L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
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L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Bonjour, tout le monde,
J'aimerais qu'on éclaire ma lanterne.
Est-ce que l'autisme est considéré comme une maladie ?
Est-ce qu'une personne ayant des troubles du spectre autistique est considérée comme malade ?
Que signifie exactement "malade" dans le jargon scientifique (et ne concernant donc pas seulement des troubles psychiatriques , mais aussi des contaminations par l'hépatite B, par le virus du rhume, etc.) ?
Je me dis que ce n'est pas une maladie et que, si c'en était une, on pourrait trouver un remède ou un vaccin.
J'aimerais qu'on éclaire ma lanterne.
Est-ce que l'autisme est considéré comme une maladie ?
Est-ce qu'une personne ayant des troubles du spectre autistique est considérée comme malade ?
Que signifie exactement "malade" dans le jargon scientifique (et ne concernant donc pas seulement des troubles psychiatriques , mais aussi des contaminations par l'hépatite B, par le virus du rhume, etc.) ?
Je me dis que ce n'est pas une maladie et que, si c'en était une, on pourrait trouver un remède ou un vaccin.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Citation tirée de L'autisme : une différence plus qu'une maladie, par Laurent Mottron."Tout ce que l'on sait aujourd'hui de l'autisme nous conduit à y voir une organisation cérébrale différente, plutôt qu'une maladie – l'effet du dysfonctionnement d'une partie du cerveau. L'idée de faire de l'autisme une différence plutôt qu'une maladie commence à être reçue par la communauté scientifique, même si elle ne fait pas encore l'unanimité."
HP+SA
Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Peut-être pas une maladie mais le mot "handicap" y est régulièrement associé...
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
L'utilisation du mot telle qu'elle est faite rapproche l'autisme d'une maladie, d'un point de vue administratif et légal, en France. C'est malheureusement le comment de la perception franco-française de l'autisme, si ce n'est pas une maladie, alors rien n'est fait. (d'où également tout l'historique psychiatrique, psychanalytique etc ... "C'est une maladie mon bon monsieur, faut traiter" )
Techniquement, c'est pas une maladie mais un syndrome "Un syndrome est un ensemble de signes cliniques et de symptômes qu'un patient est susceptible de présenter lors de certaines maladies, ou bien dans des circonstances cliniques d'écart à la norme pas nécessairement pathologiques."
L'autisme se définissant comme un ensemble de signes cliniques non associés a une pathologie (prendre pathologie = maladie mentale) qui sont hors des normes dites "neurotypique" ...
Techniquement, c'est pas une maladie mais un syndrome "Un syndrome est un ensemble de signes cliniques et de symptômes qu'un patient est susceptible de présenter lors de certaines maladies, ou bien dans des circonstances cliniques d'écart à la norme pas nécessairement pathologiques."
L'autisme se définissant comme un ensemble de signes cliniques non associés a une pathologie (prendre pathologie = maladie mentale) qui sont hors des normes dites "neurotypique" ...
Aspie "cru 2014".
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Le TLFi définit la maladie ainsi : "Altération de l'état de santé se manifestant par un ensemble de signes et de symptômes perceptibles directement ou non, correspondant à des troubles généraux ou localisés, fonctionnels ou lésionnels, dus à des causes internes ou externes et comportant une évolution.".
Il ajoute ce commentaire : "Il est très difficile, sinon impossible, de poser les limites entre la santé et la maladie, entre l'état normal et l'état anormal. D'ailleurs, les mots santé et maladie sont très arbitraires. Tout ce qui est compatible avec la vie est la santé; tout ce qui est incompatible avec la durée de la vie et fait souffrir est maladie [it. ds le texte]. (La définition de la maladie a épuisé les définisseurs).".
Je mets aussi la définition du Larousse qui me semble intéressante : "Altération de la santé, des fonctions des êtres vivants (animaux et végétaux), en particulier quand la cause est connue (par opposition à syndrome).".
La question du mot "maladie" pour l'autisme semble plus éthique que grammaticale. La maladie implique que l'autisme est "en trop", qu'il y avait un possible individu sain au départ et qu'il a été altéré par l'autisme. Ce à quoi nombre de spécialistes répondent que l'autisme pourrait être une différence plus qu'un dérèglement, c'est-à-dire que le cerveau autiste pourrait être une réponse naturelle, tout autant que le cerveau neurotypique. On pourrait comparer au cerveau surdoué, qui ne fonctionne pas non plus tout à fait comme d'habitude et qui pourtant n'est pas considéré comme malade.
