Re: [HS] Délinquance et autisme
Posté : mardi 16 juillet 2019 à 18:37
lechorepublicain.fr
Justice - Il agresse une femme et une adolescente, au Coudray et à Chartres : huit mois de prison avec sursis
Centre France
Le prévenu est atteint d’un syndrome d’Asperger, une forme d’autisme qui provoque chez lui une frustration sexuelle. Il a agressé une femme et une adolescente, au Coudray et à Chartres.
Il a fêté ses 19 ans quatre jours avant l’audience. Face aux trois juges du tribunal de Chartres, le prévenu peine à s’exprimer. Il est atteint du syndrome d’Asperger, un trouble du comportement appartenant au spectre de l’autisme.
D’après le psychiatre qui l’a examiné, dans le cadre de la procédure, il présente notamment une frustration sexuelle qui altère son discernement. Le prévenu, lui, parle de « fantasmes » qui arriveraient par « crises ».
Ce serait lors de deux « crises » qu’il a agressé une femme, puis une jeune fille, cinq mois après. La première agression remonte à septembre 2018. La victime, 26 ans, fait son jogging aux bords de l’Eure, au Coudray.
Il l’observe. Questionné par la présidente sur ce qu’il a ressenti à ce moment-là, il répond : « Elle est attirante ». Il court derrière la joggeuse, avant de la ceinturer et de lui toucher la poitrine, sous sa brassière.
Elle appelle à l’aide. Il relâche son étreinte et s’enfuit. « Vous avez attendu d’être seul ? », s’inquiète la juge. « Oui. » Il recroise sa victime quelques semaines plus tard. Elle le reconnaît.
L’avocate de la joggeuse expose : « Ce qu’elle a vécu est traumatisant et elle doit y faire face seule. Elle sort tout juste de ses études et n’a pas les moyens de suivre une thérapie. Néanmoins, elle a compris qu’elle avait eu affaire à un homme pas ordinaire. Elle s’inquiète de la mise en place de soins pour lui, pour qu’il n’y ait pas d’autres victimes. »
Je ne veux pas que l’on ait une répugnante image de moi
Lors de la seconde agression, à la piscine L’Odyssée de Chartres, la présence de public n’a pas empêché le jeune homme de suivre deux adolescentes de 13 ans, avant de caresser le ventre et la cuisse de l’une d’elles. Les jeunes filles donnent l’alerte auprès des maîtres nageurs. L’homme est emmené au commissariat.
Lorsque la juge lui demande s’il comprend « pourquoi c’est mal », il répond : « Je pense que les victimes peuvent avoir peur et être mal à l’aise. Je n’aimerais pas qu’on me fasse la même chose. » Il regrette : « Je ne veux pas que l’on ait une répugnante image de moi. »
Son avocate plaide : « Il est suivi depuis la maternelle mais son autisme n’a été détecté que très récemment. Il comprend la loi mais il ne sait pas comment la mettre en pratique. Il ressent des pulsions d’adolescent qu’il ne sait pas contrôler. » Le prévenu acquiesce : « Je dois éviter certains endroits. »
Passionné de mangas japonais
La procureure, qui s’inquiète de la réitération des agressions, pointe les loisirs du jeune homme, passionné de mangas japonais « fortement sexualisés », « qui n’ont pas changé et dont il n’a pas parlé avec son psychiatre ».
Elle regrette aussi, tout comme la juge, que le prévenu ait arrêté le traitement médicamenteux qu’il suivait. « Je le prends le soir mais le lendemain je suis un légume au travail », justifie-t-il.
Peines. Le jeune homme est condamné à huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de soins, de travail et interdiction de paraître à L’Odyssée. Il est inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV). Il devra indemniser l’une de ses victimes à hauteur de 2.000 €, la mineure ne s’étant pas constituée partie civile.
Marion Bérard
https://www.lechorepublicain.fr/chartre ... _13606786/
Justice - Il agresse une femme et une adolescente, au Coudray et à Chartres : huit mois de prison avec sursis
Centre France
Le prévenu est atteint d’un syndrome d’Asperger, une forme d’autisme qui provoque chez lui une frustration sexuelle. Il a agressé une femme et une adolescente, au Coudray et à Chartres.
Il a fêté ses 19 ans quatre jours avant l’audience. Face aux trois juges du tribunal de Chartres, le prévenu peine à s’exprimer. Il est atteint du syndrome d’Asperger, un trouble du comportement appartenant au spectre de l’autisme.
D’après le psychiatre qui l’a examiné, dans le cadre de la procédure, il présente notamment une frustration sexuelle qui altère son discernement. Le prévenu, lui, parle de « fantasmes » qui arriveraient par « crises ».
Ce serait lors de deux « crises » qu’il a agressé une femme, puis une jeune fille, cinq mois après. La première agression remonte à septembre 2018. La victime, 26 ans, fait son jogging aux bords de l’Eure, au Coudray.
Il l’observe. Questionné par la présidente sur ce qu’il a ressenti à ce moment-là, il répond : « Elle est attirante ». Il court derrière la joggeuse, avant de la ceinturer et de lui toucher la poitrine, sous sa brassière.
Elle appelle à l’aide. Il relâche son étreinte et s’enfuit. « Vous avez attendu d’être seul ? », s’inquiète la juge. « Oui. » Il recroise sa victime quelques semaines plus tard. Elle le reconnaît.
L’avocate de la joggeuse expose : « Ce qu’elle a vécu est traumatisant et elle doit y faire face seule. Elle sort tout juste de ses études et n’a pas les moyens de suivre une thérapie. Néanmoins, elle a compris qu’elle avait eu affaire à un homme pas ordinaire. Elle s’inquiète de la mise en place de soins pour lui, pour qu’il n’y ait pas d’autres victimes. »
Je ne veux pas que l’on ait une répugnante image de moi
Lors de la seconde agression, à la piscine L’Odyssée de Chartres, la présence de public n’a pas empêché le jeune homme de suivre deux adolescentes de 13 ans, avant de caresser le ventre et la cuisse de l’une d’elles. Les jeunes filles donnent l’alerte auprès des maîtres nageurs. L’homme est emmené au commissariat.
Lorsque la juge lui demande s’il comprend « pourquoi c’est mal », il répond : « Je pense que les victimes peuvent avoir peur et être mal à l’aise. Je n’aimerais pas qu’on me fasse la même chose. » Il regrette : « Je ne veux pas que l’on ait une répugnante image de moi. »
Son avocate plaide : « Il est suivi depuis la maternelle mais son autisme n’a été détecté que très récemment. Il comprend la loi mais il ne sait pas comment la mettre en pratique. Il ressent des pulsions d’adolescent qu’il ne sait pas contrôler. » Le prévenu acquiesce : « Je dois éviter certains endroits. »
Passionné de mangas japonais
La procureure, qui s’inquiète de la réitération des agressions, pointe les loisirs du jeune homme, passionné de mangas japonais « fortement sexualisés », « qui n’ont pas changé et dont il n’a pas parlé avec son psychiatre ».
Elle regrette aussi, tout comme la juge, que le prévenu ait arrêté le traitement médicamenteux qu’il suivait. « Je le prends le soir mais le lendemain je suis un légume au travail », justifie-t-il.
Peines. Le jeune homme est condamné à huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de soins, de travail et interdiction de paraître à L’Odyssée. Il est inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV). Il devra indemniser l’une de ses victimes à hauteur de 2.000 €, la mineure ne s’étant pas constituée partie civile.
Marion Bérard
https://www.lechorepublicain.fr/chartre ... _13606786/