Page 1 sur 1

Bonjour à tous

Posté : lundi 15 septembre 2008 à 21:01
par Georges Huard
Me voila revenu d'une période d'introspection ou je voulait prendre un peu de temps pour un peu repenser ma vie, est-ce enfin ma crise du milieu de vie, c'était pas toujours facile, mais une fois le ménage fait, ça fait du bien :)

Pour ceux qui me connaissent pas ou sont nouveaux ici, Je suis un adulte de 49 ans. J'ai découvert mon syndrome d'asperger à l'age de 33 ans, en 1992, et j'ai fait des démarches pour avoir un diagnostic concrêt en 1995.

Avoir su ce qu'était qui me rendait différent à beaucoup aidé. Mon interrêt inlassable pour des sujets pointus dérrangait les autres, et mes petites manies "nuisaient à mon image", et je trouvais les gens trop "pointilleux" sur des détails insignifiants.

Avoir découvert mon syndrome m'a aidé à trouver ma carrière, comme technicien en informatique à l'Université du Québec, et dans une atmosphère où on ne s'arrête pas aux apparances.

Le plus drôle, cet hiver, c'est que le directeur du département des mathématiques à voulu savoir combien de profs de maths pourraient avoir le Syndrome d'Asperger, et m'a invité à présenter une conférence, et au moins trois ont trouvé que le chapeau leur faisait.

J'ai appris que bien des personnes peuvent être atteint du Syndrome D'Asperger sans s'en rendre compte. Tony Atwood à déja dit dans ses livres et ses conférences que les universités sont des "ateliers protégés pour personnes Asperger".

Au cours des prochains jours je vais planifier ma visite en Bretagne. Pour le forum du 22 novembre, si possible.

A bientôt


Georges

université

Posté : lundi 15 septembre 2008 à 21:38
par Jean
Extraits du dernier bouquin de Tony Attwood (chapitre 12)

Je suppose que certains établissements d'enseignement supérieur et certaines universités acquerront graduellement de l'expérience et une expertise dans le soutien aux étudiants Asperger en ayant une équipe pédagogique et de soutien qui comprenne et accueille ces étudiants. Il y aura un « guide (non officiel) des bonnes universités pour les étudiants Asperger », et elles deviendront les universités de premier choix des futurs étudiants et de leurs parents. Certaines universités telles qu'Oxford ou Cambridge ont déjà une réputation de soutenir des étudiants et des enseignants excentriques et talentueux. Un résultat intéressant serait que des diplômés Asperger mènent des recherches sur le Syndrome d'Asperger.
(...)
Enfin, j'ai remarqué que certaines carrières et métiers étaient particulièrement appropriés aux personnes Asperger. Les universités sont connues pour être tolérantes envers les personnalités inhabituelles, en particulier si elles font preuve d'originalité et d'assiduité dans leurs recherches. J'ai souvent fait la remarque que les universités étaient non seulement des «cathédrales » du culte de la connaissance, mais aussi des « emplois protégés » pour les personnes exposées aux défis sociaux.


Au sujet du guide "non officiel", voyez pour Cambridge et Laval (Québec)
http://www.cambridgenetwork.co.uk/news/ ... bjid=36859
http://www.cocp.ulaval.ca/webdav/site/c ... perger.pdf

Maintenant, en France, depuis 2005, on ne parle plus d'atelier protégé, mais d'entreprise adaptée. Et l'université est une entreprise "normale". Elle est cependant tenue depuis 2006 à l'emploi de 6% de personnes handicapées : à défaut, elle doit payer une redevance à un fonds.

L'éducation nationale (est-ce le cas de l'enseignement supérieur) a obtenu (par la loi) que l'emploi d'auxiliaires de vie scolaire soit considéré comme emploi d'une personne handicapée... Honte à elle !

Re: Bonjour à tous

Posté : lundi 15 septembre 2008 à 21:58
par Jean
Georges Huard a écrit : au moins trois ont trouvé que le chapeau leur faisait.
J'ai appris que bien des personnes peuvent être atteint du Syndrome D'Asperger sans s'en rendre compte. Tony Atwood à déja dit dans ses livres et ses conférences que les universités sont des "ateliers protégés pour personnes Asperger".
A mon avis, cela peut faire beaucoup de bien de s'apercevoir qu'on est SA. Cela permet de mieux se comprendre - sans psychothérapie à long terme - et de mieux nouer des relations sociales.

Cela permet de modifier son comportement consciemment.

On peut être dans le SA ou le "phénotype élargi" comme disent nos psychiatres préférés.

En ce qui me concerne, cela m'a permis de comprendre pourquoi j'étais réticent à "soigner" Lila, car je me retrouvais trop souvent dans son comportement.

Ces jours-ci, Chris a rencontré des amis que je n'avais pas beaucoup vu depuis des années. Ils lui ont dit que les articles de presse sur Lila leur avaient révélé un aspect de mon fonctionnement (ou donné une explication). Je crois que c'est vrai : une certaine façon de réagir .. ou de sembler indifférent.