Cela dit, je pense qu'un certain nombre de personnes, notamment les autistes, ne sont pas très attachées à la justesse du mot, mais voient dans "maladie" une forme de rejet, une étiquette qui leur déplait. La maladie évoque tout ce qui parasite un individu, qui vient en plus, tandis que l'autisme fait partie de la personne. Je pense que les autistes, tout du moins les aspis et les hauts niveaux les plus légers, n'ont pas envie d'être considérés comme des personnes qui seraient dissociées de leur autisme. Les deux vont ensemble, si on enlève l'autisme, on enlève la personne, ce qui n'est pas le cas dans une maladie.
Quant à parler de handicap, au sens strict ce n'est pas faux, ensuite je dirais qu'il convient que chacun décide s'il se sent handicapé ou non. Le mot est fort mais pas inutile je pense. Si on n'est "que" différent, on prend le risque de s'entendre dire qu'on n'a pas besoin d'aide, médicale ou autre. C'est bien le problème avec les surdoués d'ailleurs, on leur dit que c'est une chance d'avoir un cerveau brillant et on ne s'attarde guère sur leur émotivité et leurs angoisses.
Il ajoute ce commentaire : "Il est très difficile, sinon impossible, de poser les limites entre la santé et la maladie, entre l'état normal et l'état anormal. D'ailleurs, les mots santé et maladie sont très arbitraires. Tout ce qui est compatible avec la vie est la santé; tout ce qui est incompatible avec la durée de la vie et fait souffrir est maladie [it. ds le texte]. (La définition de la maladie a épuisé les définisseurs).".
Je mets aussi la définition du Larousse qui me semble intéressante : "Altération de la santé, des fonctions des êtres vivants (animaux et végétaux), en particulier quand la cause est connue (par opposition à syndrome).".
La question du mot "maladie" pour l'autisme semble plus éthique que grammaticale. La maladie implique que l'autisme est "en trop", qu'il y avait un possible individu sain au départ et qu'il a été altéré par l'autisme. Ce à quoi nombre de spécialistes répondent que l'autisme pourrait être une différence plus qu'un dérèglement, c'est-à-dire que le cerveau autiste pourrait être une réponse naturelle, tout autant que le cerveau neurotypique. On pourrait comparer au cerveau surdoué, qui ne fonctionne pas non plus tout à fait comme d'habitude et qui pourtant n'est pas considéré comme malade.
Cela dit, je pense qu'un certain nombre de personnes, notamment les autistes, ne sont pas très attachées à la justesse du mot, mais voient dans "maladie" une forme de rejet, une étiquette qui leur déplait. La maladie évoque tout ce qui parasite un individu, qui vient en plus, tandis que l'autisme fait partie de la personne. Je pense que les autistes, tout du moins les aspis et les hauts niveaux les plus légers, n'ont pas envie d'être considérés comme des personnes qui seraient dissociées de leur autisme. Les deux vont ensemble, si on enlève l'autisme, on enlève la personne, ce qui n'est pas le cas dans une maladie.
Quant à parler de handicap, au sens strict ce n'est pas faux, ensuite je dirais qu'il convient que chacun décide s'il se sent handicapé ou non. Le mot est fort mais pas inutile je pense. Si on n'est "que" différent, on prend le risque de s'entendre dire qu'on n'a pas besoin d'aide, médicale ou autre. C'est bien le problème avec les surdoués d'ailleurs, on leur dit que c'est une chance d'avoir un cerveau brillant et on ne s'attarde guère sur leur émotivité et leurs angoisses.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Bon travail d'équipe, je pense, je doute qu'il puisse encore y avoir un débat après nos deux réponses
Aspie "cru 2014".
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Tope là !
