en compte de la présence de TSA chez moi, me réussi mieux que ce que j'ai pu mettre en place auparavant quand j'étais considéré comme "original", "particulier", "spasmophile","surdoué", "psychopathe"...
Donc un bon diagnostic émane d'une structure qui aura mené une vraie démarche d'investigation, et PERSONNE ne peut affirmer que les CRA sont forcément dotés d'équipes infaillibles.