Sur la base de 1 personne sur 165, il y a des possibilités. Et chez les universitaires, risque de concentration ...

Posté : lundi 15 septembre 2008 à 23:09
par bernard
Bonsoir Georges,
Je viendrai aussi le 15 novembre à Paris pour le colloque d'Autisme-France. J'espère qu'on pourra se voir.
J'ai eu un peu le même cheminement que toi, mais découvert plus tard (vers 2003).
Quand j'ai cherché sur Internet pour en savoir plus sur le SA, j'ai trouvé beaucoup de pages web avec tes témoignages.
J'ai trouvé aussi celui qui est sur le site de asperansa.org et c'est ce qui m'a décidé en début 2008 de m'inscrire sur ce forum.
Comme on a presque le même âge, j'ai vu aussi que tu es dans le milieu de l'informatique. On a donc du suivre les mêmes évolutions de ce domaine.
J'ai eu aussi un emploi de programmeur en 1983 dans une société éditrice de logiciel statistique sur Grenoble avant mon emploi actuel.
A l'époque on avait refait sur PC, un logiciel identique à PCSS (qui tournait alors sur des grosses machines pour dépouiller des enquêtes statistiques).
Mon autre intérêt restreint est l'astronomie. J'ai publié aussi en 1983 un ouvrage sur le sujet.
J'ai commencé en août la rédaction d'une autobiographie, dans le but de remonter au tout début de ma vie pour repérer les signes avant-coureurs du SA. J'en ai une foultitude mais le fait de les écrire m'aide beaucoup à me comprendre moi-même. Et j'ai l'aide d'une femme aspie de ma génération (Laure.1966) qui veut bien me relire pour que le texte reste fluide (j'ai peur de me noyer dans trop de détails).
J'avais commencé à donner mon avis sur ce forum, avant de me rendre compte que de compiler une autobiographie peut surement à la fois m'aider, mais aider aussi les autres, comme tu l'as fait pour moi en témoignant.
Déjà on se sent moins seul. Ensuite, on voit que c'est vivable. Enfin, si on peut aussi aider les autres, aspies ou parents, c'est encore mieux.
Parmi mes 3 enfants, les 2 derniers sont atteints du syndrome. Le garçon, comme je l'ai fait plus jeune, s'en sort bien. J'ai mimé pour éviter qu'on voit la différence à chaque instant. Bien sur il y a des loupés, mais je n'ai pas trop à me plaindre car je reste toujours positif. Mais ma dernière fille, c'est plus dur pour elle. Son intérêt restreint c'est les chevaux, et elle a du mal à se contrôler quand elle parle aux autres. J'apprends aussi à ma femme à reformuler ses questions quand on (aspie) ne comprend pas ce qu'elle demande (on est en majorité à la maison, mais c'est dur pour elle).
Pour l'instant, on est en train de refaire les chambres de la maison, mais c'est avoir joie que j'espère pouvoir t'inviter en Auvergne d'ici quelques temps (j'ai bien sur 18 PC à la maison, et d'autres trucs bizarres que tu découvriras plus tard).
J'ai vu qu'au Québec, vous avez plusieurs années d'avance sur la France dans le domaine de l'accompagnement du SA. J'espère qu'un jour, on arrivera à vous rattraper. Bonne continuation Georges et à bientôt à Paris.

Re: Bonjour à tous

Posté : lundi 15 septembre 2008 à 23:52
par bernard
Georges Huard a écrit :Le plus drôle, cet hiver, c'est que le directeur du département des mathématiques à voulu savoir combien de profs de maths pourraient avoir le Syndrome d'Asperger, et m'a invité à présenter une conférence, et au moins trois ont trouvé que le chapeau leur faisait.
Georges,
J'ai fait un raisonnement semblable.
Je me suis dit si Jean nous parle de l'autisme avec une fréquence aussi faible que 1/165, cela ne va pas être facile d'en rencontrer un autre. Et en plus qui soit aspie.
Mais comme les aspies ont souvent un ou plusieurs intérêts spécifiques, si je me place vers un centre de rassemblement d'un de ces intérêts spécifiques, je devrai en trouver un nid !
J'ai fait le test.
Dans mon association d'astronomie, sur 70 membres, au moins 6 ont le profil du SA.
Dans mon travail professionnel, dans le domaine de l'informatique, j'en ai côtoyé au moins 5. Dont un avec qui je travaille (2 dans une équipe de 10).
Dans le centre équestre de Lucie, au moins une autre fille est aspie sur un groupe de 15. Elle est venue avec nous en vacances et on a abordé le sujet tous les trois. Cela a beaucoup aidé Lucie d'ailleurs.
Pas seule, meilleure estime de soi, calme car sur le même sujet de discussion, apprentissage de la maitrise de soi (Lucie a un compteur d'énervement qui n'a que 2 positions, sans gradation possible). Sa copine lui a expliqué comment trouver les autres positions intermédiaires.