Mais je suppose qu'il est toujours possible de discuter.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
l'autisme, aspeger compris, est un trouble mental qui provoque un handicap
lire :
http://franck-ramus.blogspot.fr/2012/08 ... dicap.html
lire :
http://franck-ramus.blogspot.fr/2012/08 ... dicap.html
PS (13:24) : puis j'en ai ral le bol de lire "aspeger n'est pas un handicap", "c'est juste une difference", "c'est cool", etc. c'est un trouble neurologique rare, un handicap lourd qui impose des limitations et des contraintes. comment pouvez vous imaginer l'inverse, en pure logique ? croire l'inverse, c'est un "sentiment" ; ça n'a rien de raisonnable. ça peut permettre de se rassurer, mais c'est du déni.Franck Ramus a écrit : faut-il ranger ce trouble dans la catégorie des troubles mentaux ? C'est un point sémantique mais surtout symbolique. Il est important de se détacher de la perception éventuellement négative que l'on peut avoir du terme trouble mental, et de comprendre qu'il est utilisé dans l'acception la plus large possible: il recouvre tout trouble affectant l'esprit et le cerveau humain. Ce qui recouvre non seulement la schizophrénie, les troubles de la personnalité ou la déficience intellectuelle, mais aussi bien sûr l'autisme, ainsi que bien d'autres affections, certaines bien moins sévères, comme la dyslexie ou la dyspraxie, pour lesquelles l'appellation trouble mental peut sembler tout aussi incongrue, mais compréhensible dans cette acception maximaliste.
En dehors de la perception négative du terme de trouble mental, on comprend bien que revendiquer la sortie de l'autisme du champ de la maladie mentale est avant tout une stratégie de la part des associations pour parvenir à arracher les enfants autistes des griffes des pédopsychiatres incompétents. Mais cette stratégie, aussi respectable qu'elle soit, ne peut être qu'une réponse temporaire à une situation conjoncturelle. A terme, si quelque chose doit évoluer, ce ne sont pas les classifications internationales des troubles mentaux, ce sont les pédopsychiatres et les psychologues français qui doivent se former à diagnostiquer et prendre en charge l'autisme conformément à l'état de l'art des connaissances scientifiques et médicales. Moyennant quoi ce débat sur l'appartenance de l'autisme au champ des troubles mentaux et de la psychiatrie n'aura plus lieu d'être
TSA
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Merci pour le déni, ça fait plaisir, mais je pense que ça se discute.had a écrit :
PS (13:24) : puis j'en ai ral le bol de lire "asperger n'est pas un handicap", "c'est juste une difference", "c'est cool", etc. c'est un trouble neurologique rare, un handicap lourd qui impose des limitations et des contraintes. comment pouvez vous imaginer l'inverse, en pure logique ? croire l'inverse, c'est un "sentiment" ; ça n'a rien de raisonnable. ça peut permettre de se rassurer, mais c'est du déni.
Pareil pour le volet "trouble mental", c'est tellement facile de dire que les gens qui pensent différemment ont un "trouble mental".
L'asperger n'est pas un handicap en soi, même si certains de ses aspects peuvent l'être (handicapants), en particulier le volet sensoriel. Mais ils ne sont pas généralisés chez l'ensemble de la population diagnostiquée.
En revanche c'est bien la confrontation entre le fonctionnement des Aspies et celui de la majorité neurotypique qui crée la situation de handicap, et je suis persuadé que dans le scénario hypothétique de majorité aspie et de minorité neurotypique il y aurait exactement les mêmes problèmes (dans une toute autre société, qui serait jugée utopique pour des aspies, infernale pour des neurotypiques).
Et une situation de handicap ce n'est pas "cool", c'est même plus problématique qu'un handicap "technique" parce que ça nécessite une prise de conscience généralisée - impossible dans une société promouvant l'individualisme - et non des purs aménagements techniques.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Je pense qu'il faut pouvoir faire la différence entre la définition et la connotation d'un mot. C'est pour cela que je parlais d'éthique un peu plus haut.
L'autisme est défini comme un trouble mental. Ça ne veut pas dire qu'on insulte les personnes concernées, c'est juste une catégorie. C'est un trouble et ça touche le mental, c'est un trouble mental, voilà tout. Maintenant, on peut ne pas se sentir dans cette définition, trouver que le mot est trop fort et donc ne pas s'en servir. Libre à chacun. Mais ça ne change pas la définition du mot.
Il en va de même pour le handicap. Certains préfèrent poser le mot clairement et d'autres ne l'aiment pas, à nouveau je préfère laisser le choix à chacun de décider ce qui lui convient. Mais la définition du handicap est, de façon neutre et sans jugement de valeur, applicable à l'autisme. Le handicap est toujours un rapport entre un groupe et un autre, on ne peut pas avoir de handicap sans comparaison. C'est vrai pour beaucoup de mots, sinon tous.
Avoir une mauvaise vue, par définition, c'est un handicap. On voit moins bien que d'autres, donc on a un handicap visuel. Ça ne veut pas dire qu'on est forcément aveugle, ça veut juste dire qu'on voit moins bien, que ce soit léger ou non.
L'autisme est un handicap social en le sens que les personnes concernées ne sont pas nées dans ce domaine avec des capacités égales à d'autres (les non-autistes). Ça ne signifie pas qu'il est impossible de s'adapter, de compenser ou qu'on est bon pour la casse. Ça veut seulement dire qu'à la base, les fonctionnements ne sont pas équitables sur le plan social.
Maintenant, qu'on ne veuille pas se qualifier d'handicapé et qu'on n'aime pas utiliser ce mot pour l'autisme, pourquoi pas. Ce n'est pas parce qu'une définition existe qu'on l'aime forcément. Mais c'est la connotation qui change, pas la définition.
L'autisme est défini comme un trouble mental. Ça ne veut pas dire qu'on insulte les personnes concernées, c'est juste une catégorie. C'est un trouble et ça touche le mental, c'est un trouble mental, voilà tout. Maintenant, on peut ne pas se sentir dans cette définition, trouver que le mot est trop fort et donc ne pas s'en servir. Libre à chacun. Mais ça ne change pas la définition du mot.
Il en va de même pour le handicap. Certains préfèrent poser le mot clairement et d'autres ne l'aiment pas, à nouveau je préfère laisser le choix à chacun de décider ce qui lui convient. Mais la définition du handicap est, de façon neutre et sans jugement de valeur, applicable à l'autisme. Le handicap est toujours un rapport entre un groupe et un autre, on ne peut pas avoir de handicap sans comparaison. C'est vrai pour beaucoup de mots, sinon tous.
Avoir une mauvaise vue, par définition, c'est un handicap. On voit moins bien que d'autres, donc on a un handicap visuel. Ça ne veut pas dire qu'on est forcément aveugle, ça veut juste dire qu'on voit moins bien, que ce soit léger ou non.
L'autisme est un handicap social en le sens que les personnes concernées ne sont pas nées dans ce domaine avec des capacités égales à d'autres (les non-autistes). Ça ne signifie pas qu'il est impossible de s'adapter, de compenser ou qu'on est bon pour la casse. Ça veut seulement dire qu'à la base, les fonctionnements ne sont pas équitables sur le plan social.
Maintenant, qu'on ne veuille pas se qualifier d'handicapé et qu'on n'aime pas utiliser ce mot pour l'autisme, pourquoi pas. Ce n'est pas parce qu'une définition existe qu'on l'aime forcément. Mais c'est la connotation qui change, pas la définition.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Merci pour vos réponses détaillées.
Oui, je me dis aussi que si 90 % de la population avait des troubles du spectre autistique et 10 % n'en avait pas, on considérerait ces 90 % seraient neurotypiques et que la société aurait été façonnée différemment.
Oui, je me dis aussi que si 90 % de la population avait des troubles du spectre autistique et 10 % n'en avait pas, on considérerait ces 90 % seraient neurotypiques et que la société aurait été façonnée différemment.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Trouble mental ? Et puis quoi encore ?
Non, franchement, un "trouble", c'est en rapport au fonctionnement normal d'une personne donnée. Qu'il soit mental ou physique ou physiologique ou autre. Un autiste n'a pas de trouble, il est autiste.
En revanche un autiste a un mode de fonctionnement sortant d'un cadre (ayant ses tolérances) donné. Cadre que l'on appelle "typicité".
Quand on parle de "neurotypique" on parle d'une personne étant dans ce cadre.
Donc pour faire simple : un trouble se défini comme suis "patient" a un état d'origine O, il passe a l'état E. Se qui provoque le passage de O vers E est un trouble. "patient" voit son état d'origine O être en dehors de la norme N, mais c'est son état depuis toujours, il est donc atteins du syndrome S. Si son état E le fait rentrer dans le cadre N, il le fait devenir "normal". Mais il a quand même un trouble.
Maintenant, réfléchissons aussi a comment est défini la "neurotypicité", c'est l'état moyen dans lequel se trouve la majorité de la population. Si les autistes étaient majoritaires, alors ils seraient neurotypique, il faudrait trouver un autre mot pour la population minoritaire. La population majoritaire est anonyme. Il n'y a pas de nom a donner a la neurotypicité, puisque c'est avant tout une mesure d'ordre quantitatif. Le nom "autisme" définie bien un syndrome(=mesure qualitative définissant quelque chose d'hors de la norme), pas une maladie (=quelque chose de soignable), ni un trouble (= désordre d'une personne unique la faisant changer d'état). Les comorbidités et certains symptômes liés a l'autisme sont des troubles, qui peuvent être soignés, amoindris, où encore que l'autiste puisse s'approcher de la norme, on y tend (adaptation) mais on y parvient jamais. L'autisme en lui même n'est pas un handicap, le syndrome n'est pas handicapant, il n'empêche pas l'autiste de mener des actions de lui même, les comorbidités et certains des symptômes du trouble eux peuvent être handicapants. Exemple concret : souvent un des symptômes les plus associés a l'autisme est la difficulté a créer et maintenir des relations sociales. Symptôme qualitatif, provoquant un handicap, mais si la majorité des gens avaient ce symptôme, alors il n'existerait simplement plus, et l'absence de relation sociales deviendrait la norme, effaçant par la même le handicap. Mais les gens seraient tous se que nous définissons comme autiste actuellement (ou en auraient le trait principal) = l'autisme ne créer pas le handicap, c'est le rapport a la normalité qui le créer.
Pour finir en fait, le plus gros handicap de l'autiste est de vivre dans un monde qui ne peut pas s'adapter a lui, et ce avant même tout se qui le défini.
Non, franchement, un "trouble", c'est en rapport au fonctionnement normal d'une personne donnée. Qu'il soit mental ou physique ou physiologique ou autre. Un autiste n'a pas de trouble, il est autiste.
En revanche un autiste a un mode de fonctionnement sortant d'un cadre (ayant ses tolérances) donné. Cadre que l'on appelle "typicité".
Quand on parle de "neurotypique" on parle d'une personne étant dans ce cadre.
Donc pour faire simple : un trouble se défini comme suis "patient" a un état d'origine O, il passe a l'état E. Se qui provoque le passage de O vers E est un trouble. "patient" voit son état d'origine O être en dehors de la norme N, mais c'est son état depuis toujours, il est donc atteins du syndrome S. Si son état E le fait rentrer dans le cadre N, il le fait devenir "normal". Mais il a quand même un trouble.
Maintenant, réfléchissons aussi a comment est défini la "neurotypicité", c'est l'état moyen dans lequel se trouve la majorité de la population. Si les autistes étaient majoritaires, alors ils seraient neurotypique, il faudrait trouver un autre mot pour la population minoritaire. La population majoritaire est anonyme. Il n'y a pas de nom a donner a la neurotypicité, puisque c'est avant tout une mesure d'ordre quantitatif. Le nom "autisme" définie bien un syndrome(=mesure qualitative définissant quelque chose d'hors de la norme), pas une maladie (=quelque chose de soignable), ni un trouble (= désordre d'une personne unique la faisant changer d'état). Les comorbidités et certains symptômes liés a l'autisme sont des troubles, qui peuvent être soignés, amoindris, où encore que l'autiste puisse s'approcher de la norme, on y tend (adaptation) mais on y parvient jamais. L'autisme en lui même n'est pas un handicap, le syndrome n'est pas handicapant, il n'empêche pas l'autiste de mener des actions de lui même, les comorbidités et certains des symptômes du trouble eux peuvent être handicapants. Exemple concret : souvent un des symptômes les plus associés a l'autisme est la difficulté a créer et maintenir des relations sociales. Symptôme qualitatif, provoquant un handicap, mais si la majorité des gens avaient ce symptôme, alors il n'existerait simplement plus, et l'absence de relation sociales deviendrait la norme, effaçant par la même le handicap. Mais les gens seraient tous se que nous définissons comme autiste actuellement (ou en auraient le trait principal) = l'autisme ne créer pas le handicap, c'est le rapport a la normalité qui le créer.
Pour finir en fait, le plus gros handicap de l'autiste est de vivre dans un monde qui ne peut pas s'adapter a lui, et ce avant même tout se qui le défini.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Donc l'appellation "trouble du spectre autistique" ne serait pas correct. Après tout, pourquoi ne pas accepter plusieurs "profils" autistiques, puisque nous ne sommes pas obligées d'avoir toutes et tous le même profil autistique, le même fonctionnement (du cerveau), le même comportement. Après tout, une personne Asperger sort d'un cadre pour entrer dans un autre cadre.FinementCiselé a écrit :Non, franchement, un "trouble", c'est en rapport au fonctionnement normal d'une personne donnée. Qu'il soit mental ou physique ou physiologique ou autre. Un autiste n'a pas de trouble, il est autiste.
Il faudrait alors trouver des mots/locutions et des définitions objectives et qui ne dépendent pas des normes, qui ne dépendent pas des statistiques. Les mots resteraient appropriés même si un renversement statistique de la population se produisait.FinementCiselé a écrit :Maintenant, réfléchissons aussi a comment est défini la "neurotypicité", c'est l'état moyen dans lequel se trouve la majorité de la population. Si les autistes étaient majoritaires, alors ils seraient neurotypique, il faudrait trouver un autre mot pour la population minoritaire.
Et aussi encourager le plus de monde à envisager une population diversifiée plutôt qu'homogénéisée.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Lorsqu'on parle de "troubles du spectre autistique" c'est peut être l'acceptation la plus juste qu'il puisse exister, puisque justement, on ne parle pas de l'autisme comme d'un trouble, mais des symptômes qui lui sont associés. S'il n'est pas prouvé que la personne soit autiste, les symptômes associés définissent qu'elle a des troubles du spectre autistique, autrement elle est autiste. Notion de temps et de normalité de la personne.freeshost a écrit : Donc l'appellation "trouble du spectre autistique" ne serait pas correct. Après tout, pourquoi ne pas accepter plusieurs "profils" autistiques, puisque nous ne sommes pas obligées d'avoir toutes et tous le même profil autistique, le même fonctionnement (du cerveau), le même comportement. Après tout, une personne Asperger sort d'un cadre pour entrer dans un autre cadre.
Dire d'une personne qu'elle a des TSA, ne la définie pas. Ça suppose également que ce trouble peut être gommé ou effacé. S'il est prouvé que cet état est l'état normal de la personne, alors elle est autiste, mais a des troubles associés au fait qu'elle soit autiste. Elle ne peut pas changer.
Note bien qu'on parle toujours de "troubleS du spectre autistique" jamais du "trouble du spectre autistique". La phrase étymologiquement exacte serait troubles associés généralement au spectre autistique. Mais ces troubles peuvent être présents dans d'autres syndromes ou maladies.
Se qui défini l'autisme c'est un ensemble, troubles et absences d'autres troubles ou handicaps. C'est difficile d'en tracer le contour avec détails tant il pourrait y avoir d’annotations a faire pour couvrir tout les cas. Sachant même que les spécialistes en sont encore au tout début de la définition, les TSA ont un caractère très abstrait encore. (2013 dans le DSM V)
Tu peut avoir une meilleur vision de se que je dit sur les pages wikipedia (même si erronée sur certains points) concernant l'histoire de l'autisme et l'autisme en lui même.
Il ne faut pas confondre également "trouble envahissant du développement" qui peut être associer a n'importe quelle pathologie ou syndrome, et "troubles du spectre autistique" où on parle des troubles associés a la condition d'autiste.
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Re: L'autisme est-il considéré comme une maladie ?
Benoit a écrit :En revanche c'est bien la confrontation entre le fonctionnement des Aspies et celui de la majorité neurotypique qui crée la situation de handicap, et je suis persuadé que dans le scénario hypothétique de majorité aspie et de minorité neurotypique il y aurait exactement les mêmes problèmes (dans une toute autre société, qui serait jugée utopique pour des aspies, infernale pour des neurotypiques).
Et une situation de handicap ce n'est pas "cool", c'est même plus problématique qu'un handicap "technique" parce que ça nécessite une prise de conscience généralisée - impossible dans une société promouvant l'individualisme - et non des purs aménagements techniques.
Si la majorité de la population était malentendante, ce ne serait pas un handicap non plus. On communiquerait autrement, beaucoup de choses seraient aménagées différemment (avertissements sonores, divertissements musicaux, conversations...).freeshost a écrit :Oui, je me dis aussi que si 90 % de la population avait des troubles du spectre autistique et 10 % n'en avait pas, on considérerait ces 90 % seraient neurotypiques et que la société aurait été façonnée différemment.
Qu'une minorité entre elle ne soit pas gênée par ses spécificités ne suffit pas à écarter le terme de handicap : le handicap est bien contextuel. Et dans notre société, un défaut de communication ou de perception est un handicap.
La majorité des handicaps peuvent être atténués avec des aménagements adaptés, une plus grande tolérance (et donc connaissance) de la population etc.
Je ne me considère pas malade. Mais je me sens handicapée depuis pas mal de temps, avant même d'entendre parler du SA.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA, cadet TSA de type Asperger.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA, cadet TSA de type Asperger.